« Pour réduire le CO2, nous n’avons le choix qu’entre le nucléaire et la récession »

Pour lutter au mieux contre les émissions de CO2, la meilleure façon est de recourir à l’efficacité énergétique

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Samuele Furfari

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« Pour réduire le CO2, nous n’avons le choix qu’entre le nucléaire et la récession »

Publié le 15 avril 2012
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Devant un changement de paradigme énergétique, les énergies renouvelables ne peuvent pas survivre sans les subsides publics. Et les chiffres montrent de manière univoque que les émissions de CO2 n’ont pas chuté malgré le développement fulgurant des énergies renouvelables dans certains pays. Pour lutter au mieux contre les émissions de CO2, la meilleure façon est de recourir à l’efficacité énergétique. C’est le propos du professeur de géopolitique de l’énergie, Samuele Furfari. Interview.

Samuele Furfari, en tant que professeur de géopolitique de l’énergie vous êtes un expert reconnu en matière énergétique. Certains producteurs de gaz ont décidé d’augmenter leurs tarifs en réponse à la décision du gouvernement belge de geler les prix. Alors qu’on nous dit que le prix du gaz chute aux USA. Qu’est-ce que cette polémique vous inspire ?

Pour répondre valablement à votre question il faut faire un retour en arrière. Il y a moins d’une dizaine d’années, on pensait que l’Europe aurait besoin du gaz russe pour garantir son avenir énergétique. On a pensé au début de ce siècle que nous n’aurons jamais assez de gaz naturel pour satisfaire notre demande croissante, malgré notre volonté affichée de réduire les émissions de CO2. Afin d’assurer notre approvisionnement énergétique, rien qu’en 2006, E.On, ENI, GDF, Gasnuie, OMV et l’entreprise danoise spécialisée dans l’éolien Dong ont chacune signé avec le géant Gazprom des contrats pour des livraisons de millions de m³ de gaz naturel russe. Convaincus qu’il y avait peu de gaz dans le monde, les chefs d’État ou Premiers ministres des pays de ces entreprises ont accompagné leur champion national lors de la signature en présence de Vladimir Poutine afin de montrer à leurs concitoyens qu’ils s’occupaient bien de l’avenir énergétique de leur pays. À la même époque, la Commission s’évertuait à dire que l’on devrait parler d’une seule voix, mais les États membres ont préféré agir pour leur propre compte.

Résultat ? Aujourd’hui, nous sommes pieds et poings liés avec l’entreprise russe pour une vingtaine d’années avec des contrats take or pay. Qu’on le veuille ou non, les consommateurs de ces pays devront payer ce gaz, même si on ne le prélève pas ! Or, les prix de livraison de ces contrats sont indexés sur base de formules commerciales gardées secrètes mais qui font très probablement référence au prix du pétrole brut. Comme celui-ci augmente sur les marchés internationaux, le prix du gaz que nous sommes obligés d’acheter en Russie augmente.

Personne n’avait prévu la révolution qui est en cours aux USA. Ils ont développé une technique pour produire le gaz de marne, improprement appelé gaz de schiste. De sorte que le prix du gaz aux USA est à présent de 2 dollars/MBtu alors qu’il est en Europe de l’ordre de 12-14 dollars/MBtu. Là, ils n’avaient pas de contrat take or pay et ils ont trouvé une autre solution bien plus économique pour produire la même molécule. En France, à cause de ces contrats signés sous la panique du manque de gaz et pour ne pas avoir d’ennuis avec les écologistes, l’ensemble de la classe politique a préféré faire croire que cela risque de polluer les nappes phréatiques. La Commission européenne a publié un rapport qui indique que la législation européenne en place est suffisante pour couvrir tous les aspects environnementaux de cette nouvelle forme de production du gaz naturel. Cela me semble être suffisamment clair que pour ne pas continuer à faire peur…

Première conclusion : la panique est mauvaise conseillère.
Deuxième conclusion : la technologie nous réservera toujours des surprises.
Troisième conclusion : il est aisé de se faire passer pour des écologistes.

 

Le gaz naturel, selon vous, sera l’énergie du XXIe siècle. Paradoxal, non, alors que l’on ne cesse de nous présenter les énergies renouvelables comme la solution à nos problèmes d’approvisionnement et de pollution ?

Dans la vie, ce sont les faits qui comptent et non les intentions. En 1975, toujours parce qu’on pensait que l’on n’avait pas assez de gaz, la Communauté européenne – comme on l’appelait alors – avait adopté une directive interdisant la consommation de gaz naturel en centrales électriques. Il a fallu attendre 1991 pour lever cette interdiction. Aujourd’hui, l’Agence internationale de l’énergie nous annonce que dans le monde il y a des réserves de gaz naturel équivalentes à 250 années de consommation. En 1980, le Conseil européen adoptait une résolution qui prévoyait que pour 1990, 75 % de l’électricité devait être produite à partir du charbon et du nucléaire. Oser répéter cet objectif aujourd’hui serait un suicide politique.

Ces deux exemples montrent que l’on peut avoir les meilleures intentions, ce qui compte c’est la disponibilité des ressources, la disponibilité des technologies et le prix de revient. Le reste n’est que lip-service comme disent les Anglais. Or pour le gaz naturel ces trois conditions sont réunies : réserves abondantes, centrales TGV fiables, modulaires et compétitives et prix de revient intéressant malgré les contrats take or pay dont on vient de parler. Alors imaginez-vous, si on se fournit sur le marché spot qui a subi une dégringolade à cause de ce qui se passe aux USA ! Devant ce qu’on peut appeler un changement de paradigme énergétique, les énergies renouvelables ne peuvent pas survivre sans les subsides publics.

 

Couvrir nos champs d’éoliennes et de panneaux photovoltaïques est donc actuellement un non-sens économique ?

Ce n’est pas une question d’opinion. Mais ce que font actuellement les gouvernements en révisant massivement – parfois avec effet rétroactif – les mécanismes nationaux ou régionaux de soutien à la production d’électricité d’origine renouvelable, est de nature à éclairer chacun afin de répondre à votre question. Et comme la crise grecque a démontré que les caisses des États sont vides, on voit mal comment ces mécanismes pourront être durables. Je crains que les effets d’aubaine terminés, les faillites vont se multiplier. Cela ne signifie pas pour autant qu’il n’y ait pas des niches de production d’énergie renouvelable rentables ou presque rentables, notamment pour générer de la chaleur. Ce qui est toutefois évident c’est que les chiffres montrent de manière univoque que les émissions de CO2 n’ont pas chuté malgré le développement fulgurant des énergies renouvelables dans certains pays.

 

Donc, pour lutter au mieux contre les émissions de CO2, pour vous la meilleure solution c’est de recourir au nucléaire ?

Non. La meilleure façon est de recourir à l’efficacité énergétique. Ça aussi, on en parle depuis longtemps. Les premiers à l’avoir dit ce sont les Américains… en 1924.

 

1924 ? Vous ne vous trompez pas d’année ?

Non, hélas. Le premier qui a parlé d’économiser le pétrole c’est Calvin Coolidge, le président des USA de l’époque qui avait cru – parce que les études l’affirmaient – qu’il n’y aurait bientôt plus de pétrole. Il faut donc relancer encore et encore l’efficacité énergétique. J’ai personnellement cru pendant longtemps qu’il fallait surtout culpabiliser le consommateur et que dans un sursaut citoyen il aurait réagi positivement. Essayez de culpabiliser les jeunes qui sont dans une discothèque ou dans un stade en leur parlant de CO2… Je rentre de vacances et je puis vous assurer que là personne ne pense à sauver la planète. Par conséquent c’est la technologie qui doit pallier nos comportements consommateurs. Et il y a de la marge pour réduire notre consommation grâce à l’amélioration de l’efficacité énergétique. C’est pour l’instant le dossier énergie le plus important en discussion dans les instances européennes.

Mais je ne veux pas esquiver votre question sur le nucléaire. Il faut le dire haut et fort : l’expérience a démontré qu’il y a deux et deux seules manières de réduire globalement les émissions de CO2 : la récession et le nucléaire. Les chiffres sont têtus mais eux n’ont pas d’agenda caché. La récession de 1992-1993 a fait chuter les émissions de CO2. Cela se répète depuis 2008. Assurément, la meilleure façon de réduire les émissions de CO2 est de limiter notre croissance. Certains appellent pudiquement la récession « décroissance ». Or il me semble que l’objectif de toutes les femmes et de tous les hommes politiques – objectif inavoué avant la crise des dettes souveraines mais exalté depuis – est de faire de la croissance pour d’une part diminuer cette dette et d’autre part créer ce dont on a le plus besoin : de l’emploi. Il faut abandonner une fois pour toute la décroissance, ce concept utopique, impraticable et qui est une voie sans issue.

Oui, vous avez raison, le nucléaire a fait chuter les émissions de CO2. Drastiquement. Mais les opinions publiques sont encore trop manipulées pour entendre cet argument. Ce n’est pas grave. Les pays émergents – y compris ceux qui nous vendent du gaz pour que nous produisions de l’électricité avec – vont construire de nombreuses centrales nucléaires. Dans quelques décennies, nous retomberons les pieds sur Terre lorsqu’on verra ce que nos choix politiquement corrects nous auront coûté. Je vous ai donné des exemples de volte-face. Il y en aura d’autres.

 

Les quotas de CO2 ont permis à ArcelorMittal de délocaliser des activités vers des pays moins regardants en matière de pollution. Ils ont aussi permis de payer le chômage économique des travailleurs de Carsid qui se retrouvent aujourd’hui au chômage. Comment expliquez-vous que la Belgique et l’Europe continuent de poser des contraintes environnementales aux entreprises qui s’installent chez eux, contrairement au reste du monde ?

C’est un choix stratégique. Tous les dirigeants européens ont souscrit à cette stratégie. Ils l’ont fait avec enthousiasme. M. Borloo, le ministre français de l’Écologie disait lors du Grenelle de l’environnement que « non seulement on n’a pas le choix, mais en plus c’est du bonheur ». Cela se passe de commentaire…

 

L’exploitation des gaz de schiste risque de changer la donne géopolitique en matière d’énergie ? Peut-on imaginer, dans un futur proche, voir les États-Unis devenir indépendants des pays producteurs de pétrole ?

Depuis Calvin Coolidge – dont on vient de parler – jusqu’à Barack Obama, tous les présidents des USA ont rêvé l’indépendance pétrolière de leur pays. Premièrement, dans un monde ouvert, cela ne doit pas être un objectif en soi. Il n’y a aucune raison de courir derrière cette chimère. Le problème vient de ce que nous ne sommes pas dans un monde ouvert ; pour être plus précis, il existe un cartel appelé OPEP qui empêche que le marché pétrolier respecte la loi de l’offre et de la demande. C’est pour cela que du pétrole produit à moins de 2 dollars/b au Moyen-Orient est vendu dans le monde à plus de 120 dollars/b. Depuis 1973 ce cartel empoisonne toute notre économie.

Ce qui se passe pour l’instant aux USA mais aussi au Canada va changer profondément leur situation. Hélas, pas autant la nôtre. Avec le sable asphaltique et le gaz de schiste, l’Amérique du nord voit en effet sa situation énergétique évoluer positivement et drastiquement. Le gaz non conventionnel est tellement bon marché que l’on n’exploite plus de gisement gazier s’il ne produit pas en même temps du pétrole. De plus, après la terrible crise de la construction de l’automobile, les Américains ont enfin décidé de produire des automobiles moins gourmandes. La conjugaison de ces deux phénomènes va réduire les importations de pétrole des USA de zones moins stables. L’ensemble Canada + USA va sans doute en effet devenir indépendant.

Un premier symptôme doit nous interpeller : les USA sont redevenus en 2011 exportateurs nets de produits pétroliers pour la première fois depuis 1949. Jusqu’à présent, nous leur vendions notre surplus d’essence super car nous consommions trop de diesel, mais à présent que notre parc est si diéselisé que faire avec nos surplus d’essence ?

Comme vous le voyez la question énergétique évolue, elle évolue rapidement grâce à la technologie. Celle-ci va nous réserver encore beaucoup de surprises. Préparons-nous à dire que nous nous sommes trompés comme on a déjà dû le faire dans le passé…


S. Furfari, Politique et géopolitique de l’énergie. Une analyse des tensions internationales au XXIe siècle, Éd. Technip, 2012.

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Samuele Furfari s’exprime à titre personnel et n’engage pas les institutions ou organismes dans lesquels il est actif.

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L’éolien offshore détruira de l’emploi et l’environnement.

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  • Réduire le CO2. Mais qu’est-ce donc là comme idée insensée ? Réduire une des substances les plus inoffensives, voir bénéfiques, au monde.

  • J’ai l’habitude de dire que lorsque j’entends parler de CO2 je sors mon revolver; il n’en reste pas moins que cet article est par ailleurs excellent dans la mesure où il nous montre que nous ne sommes pas dans un monde fini, et que l’imagination de l’homme dans la recherche de solutions à ses problèmes d’énergie est, elle, infinie.
    Ce qui est grave c’est la situation dans laquelle se sont mis les pays européens dirigés par des incapables (ou de traitres ?) sous la coupe d’idéologues criminels.

  • Remarquable interview.

  • merci à Contrepoints pour cette interview, c’est pas demain qu’on verra ce monsieur interviewé au 20h de TF1 😀

  • http://www.iea.org/weo/docs/weo2011/WEO2011_GoldenAgeofGasReport.pdf

    La page 30 du rapport « Vers un âge d’or du gaz  » de l’IEA, que vous citez entre en totale contradiction avec le reste de votre analyse.

    Il y est indiqué que la part de gaz non conventionnel restera toujours inférieur à 25% de la production totale de gaz, même dans un scénario privilégiant le gaz dans le mix énergétique. Or le gaz conventionnel qui arrive en Europe … c’est le gaz Russe. Le gaz se transporte très mal et le prix du gaz américain n’a que peu d’intérêt. D’ailleurs le même rapport indique clairement que l’avenir énergétique de l’Europe dépendra en grande partie de la politique d’investissement de la Russie, qui devrait tripler sa capacité de production d’ici à 2035.

    La Russie ne fera jamais ces investissements sans avoir une visibilité au niveau des prix sur le long terme, via des contrat avec les états de l’UE.

    Qui plus est, le chiffre des 250 ans (basé sur la consommation actuelle, première ânerie) est complètement fantaisiste puisque les réserves prouvées sont équivalentes à moins de 2 ans de production au rythme actuel ( page 38 ). S’il y a surement bien plus de réserves classées comme très probables, il n’en reste pas moins qu’on avance à l’aveuglette et qu’avancer des estimations sur plusieurs siècles ne sert qu’à rassurer des gens qui sont bien trop heureux de trouver cet appui pour en questionner la solidité.

    Bref, un article de plus qui ne peut que prêcher les convertis. C’est bien dommage, car j’aimerais y croire, à votre futur heureux plein d’énergies fossiles.

    • FabriceM : « Le gaz se transporte très mal et le prix du gaz américain n’a que peu d’intérêt. »
      ————————
      Le gaz se transporte très bien par les méthaniers.

      ————————
      FabriceM : « les réserves prouvées sont équivalentes à moins de 2 ans de production au rythme actuel ( page 38 ) »
      ————————
      Affirmer une telle chose prouve que vous n’avez pas la moindre idée de la question. Autant dire que vos lectures de marc de café sur ce que sera le marché du gaz ne valent pas un clou. Quand on joue au prophète (de malheur évidemment), la moindre des choses, c’est de se RENSEIGNER un minimum sur le sujet, càd déjà maîtriser quelques ordres de grandeurs.

    • c’est bien de lire directement les sources, encore faut-il le faire avec un œil ouvert. La page 30 n’illustre pas le plafonnement du « gaz non conventionel », mais au contraire le doublement de sa part de 12 à 24 %.
      Le chiffre de 250 ans de consommation actuelle est dans le rapport page 45 ; il est clair que si on consomme plus la durée sera moindre, mais au rythme actuel des progrès réels (pas élucubrés ! ) d’ici à 50 ans on aura certainement du solaire pas cher, alors …

      • @Minitax
        Sérieusement, transporter du gaz est possible, mais couteux. Le prix de revient du gaz US en France triplerait (au moins) à cause du transport. Ce qui est toujours mieux que le gaz Russe, je vous l’accorde.

        Et ensuite,concernant les réserves de gaz, il faut apprendre à lire en entier les commentaires :  » S’il y a surement bien plus de réserves classées comme très probables [..]  » Ce qui veut simplement dire qu’avant d’avoir commencé l’extraction, on n’a aucune certitude. Et encore. Donc les projections sur 250 ans … oui, ça ne peut convenir qu’aux convertis.

        @ M P, doubler trois fois rien, ça fait toujours pas grand chose. Le gaz non conventionnel sera au gaz ce que les barrages sont aujourd’hui à l’électricité. Un appoint sympathique, mais sans plus. Ca n’est en aucun cas un argument massue en faveur des énergies fossiles.
        Ce qu’il faut comprendre, c’est que les investissements massifs qui seront nécessaires pour extraire les derniers reliquats d’énergie fossile vont complètement épuiser nos capacités. On ne peut pas courir deux marathons à la fois. Puisque vous n’avez aucune raison de me croire sur parole, voici le chiffre de l’IEA :  » L’investissement nécessaire en infrastructures énergétiques dans le monde pour la période
        2011-2035 se chiffre à 38 000 milliards de dollars (en dollars de 2010)  »
        Donc 1500 milliards par an. En gros.

        A titre de comparaison, selon l’IFP, le total de l’argent investit, pour l’année 2008, dans l’industrie pétrolière et gazière, c’était 400 milliards.
        ( http://www.developpement-durable.gouv.fr/L-exploration-et-la-production.html )

        Après, si vous avez une manière d’interpréter ça de manière optimiste … je prends. Mais pour l’instant, ces chiffres + mes fondamentaux scientifiques ( école d’ingé ) me disent que nous sommes excessivement mal barrés.

        •  » que les barrages sont aujourd’hui à l’électricité. Un appoint sympathique, mais sans plus »

          Non mais vous plaisantez?

  • A propos de pétrole, à signaler une tribune/ »appel aux candidats » publiée jeudi 22 mars sur lemonde.fr, intitulée ‘mobiliser la société face au pic pétrolier »

    Signée par :

    Pierre René Bauquis – Ancien Directeur Stratégie et Planification du groupe Total
    Yves Cochet – Député Européen, ancien Ministre de l’environnement
    Jean-Marc Jancovici – Ingénieur consultant, Président de The Shift Project
    Jean Laherrère – Président ASPO France, ancien patron des techniques d’exploration du groupe Total
    Yves Mathieu – Ancien chef du projet Ressources pétrolières mondiales à l’Institut Français du Pétrole

    Texte de la tribune et possibilité de se joindre à l’appel en ligne ci-dessous :
    http://tribune-pic-petrolier.org/
    Sujet important s’il en est un, et vraiment temps de se réveiller, ne pas hésiter à signer et relayer..
    Quant au gaz de schiste, se renseigner un peu sur les réalités économiques associées.
    La vérité est que CO2 ou pas nous entrons en décroissance énergétique.

    • Le CV des signataires montre déjà quel point cet appel est biaisé. Sur quoi se base-t-on pour dire qu’on approche d’un pic pétrolier, toujours annoncé, jamais effectif. La simple affirmation selon laquelle on consomme plus de pétrole qu’on en trouve est factuellement fausse (pardon pour le néologisme).
      L’ennui avec les décroissants, comme par ailleurs avec les réchaufistes ou les économistes keynesiano-marxistes, c’est que les faits glissent sur eux comme l’eau sur les plumes d’un canard. Comment la société a-t-elle pu fabriquer une telle collection d’autistes?

      • Scal,
        Que reprochez vous à ces gens et surtout ne faites pas un amalgame
        A part Cochet qui est le politique qui s’est introduit dans ce groupe comme le ver dans le fruit, les autres sont des professionnels , à la retraite (bon, le cas de Janco est un peu différent) ; c’est eux qui ont permis de repousser la date du peak oil de 1960 à 2010 ( 🙂 )
        Maintenant si vous confondez pétrole et gaz , leur emploi n’est quand même pas le même; quant à l’eldorado du gaz de schistes, cela me rappelle un peu l’ère de la ruée vers l’or; toutes ces réserves non conventionnelles sont connues depuis 50 ans; pourquoi diable les a-t-on laissé de c^oté?

        • Vous n’êtes pas au courant que le prix du gaz s’est effondré aux USA du fait de l’abondance du gaz de schiste ? C’est ça que vous appelez « laissé de côté » ?

          A propos, nous pourrions avoir le même effet en Europe, et donc plus de pouvoir d’achat, en ces temps si difficiles, s’il n’y avait des blocages irresponsables.

          • Ben oui, on l’a laissé de côté pendant 50 ans , parce que cela coûtait beaucoup plus cher que de faire un puits vertical qui produit pendant trente ans; mais un jour où l’autre , il faudra bien commencer à racler le fond des tiroirs; mais ne vous en faites pas; cela viendra aussi chez, et plus vite que vous ne le pensez; de là à croire que cela va repartir comme pendant les trente glorieuses, c’est ce qu’on appelle se fourrer le doigt dans l’oeil; mais pour l’instant se fourrer la tête dans le sable comme les autruches , cela rassure, d’où la pétition des gens compétents mentionnée par twitter

          • the fritz, ce que vous dites est le contraire de la vérité. Comme je l’expliquais, le prix du gaz s’est effondré aux USA grâce à l’exploitation de ces nouvelles réserves non conventionnelles. Ce n’est pas des fonds de tiroirs, mais bien des siècles de réserve.

          • Non, non, je ne mens pas , mais je sens que vous vous rêvez; penser que l’économie mondiale sera basée sur du gaz dans quelques siècles, c’est pas mieux que de croire que l’homme va vivre sur Mars quand la Terre abritera 20 milliards d’individus

          • @the fritz,
            Le monsieur t’a parlé de « quelques siècles de réserves », pas de ce qui se passera dans quelques siècles.
            C’est si dur pour toi de comprendre même des phrases simples ?

            Aucun libéral n’a la prétention de prédire le futur, surtout à l’échéance du siècle, contrairement aux prophètes de malheur dans ton genre, alors ne projette pas tes tares sur les autres.

    • 2881 signataires (en ligne) !
      Wow, c’est du lourd.
      Encore quelques milliers et ils pourront former une secte comme les Raéliens (le sexe à gogo en moins).

      • miniTax , le monsieur n’a pas besoin de toi pour répondre,maintenant si tu veux t’immiscer dans la discussion , je te dirais et tu ne me contrediras pas , que le gaz de schistes pour l’homme moderne,c’est comme les silex pour l’homme de Néanderthal

  • Le gaz se transporte très mal en méthanier, il faut le liquéfier avant, ce qui coute BEAUCOUP d’énérgie.

    Quand au Peak Oil, il s’agit d’un problème de débit, non de réserve.

    • Quand aux EU exportateurs nets, c’est une bonne blague. Il s’agit de produits raffinés, et non de pétrole / gaz bruts.

    • N’empêche que quand les réserves d’un champ diminue , le débit baisse; mais on sait les soigner et maintenir en vie de mieux en mieux; mais cela coûte cher à la société qui souvent préfère l’euthanasie

  • Je pense que le titre de l’article est mal choisi puisqu’il parle plus du gaz, et du gaz de schiste, et de l’adaptation des prix aux risques.
    J’en retiens qu’en France on ferait mieux de produire une partie de notre électricité avec le gaz de schiste, ça serait une alternative au tout nucléaire.

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