Port du masque : gérer le problème cognitif
3 questions à Isabelle Barth, Professeure agrégée des Universités et Chercheuse en sciences du Management.
3 questions à Isabelle Barth, Professeure agrégée des Universités et Chercheuse en sciences du Management.
Pourquoi la Suède poursuit-elle une stratégie que d’aucuns considèrent comme suicidaire, alors que tous les pays voisins ont placé la santé de leurs habitants très haut au-dessus des considérations économiques, et que les résultats en nombre de décès, leur donne a priori raison ?
Symbolisant l’échec du pouvoir dans la gestion de la crise sanitaire, le feuilleton du masque a connu un rebondissement inattendu, même si de courte durée.
Partout, c’est l’impuissance et la stupéfaction devant l’absurde rigueur des bureaucrates qui nous gouvernent. Il faut interdire, punir et réglementer, et cela en toute bonne conscience, puisque c’est pour le bien commun sanitaire.
Une tolérance raisonnable est nécessaire dans bien des cas que la loi ne saurait énumérer a priori : il faut donc laisser à chacun la faculté d’exercer sa liberté de manière responsable.
Nos autorités ont définitivement basculé dans la formule qui leur donne tout pouvoir sur les individus, qu’il s’agisse de les obliger ou de les exempter.
Si l’État bureaucratique s’en sort aussi mal avec les masques, comment fait-il d’habitude ?
La situation est à tous points de vue malsaine. La chape inquiétante qui pèse sur chacun est de mauvais aloi pour une société au bord de la crise.
Ce n’est pas en traitant les gens qui critiquent le port du masque en toute circonstance de complotistes que l’on améliorera la situation sanitaire ou économique.
Le gouvernement semble prôner la responsabilité des individus, en l'associant au respect des consignes imposées. Responsabilité et "en même temps" obéissance ?
Prendre les mesures les plus restrictives d’Europe en matière de libertés individuelles au nom du Bien Public Sanitaire risque fort de démoraliser nos concitoyens et d’approfondir la récession.