Guerre en Ukraine : Moscou menace la sécurité alimentaire mondiale

Le conflit russo-ukrainien s’invite à notre table. Après la suspension par Moscou de l’accord permettant à l’Ukraine de poursuivre ses exportations par voie maritime, l’arme alimentaire entre en scène, avec des conséquences globales potentiellement dévastatrices.

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Vladimir Putin by Global Panorama(CC BY-SA 2.0)

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Guerre en Ukraine : Moscou menace la sécurité alimentaire mondiale

Publié le 2 août 2023
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Le conflit entre les deux belligérants se décline sur de multiples terrains.

Celui qui fait rage sur le plan économique s’est déclenché bien avant que ne débute « l’opération spéciale » le 24 février 2022. Il prend une nouvelle tournure depuis que Moscou a décidé de suspendre l’accord qui permettait à l’Ukraine de poursuivre ses exportations par la voie maritime.

 

La Russie déterminée à éradiquer la concurrence ukrainienne

En quelques années, alors même que la Crimée était passée sous le contrôle de la Russie, l’Ukraine est parvenue à se hisser au rang d’une grande puissance agricole faisant de l’ombre à son encombrant voisin de l’Est. Exportatrice d’engrais azotés, de blé, de céréales et d’oléagineux indispensables à l’alimentation humaine et animale, son poids sur les marchés internationaux de ces produits n’a cessé de s’accroître de 2010 à 2021.

À la veille du conflit, les deux frères ennemis représentaient ensemble près d’un tiers des échanges mondiaux de blé, avec pour clients de nombreux pays africains et du Moyen-Orient. L’Ukraine était alors le premier exportateur pour l’huile de tournesol, le quatrième pour le blé et le maïs. Avec la Russie, elle occupait une place déterminante dans la fourniture des engrais indispensables à l’obtention de rendements agricoles élevés.

En moins de deux ans, le conflit a ruiné tous ces efforts avec pour résultat de diminuer par près de deux ses capacités d’exportation.

 

Un accord providentiel mais très fragile 

Dans un premier temps, la Russie n’en a pas moins accepté le 22 juillet 2022 que soit ouvert en mer Noire un corridor maritime sécurisé permettant à l’Ukraine d’exporter au total 33 millions de tonnes de céréales depuis ses ports d’Odessa, de Tchernomorsk et de Yuzni. En échange, elle avait obtenu un relatif desserrement de l’étau des sanctions, avec des garanties pour que ses propres exportations de céréales et d’engrais ne subissent pas de blocages d’ordre logistique ou financier.

Jugeant toutefois insuffisants les progrès sur ce volet, à chaque échéance (de 120 puis 60 jours) les Russes ont menacé de ne pas accepter le renouvellement de l’accord.

En outre, en juin dernier, la donne a changé : le même jour, un pipeline essentiel à l’exportation d’ammoniac russe a été saboté, et le barrage de Kahkovka a été détruit. Son explosion le 6 juin a provoqué une gigantesque inondation affectant 10 000 hectares de terres agricoles dans la région de Kherson.

C’est dans ce contexte que le 17 juillet dernier le Kremlin a décidé de mettre unilatéralement un terme à « l’initiative de la mer Noire » négociée un an plus tôt. Dans la foulée, le ministère russe de la Défense a annoncé que tout bateau se rendant dans les ports ukrainiens serait considéré comme une cible militaire potentielle.

Cette décision fait entrer dans une nouvelle phase la lutte à mort que se livrent les deux pays, avec de multiples conséquences pour les marchés internationaux, pour l’Ukraine et ses clients, ainsi que pour l’Union européenne.

 

Une rupture qui intensifie le conflit

L’accord permettait aux deux parties d’échanger à minima. Cet unique espace de discussion a disparu. Odessa est depuis lors systématiquement bombardée, alors que jusqu’ à récemment, la ville et sa région étaient relativement épargnées. La Russie s’acharne à détruire les infrastructures portuaires ukrainiennes permettant de stocker et d’exporter des denrées alimentaires, et mène des exercices visant à saisir des navires en mer Noire.

Moscou a expliqué que ces attaques portuaires étaient une riposte à l’attaque ukrainienne du pont de Crimée, une voie essentielle d’approvisionnement pour les forces russes dans le Donbass.

Du fait des combats qui stérilisent à l’Est de son territoire des dizaines de milliers d’hectares de terres agricoles, l’Ukraine, qui jouait encore récemment un rôle clé dans l’alimentation des pays les plus pauvres et la stabilité du marché mondial des céréales, devrait en outre voir sa production de blé reculer d’environ 35 % cette année.

 

Une incidence encore limitée sur les cours

Immédiatement après la suspension de l’accord, les cours des céréales ont connu un coup de chaud, mais cette flambée n’a pas duré.  Plusieurs éléments tempèrent en effet la remontée des prix à court terme, soit dans les semaines à venir.

Depuis le 16 mai, date de la dernière reconduction de l’accord, le corridor maritime était de fait beaucoup moins emprunté. Le jour de sa fermeture, un seul navire restait dans le couloir – le TQ Samsun – qui avait quitté le port d’Odessa pour gagner Istanbul.

Cela tient à des raisons liées au calendrier des campagnes céréalières et au développement d’alternatives terrestres et fluviales du fait de la mise en place de security lanes permettant à l’Ukraine d’écouler une partie de sa production via l’Union européenne. Avec le soutien logistique de cette dernière, elle peut désormais exporter un peu moins de 4 millions de tonnes de grains tous les mois par le rail, par le Danube et même par camion, ce qui est presque suffisant pour couvrir une production en baisse en raison de la guerre.

Les marchés ont donc faiblement réagi à la nouvelle, d’autant plus que les moissons s’annoncent favorables en Europe et en Russie. En France, la production de blé est estimée à plus de 35 millions de tonnes, un niveau supérieur à la moyenne décennale. Quant à la Russie, elle devrait engranger 85 millions de tonnes de blé qui vont s’ajouter à son stock, considérable, de 17 millions de tonnes.

 

À terme, le risque d’une surchauffe des prix  

Mais les perspectives pourraient fortement se dégrader à la fin de l’été.

Les États Unis et le Canada ont en effet été affectés par des épisodes de sécheresse, alors que l’hémisphère sud subit l’impact d’El Nino.

Ce n’est qu’à la fin des moissons qu’on pourra précisément évaluer les disponibilités et les confronter aux besoins à venir. En outre, les exportations russes sont toujours entravées par les sanctions occidentales.

Ces incertitudes alimentent une probable reprise des tensions inflationnistes sur les prix alimentaires, avec même un risque d’emballement si la spéculation s’en mêle.

 

Une menace sur la sécurité alimentaire mondiale

C’est le point de vue de l’ONU. Selon son secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires, la hausse des prix « fait planer le risque de voir des millions de personnes touchées par la faim, voire pire ».

Tirant la sonnette d’alarme, il rappelle que 362 millions de personnes dans 69 pays ont besoin d’une aide humanitaire : « certaines personnes souffriront de la faim, d’autres subiront la famine et beaucoup risquent de mourir à cause de ces décisions ».

Or, l’Ukraine est un important fournisseur du programme alimentaire mondial (PAM) dont les subsides sont indispensables à des pays au bord du chaos comme l’Afghanistan, le Yemen ou la Somalie.

D’autre pays, tels Madagascar ou la République démocratique du Congo déjà fortement déstabilisée sont totalement tributaires de leurs importations de céréales pour nourrir leur population. La dépendance de pays comme l’Égypte, le Maroc, la Mauritanie ou la Tunisie grosse consommatrice de blé est également forte. En Afrique subsaharienne, si le blé est moins présent dans la base alimentaire des habitants des campagnes, ceux des grandes métropoles sont concernés.

Autre source de préoccupation pour le continent africain, l’agriculture y est déjà soumise au triplement des prix des engrais en l’espace de deux ans.

Dans un tel contexte, la suspension de l’accord sur les céréales ukrainiennes ravive les craintes qui entourent la sécurité alimentaire mondiale, alors que la Russie dispose d’atouts non négligeables pour renforcer et fidéliser sa clientèle.

 

L’alimentation, une arme devenue redoutable aux mains des Russes

L’essentiel du blé exportable est désormais en Russie qui a mis l’Ukraine hors-jeu en fermant le corridor. Elle bénéficie d’une récolte abondante, dispose de stocks très élevés et garantit les prix les plus bas du marché. Cela met entre les mains de Moscou une formidable arme alimentaire qui lui permet d’accroître son influence sur le continent africain.

Il se confirme que depuis le début du conflit la place de la Russie sur les marchés agricoles – dont les engrais – a continué à progresser. De ce fait, sa capacité d’influence sur les prix augmente, ce qui sur le moyen et long terme ne peut manquer de jouer.

Dans un contexte de tensions sur la sécurité alimentaire, de hausse de la vulnérabilité des plus faibles, de dégradation de la situation de pays déjà déstabilisés (Égypte, Madagascar, RDC), la Russie a accueilli à Saint-Pétersbourg les représentants de 49 pays d’Afrique, dont 17 chefs d’État, jeudi 27 et vendredi 28 juillet. Ce sommet lui a permis de renforcer sa relation avec ses alliés africains, alors que le pays est isolé face au reste du monde. L’arme alimentaire a joué un rôle clef dans ce rapprochement, la Russie se posant en garant de l’approvisionnement de ses amis sur le continent. Moscou s’est même engagé à livrer gratuitement jusqu’à 50 000 tonnes de céréales à la Somalie, à l’Erythrée, à la Centrafrique, au Mali, au Zimbabwe et au Burkina Faso.

Commentant les résultats obtenus, le président égyptien al-Sissi, dont le pays est en proie à une importante crise économique et alimentaire, a exprimé son souhait de « parvenir à une solution consensuelle sur l’accord d’exportation de céréales, en tenant compte des demandes et intérêts de toutes les parties, pour mettre fin à la flambée des prix ».

On peut n’y voir qu’une manière de ménager la chèvre et le chou, tellement la reprise de l’accord paraît improbable.

 

L’Europe toujours face à ses contradictions

Depuis près d’un an, les voisins européens de l’Ukraine – la Pologne, la Hongrie et la Slovaquie notamment – voient affluer des millions de tonnes de blé et de maïs.

Selon une publication réalisée par la Fondation FARM, 50 % du blé ukrainien a été exporté vers l’Union européenne depuis 2022, dont plus de la moitié à destination de la Pologne, de la Hongrie et de la Roumanie. Le problème est que les silos finissent par déborder. Et la Pologne, elle-même importante productrice, fait face à un surplus de plus de huit millions de tonnes de céréales. Les agriculteurs constatent de fait un effondrement des prix, celui de la tonne de blé au niveau national ayant été divisé par plus de deux.

Pour apaiser les tensions, le gouvernement polonais a donc fermé ses frontières aux céréales ukrainiennes le 15 avril dernier. Confrontées aux mêmes difficultés, la Slovaquie, la Hongrie et la Bulgarie lui ont emboité le pas. Ces mesures ont été jugées inacceptables par la Commission européenne.

Mais dans le même temps, elle a procédé au déblocage d’un paquet d’aides supplémentaires de 100 millions pour les agriculteurs des pays concernés. La Pologne a alors accepté d’autoriser le transit de cargaisons de céréales ukrainiennes sur son territoire, des cargaisons « scellées et surveillées », et elle a obtenu à cet effet l’octroi d’une dérogation temporaire prolongée jusqu’au 15 septembre prochain.

De cela découle une grande interrogation : si ces pays d’Europe de l’Est ne réussissent pas à réexporter tous ces volumes, ceux de l’Europe de l’Ouest peuvent-ils prendre la relève ? Mais quel pays va s’en charger, compte tenu des enjeux économiques et logistiques que cela représente ?

 

Le creusement des lignes de fracture internes à l’UE

Cette question est devenue encore plus aiguë depuis que la Russie a fermé le corridor maritime et que l’Union européenne met tout en œuvre pour accroître les capacités des voies terrestres et fluviales de sorties des céréales ukrainiennes qui circulent désormais sans quota au sein du marché européen.

Bruxelles a en effet promis que la quasi-totalité des exportations ukrainiennes pourrait être acheminée par les corridors de solidarité (ou « solidarity lanes »), alternatives à la mer Noire. Lorsque les pays riverains de l’Ukraine ont récemment fait part de leur intention de maintenir les restrictions d’importation pour protéger leurs marchés, ils se sont heurtés à l’opposition résolue de leurs partenaires.

Selon le ministre allemand de l’Agriculture :

« La Commission doit maintenant dire clairement que ce n’est pas possible. Ces mesures sont limitées dans le temps, il est inacceptable que certains États membres passent outre les traités en vigueur ».

Trois jours après la fermeture du corridor maritime, le président Zelensky a aussi fait part de sa réprobation :

« Toute extension des restrictions est absolument inacceptable et franchement antieuropéenne. »

Or, les élections de novembre s’annoncent très serrées pour le pouvoir en place à Varsovie qui a besoin du soutien de l’électorat rural et agricole, mécontenté par la baisse des cours des denrées agricoles. Les cinq pays voisins de l’Ukraine qui ont touché des aides se montant désormais à 156 millions d’euros ne sont d’ailleurs pas les seuls à en subir les conséquences.

En France, la concurrence des œufs et poulets ukrainiens crée aussi des difficultés et, comme dans d’autres États membres, la pression monte pour obtenir de la commission un soutien financier du secteur agricole.

 

Un nouveau palier dans la stratégie de la tension

De ce rapide survol il résulte que la décision de suspendre l’accord du 22 juillet 2022 s’inscrit dans la stratégie de la tension que déploient les autorités russes avec pour but d’affaiblir méthodiquement toujours plus le potentiel productif ukrainien, de mettre à genoux son économie et de détruire ses avantages comparatifs. Le but explicite du Kremlin est ici d’anéantir ce qu’il ne peut contrôler.

En même temps, cela permet à Moscou de renforcer son emprise sur l’Afrique et de semer la zizanie au sein de l’Union européenne.

Les dernières orientations impulsées par Mme Von der Layen proposant que l’Union européenne comble 45 % des besoins de financement non couverts de l’Ukraine jusqu’en 2027 (soit une dépense de 50 milliards d’euros) pourraient encore accroître les lignes de fracture au sein de l’Union.

Plus globalement, les menées du Kremlin ont aussi pour effet de désorganiser et de fragmenter encore un peu plus les échanges internationaux de produits agricoles. Replacée dans son contexte, la rupture de l’accord de la mer Noire agit bien comme une sorte de bombe à fragmentation lente.

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  • « En échange, elle avait obtenu un relatif desserrement de l’étau des sanctions, avec des garanties pour que ses propres exportations de céréales et d’engrais ne subissent pas de blocages d’ordre logistique ou financier. »
    Les Russes prétendent que ce volet de l’accord n’a pas été respecté
    « Le barrage de Kahkovka a été détruit. Son explosion le 6 juin a provoqué une gigantesque inondation affectant 10 000 hectares de terres agricoles dans la région de Kherson. »
    Ces terres sont situées dans la partie occupée par les Russes
    « Ce sommet lui a permis de renforcer sa relation avec ses alliés africains, alors que le pays est isolé face au reste du monde (sic !) . L’arme alimentaire a joué un rôle clef dans ce rapprochement, la Russie se posant en garant de l’approvisionnement de ses amis sur le continent. Moscou s’est même engagé à livrer gratuitement jusqu’à 50 000 tonnes de céréales au Zimbabwe, la Somalie, l’Érythrée, le Mali, la Centrafrique et le Burkina Faso. »
    Alors où est la crise alimentaire mondiale ? Quant à l’isolement de la Russie est il crédible lorsque ce pays reçoit 49 pays ? Ne serait ce pas l’Occident ,qui viré d’Afrique, est dans un corner ?

    • La Russie a reçu 49 chefs d état en 2019 à Moscou par contre en 2023 seul 5 ou 6 ont fait le déplacement
      Donc l isolement est bien réel
      Quant a la promesse russe vis à vis de ses copains africains acoquines aux milices wagneriennes, elle n engage que ceux qui veulent y croire
      La Russie s est mise toute seule dans un corner

  • Juste une question peut-être un peu naïve : il semble évident que l’Union Européenne ne peut pas à elle seule absorber l’ensemble des exportations ukrainiennes. Mais dans ce cas, pourquoi tout stocker ? L’UE dispose aussi d’infrastructures logistiques, elle dispose aussi de grands ports et de moyens d’acheminer le grain – je conçois bien que les quantités en jeu font que ça doit s’organiser un minimum, mais… jusqu’à un certain point, on ne devrait pas être trop mauvais en logistique non plus en UE…?

    En fait, je n’arrive pas à comprendre qu’on dénonce dans le même article le fait qu’en l’absence de production agricole ukrainienne sur les marchés mondiaux on va vers des pénuries graves, ce qui renforce la position Russe (ça me semble raisonnable), et dans le même temps dénoncer le fait qu’à cause de la présence de la production agricole en UE les prix aux producteurs y atteignent des seuils difficiles à encaisser.
    Si l’UE se contentait de mettre ses ports à disposition de l’Ukraine – il y en a quelques-uns qui pourraient sans doute faire le travail, sans aller jusqu’aux grands ports de la Mer du Nord il y en a aussi en Méditerranée. Et ceux-là présentent peu de risques d’être bombardés par les Russes…

    • L’Ukraine ne peut plus exporter ses céréales par voie maritime puisque suite à la fin de l’accord, la voie maritime utilisée jusqu’à maintenant sécurisée par la Russie sera interdite. Donc que l’UE ait bcp de ports ou pas ne change rien au pb.
      Il faudrait transporter le grain par train ce qui est très long, risqué (bombardement des trains et/ou des voies) et en quantité très nettement inférieure à ce que permet le transport par bateau. D’où surcouts se surajoutant aux autres difficultés.

  • On dirait que certains découvrent avec étonnement que la guerre n’est pas un jeu vidéo ni un chemin de roses. L’UE a préféré une bonne guerre à une mauvaise paix, qu’elle assume maintenant !

  • Poutine est très intelligent. Son pétrole ne lui rapporte pas assez pour payer sa guerre. En supprimant la concurrence dans les céréales, il augmente ses revenus par la hausse de leurs cours mondiaux. Les céréales vont financer sa guerre et personne n’acceptera de suivre les Européens sur un embargo sur les denrées alimentaires.
    Et en plus il fera un prix d’ami à tous les petits africains qui voteront pour lui à l’ONU.

    • Très intelligent ? N’importe qui en aurait fait autant. Ce sont les Européens qui sont complètement à la masse, avec des raisonnements faits pour plaire dans des salons hors-sol. Du même genre que nos velléités d’intervention au Niger pour ramener la paix et la démocratie.

  • L’ Occident (surtout USA et Angleterre ) et Zelensky ont choisi l’ escalade ….. et L’Europe (des nuls d ont Mme UVDL ) agit contre nos propres interets donc il ne faut pas s attendre à une évolution favorable de la situation .

  • Merci à Pierre Robert pour cet article très complet qui montre que les européens ne maîtrisent rien dans ce conflit , que leur responsabilité est immense sur le plan de sa durée comme sur le plan des fractures qui apparaissent ça et là au seing d’une Union qui n’en est pas une .
    Les dirigeants européens n’ont rien compris parce que s’ils relisaient cet article ils comprendraient que Poutine est un redoutable joueur d’échec que tous ses coups sont préparés , qu’ils sait ce qu’il lui faudra perdre avant de gagner . Par contre ils ont commis une grave erreur ( car ce n’est pas Zelenski qui décide de l’usage qui doit être fait des armes qu’on lui envoi ) avec la destruction du Pipe , la destruction du barrage de Kahkovka et les atteintes au pont de Crimée car Poutine n’est pas de ceux qui tendent la joue lorsqu’il reçoit une claque!
    Les Européens n’ont pas compris non plus le sens de l’accord qui avait été trouvé pour l’exportation des céréales d’Ukraine et ont signé leur bêtise en refusant ( tout au moins c’est ce qui est dit) toute nouvelle négociation sur le desserrement de l’étau lors des deux prolongations temporaires acceptées par la Russie.
    Accepter d’alléger ces sanctions économiques c’était assurément ouvrir la porte des négociations auxquelles tout le mode à intérêt. Mais non , L’Europe , et Ursula Van des Layen en tête , s’est obstinée comme u primaire.
    Quant à la position de la Commission Européenne qui a jugé inacceptable la décision de la Pologne de fermer ses frontières aux céréales ukrainiennes , elle n’est que la triste confirmation que les gens qui la composent ont été élevés hors sols les mettant ainsi à l’abri du bon sens et de l’intelligence .
    C’est difficile d’entendre ça mais soyez sûrs que les termes ont été choisis pour rester dans un champ politiquement correct.
    Enfin , sans préjuger des conséquences déjà lourdes de cette guerre elle aura été le révélateur d’une parodie, celle que constitue l’Union Européenne dont les membres tirent la couverture a eux quand il est de leurs intérêts ( exemple le COVID) , hurlent avec les loups quand il y va de leurs droits ( exemple de la tarification européenne de l’électricité ) et n’hésitent pas à faire le contraire de ce qu’ils disent ( exemple des centrales à charbon en Allemagne pays Ecolo s’il en est) plutôt que d’avouer leur erreur avec l’abandon du nucléaire.

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Nicolas Tenzer est enseignant à Sciences Po Paris, non resident senior fellow au Center for European Policy Analysis (CEPA) et blogueur de politique internationale sur Tenzer Strategics. Son dernier livre Notre guerre. Le crime et l’oubli : pour une pensée stratégique, vient de sortir aux Éditions de l’Observatoire. Ce grand entretien a été publié pour la première fois dans nos colonnes le 29 janvier dernier. Nous le republions pour donner une lumière nouvelles aux déclarations du président Macron, lequel n’a « pas exclu » l’envoi de troupes ... Poursuivre la lecture

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