« Nous devons mettre en place une diplomatie de guerre » grand entretien avec Nicolas Tenzer

L’issue de la guerre menée par la Russie contre l’Ukraine nous affaiblira ou permettra d’asseoir les nouveaux fondements de notre puissance.

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« Nous devons mettre en place une diplomatie de guerre » grand entretien avec Nicolas Tenzer

Publié le 28 février 2024
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Nicolas Tenzer est enseignant à Sciences Po Paris, non resident senior fellow au Center for European Policy Analysis (CEPA) et blogueur de politique internationale sur Tenzer Strategics. Son dernier livre Notre guerre. Le crime et l’oubli : pour une pensée stratégique, vient de sortir aux Éditions de l’Observatoire. Ce grand entretien a été publié pour la première fois dans nos colonnes le 29 janvier dernier. Nous le republions pour donner une lumière nouvelles aux déclarations du président Macron, lequel n’a « pas exclu » l’envoi de troupes occidentales en Ukraine, à l’occasion d’une conférence internationale, lundi 26 février dernier.

 

Hypothèse d’une victoire russe : à quelles répercussions s’attendre ?

Loup Viallet, rédacteur en chef de Contrepoints – Dans Notre Guerre, vous écrivez : « Les aiguilles de l’horloge tournent sans relâche, associant toujours plus de morts à leur fuite en avant. Mais il arrive aussi un moment où le temps presse. L’Ukraine pourrait mourir. Ce sera de notre faute, et alors le glas de la mort sonnera pour nous. » Quelles seraient les conséquences d’une défaite de l’Ukraine ?

Nicolas Tenzer Elles seraient catastrophiques sur tous les plans et marqueraient un tournant à certains égards analogue mutatis mutandis à ce qu’aurait été une victoire de l’Allemagne nazie en 1945. Outre que cela entraînerait des centaines de milliers de victimes ukrainiennes supplémentaires, elle signifierait que les démocraties n’ont pas eu la volonté – je ne parle pas de capacité, car elle est réelle – de rétablir le droit international et de faire cesser un massacre d’une ampleur inédite en Europe, nettement supérieure à celui auquel nous avons assisté lors de la guerre en ex-Yougoslavie, depuis la Seconde Guerre mondiale.

La crédibilité de l’OTAN et des garanties de sécurité offertes par les États-Unis et l’Union européenne en serait à jamais atteinte, non seulement en Europe, mais aussi en Asie et au Moyen-Orient. Toutes les puissances révisionnistes s’en réjouiraient, en premier lieu la République populaire de Chine. La Russie poursuivrait son agression au sein du territoire des pays de l’OTAN et renforcerait son emprise sur la Géorgie, le Bélarus, la Syrie, certains pays d’Afrique ou même d’Asie, comme en Birmanie, et en Amérique du Sud (Venezuela, Cuba, Nicaragua).

Cela signifierait la mort définitive des organisations internationales, en particulier l’ONU et l’OSCE, et l’Union européenne, déjà minée par des chevaux de Troie russes, notamment la Hongrie et la Slovaquie, pourrait connaître un délitement. Le droit international serait perçu comme un torchon de papier et c’est l’ordre international, certes fort imparfait, mis en place après Nuremberg, la Charte des Nations unies et la Déclaration de Paris de 1990, qui se trouverait atteint. En Europe même, la menace s’accentuerait, portée notamment par les partis d’extrême droite. Nos principes de liberté, d’État de droit et de dignité, feraient l’objet d’un assaut encore plus favorisé par la propagande russe. Notre monde tout entier serait plongé dans un état accru d’insécurité et de chaos. Cela correspond parfaitement aux objectifs de l’idéologie portée par le régime russe que je décris dans Notre Guerre, qu’on ne peut réduire uniquement à un néo-impérialisme, mais qui relève d’une intention de destruction. C’est la catégorie même du futur qui serait anéantie.

C’est pourquoi il convient de définir clairement nos buts de guerre : faire que l’Ukraine gagne totalement et que la Russie soit radicalement défaite, d’abord en Ukraine, car telle est l’urgence, mais aussi en Géorgie, au Bélarus et ailleurs. Un monde où la Russie serait défaite serait un monde plus sûr, mais aussi moins sombre, et plus lumineux pour les peuples, quand bien même tous les problèmes ne seraient pas réglés. Les pays du sud ont aussi à y gagner, sur le plan de la sécurité énergétique et alimentaire, mais aussi de la lutte anti-corruption et des règles de bon gouvernement – songeons à l’Afrique notamment.

 

Peut-on négocier avec Poutine ?

Pourquoi pensez-vous qu’il n’est pas concevable de négocier avec la Russie de Poutine ? Que répondez-vous à l’ancien ambassadeur Gérard Araud qui plaide pour cette stratégie ? C’est aussi le point de vue de la géopolitologue Caroline Galacteros, qui écrit : « Arrêtons le massacre, celui sanglant des Ukrainiens et celui économique et énergétique des Européens . Négociations !! pendant qu’il y a encore de quoi négocier… ». Comment comprenez-vous cette position ? 

Je ne confondrai pas les positions de madame Galacteros, dont l’indulgence envers la Russie est bien connue, et celle de Gérard Araud qui n’est certainement pas pro-Kremlin. Ses positions me paraissent plutôt relever d’une forme de diplomatie classique, je n’oserais dire archaïques, dont je montre de manière détaillée dans Notre Guerre les impensés et les limites. Celles-ci m’importent plus que les premières qui sont quand même très sommaires et caricaturales. Je suis frappé par le fait que ceux, hors relais de Moscou, qui parlent de négociations avec la Russie ne précisent jamais ce sur quoi elles devraient porter ni leurs conséquences à court, moyen et long termes.

Estiment-ils que l’Ukraine devrait céder une partie de son territoire à la Russie ? Cela signifierait donner une prime à l’agresseur et entériner la première révision par la force des frontières au sein de l’Europe, hors Seconde Guerre mondiale, depuis l’annexion et l’invasion des Sudètes par Hitler. Ce serait déclarer à la face du monde que le droit international n’existe pas. De plus, laisser la moindre parcelle du territoire ukrainien aux mains des Russes équivaudrait à détourner le regard sur les tortures, exécutions, disparitions forcées et déportations qui sont une pratique constante, depuis 2014 en réalité, de la Russie dans les zones qu’elle contrôle. Je ne vois pas comment la « communauté internationale » pourrait avaliser un tel permis de torturer et de tuer.

Enfin, cela contreviendrait aux déclarations de tous les dirigeants politiques démocratiques depuis le début qui ne cessent de proclamer leur attachement à l’intégrité territoriale et à la souveraineté de l’Ukraine. Se déjuger ainsi serait renoncer à toute crédibilité et à toute dignité. Je trouve aussi le discours, explicitement ou implicitement pro-Kremlin, qui consiste à affirmer qu’il faut arrêter la guerre pour sauver les Ukrainiens, pour le moins infamant, sinon abject, quand on sait que, après un accord de paix, ceux-ci continueraient, voire s’amplifieraient encore.

Suggèrent-ils qu’il faudrait renoncer à poursuivre les dirigeants russes et les exécutants pour les quatre catégories de crimes imprescriptibles commis en Ukraine, crimes de guerre, crimes contre l’humanité, crime de génocide et crime d’agression ? Il faut leur rappeler que le droit international ne peut faire l’objet de médiation, de transaction et de négociation. Il s’applique erga omnes. Le droit international me semble suffisamment affaibli et mis à mal pour qu’on n’en rajoute pas. Cela fait longtemps que je désigne Poutine et ses complices comme des criminels de guerre et contre l’humanité et je me réjouis que, le 17 mars 2023, la Cour pénale internationale l’ait inculpé pour crimes de guerre. Il est légalement un fugitif recherché par 124 polices du monde. On peut gloser sur les chances qu’il soit un jour jugé, mais je rappellerai que ce fut le cas pour Milosevic. En tout état de cause, l’inculpation de la Cour s’impose à nous.

Veulent-ils signifier qu’on pourrait fermer les yeux sur la déportation de dizaines de milliers d’enfants ukrainiens en Russie, ce qui constitue un génocide, en vertu de la Convention du 9 décembre 1948 sur la prévention et la répression du crime de génocide ? On ose à peine imaginer qu’ils aient cette pensée. Là aussi, il est dans notre intérêt à donner des signaux cohérents et forts.

Entendent-ils enfin qu’il serait acceptable que la Russie soit dispensée de payer les réparations indispensables pour les dommages de guerre subis par l’Ukraine, qui sont aujourd’hui estimer à environ deux trillions d’euros ? Veulent-ils que cette charge incombe aux assujettis fiscaux des pays de l’Alliance ? Tout ceci n’a aucun sens, ni stratégique, ni politique.

Sur ces quatre dimensions, nous devons être fermes, non seulement aujourd’hui, mais dans la durée. Dans mon long chapitre sur notre stratégie à long terme envers la Russie, j’explique pourquoi nous devons maintenir les sanctions tant que tout ceci n’aura pas été fait. C’est aussi la meilleure chance pour qu’un jour, sans doute dans quelques décennies, la Russie puisse évoluer vers un régime démocratique, en tout cas non dangereux.

En somme, ceux qui souhaitent négocier avec la Russie tiennent une position abstraite qui n’a rien de réaliste et de stratégiquement conséquent en termes de sécurité. Si la Russie n’est pas défaite totalement, elle profitera d’un prétendu accord de paix pour se réarmer et continuer ses agressions en Europe et ailleurs. C’est la raison pour laquelle je consacre des développements approfondis dans la première partie de Notre Guerre à réexaminer à fond certains concepts qui obscurcissent la pensée stratégique que je tente de remettre d’aplomb. Je reviens notamment sur le concept de réalisme qui doit être articulé aux menaces, et non devenir l’autre nom de l’acceptation du fait accompli. Je m’y inspire de Raymond Aron qui, à juste titre, vitupérait les « pseudo-réalistes ».

Je porte aussi un regard critique sur la notion d’intérêt, et notamment d’intérêt national, tel qu’il est souvent entendu. Lié à la sécurité, il doit intégrer principes et valeurs. Je montre également que beaucoup d’analystes de politique étrangère ont, à tort, considéré États et nations dans une sorte de permanence plutôt que de se pencher sur les spécificités de chaque régime – là aussi, la relecture d’Aron est précieuse. Enfin, je démontre que traiter de politique étrangère sérieusement suppose d’y intégrer le droit international et les droits de l’Homme, alors qu’ils sont trop souvent sortis de l’analyse de sécurité. Pourtant, leur violation est le plus généralement indicatrice d’une menace à venir.

 

Sanctions : comment les rendre efficaces ?

Les sanctions économiques n’ont pas mis fin à la guerre de la Russie en Ukraine. Il semble que la Russie ait mis en place une stratégie de contournement plutôt efficace : depuis 2022, les importations (notamment depuis l’Allemagne) de pays proches géographiquement de la Russie (Azerbaïdjan, Géorgie, Kazakhstan, Kirghizistan, Turquie) ont explosé, et leurs exportations en Russie aussi… Sans parler de l’accélération des échanges entre la Russie et la Chine. Que faudrait-il vraiment faire pour isoler économiquement la Russie ?

C’est un point déterminant. Même si les différents paquets de sanctions décidés tant par l’Union européenne que par les États-Unis et quelques autres pays comme le Japon et la Corée du Sud, sont les plus forts jamais mis en place, ils restent encore incomplets, ce qui ne signifie pas qu’ils soient sans effets réels – ne les minimisons pas. Je reprends volontiers la proposition émise par la Première ministre estonienne, Kaja Kallas, qui proposait un embargo total sur le commerce avec la Russie. Je constate aussi que certains pays de l’UE continuent d’importer du gaz naturel liquéfié russe (LNG) et qu’une banque autrichienne comme Raiffaisen a réalisé l’année dernière la moitié de ses profits en Russie. Certaines entreprises européennes et américaines, y compris d’ailleurs françaises, restent encore présentes en Russie, ce qui me paraît inacceptable et, par ailleurs, stupide dans leur intérêt même.

Ensuite, nous sommes beaucoup trop faibles en Europe sur les sanctions extraterritoriales. Il existe une réticence permanente de certains États à s’y engager, sans doute parce que les États-Unis les appliquent depuis longtemps, parfois au détriment des entreprises européennes. C’est aujourd’hui pourtant le seul moyen pour éviter les contournements. Nous devons mettre en place ce que j’appelle dans Notre Guerre une diplomatie de guerre : sachons dénoncer et agir contre les pratiques d’États prétendument amis, au Moyen-Orient comme en Asie, qui continuent de fournir la machine de guerre russe.

Enfin, nous devons décider rapidement de saisir les avoirs gelés de la Banque centrale russe (300 milliards d’euros) pour les transférer à l’Ukraine, d’abord pour renforcer ses capacités d’achats d’armements, ensuite pour la reconstruction. Les arguties juridiques et financières pour refuser de s’y employer ne tiennent pas la route devant cette urgence politique et stratégique.

 

La nécessité d’une intervention directe

Les alliés de l’Ukraine soutiennent l’effort de guerre de l’Ukraine en aidant financièrement son gouvernement et en lui livrant des armes. Qu’est-ce qui les empêche d’intervenir directement dans le conflit ?

La réponse est rien.

Dès le 24 février 2022 j’avais insisté pour que nous intervenions directement en suggérant qu’on cible les troupes russes entrées illégalement en Ukraine et sans troupes au sol. J’avais même, à vrai dire, plaidé pour une telle intervention dès 2014, date du début de l’agression russe contre le Donbass et la Crimée ukrainiens. C’eût été et cela demeure parfaitement légal en vertu de l’article 51 de la Charte des Nations unies qui dispose que non seulement un État agressé peut répliquer en frappant les infrastructures militaires et logistiques sur le territoire de l’ennemi, mais que tout autre État se portant à son secours peut également légalement le faire. Cela aurait mis fin rapidement à la guerre et aussi épargné la mort de plus d’une centaine de milliers d’Ukrainiens, civils et militaires. Cela aurait renforcé notre sécurité et la crédibilité de notre dissuasion.

Si nous, Alliés, ne l’avons pas fait et si nous sommes encore réticents, c’est parce que nous continuons de prendre au sérieux les récits du Kremlin qui visent à nous auto-dissuader. Je consacre toute une partie de Notre Guerre à explorer comment s’est construit le discours sur la menace nucléaire russe, bien avant le 24 février 2022.

Certes, nous devons la considérer avec attention et sans légèreté, mais nous devons aussi mesurer son caractère largement fantasmé. Poutine sait d’ailleurs très bien que l’utilisation de l’arme nucléaire aurait pour conséquence immédiate sa propre disparition personnelle qui lui importe infiniment plus que celle de son propre peuple qu’il est prêt à sacrifier comme il l’a suffisamment montré. On s’aperçoit d’ailleurs que même l’administration Biden qui, au début de cette nouvelle guerre, avait tendance à l’amplifier, ce qui faisait involontairement le jeu de la propagande russe, a aujourd’hui des propos beaucoup plus rassurants. Mais cette peur demeure : je me souviens encore avoir entendu, le 12 juillet 2023, alors que j’étais à Vilnius pour le sommet de l’OTAN, Jake Sullivan, conseiller national pour la sécurité du président américain, évoquer le spectre d’une guerre entre l’OTAN et la Russie. Ce n’est pas parce que les Alliés seraient intervenus, ou interviendraient aujourd’hui, que cette guerre serait déclenchée. Je crois au contraire que la Russie serait obligée de plier.

Là aussi, il convient de remettre en question le discours de la propagande russe selon lequel une puissance nucléaire n’a jamais perdu la guerre : ce fut le cas des États-Unis au Vietnam et, de manière plus consentie, en Afghanistan, et bien sûr celui de l’ancienne URSS dans ce dernier pays. Songeons aussi au signal que, en refusant d’intervenir, nous donnerions à la Chine : cela signifierait-il que, parce qu’elle est une puissance nucléaire, elle pourrait mettre la main sur Taïwan sans que nous réagissions ? Il faut songer au signal que nous envoyons.

Enfin, et j’examine cela dans mon livre de manière plus détaillée, se trouve posée directement la question de la dissuasion au sein de l’OTAN. Celle-ci repose fondamentalement, du moins en Europe, sur la dissuasion nucléaire et la perspective de l’activation de l’article 5 du Traité de Washington sur la défense collective. Elle concerne aussi, par définition, les pays de l’Alliance, ce qui d’ailleurs montre la faute majeure qui a été celle de la France et de l’Allemagne en avril 2008 de refuser un plan d’adhésion de l’Ukraine et de la Géorgie à l’OTAN lors du sommet de Bucarest. Emmanuel Macron l’a implicitement reconnu lors de son discours du 31 mai 2023 lors de son discours au Globsec à Bratislava.

Une double question se pose donc. La première est celle de notre dissuasion conventionnelle, qui a été en partie le point aveugle de l’OTAN. Je propose ainsi qu’on s’oriente vers une défense territoriale de l’Europe. La seconde est liée au cas de figure actuel : que faisons-nous lorsqu’un pays non encore membre de l’Alliance, en l’occurrence l’Ukraine, est attaqué dès lors que cette agression comporte un risque direct sur les pays qui en sont membres ?

 

Hypothèse d’un retour de Donald Trump

Donald Trump est bien parti pour remporter l’investiture des Républicains en juin prochain. Quelles seraient les conséquences d’une potentielle réélection de l’ancien président américain sur la guerre en Ukraine ? 

À en juger par les déclarations de Donald Trump, elles seraient funestes. On ne peut savoir s’il déciderait de quitter l’OTAN qu’il avait considérée comme « obsolète », mais il est fort probable qu’il diminuerait de manière drastique les financements américains à l’OTAN et l’effort de guerre en faveur de l’Ukraine. Les Européens se trouveraient devant un vide vertigineux. S’il fallait compenser l’abandon américain, y compris sur le volet nucléaire – au-delà des multiples débats doctrinaux sur le rôle des dissuasions nucléaires française et britannique –, les pays de l’UE devraient porter leurs dépenses militaires à 6 ou 7 % du PIB, ce qui pourrait difficilement être accepté par les opinions publiques par-delà les questions sur la faisabilité. Ensuite, cela ne pourrait pas se réaliser en quelques mois, ni même en quelques années sur un plan industriel en termes d’armements conventionnels.

En somme, nous devons poursuivre nos efforts au sein de l’UE pour transformer de manière effective nos économies en économies de guerre et porter à une autre échelle nos coopérations industrielles en matière d’armement au sein de l’Europe. Mais dans l’immédiat, les perspectives sont sombres. Cela sonnera l’heure de vérité sur la volonté des dirigeants européens de prendre les décisions radicales qui s’imposent. J’espère que nous ferons en tout cas tout dans les mois qui viennent pour apporter une aide déterminante à l’Ukraine – nous avons encore de la marge pour aller plus vite et plus fort.

Les États-Unis et l’Europe restent encore à mi-chemin et n’ont pas livré à l’Ukraine toutes les armes, en quantité et en catégorie, qu’ils pouvaient lui transférer, notamment des avions de chasse et un nombre très insuffisant de missiles à longue portée permettant de frapper  le dispositif ennemi dans sa profondeur. Quant au président Biden, il devrait comprendre qu’il lui faut aussi, dans le temps qui lui reste avant les élections de novembre, donner à Kyiv toutes les armes possibles. Il serait quand bien mieux placé dans la course à sa réélection s’il apparaissait aux yeux de se concitoyens comme le « père la victoire ».

 

« La puissance va à la puissance »

La guerre d’agression de la Russie en Ukraine n’est pas un événement isolé. Il semble que l’impérialisme russe cherche à prendre notre continent en étau en déstabilisant nos frontières extérieures. À l’Est, via des actions d’ingérence militaire, de déstabilisation informationnelle, de corruption et d’intimidation qui ont commencé dès son arrivée au pouvoir dans les années 2000, et bien entendu à travers la guerre conventionnelle lancée contre l’Ukraine. Au Sud, la stratégie d’influence russe se développe depuis une décennie. Si elle est moins visible, elle n’en est pas moins nuisible. Ces dix dernières années, Moscou a approfondi sa coopération militaire avec le régime algérien et s’est ingéré dans le conflit libyen à travers des sociétés militaires privées comme Wagner. On a vu le seul porte-avions russe mouiller dans le port de Tobrouk en 2017, mais aussi des navires de guerre russes faire des exercices communs avec des bâtiments algériens sur les côtes algériennes en août 2018, en novembre 2019, en août et en novembre 2021, en octobre et en juillet 2022 et en août 2023. Au sud du Sahara, le régime de Poutine sert d’assurance-vie à la junte installée au Mali depuis 2020 et soutien l’Alliance des États du Sahel (composée des régimes putschistes du Mali, du Burkina Faso et du Niger). Quelle diplomatie adopter pour conjurer la menace russe, à l’Est comme au Sud ?

Votre question comporte deux dimensions qui sont à la fois sensiblement différentes et liées. La première est celle de la guerre de l’information et de ses manipulations. Celle-ci se déploie sur quasiment tous les continents, en Europe occidentale autant que centrale et orientale, dans les Amériques, du Nord et du Sud, au Moyen-Orient, en Afrique et dans certains pays d’Asie. Pendant deux décennies, nous ne l’avons pas prise au sérieux, ni chez nous ni dans certains pays où elle visait aussi à saper nos positions.

Malgré certains progrès, nous ne sommes pas à la hauteur, y compris en France, comme je l’avais expliqué lors de mon audition devant la Commission de l’Assemblée nationale sur les ingérences extérieures l’année dernière, et comme je le développe à nouveau dans Notre Guerre. Nous n’avons pas, dans de nombreux pays, une attitude suffisamment ferme à l’encontre des relais nationaux de cette propagande et n’avons pas mise à jour notre système législatif. En Afrique, la France n’a pas pendant longtemps mesuré, malgré une série d’études documentées sur le sujet, ni riposté avec la force nécessaire aux actions de déstabilisation en amont. Moscou a consacré des moyens considérables, et même disproportionnés eu égard à l’état de son économie, à ces actions et ses responsables russes n’ont d’ailleurs jamais caché que c’était des armes de guerre. Nous avons détourné le regard et ne nous sommes pas réarmés en proportion.

La seconde dimension est celle de l’attitude favorable de plusieurs pays envers Moscou, avec une série de gradations, depuis une forme de coopération étendue, comme dans le cas de l’Algérie, du Nicaragua, de l’Iran, du Venezuela, de Cuba, de l’Érythrée et de la Corée du Nord – sans même parler de groupes terroristes comme le Hamas –, une action commune dans le crime de masse – Syrie –, une complicité bienveillante – Égypte, Émirats arabes unis, Inde, Afrique du Sud, mais aussi Israël avec Netanyahou – et parfois active – République populaire de Chine – ou une soumission plus ou moins totale – Bélarus et certains des pays africains que vous mentionnez. Sans pouvoir entrer ici dans le détail, l’attitude des démocraties, qui doit aussi être mieux coordonnée et conjointe, ne peut être identique. Dans des cas comme celui de la Syrie, où nous avons péché par notre absence d’intervention, notre action doit être certainement militaire. Envers d’autres, nous devons envisager un système de sanctions renforcées comme je l’évoquais. Dans plusieurs cas, notamment en direction des pays ayant envers Moscou une attitude de neutralité bienveillante et souvent active, un front uni des démocraties doit pouvoir agir sur le registre de la carotte et du bâton. Nous payons, et cela vaut pour les États-Unis comme pour les grands pays européens, dont la France, une attitude négligente et une absence de définition de notre politique. Rappelons-nous, par exemple, notre absence de pression en amont envers les pays du Golfe lorsqu’ils préparaient le rétablissement des relations diplomatiques avec Damas, puis sa réintégration dans la Ligue arabe. Nous n’avons pas plus dissuadé l’Égypte de rétablir des relations fortes avec Moscou et cela n’a eu aucun impact sur nos relations avec Le Caire. Avec l’Inde, nous fermons largement les yeux sur la manière dont Delhi continue, par ses achats de pétrole à la Russie, à alimenter l’effort de guerre. Quant aux pays africains désormais sous l’emprise de Moscou, le moins qu’on puisse dire est que nous n’avons rien fait pour prévenir cette évolution en amont.

Nous sommes donc devant deux choix politiques nécessaires. Le premier, dont je développe les tenants et aboutissants dans Notre Guerre, est celui de la défaite radicale de la Russie en Ukraine, et celle-ci devra suivre au Bélarus, en Géorgie et en Syrie notamment. Je suis convaincu que si nous agissons en ce sens, des pays faussement neutres ou sur un point de bascule, dont plusieurs que j’ai mentionnés ici, verraient aussi les démocraties d’un autre œil. Elles auraient moins intérêt à se tourner vers une Russie affaiblie. Ce sont les effets par ricochet vertueux de cette action que nous devons mesurer, notamment dans plusieurs pays d’Afrique, d’Asie et du Moyen-Orient. C’est notre politique d’abstention et de faiblesse qui les a finalement conduits à se tourner vers la Russie. Si nous changeons, ces pays évolueront aussi. La puissance va à la puissance.

Le second choix, que je développe dans Notre Guerre, consistera à repenser de manière assez radicale nos relations avec les pays du Sud – un sud, d’ailleurs, que je ne crois pas « global », mais profondément différent, et avec lequel nous ne saurions penser nos relations sans différenciation. Ce sont les questions d’investissement, de sécurité énergétique et alimentaire, et de lutte contre la corruption qu’il faudra repenser. La guerre russe contre l’Ukraine est un avertissement et le pire serait, une fois que l’Ukraine aurait gagné et nous par la même occasion, de repartir avec les autres pays dans une sorte de business as usual sans aucun changement.

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  • Intéressant, merci. Mais où est la liberté dans tout ça?

    • @fm curieux commentaire , sans doute avons nous oublié , enfants gâtés de la période la plus pacifique et faste de toute notre histoire, que la liberté, eh bien elle se défend les armes à la main « si vis pacem, para bellum » . Le réveil de la génération Z sera brutal .

      • @Val, oui je suis bien d’accord que la liberté se conquiert, les armes à la main lorsque c’est nécessaire. Mon commentaire s’adressait à la rédaction de Contrepoints. Je ne vois pas beaucoup de libéralisme dans les propose de M. Tenzer.

  • Les juifs veulent la mort des goys.

    -4
  • D’une part, on s’honorerait de mettre en place une diplomatie de paix plutôt qu’une de guerre.
    D’autre part, si c’est pour ne parler que de la Russie, on a déjà LCI.
    Quand le pickpocket désigne le pays lointain, le sage regarde plutôt ce qu’il fait de ses doigts.

    14
    • Vous feriez la paix avec le squatter qui occupe votre chambre ? pour l’autoriser définitivement ?

      -7
      • Ce n’est pas ma chambre.

      • Quelques faits ne semblent pas vous être connus:
        – un référendum vers 1991 en Crimée lors de l’éclatement de l’URSS a donné le même résultat qu’en 2014
        – Poutine, la même année a refusé d’intégrer les RPD et RPL suite à un référendum qui le demandait, il a préféré jouer ces républiques dans l’Ukraine. Cela a donné les accords de Minsk que nous n’avons jamais voulu appliquer
        – résultat : 14000 à 15000 ukrainiens tués dans ces républiques autoproclamées par des ukrainiens de l’ouest (chiffres OFCE)
        – Poutine a donc attendu 8 ans avant de conclure, à raison, à notre duplicité. Belle patience!
        – combien de morts sous les bombes de l’occident (surtout les USA) sans mandat de l’ONU ces trente dernières années!

        De toute façon, nous avons perdu, un monde multipolaire plus respectueux de chacun est en train de naître et nous n’avons que le choix de ne plus accepter l’hubris des américains ou de subir une crise économique terrible qui se profile.
        Dernier petit mot, nous avons intérêt que les russes gagnent pour ne pas risquer la guerre atomique!

        • Comment êtes vous encore dans l enfer français alors que le paradis moscovite vous tend les bras ?????……😂😂😂😂

          -4
          • Haha… L’argument pro hominem : attaquer la personne de l’adversaire quand on ne peut répondre à ce qu’il dit…
            De plus, ça n’a rien à voir : il est évident qu’un lieutenant d’Al Capone préfère être du côté de celui-ci plutôt que du côté de ses victimes.
            Par ailleurs, ici nous sommes confrontés à un réalité qui dépasse les idéologies dont est truffé ce texte.

        • Greg86 : pourriez-vous détailler, on peut comprendre tout et son contraire dans votre intervention.

  • Ce monsieur est hilarant. Je n’avais jamais vu un tel concentré de déni de la réalité, de wishfull thinking et va-t-en-guerrisme en si peu de mot. Sans oublier, le couplet de catastrophisme en cas de l’élection de Trump. Quant à sa vision des relations internationales, point de salut en dehors de l’hégémonie occidentale devant assurer la sécurité de tous (ben voyons, et surtout la prospérité US aux dépens des autres). Il ne manque plus au tableau que le discours sur le dvt durable et le rechaumick.
    Malgré tout cela, ce monsieur n’oublie la promotion de son livre…😂
    Si c’est à ce genre de discours et d’autres du même tonneau auxquels sont exposés régulièrement les étudiants de ScPo, ne nous étonnons pas de la déconnexion de nos zelites et du mur vers lequel elles emmènent le pays.😟

    21
    • rien d’autre à attendre de sciences pipeau biberonné à l’argent public. Mais avec 500 000 morts ukrainiens, je trouve ce monsieur dramatique et non hilarant.

      • Cette guerre a causé 500 000 morts et blessés soit 330 000 cote russes et 170 000 côté ukrainiens
        Propos hilarant et drolatique par sa mauvaise foi si caractéristique

        -9
        • Si on se ramasse une insulte de Doda, c’est qu’on a écrit une vérité qui dérange…

        • Donc Doda selon vos chiffres, en tirant 6 à 10 fois moins d’obus et de missiles que les russes, il y aurait eu deux fois plus de morts russes que d’Ukrainiens. Incroyable comme ils sont fort ces ukrainiens et comme ils sont nuls ces russes! Encore un effet de la surconsommation russe de vodka comme vous le souteniez dans un de vos posts suite à un autre article?
          Mais alors, devant une si grande efficacité ukrainienne et une ni grande médiocrité militaire russe, comment se fait-il que la contre-offensive ukrainienne ait échoué et même que les ukrainiens n’aient pas déjà botté les fesses des russes hors de l’Ukraine? A cause du réchauffement climatique? Encore lui?

          10
          • En armement les russes ont la quantité mais pas la qualité
            Ils tirent beaucoup d obus pour obtenir une cible
            La 20 de himars comme nos 50 caesars font plus de dégâts que les milliers de canons russes qui labourent tout ce qui se présente
            Quant aux soldats, les dirigeants russes les considèrent avec un immense mépris…..comme de la vulgaire chair à canon
            Sur toute la ligne de front, les soldats russes sont envoyés à l abattoir par vagues successives
            Les pertes russes en ressources humaines comme en matériels sont exponentielles

            -5
            • Mon prof de civilisations, historien spécialiste du cinéma soviétique, Marc Ferro, m’avait enseigné que dans les questions de propagande, les chiffres annoncés par l’un des belligérants étaient en général exacts. A la condition de les renverser, chacun attribuant à l’autre les chiffres qui concernent son propre camp.

            • @Doda
              Mais sûr, j’aurais dû y penser.
              En plus d’être alcooliques et incompétents, les militaires russes ont un matériel dépassé, de mauvaise qualité et imprécis. On se demande bien comment ils arrivent à envoyer des hommes dans l’espace et a faire voler des missiles hypersoniques dont l’Occident ne dispose pas même en rêve.😂
              Bien, mais alors, comment se fait-il que les Ukrainiens ne soient pas déjà à Sébastopol ? Comment se fait il qu’avec une telle efficacité, l’armée ukrainienne ait autant besoin de nouvelles recrues et peine tellement pour les avoir?

              • La belle époque soviétique de l espace est largement révolue, la Russie n en a plus moyens…..
                Ah les fameux missiles hypersoniques que les patriots s amusent a dégommer
                Continuez à boire votre petit lait russe quotidiennement avec un doigt de vodka…..

                -8
                • Pour l’instant, c’est le seul système Patriot que les US avait envoyé en Ukraine qui s’est fait détruire. Sans doute l’exception qui confirme la règle, n’est-ce pas Doda ? 😂

                • j’ai travaillé dans le spatial et c’est un domaine qui m’intéresse.
                  Je vous informe donc qu’à ce jour, nous n’avons plus de lanceur en europe et que nous sommes obligés de payer des lancements à spaceX.
                  C’est sûr que les russes nous fournissaient les fusées Soyouz pour nos lancements avant nos conneries et que maintenant, ils se les gardent pour eux. Ils ont tout de même fait 19 lancements en 2023 et les USA leur ont encore acheté des moteurs en2022.
                  vous n’apprendrez pas cela au 22 à Asnieres, il faut se mettre à la page.

                  • Les lanceurs soviétiques soyouz sont completement dépassés
                    Les bureaucrates français attendent toujours ariane 6
                    Heureusement le privé assure avec space X…

                    -2
            • 1. Les russes limitent leurs pertes. Les sources UKR les exagèrent. En son temps, la BBC a faut un décompte qui paraît plus réaliste. 2. Ce n’est pas 50 CAESAR qui vont mettre agenouillé l’armée russe. N’oublie pas que la doctrine russe emploie des feux massifs pour limite les pertes humaines. 3. Demandez-vous pourquoi les UKR recrutent des femmes…4. L’armée russe n est pas concentrée sur l’ UKR. Ils sont de la Suède au Kazakhstan, le front UKR inférieur à 1000 km 5. Aucun pays en Europe et aucune coalition n’est tenir un tel front. 6. Vous regardez BFM TV.

        • ah ah ah mdr

        • Penser que les pertes russes sont supérieures au pertes UKR est une grave erreur.

  • Quand on pense que ce personnage est enseignant à Sciences Po…ça fait peur !!!
    Comment aligner autant de contre-vérités en si peu de temps…
    Ce Monsieur peut-il une seconde parler de vraie diplomatie ? Hélas non car c’est une marionnette des US…
    C’est triste, mais l’Occident est vraiment sur le déclin et de tels écrits le confirment !!!

  • De plus en plus de voix de criminels va-t’en-guerre partout dans les médias.
    Non content d’avoir fait massacrer la jeunesse ukrainienne dans une guerre sans motif et sans issue, ils cherchent maintenant à entrainer l’occident dans un conflit monstrueux.
    Oui la défaite inéluctable de l’Ukraine sera une humiliation pour l’occident, et c’est très bien. La diplomatie du mensonge se paye un jour. Et avec un peu chance l’OTAN disparaitra.

  • Tiens, l’article russophobe du jour. J’en aurais préféré un sur l’Argentine de Milei, en attendant le retour de Trump (mais zut, il a l’air attaqué ici, après Musk hier…).

  • Ne met-on pas trop facilement dans le même sac la Russie, le Kremlin et M. Poutine?
    La nomenklatura du Kremlin pète de trouille devant le Parrain et ses fidèles sbires, la population est à la merci totale des oukazes du Kremlin au point de ne s’en rendre compte que très confusément.
    Il faut savoir où enfoncer le coin comme avaient su le faire Reagan et al. pour anéantir l’ogre soviétique sans verser une goutte de sang. Fomenter une révolte de palais ou frapper vraiment au portefeuille.

    -3
    • L’Occident a essayé le portefeuille avec le succès que l’on sait. Le pb pour l’Occident, c’est que le reste du monde ne partage pas sa Vision des choses et continue à échanger avec la Russie. De plus en plus de pays commencent à échapper aux pressions occidentales.
      Quant à votre vision d’un peuple russe terrorisé par le pouvoir et ne se rendant compte de (presque) rien, c’est le wishfull thinking occidental habituel. Les évaluations faites pourtant par des organismes à fond étrangers auprès de la population russe montre un soutien de Poutine par 80% des Russes. Expliquer cela en arguant de l’abrutissement des Russes est un peu léger. Une partie non négligeable de la population russe réclamait depuis longtemps une intervention dans l’est de l’Ukraine pour protéger les Ukrainiens russophones.
      La fuite de jeunes russes au début du conflit a bcp fait fantasmer l’Occident. Cette fuite est réelle mais minime et a permis in fine à Poutine de se débarrasser d’opposants intra muros. Le plus « drôle »dans cette histoire de fuite, mais nos médias subventionnés n’en parlent guère, c’est que ces personnes se sont enfuits dans des pays (Géorgie, pays Baltes…etc) où ils ne sont pas forcément les bienvenus… Donc une partie est retournée en Russie la queue entre les jambes. Sauf qu’ils ont bien été identifiés par le pouvoir en place s’ils ne l’était pas avant…
      Quant à une révolution de palais, franchement je ne la souhaite pas au vue de l’entourage de Poutine qui comporte une grande majorité de militaires ou de politiques nationalistes bcp moins « diplomates » que Poutine lui même, c’est dire😄. Bref on sait ce qu’on perd mais on ne sait pas ce qu’on gagnerait.

    • La Russie n’est plus « soviétique » depuis 35 ans et pour être expansionniste il faut avoir la démographie qui va forcément avec ce qui n’est pas le cas (cf: Emmanuel Todd).
      La Russie a une flat tax de 16%, un état aussi léger que l’état suisse, c’est donc très logiquement qu’elle a multiplié son PIB par 8 en 20 ans, ce qui fait que Poutine est aussi adulé dans son pays que Macron est détesté dans le sien.
      .
      Les Américains ne sont plus du tout les libéraux qui faisaient rêver dans les années 80.
      Wokisme, Bidenomique, « green deal », dette astronomique, violation constante des libertés, les états démocrates sont des tr… à m… socialistes et il y a un état de pre-guerre civil entre les états bleus et les états rouges.
      Reagan serait mal barré dans un tel pays.

      15
      • L augmentation du pib russe a reposé essentiellement sur les exportations de matières premières : hydrocarbures, charbon, métaux, céréales…..donc sur une économie de rente……
        Le capitalisme de connivence des oligarques russes serait il devenu liberal ????
        Les USA ont toujours mené une politique pro business libéral qui n empêchait pas des mesures de rétorsion si besoin

        -5
        • RUSSIE:
          agriculture : 4,7 %
          industrie : 32,4 %
          services : 62,3 % (2017, est.)
          Produit intérieur brut: 2 240 milliards de US$ (2023, est.)
          Exportations 336 milliards de US$ (2017, est.)
          Conclusion: ce n’est absolument pas une économie « de rente ».
          Vous avez tort aussi sur l’oligarchie russe, mais comme vous n’avez pas envie de savoir, je ne vais pas perdre mon temps.

          • Les exportations russes reposent uniquement sur des matières premières hormis l armement et le nucléaire
            Donc c est une économie de rente comme celle des saoudiens, des algériens……
            Ne perdez pas votre temps si précieux…..wlad vous attend……

            -3
            • Si on se ramasse une insulte de Doda, c’est qu’on a écrit une vérité qui dérange…

              • Donnez moi le 22 a Asnières……😂😂😂

                -2
                • Vous pensez détenir une vérité insuflée par certains média occidentaux. Je vous invite à lire des média occidentaux anglais ou américains. Vous y verrez des articles moins manichéen comme cet article sur la présence de la CIA en UKR depuis 2015…au moins… et la construction de bases avancées. NYT et Vlad n’ont pas de point commun.

  • A voir sur Wikipédia, la fiche de Mr Tenzer.
    Instructif, en particulier son parcours. Grand russophone (pourquoi pas) et prosélyte de l’OTAN qui, selon lui, « n’a jamais agressé personne »! 😂 Je ne suis pas sûr que les Serbes aient la même vision des choses. Mais la Serbie étant une nation prorusse, cela ne doit pas compter.
    Quant à sa vision de la Slovaquie et de la Hongrie, on est dans vision binaire de la géopolitique façon US: soit vous êtes avec nous ou contre nous! Grand succès assuré au niveau international et excellente motivation pour les autres pays à promouvoir le monde multipolaire.
    Avec un ami pareil, la France n’a plus besoin d’ennemis.🙃

    13
    • Grand russophobe…
      Un coup du correcteur automatique 😁

    • En mai 1991, la Croatie proclame son indépendance et les serbes répliquent aussitôt en attaquant les croates Le 6 avril 1992 la Bosnie-Herzégovine fait de meme ce qui procure à la serbie de milosevic une occasion de l envahir jusquà contrôler les 3/4 du territoire bosniaque
      Sauf que milosevic a été trop gourmand……et il a fini en prison
      La Slovaquie comme la Hongrie sont fort a l aise dans leur pantoufles européennes……avec de grosses subventions……..alors leurs discours tonitruants sont essentiellement de la politique intérieure …….

      -4
  • Avis aux intervenants sur le forum, je n’ai pas encore eu de nouvelles de Doda.
    Un article russophobe et pro-OTAN avec les commentaires critiques afférents auraient dû le faire lever aux aurores… Un empêchement sans doute.
    J’espère qu’il va bien.😁

  • Encore une fois, on a le bingo sur un article traitant de la guerre en Ukraine.
    – L’Otan défend la liberté et la démocratie
    – les Russes font des massacres et un génocide (où sont les preuves, ils ont des armes de destruction massive eux aussi ?)
    – Ils volent les enfants (où sont les preuves ?)
    – Poutine est très méchant, ils n’aiment pas son propre peuple
    – Poutine veut envahir l’Europe
    – Point Godwin, ça rappelle beaucoup l’annexion des Sudètes
    – Second point Godwin, si la Russie gagne, l’extrême droite prendra le pouvoir partout en Europe et ce sera le chaos

    En ce moment, on a pas mal d’auteurs qui veulent attaquer la Russie…l’article 51, c’est bien beau mais ça implique aussi la réciprocité, sommes nous prêts à entendre les missiles russes au dessus du batiment du ministère des armées ?

    12
    • Nous faites erreur wlad est vraiment un mec hyper sympa toujours en train de faire une blagounette
      Il est juste un peu raide, on croirait qu il a avalé un club de golf d une traite
      Avant d arriver en France, il faudrait déjà qu il sorte du marasme ukrainien……..ou il patauge depuis 2 ans…….
      L ours russe n aurait il pas eu les yeux plus gros que le ventre ……

      -3
  • C’est marrant cette idée que démocratie = mettre aux pouvoir les élites affadies et corrompues organisant la progression d’un socialisme progressiste sans oser demander l’avis du peuple.
    Quand le peuple vote mal, alors ce n’est plus la démocratie, c’est le POPULISME.
    Ca paraît si difficile de concevoir qu’un peuple veuille avoir à sa tête un dirigeant puissant et autoritaire, capable de diriger son pays en prenant des mesures fortes ? Est-ce que d’ailleurs, ce n’est pas naturel dans l’histoire humaine ?

  • He oui, on était en guerre mais cette guerre est perdue depuis longtemps alors, subissons…… Ça a commencé avec Jeanne d’arc ou bien plutôt…. Alors faites de la résistance au lieu de la propagande.

  • La France n’a pas d’autres ennemis que la gauche Française. Le déclin rapide du pays, y compris de l’influence en Afrique et dans le monde n’a rien à voir avec la Russie et tout à voir avec un pays qui devient une république bananière socialiste et une marionnette des américains.
    .
    La vraie question intéressante est, comment les étatistes Otanien arrivent à infiltrer tous les médias à ce point ? Nous avons là un ex diplômé de l’ENA et de l’école d’administration, enseignant à science-po, chevalier de la Légion d’honneur, qui écrit un article digne de l’administration Biden sur la guerre que nous devrions mener à la Russie.
    .
    La guerre par procuration des Américains en Ukraine se paie déjà à un prix extrêmement élevé pour l’Europe. C’était d’ailleurs le but géopolitique des Américains: séparer économiquement l’Allemagne des ressources russe pour éviter un concurrent eurasiatique puissant (d’où l’explosion des Nord Stream pour enterrer toute velléité de négociation).
    .
    Au lieu de revenir à la table des négociations et de prendre ses distances d’avec les USA, voilà que nous devrions doubler encore la mise ?
    Quel bénéfice pour la France, quel rapport avec la situation de la France et quel rapport surtout avec le libéralisme ?

    17
    • Le coût pour les pays occidentaux de la guerre en ukraine est assez faible
      L UE et les USA ont dépensé respectivement 43 milliards et 110 millards de dollars sur 2 ans a comparer au budget militaire américain annuel de 850 milliards et au budget federal américain en 2023 de 1 659 milliards de dollars avec un budget global ( fédéral + etats de l union) de 6 200 milliards
      Donc l aide militaire américaine a l Ukraine représente pas grand chose soit 0,0000…….

      -3
      • Le coût d’un œuf contaminé par la salmonellose est de 40ct. Le coût de la maladie qui s’ensuit est exorbitant.
        .
        L’économie ce n’est que de l’énergie transformée, la crise énergétique déclenchée par les sanctions a fait l’effet d’une bombe nucléaire sur nos économies et en particuliers sur l’économie allemande. On parle là de plusieurs centaines de milliards d’euros de perte avec de profondes répercussions dans des tas de domaines (faillite, délocalisation etc).

      • Pas grand-chose?
        C’est curieux, j’ai l’impression qu’il y a de plus en plus d’américains qui trouve au contraire que cela commence à faire bcp…
        Quant aux Européens, on verra ce qu’ils en pensent lors des prochaines élections…😄

        • Les américains sont en année électorale donc les trumpistes tirent sur toutes les grosses ficelles….. y compris l immigration a la frontière mexicaine …….😁😁😁

          -4
  • En mars 2022, la Russie renégociait l’application des accords de Minsk qui ont été immédiatement torpillés par les anglo-saxons; malheureusement nous ne sommes plus maintenant dans la même situation.
    Commençons par sortir de sous la pile les plaintes adressées au CPI concernant les exactions des autorités de Kiev dans le Donbass avant le 22 février, rapport CPI 2020 chapitre Ukraine :
    https://www.icc-cpi.int/sites/default/files/itemsDocuments/2020-PE/2020-pe-report-eng.pdf

    La France et de l’Allemagne en avril 2008 ont heureusement refusé un plan d’adhésion de l’Ukraine et de la Géorgie à l’OTAN, ce qui a permis l’évacuation de l’armée russe de la Géorgie (relire Hélène Carrère d’Encausse) du coup l’Ossétie du sud n’est toujours pas rattachée à la fédération de Russie ce qui prouve l’absence totale de prétention territoriale de la Russie !
    Patrick de Casanove (contrepoints) :
    « Avec la guerre en Ukraine, les sanctions économiques prises contre la France par son gouvernement, et prises contre l’Europe par l’Union européenne et son Politburo qu’est la Commission, ont ajouté une seconde couche de destructions économiques et sociales ; et bientôt sanitaires car sans énergie abondante et bon marché il n’y a pas de prospérité, ni de système de santé performant. La liberté d’expression a été encore restreinte et la censure aggravée. »

    Des libertariens comme Christopher A. Preble ont fait valoir de manière convaincante qu’une politique étrangère libertarienne doit être modérée, en évitant les guerres de choix, et que l’armée doit être de taille suffisamment réduite à cette fin. Certains libertariens, comme Bryan Caplan, pensent qu’il existe de bonnes raisons de s’opposer à toutes les guerres, et de nombreux libertariens sont inspirés par les idées et les actes de pacifistes comme Léon Tolstoï ou William Lloyd Garrison.

    • Vous faites partie de ces munichois qui ont fini à vichy et collaboré avec l ennemi
      Le petainisme renait de ces cendres nauséabondes…….
      Bravo les pacifistes béats et crédules

      -5
      • Face au petit caporal qui nous gouverne (et qu’adule Doda), être pacifiste est un honneur. Rendez-vous à Nuremberg.

      • Ah ah ! Les fanfarons traitent les partisans de la paix de « munichois » – mais les mêmes fanfarons, avec le sang des autres, sont bien souvent les premiers à se planquer.
        D’abord si on voulait la guerre, encore fallait-il la faire correctement !
        Les russes ont cru répéter l’opération de Géorgie en faisant leur tour de piste à Kiev. Ils se sont plantés complètement pour n’avoir pas su évaluer l’entrainement et le réarmement d’une armée ukrainienne très déficiente 8 ans auparavant. Néanmoins l’Ukraine a voulu négocier dés mars 2022, vivement découragée par les anglo-saxons.
        A ce stade les russes étaient pas du tout préparés à une guerre d’intensité, d’où leur évacuation de Kiev et Kharkov et surtout leur retraite en catastrophe de Lyman etc…, fin 2022;
        La preuve c’est qu’ils ont payé Wagner pour attaquer et prendre Bakhmut, contrat rempli fin mai 2023. Au lieu de profiter de leur avantage au Nord ou au sud avec un appui massif de notre part, les ukrainiens (Zélensky) se sont obstinés à défendre Bakhmut. Durant ce semestre 2023, les russes ont rappelé et entrainé réservistes, bâti des fortifications, licencié un certain nombre d’officiers supérieurs, fabriqué des drones en masse, optimisé leur artillerie, etc, bref ils se sont mis en ordre de bataille intensive.
        Depuis juin 2023, la partie est jouée, d’ailleurs la contre-offensive de juillet a été un fiasco. A ce stade, il vaut mieux stopper cette tragédie du mieux possible.
        Si on veut continuer sur les analogies avec 1940, alors c’est d’avoir toujours un temps de retard, notre état-major annonçait toujours reconstituer une ligne de front mais toujours avec 48 heures de retard…Du coup nos pauvres soldats se retrouvaient avec les panzers dans leur dos ! On connait la suite.

  • Heureusement, les commentaires sont plus intéressants que ce condensé de contrevérités, d’aveuglement et de haine. Mais leurs auteurs sont sûrement « désinformés », suivant le nouveau dogme développé à Davos par vanderleyen.

  • Réclamer la guerre suppose d’en avoir les moyens, ce qui n’est pas le cas de la France. Nous n’avons même pas été foutus d’éradiquer des bandes armées du Sahel. Je sais bien que le terrain est malcommode mais notre armée y traîne ses guêtres depuis 150 ans.

    • Comparez la guérilla au sahel entre une armée régulière et des groupes djiadistes avec la guerre frontale en ukraine n a aucun sens
      Par contre cette guerre en Europe révèle la tres grande faiblesse de nos budgets militaires gouvernés par l idéologie bidounours
      Nous avons les moyens de doper ces budgets mais pour cela il faudra couper drastiquement dans le societal et le social……

      -1
      • « Ami, dit l’enfant grec, dit l’enfant aux yeux bleus, Je veux de la poudre et des balles. » disait Totor.
        Et comment résister, pour nos gouvernants, à un profil grec aux yeux bleus ?

      • @Doda
        Enfin un commentaire partiellement sensé, qui invalide au passage tous vos précédents.

      • Je ne disais pas autre chose mais vous préférez me filer un coup de griffe au passage.
        Le libéralisme ne pogressera pas parce que ceux qui sont censés en être partisans se chamaillent comme des gauchistes. Et voilà que CP nous balancent des articles qu’on aurait jamais osé laissé passer avant. Je me sens las.

  • @Loup Viallet, rédacteur en chef de Contrepoints
    Cet interview complaisante d’un va-en-guerre, avec le sang, l’argent et la ruine des autres, signe la fin de Contrepoints en tant que journal libéral de référence. Si j’ai le temps, je rédigerai une réponse détaillée en espérant qu’elle soit publiée. En attendant, qu’il me soit permis de vous rappeler que les menaces qui pèsent sur nos libertés sont purement endogènes et que les dirigeants français, les pseudo écologistes, et la gauche en général (qui s’étend sur la quasi totalité du spectre politique, les principes marxistes étant largement admis par tout ce petit monde), n’ont aucun besoin de « puissances étrangères » pour poursuivre leur travail de sape et leur mainmise sur chacun des aspects de nos vies, ce qui est la définition même du totalitarisme.

    • Entièrement d’accord avec vous M TANZER est un va-t-en-guerre,si il pense détruire la Russie il se trompe rien que le nombre d ogives nucléaires dont disposent les russes devrait laisser à réfléchir.
      Mais bon qu’attendre d’une personne qui dans certains de ses discours prône  » une gauche libérale »pas grand chose à mon avis.
      Guy prenez le temps si possible de publier votre billet.

    • Publiez votre réponse, et si Contrepoints la refuse, adressez-la aussi à Liberaux.org, la maison mère de Contrepoints, et aux libéraux de l’Université d’Aix-Marseille qui autrefois soutenaient, eux, les idées libérales.

    • Toujours nos pacifistes béats…….prêts à apporter les clés de la France a la mafia russe…….merveilleux nos nationalistes…….nos petainistes…….

      -4
  • Interessant de lire dans un blog libertaire la propagande gauchiste américaine. A part ca, est-ce que les russes vous ont fait quelque chose? Moi, je suis suisse et ils ne m’ont rien fait du tout. Ils sont venus, ont acheté une tonne de Rolexs et apporte de jolies femmes. Aucune plainte. Qu’est ce qu’ils ont fait aux français? Rien a ma connaissance. Ils voulaient meme acheter des navires français, pas comme les australiens. Ils ne vous ont pas pique Altshom. Ils ne vous ont pas triplé le prix du gas. Il a toujours des types dans les hautes spheres qui désignent la prochaine victime a haïr. Ce fut les arabes, les noirs, les homos, maintenant c’est les russes. C’est ridicule.

  • Voila je sais enfin qui conseille Emanuel Macron, où cela nous mènera-t-il ?

  • Le biais est évident. Cette interview est à rapprocher de récentes déclarations: faire la guerre à la Russie en refusant tout recours à une diplomatie « archaique ». les differentes références mentionnées ne sont pas reconnues par la Russie qui va envahir tout le monde si elle gagne… en plus d’activer les réseaux d’extreme-droite. Autant d’inepties paraissent irréalistes. il faut garder juste à l’esprit que nous n’avons pas les moyens d’une telle guerre et que l’intérêt de chaque nation prime sur son appartenance aux différentes organisations internationales. Le but de cette interview est de faire peur. A noter qu’une defense collective européenne n’est possible que si une politique étrangère commune est unanime. La thèse est developpée avec de nombreux raccourcis. Regrettable. il faut privilégier le temps long, à savoir la diplomatie dont le corps a été dissout. Il faut aussi lire l’article du New York times sue le role de la CIA (et d’autres…) en Ukraine depuis 2015 + le fait des occidentaux sont déja présents dans cette région (des matériels modernes déployés ne sont pas servis par des UKR, dixit Vincent Hervouet)

  • Inutile de lire la totalité de l’article, qui m’est tombé des mains, en quelque sorte, rapidement. Heureusement, les commentaires sont plus intéressants, voire instructifs et je ne lis plus Contrepoints que pour les commentaires, les articles n’apportant rien et ne me paraissant pas avoir de rapport avec des idées libérales. Dommage…

  • Je suis assez sidéré parce que je viens de lire.
    Déclarer qu’une révision des frontières serait «la première révision par la force des frontières au sein de l’Europe, hors Seconde Guerre mondiale, depuis l’annexion et l’invasion des Sudètes par Hitler. » est quand même une contrevérité absolue.
    Le Kosovo a été détaché de force aux Serbes par l’Otan. Quels qu’aient été les torts et les crimes (nombreux) de Milosevic, cette indépendance forcée ne se justifiait pas. Elle est d’ailleurs une authentique catastrophe : non seulement les persécutions ethniques y sont nombreuses, non seulement le Kosovo est un Etat mafieux, mais, précisément et pour en revenir au conflit actuel, c’est le précédent dont se sert Poutine pour dénoncer l’hypocrisie des Occidentaux.
    Quant à l’invasion de la moitié de Chypre par les Turcs, j’imagine que M. Tenzer la passe par pertes et profits.

    Tous les propos de N. Tenzer ne sont pas inintéressants, loin de là. Mais cette première énormité le décrédibilise quelque peu.

    • Je suis sidéré par le commentaire que je viens de lire
      L invasion de chypre Nord par les turques en 1974 n a été reconnu par aucun état seulement par la turquie
      Quant au kosovo, il n est pas reconnu par l UE ni l ONU mais par une 100 d états
      L invasion par la Russie de 2 provinces géorgiennes en 2008 n est pas non plus reconnue
      Idem pour une province moldave, la transnistrie annexée par la Russie en 1992
      Tout récemment l Azerbaïdjan a chassé les armenien du haut karabakh
      Sans oublier le Sahara occidental……..
      Connaissez vous le parrain mafieux de la russie, le tueur psychopathe, la petite frappe violente…….

      -1
      • J’ai du mal à comprendre votre commentaire.
        La reconnaissance ou non des frontières et des Etats n’empêche pas que des frontières ont été modifiées par la force au Kosovo comme à Chypre.
        Or mon propos était justement de dire qu’il y a avait déjà eu des modifications par la force avant l’invasion de l’Ukraine (ou d’ailleurs de la Géorgie ou de la Transnitrie que vous citez).
        C’est un fait. Et ça contredit donc les affirmations de N.Tenzer.
        Cela ne vient en aucun cas cautionner l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Puisque c’est ce que vous sous-entendez si je vous suis bien.
        Enfin, on parle des frontières en Europe donc je ne vois pas le lien avec le Sahara occidental.

        • Le cas du kosovo fait suite a l éclatement de la Yougoslavie pendant laquelle la serbie de milosevic a agressé la Croatie et la Bosnie ce qui a conduit l OTAN a intervenir
          Ces pays ont voulu retrouver leur souveraineté et le kosovo a fait de même
          Comme la tchécoslovaque s est scindée en 2 pays la Tchèque et la Slovaquie
          Les changements ont été nombreux mais a l intérieur des frontières d origine……

          • La séparation entre Tchèques et Slovaques s’est faite « à l’amiable », celle du Kosovo par la force. C’est très différent.
            Je persiste donc à ne pas comprendre votre « sidération » quant à mon commentaire initial. Qui ne faisait que pointer une contrevérité de N. Tenzer.

            Par ailleurs, le Kosovo n’a pas retrouvé sa souveraineté puisqu’il n’en a jamais eue et qu’il était partie intégrante de la Serbie. C’est le fort développement de la partie albanaise de sa population qui est à la racine de son séparation d’avec la Serbie. Séparation qui a été imposée par l’Otan suite à ses bombardements.
            Par la force donc.
            Et quoi qu’on pense de Poutine ou de ses sbires, les Russes ont vécu cette séparation forcée non seulement comme une ingérence dans une zone géographique qu’ils estiment comme étant « leur » zone d’influence, mais en plus comme un blanc-seing à des modifications brutales des frontières.
            idem hors de l’Europe avec la désastreuse intervention militaire en Lybie.
            Je ne dis pas qu’ils ont raison ou tort (ce n’est pas la question) mais c’est comme ça qu’ils l’ont vécu.

            • La Yougoslavie était une construction artificielle du communisme
              Une fois celui ci a terre, chacun reprend ses billes….idem pour le kosovo….car les balkans ont été longtemps colonisé par les ottomans….
              Le tueur psychopathe a organisé une série de 5 attentats à Moscou en 1999 avec 300 morts qui vont lui servir de détonateur pour organiser la 2 ème guerre de tchetchenie puis se faire élire président

              • La Yougoslavie a été créée au lendemain de la Première Guerre Mondiale. Elle est devenue communiste après la Seconde Guerre Mondiale…. donc la décrire comme une création du communisme, c’est limite comique.
                Quand au Kosovo qui devient indépendant car il a été colonisé par les Ottomans ?!?!? WTF ! Le Kosovo était partie intégrante de la Serbie. Qu’il ait été Ottomans dans les siècles passés ne change rien. A ce moment là, on pourrait détacher des parties entières de la Roumanie, de la Bulgarie, de la Grèce, etc.
                Enfin que Poutine se soit servi de la guerre en Tchétchénie pour asseoir son pouvoir, d’accord… mais je ne vois pas bien le rapport avec ce qui nous préoccupe, à savoir le fait que certaines frontières de l’Europe ont été modifiées par la force.

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