Par Eric Boehm.
L’administration Biden envisage d’imposer de nouveaux droits de douane sur certaines importations d’acier, ce qui aurait pour effet d’augmenter les prix des denrées alimentaires pour les consommateurs déjà ébranlés par la récente vague d’inflation.
Le ministère du Commerce et la commission du commerce international examinent une requête visant à imposer des droits de douane allant jusqu’à 300 % sur le fer blanc, un composant clé des boîtes de conserve telles que celles couramment utilisées pour emballer les produits alimentaires, notamment le thon, la soupe, les haricots cuits au four et bien d’autres encore. Si l’administration décide d’appliquer ces droits de douane aux importations en provenance de huit pays, il s’agira d’une manœuvre protectionniste flagrante visant à avantager une seule entreprise américaine – Cleveland-Cliffs Inc. basée dans l’Ohio, qui a demandé les droits de douane – aux dépens des consommateurs de tout le pays.
Les tarifs douaniers proposés « menacent l’emploi, au nom de la relance de l’emploi » et « augmentent les prix pour les consommateurs à faibles revenus, au nom de l’aide à la classe ouvrière », écrit Catherine Rampell, du Washington Post.
En effet, les dernières années ne devraient laisser aucun doute sur le fait que les droits de douane imposent non seulement des coûts économiques aux consommateurs, mais qu’ils ne parviennent pas non plus à atteindre leurs objectifs politiquement motivés. Une étude après l’autre ont montré que les droits de douane imposés par l’administration Trump sur l’acier, l’aluminium et beaucoup d’autres marchandises ont eu pour conséquence que les consommateurs américains ont payé des prix plus élevés. Au début du mois, en fait, un autre nouveau rapport a révélé que les importateurs américains supportent 93 % des coûts supplémentaires liés aux droits de douane de Donald Trump.
Les nouveaux droits de douane sur l’acier utilisé pour fabriquer les boîtes de conserve auront probablement un résultat similaire. La Consumer Brands Association, qui représente plus de 2000 entreprises, dont Campbell’s Soup et d’autres marques susceptibles d’être lésées par les droits de douane, estime que la taxe à l’importation de 300 % proposée ajouterait environ 58 cents au coût moyen d’un produit alimentaire en conserve.
Mais les consommateurs ne sont pas les seuls perdants.
Étant donné que les coûts supplémentaires liés aux droits de douane seront répercutés tout au long de la chaîne d’approvisionnement, la Consumer Brands Association estime qu’ils mettraient en péril 40 000 emplois. Une étude distincte réalisée par Trade Partnership Worldwide LLC, un groupe de réflexion pro-commerce, a révélé que 600 emplois seraient menacés pour chaque emploi dans le secteur de la fabrication d’acier protégé par les droits de douane proposés.
Il s’agit d’une dynamique similaire à celle qui s’est produite en 2018 après que Trump a imposé des droits de douane sur l’acier importé. Cette politique était censée protéger les emplois sidérurgiques américains et promouvoir la production nationale, mais elle a eu pour conséquence d’augmenter les coûts des industries consommatrices d’acier, qui emploient beaucoup plus de travailleurs.
En conséquence, chaque emploi « sauvé » par les droits de douane a coûté aux consommateurs environ 650 000 dollars, selon l’Institut Peterson d’économie internationale, un groupe de réflexion axé sur le commerce.
Si l’administration Biden va de l’avant avec les droits de douane, il s’agira d’un compromis encore plus déséquilibré. David Chavern, président et directeur général de la Consumer Brands Association, a déclaré dans un communiqué que l’administration choisirait en fait de « soutenir une entreprise aux dépens de toute une industrie nationale et des consommateurs qui dépendent de ces produits essentiels ».
En plus de répéter les erreurs de l’administration Trump, cela pourrait être une autre illustration de la façon dont la Maison Blanche de Joe Biden a oublié que les travailleurs sont aussi des consommateurs. La soi-disant « politique commerciale centrée sur les travailleurs » du président vise à protéger les emplois syndiqués, mais ignore souvent les conséquences économiques qui font grimper les prix pour ces mêmes travailleurs lorsqu’ils débrayent. L’augmentation des prix à l’épicerie ne rendra pas la vie plus facile aux cols bleus que M. Biden dit vouloir aider.
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On a la même chose en Europe. Pour protéger l’industrie allemande de l’acier, l’acier importé en Europe subit la taxe carbone. Mais pas les produits en acier manufacturés comme les lames des couteaux par exemple. Et personne n’y trouve à redire même au niveau inflation. Vous avez dit bizarre, comme c’est étrange !
eh oui toute limitation de la concurrence conduit à une pression à la hausse sur les prix…
donc est ce que 650 000 dollars pour sauver un emploi en vaut la peine?
attention il ya un argument recevable pour protéger un secteur économique c’est son interet stratégique « militaire » …
ça ne dit pas combien et comment .. mais..c’est recevable.
On parle de fer pour les boites de conserves là, pas des aciers techniques qui pourraient avoir des applications militaires intéressantes…