Quand l’État pourrit vos vacances d’été

C’est la saison des départs en vacances et, une fois de plus, l’État semble jouer le rôle du trouble-fête. Les autoroutes, les trains et les avions se retrouvent tous pris dans un carcan de règlementations et de pratiques qui font de nos vacances un parcours du combattant.

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Quand l’État pourrit vos vacances d’été

Publié le 20 juillet 2023
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Comme chaque année, des dizaines de millions de Français prennent le chemin des vacances estivales et comme chaque année, l’État fait ce qu’il peut pour leur mettre des bâtons dans les roues. Petit tour d’horizon.

 

Les autoroutes

Les Français aiment autant l’autoroute qu’ils aiment se plaindre de ses tarifs.

Force est de constater que malgré les appels nombreux à renationaliser, les Français sont prêts à payer chaque année pour être coincés dans les bouchons plutôt que d’utiliser le réseau secondaire gratuit. Le 8 juillet dernier, les bouchons sur l’autoroute ont connu un pic de plus de 1000 km cumulés et s’ils semblent aussi inévitables que la mort et les impôts, ce n’est pourtant pas le cas.

Les bouchons sont un problème économique bien identifié et qui peut être résolu : ils ne sont rien d’autres qu’une pénurie de route, c’est-à-dire le symptôme d’une demande de routes supérieure à l’offre. Le moyen de résoudre ce problème est connu des économistes : il faut laisser les prix s’adapter pour mettre la demande en adéquation avec l’offre. Or, les tarifs autoroutiers sont fixés par la loi et empêchent les sociétés d’autoroutes de s’adapter. Le problème est particulièrement exacerbé autour de Paris où il n’y a pas de péages du tout.

Si les tarifs étaient libres, les sociétés d’autoroutes pourraient à la fois les augmenter en période de pointe et les réduire en période de creux. Les automobilistes seraient donc incités à modifier leurs comportements en conséquence : ceux qui ne sont pas contraints par les vacances scolaires prendront peut-être la route un jour de semaine plutôt que le weekend, certains feront du covoiturage ou prendront l’autocar, voire le train ou l’avion. D’autres encore iront vers une destination moins demandée.

Les avantages sont nombreux : les Français gaspillent de l’essence dans les bouchons et polluent inutilement. Parfois, ils perdent presque une demi-journée de leurs précieuses vacances. La congestion augmente aussi la fatigue et l’énervement, et les bouchons augmentent possiblement le risque d’accident. L’État devrait donc laisser les sociétés d’autoroutes fixer librement leurs tarifs. S’il s’inquiète du pouvoir d’achat des automobilistes, il devrait compenser en réduisant la taxation de l’essence. Non content de vous bloquer dans les bouchons, l’État vous fait payer très cher l’essence qu’il vous fait gaspiller. À cause de son appétit sans fin pour l’argent des Français, l’essence est taxée aux alentours de 150 %. Autrement dit : pour 2,5 litres d’essence achetés, vous pouvez mettre un litre dans votre réservoir !

 

Le train

Si l’État est particulièrement actif lorsqu’il s’agit de punir les automobilistes, ceux qui voyagent en train ne sont pas en reste.

S’ils ont pour le moment évité les habituelles grèves des agents de la SNCF, ils ne sont pas à l’abri de l’habituelle défaillance technique qui met parfois des gares majeures à l’arrêt comme Montparnasse, en panne 4 fois en 2018-2019. Bien que les Français soient obligés de consacrer 0,5 % de leur budget à la SNCF, le réseau est vétuste et dangereux.

Cet argent est avant tout consacré à payer le train de vie du personnel de la SNCF plutôt qu’à faire en sorte que les trains arrivent à l’heure. Ainsi en 2019, presque 10 % des trains étaient en retard en France, et presque un TGV sur quatre. La ponctualité en France est inférieure à la moyenne européenne des pays comparables, et la sécurité est inférieure à celle des grands pays européens, y compris le Royaume Uni si souvent décrié. La France doit s’inspirer du Japon : il faut découper et privatiser la SNCF pour que les besoins des Français, et non plus les caprices des cheminots et des écologistes soient au cœur des préoccupations de l’industrie du rail.

 

L’avion

Que dire sur l’avion ?

L’aéronautique est l’une des dernières industries qui fonctionne en France, et donc le gouvernement décide de la saboter. Grâce a une politique tarifaire attractive et une fiabilité perçue comme supérieure au train, le transport aérien intérieur a fortement progressé en France.

Quelle a été la réaction de l’État ?

Au lieu de mettre la SNCF en ordre de bataille pour reconquérir le cœur des Français, dans un comportement symptomatique d’une administration incapable de se remettre en cause, l’État a purement et simplement décidé d’interdire la concurrence au train sur les courtes distances. Si les Français ont eu la chance d’éviter cet été les grèves des aiguilleurs du ciel, ils n’ont pas été en reste au premier semestre.

L’État s’entête à maintenir en place cette corporation désuète au lieu de s’inspirer des modèles qui marchent. Le Canada a privatisé il y a déjà longtemps son aiguillage du ciel et NAV Canada est reconnue comme étant un des leaders du secteur, tant en matière de coût que de ponctualité ou de sécurité. La France, elle, ennuie ses voisins en les forçant régulièrement à la contourner, entraînant surcoût, gaspillage d’essence et émissions de CO2.

 

La liste aurait pu s’allonger, la créativité de nos gouvernants pour nous mettre des bâtons dans les roues étant presque sans limite. Ces politiques contradictoires, coûteuses et avant tout clientélistes ne sont pas une fatalité. Les exemples de politiques qui fonctionnent abondent, et même parfois, la France est un peu en avance.

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  • La privatisation des autoroutes est un hold up de l’état sur ses utilisateurs. Il refait payer une 2eme fois l’utilisation de celles-ci et s’est octroyé le bénéfice de la vente de ces concessions, pour mieux aggraver ses dépenses (n’en déplaise à Monsieur qui veut nous faire croire qu’il voulait désendetter la France). L’auteur devrait relire Ayn Randt qui décrit par le menu la spoliation des citoyens et des entreprises par l’État et le capitalisme de connivence que celui-ci aime mettre en place.

    • En même temps les autoroutes depuis leur construction ne sont pas restées « dans leur jus ». Depuis leurs privatisations, elles sont perpétuellement en travaux (imposés par l’État en bonne part), chaussées refaites, élargies, équipements de sécurité refaits, ponts et autres aménagements qui se modernisent… On aurait pu, c’est sûr, arrêter les frais et les rendre quasi gratuites ou gratuites… mais elles seraient alors dans un état semblable ou pire à celui du reste du réseau routier (pas vraiment gratuit non plus, comme nos impôts le montrent).

      • Ah bon, pas trop vu de travaux sur les autoroutes de Paca depuis 30 ans et pourtant je suis un utilisateur très régulier pour mon travail

  • Sur la route des vacances, souvenons-nous de Confucius :
    – Là où il y a une volonté, il y a un chemin.
    Application pratique. Le train, l’avion, l’autoroute, c’est niet. Même les nationales, c’est niet. Parce que c’est 80 km/h.
    Vivent les departementales !

  • Et on pourrait ajouter à la liste le durcissement contre les locations saisonnieres.

    Et pour ceux qui ne partent pas car ils n’ont pas les moyens de partir ( familles de plus de 2 enfants) la traque contre les piscines non déclarées et les terrasses.

  • les autoroutes étant un monopole, laisser les prix libres ne feraient que les faire monter… (pas de concurrence réelle).
    ou alors supprimer les taxes sur le carburant.

    et le problème du train est le monopole de la SNCF : à vendre rapidement à la découpe.

    • Exactement des compagnies s’en foutent plein les fouilles comme pour les parkings souterrain en ville où il n’y a pas de concurrence et on voit le racket que cela permet à ces groupes faussement privés qui pratiquent le capitalisme de copinage à grande échelle une bonne solution serait de faire comme au Canada où les péages ont été supprimés ou également en Catalogne où j’ai eu le plaisir de voir également tous les péages supprimés quand on arrive vers Barcelone c’est un vrai bonheur de voir quelques restes de péage transformés en musée, quel pied !!!

  • Allons ! Allons ! La situation n’est pas si mauvaise : L’État s’en met plein les proches pour redistribuer aux casseurs et aux dealers au RSA (tous sont sans ressources déclarées) . On ne va pas reprocher à notre état d’être communiste ; ça fait 40 ans que les Français votent pour ces partis d’extrême gauche.

  • Hélas , trois fois hélas , vous n’avez que raison . Et le pire est que nous pourrions décliner ainsi à peu près tous les secteurs de l’économie .
    La conclusion est si simple qu’elle n’en est pas avouable . L’Etat prend en charge une activité , une industrie , un commerce ou un service et on déplore vite son incompétence que des pertes ne sauraient dissimuler. Vous vous rappelez le cas des autoroutes en France ? Sauf erreur , l’Etat avait confié sous forme de contrats concessionnaires la gestion des services autoroutiers à tel et tel autre groupe .
    Devant les résultats de ces entreprises l’Etat s’empresse d’inventer une taxe spéciales sur les superbénéfices , tendance qui ne manquera pas de s’étendre à tous les secteurs susceptibles de nourrir davantage le monstre de Bercy.
    Au titre de la raison d’Etat nous sommes exploités par ces personnages hors sol qui oublient aisément qu’ils sont nos obligés .
    Pauvre France , la douleur sera vive lorsqu’elle se réveillera.

    • Personne ne semble vouloir prendre raisonnablement le problème de l’ENA, maintenant INSP. Ces gens là sont mal formés, ils sont partout et détruisent notre pays car ne savent pas comment fonctionne pour une entreprise.

  • Cet article est une vraie caricature, je vous propose d’essayer de réformer les français, vous verrez ce sera une expérience inoubliable !
    Fut un temps le modèle de tarification pour le train était basé sur la distance, un peu comme le prix au Kg, ça a commencer à mal se passer quand la SNCF a copié le modèle des compagnies aériennes, tant et si bien que les gens préfèrent prendre leur voiture et basta les problèmes de bouchons….
    Pour les autoroutes oui je vous comprends, c’est insondable !
    Pour l »avion idem, essayez de faire prendre conscience aux français que voyager ce n’est plus la liberté d’aller où on veut, le fil rouge de ce média, ben vous apprendrez à courir vite pour éviter le lynchage !
    Conclusion…..essayer de réformer les français, pas l’Etat !

    • La France a été enlisée doucement depuis 50 ans dans le socialisme en l’affublant d’ultra-libéralisme par les médias et politiciens de gauche. Sauf qu’elle ne produit plus assez de richesse pour maintenir un niveau de vie décent à chacun, voire cette dette de 3.000 milliards pour compenser.
      Mais jusqu’au bout du socialisme qui finit quand l’argent des autres a été tout dépensé, encore un effort…

  • Le problème concerne davantage les locations que les transports. Quand on a une résidence secondaire, on choisit de partir un jour creux, sinon vous êtes obligés de respecter les jours et heures des locations toujours identiques et naturellement, il y a foule et encombrements. Avec plus de flexibilité, il n’y aurait sans doute pas tant de bouchons !

    • Bof. Les bouchons résultent d’une volonté délibérée de punir les automobilistes, et de celle de privilégier ronds-points, ralentisseurs, chicanes, voies uniques sans possibilité de doubler, et préservation de zones sauvages sous-développées pour se faire valoir auprès de ses électeurs. Quand vous faites de la route en semaine, vos bouchons sont liés à la non-disponibilité de routes séparées pour le contournement des villes et pour la desserte de zones commerciales, aux travaux, à l’entretien (fauchage sur 1 km -> 5 km de bouchon), aux marchés locaux, à la sortie des écoles (même en vacances, les feux vous bloquent aux « heures critiques ») etc. Ca n’est pas aussi catastrophique que le samedi, mais c’en est suffisamment proche pour ne pas pouvoir supporter la moindre augmentation. Idem pour la SNCF, vous êtes peut-être moins tassés dans les trains et les gares, mais les trains ne sont pas plus à l’heure. ..

  • Les commentaires sont fermés.

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