La réforme de l’enseignement professionnel en France : une impasse ?

Comment les pratiques européennes pourraient-elles inspirer une réforme de l’enseignement professionnel en France ?

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La réforme de l’enseignement professionnel en France : une impasse ?

Publié le 26 avril 2023
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Libérer l’école et réindustrialiser la France…

Il était permis d’espérer que le premier pas serait suivi d’une révolution, tant redoutée par les syndicats réactionnaires, lorsque Carole Grandjean, ministre déléguée chargée de l’Enseignement et de la formation professionnels, a non plus seulement été rattachée au ministère de l’Éducation nationale mais aussi au ministère du Travail. Une première !

Cette ancienne DRH estimait alors que « si l’on veut faire de l’enseignement professionnel, une voie d’excellence et de réussite, choisie par les familles et les élèves, il faut changer la donne ».

Malheureusement, comme tous les ministres précédents, la nouvelle ministre puis le chef de l’État, dans son allocution du 17 avril 2023, semblent faire de la réforme du lycée professionnel la clé de voûte de la réindustrialisation de la France. De la pure incantation ! De même, considérer l’apprentissage comme une voie royale ne suffira pas.

 

L’ignorance de la réalité industrielle et économique française

Ayant siégé en 2007 et 2008 au CODICE – Conseil Interministériel pour la Diffusion de la Culture Économique – mis en place par Christine Lagarde et initié par Thierry Breton, je peux affirmer qu’aucun progrès en ce sens n’a été accompli.

La spécificité française s’illustre dans cette ignorance de la réalité industrielle et économique très préjudiciable à notre pays. Toutes les associations école-entreprise, que je ne nommerai pas de peur d’en oublier une, qui siégeaient au CODICE en 2007/2008, sont fières de leurs actions, de même que les multiples services « entreprise » des rectorats et des collectivités territoriales.

Que de doublons inutiles ! Que d’argent dépensé pour de l’accompagnement des élèves, à la marge. En ce qui concerne l’enseignement général, tous se contentent de visites d’entreprises, d’interventions de professionnels, de concours, de mentorat dans le meilleur des cas. Aucun accès aux contenus et aux pratiques de l’enseignement, au cœur du système, n’est permis ni même envisagé.

Tous font de l’autosatisfaction. Et c’est pourtant là précisément que le changement espéré par Emmanuel Macron et par une majorité de Français conscients du désastre présent et à venir se situerait : l’accès à la boîte noire, via les STEM – Sciences-Technologie-Ingénierie-Mathématiques -, l’éducation à l’entrepreneuriat, l’éducation financière (le passeport EDUCFI ne suffira pas).

 

STEM et relations école-entreprise sont les clés

En 15 ans, je n’ai rencontré que deux PDG français du CAC 40, tous deux rompus à d’autres pratiques à tous les étages de la formation scolaire – primaire, secondaire -, où l’entreprise joue un rôle de transmetteur de compétences, apprend aux élèves à concevoir, réaliser, résoudre des problèmes réels. Ils ont tous deux souhaité me mettre immédiatement en relation avec leurs conseillers RSE. Les uns étaient très bien informés, car agissant au niveau international ; les autres, ignorant tout de ce que leur groupe pratiquait au Royaume-Uni, en Espagne… ont tenté, comme toujours, de me faire la preuve de l’efficacité de leurs actions en lien avec le rectorat. Par conséquent, aucune avancée n’a eu lieu.

Un homme politique, qui avait entendu ma brève question critique à un petit-déjeuner du MEDEF, avait également eu la curiosité d’en savoir plus. En sa qualité de ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg était alors attentif à ce qui se passait sur le terrain, à Oyonnax. Les deux conseillers qui m’ont reçue à Bercy étaient, quant à eux, bien loin d’identifier le problème, condition préalable à toute recherche de solution.

L’objectif de nos voisins européens – et certains l’ont atteint depuis plus de 15 ans – est de déclencher, grâce aux relations école-entreprise, une transformation structurelle ascendante des programmes formels d’enseignement qui implique les entreprises dans les programmes scientifiques officiels : autrement dit, un pilotage bottom up et non top down. Le programme Jet-Net, par exemple, que j’ai déjà présenté à de multiples reprises – en 2010 par exemple au Forum du Medef – a pour règle absolue : « 80 % doing, 20 % listening ».

Dans presque toutes les formes que prennent les si séduisantes actions de nos associations et de nos organisations, financées par des fonds publics et sponsorisées par des entreprises, nos élèves français passent leurs temps à « écouter » comme à l’école, pendant la plupart des rencontres.

Je travaille depuis 2007 avec la Plateforme néerlandaise à l’origine de la EU STEM Coalition (site momentanément indisponible, en cours de reconstruction), fondée en 2015. De nombreux pays européens se sont inspirés de ses pratiques, de l’école primaire à l’université, connues sous le vocable de « Triple Hélice ».

L’Allemagne et l’Espagne ont bien évidemment un pilotage qui s’appuie sur les régions, mais dans l’Union européenne, même les petits pays, comme les Pays-Bas et le Danemark, ont opté pour un pilotage régional :

  • le gouvernement régional : en France, ce serait à la fois la région académique/rectorat et le Conseil régional ;
  • les entreprises ;
  • les établissements scolaires.

 

Concernant le supérieur, l’EIT, Institut Européen d’Innovation et de Technologie, basé à Budapest, développe également ce type de travail basé sur le triptyque « Éducation-Recherche-Entreprises ». Il a permis aux 27 États membres de l’Union européenne d’innover dans de nombreux secteurs – santé, alimentation, énergie, climat, numérique, mobilité… et industrie manufacturière, dont le siège est à Paris-Saclay et regroupe des industriels, des universités et des centres de recherches de nombreux pays européens. Les universités de Rennes et Sophia Antipolis sont impliquées dans ce réseau pour le numérique, « EIT Digital ».

 

Comment libérer l’école et réindustrialiser la France ?

Pour libérer l’école française de son carcan, il est urgent de supprimer la pyramide Éducation nationale, d’élargir au profit des régions les compétences en matière d’orientation et d’insertion.

Deux régions se sont intéressées à ce projet de refonte de l’orientation, mais aucune ne semble prête actuellement à faire des propositions concrètes au ministre en vue d’un élargissement de ses compétences et aucune n’a pour l’instant l’aval de la région académique. Il est vrai qu’une telle transformation ne sera pas sans conséquences pour les services de l’Éducation nationale : de somptueuses économies à réaliser ! Les programmes de l’Inspection générale deviendraient en partie obsolètes, lors de la mise en place d’un curriculum adapté, les services vie scolaire deviendraient inutiles, car avec un salaire augmenté de 30 % les enseignants seraient responsables des relations école-entreprise mais aussi école-famille, comme partout ailleurs.

Il est étrange que le terme « professionnel » change de couleur selon qu’il est accolé à « vie », à « carrière », à « réussite », des concepts modernes ; ou bien à « enseignement », où il reçoit immédiatement un éclairage péjoratif. Ce rejet du « métier » remonterait à l’Ancien Régime. On peut donc concevoir le blocage psychique qui s’opère dès qu’est mentionnée la présence de l’entreprise dans l’enseignement général, dès l’école primaire. Difficile d’accepter en France que des écoliers travaillent sur des expériences de fabrication concrète provenant de l’entreprise ! Or, tant que l’expérience en entreprise sera réservée aux « élèves décrocheurs », le lycée professionnel n’obtiendra pas de titre de noblesse. Le baccalauréat (devenu inutile) et Parcoursup ou tout autre variante ne permettront pas non plus à l’élève français de trouver sa voie au terme de sa scolarité.

Lors de la primaire de la droite et du centre de 2017, Bruno Le Maire avait tenté une percée de cette idée, aussitôt rabroué par Nathalie Kosciusko-Morizet, l’accusant d’un double discours (ses enfants/les enfants des autres). Le vote en sa faveur en fut visiblement affecté ! Bruno Le Maire a récidivé sur ce sujet à l’université d’été du Medef en 2017, alors même que Jean-Michel Blanquer a semblé en cette occasion et en bien d’autres, tout ignorer des potentialités d’un tel rapprochement. Là encore, inspirons-nous des pratiques européennes, où ministère de l’Éducation, de l’emploi et de l’économie soutiennent conjointement à l’échelon national et régional, ces initiatives qui permettent une  orientation voulue et réussie et non l’inverse.

Mes collègues européens ne comprennent pas que les parents français acceptent une telle situation. Les usagers sont dans l’incapacité de formuler des exigences légitimes car ils ne comprennent pas en quoi l’autonomie des établissements est un passage obligé, en quoi la prépondérance accordée à l’abstraction et non à l’expérimentation concrète est nocive. Le tollé évoqué par Emmanuel Macron dans son allocution n’aura pas lieu et il le sait. C’est donc aux responsables politiques d’initier le changement. Il est grand temps !

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  • On ne peut qu’adhérer à cet article qui recommande l’application du principe de subsidiarité à l’enseignement professionnel de premier niveau, les échelons locaux ayant naturellement une connaissance bien plus opérationnelle et efficace de leur environnement économique que l’Etat central.
    Mais il convient d’y ajouter une autre proposition concernant l’enseignement et la formation professionnelle à partir de l’âge de 16 ans, budget d’environ 30 milliards actuels délégués aux syndicats qui en ont fait leur principale source de financement, de surcroit au bénéfice majoritaire des « insiders ».
    Les entreprises étant le meilleur atelier de formation aux métiers qu’elles emploient, il faut leur confier la totalité de cette mission de formation ou perfectionnement moyennant exonération d’une partie de leurs charges et accord sur un salaire/élève de départ révisable en fonction des acquis de productivité. C’était d’ailleurs le sens des mini jobs allemands dont on a pu vérifier dans leur taux d’emploi la meilleure performance que le système dévoyé français.

  • Les responsables politiques ont bien trop besoin du vote enseignant. Avez vous essayé de proposer ce genre de réformes (ie. « les enseignants seraient responsables des relations école-entreprise mais aussi école-famille, comme partout ailleurs ») à des enseignants ? Même avec un +30% de salaire ? De mon côté , à chaque fois que j’en ai parlé, la réponse a été la même : un non massif . La réforme ne sera possible qu’avec l’alignement de leur statut sur le privé, comme c’est le cas partout où les pays ont pu réformer. Tout le reste n’est que futile frivolité. A quand la clause du grand père dans l’enseignement ? Perso je ne vois rien venir. Quant aux enseignants , ils sont cramponnés à leur golden statut comme Gollum à son précieux et ils se demandent pourquoi ils sont dans le même état que lui.

  • Arrêtons ces incantations stériles !
    1) personne ne veut réindustrialisation la France. Cela signifierait moins de chômeurs, de RSA, d’assistance. Or, toute la gauche ne survit en France que par l’assistanat distribué. Ainsi, LFI, CGT, écologistes, communistes, socialistes et même le RN disparaîtraient de la carte de France.
    2) l’éducation nationale dont l’ensemble des enseignants sont des communistes purs et durs, doit à tout prix continuer à fustiger l’entreprise et donc les industries capitalistes. Cela afin de conserver des assistés sans travail, éternels clients de la gauche. Continuer à fabriquer des analphabètes est une nécessité. D’ailleurs il n’y a jamais eu en France autant de jobs sans qualifications disponibles (serveurs, plongeurs, ménages, etc) et de chômeurs (ou bénéficiaires du RSA) sans qualifications. Et on régularise des immigrés pour ces jobs afin de conserver nos bénéficiaires du RSA.

    • « l’ensemble des enseignants sont des communistes purs et durs »
      C’est faux : 1 enseignant sur 4 est électeur du RN.

      • @raphaël ah ah très juste . Mais un électeur du RN n’est t il pas un communiste pur et dur version nationaliste ?

  • Alors, la réalité qui vous est si chère, c’est qu’un élève qui arrive en lycée pro aujourd’hui, c’est un gamin de 14 ans, qui sait à peine lire, écrire et compter et qui n’a pas forcément choisi d’être là.

    • @Synge Rassurez vous la réalité des autres lycéens est la même . Mais elle ne m’est chère ni pour ceux là, ni pour les autres .

      • Hélas. Le sous entendu de mon propos était la question à 100$ : quelle entreprise va vouloir « former » ces neuneus ? Et comment ? Parce que les grands discours…

        • @synge Oui mais il y a des bons samaritains et aussi des neuneus lucides et consternés de l’être . La Chine a réussi à s’en sortir malgré sa révolution culturelle (version accélérée de ce que nous vivons aujourd’hui ) alors l’espoir est tout de même permis . Et puis nous autres lucides essayons de limiter la casse au moins dans nos familles (job à plein temps je le reconnais et pas toujours couronné de succès ) . Ce qui me traumatise le plus est la casse morale . Elle est profonde , à des degrés qui me surprennent encore tous les jours et pourtant mon expérience perso m’a habituée à des standards très très altérés.

  • En effet, les « profs » ne sont pas intéressés par ce rôle qui serait pourtant le leur. Quant aux entreprises, elles n’ont que peu d’expérience dans la formation, ne se sentent pas autorisées.
    Cet ami philosophe qui a enseigné pendant plusieurs décennies m’a autorisée à publier son commentaire, que je trouve particulièrement révélateur : « Tout à fait d’accord avec toi, Nelly, tu prends le problème par le bon bout.
    Cette déconsidération de l’enseignement technique est la plaie de l’enseignement français (à côté d’autres, mais la principale).
    De plus cette impossibilité d’en faire un enseignement digne et efficace retentit gravement sur les séries dites “nobles”, puisque nombre d’élèves, ayant peu le goût des abstractions théoriques mais qui sont attirés par le travail de leur main (paysan, artisan, garagiste, électriciens, maçons, etc.) sont intégrés de force dans un enseignement où ils s’ennuient, ne travaillent guère et deviennent des poids pour les autres.
    De plus, grâce à la haute intelligence de mes collègues ! ils en font des êtres frustrés, pleins de ressentiment envers la culture (puisqu’ils n’ont pas “réussi”) qui ont tendance à se prendre pour des crétins, ce qui n’est absolument pas le cas.
    Bien qu’ investi dans le “spéculatif”, je n’ai jamais participé à cette dévalorisation.
    Toute “haute » pensée ne peut fonctionner qu’en s’appuyant sur la pensée pratique, elle en est le développement sur un autre plan.
    Mais cette distinction ne doit pas constituer une hiérarchie. Ce sont des rationalisés différentes.
    La raison ou l’esprit est multiple, il faut sortir de la mono-rationalité, se faire un peu foucldien ou deleuzien.
    Cette hiérarchie est donc pour moi ridicule, propre à la France.
    Elle me semble un héritage de la romanité, propre à la France, au catholicisme.
    Les pays nordiques sur lesquels la chape de romanité pèsent moins rencontrent à un degré moindre ces problèmes !
    Oui, en effet, je ne crois pas me tromper en remontant si haut : les métiers nobles dans la romanité ne sont pas les métiers productifs (agricoles, artisanaux) mais seulement les métiers, soit théoriques (science, médecine, philosophie) soit les métiers de parole (politique, juriste, professeurs, Clergé)
    soit les métiers de guerre (armée).
    Pourtant réparer ou fabriquer un objet qui tienne le coup, qui marche, quelle joie spirituelle !
    L’artisan est proche de l’artiste et c’est ce dernier, l’artiste, qui nous montre la beauté immanente au travail manuel ou matériel.
    L’art à Rome, n’est pas encore passé par la Renaissance ou le Romantisme : il est encore très proche d l’artisan, et comme ce dernier, il reste encore soumis aux autres fonction symboliques et de “pensée”.
    L’artiste s’est libéré, il est sacralisé au point d’être devenu, dans l’Occident, absurdement, le modèle absolu d’humanité.
    IL faut que les métiers manuels et professionnels accèdent à une révolution semblable à celle de l’art,
    et qu’ils se libèrent du carcan de l’ infériorité spirituelle qu’ils ont intégrée malgré eux.
    Le travail manuel et tout ce qui y prépare devrait être sanctifié !
    et non pour des raisons morales , de modestie, de dévouement, d’abnégation, etc.
    Le marxisme n’a pris en considération ces métiers que sous l’angle de l’exploitation capitaliste (= des “prolétaires”) ce qui est une falsification des véritables problèmes. En réalité, Marx, par bien des aspects,
    a conservé en sous-main l’antique valorisation romaine.
    Avec les technologies modernes , qui supposent des compétences de haut niveau,
    la déconstruction de cette hiérarchie n’est pas à l’ordre du jour socialement et le combat est très difficile et peu clair.
    Mais justement ce devrait être la tâche d’une éducation nationale de contrecarrer ou corriger ces tendances sociales et d’amorcer un retournement dès le collège.
    Ce que ne peut faire un ministre complice de toutes les idéologies “woke” et de bien d’autres, tout en se croyant “progressiste » ! Philippe M.

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Les auteurs : Miruna Radu-Lefebvre est Professeur en Entrepreneuriat à Audencia. Raina Homai est Research Analyst à Audencia.

 

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