Par Bryan Muller.
Depuis l’utilisation du 49.3 par Élisabeth Borne le 16 mars, les manifestations connaissent un regain de colère qui se traduit par une augmentation des incidents en marge des manifestations contre le projet de réforme des retraites. La frustration et l’exaspération laissent de plus en plus souvent place à l’expression physique du mécontentement social qui n’a pu se manifester concrètement au Parlement.
Pour répondre aux jets de pierres et aux poubelles brûlées, le ministère de l’Intérieur a mis en place un important déploiement de force, acte jugé excessif et inapproprié sur la scène internationale par différents observateurs comme Amnesty International.
À ces accusations graves de violations répétées des droits humains (manifester, circuler librement, exprimer publiquement ses opinions sans risque), le gouvernement retourne le vecteur : ce ne seraient pas les excès d’une partie des forces de l’ordre qui poseraient problème, mais « les factieux », ces manifestants qui voudraient renverser le pouvoir.
Auditionné mercredi 5 avril par la commission des lois de l’Assemblée nationale puis par le Sénat, Gérald Darmanin l’assure encore, « la poussée extrêmement forte des violences » est due exclusivement à « l’ultragauche », aux « casseurs » et – s’il voulait faire dans la provocation, dit-il – aux preneurs d’otages (il parle de « prise d’otages » de la part des manifestants violents). Ces affirmations en viennent à omettre un autre facteur essentiel pour saisir la situation actuelle : l’évolution récente du protocole du maintien de l’ordre français.
Le LBD, exemple d’une militarisation accrue des forces de l’ordre
Depuis une trentaine d’années, les gouvernements successifs ont décidé de renforcer le matériel des gendarmes mobiles et des CRS qui sont les principales forces de l’ordre mobilisées pour encadrer les manifestations. L’armure, le pistolet, le gaz lacrymogène et des armes de guerre reconnues comme telles par l’État (fusils d’assaut, grenades de désencerclement, LBD) deviennent peu à peu partie intégrante de l’équipement standard pour le maintien de l’ordre.
L’un des symboles de ce nouvel équipement est le lanceur de balles de défense (LBD). Introduit par Claude Guéant en 1995, le LBD est interdit dans le cadre des manifestations et expérimenté dans des unités spéciales pour lutter contre le terrorisme et les prises d’otage. Ce choix s’explique aussi bien par les pressions subies par le Conseil de l’Europe, que par la mort de Malik Oussekine en 1986 qui reste encore dans les esprits des dirigeants politiques.
Il faut attendre au moins 2007 pour que le LBD soit utilisé à titre expérimental en manifestation, et son premier usage se solde par une blessure grave. En effet, un lycéen est énucléé et, après onze années de procès, la justice reconnaît que le policier avait illégalement et illégitimement tiré sur un manifestant inoffensif.
Une « dangerosité totalement disproportionnée »
Par cette décision prise en juillet 2018, le tribunal administratif fait donc suite à plusieurs condamnations émises par d’autres instances françaises : l’inspection générale des services s’alarme du non-respect des règles permettant l’usage du LBD par les forces de l’ordre en juillet 2009, la Commission nationale de déontologie de la Sécurité (qui était chargée de veiller à la déontologie des forces de sécurité publiques et privées) s’inquiète de la « dangerosité totalement disproportionnée » du LBD en manifestation, ou encore le défenseur des droits en demande l’interdiction en manifestation en 2015 tant l’arme se révèle dangereuse et inutile (même sans les LBD, « la police n’est pas désarmée », elle dispose d’autres outils moins dangereux pour maintenir l’ordre).
Pourtant, en décembre 2018, le troisième acte des Gilets jaunes marque également celui du retour en force du LBD. En seulement quatre mois, plus de 13 000 tirs de LBD sont réalisés contre les manifestants.
Selon le journaliste David Dufresnes, en l’espace d’un an, plus de 300 Gilets jaunes sont sérieusement blessés et une trentaine éborgnés suite à ces tirs. Le LBD, cette arme de guerre selon les réglementations françaises et internationales, est passé en moins de trois décennies du statut d’arme expérimentale antiterroriste à celui d’« arme non létale ».
Un maintien de l’ordre efficace et plus pacifié dans le dernier tiers du XXe siècle
Depuis 2018, la France a été catégorisée par le magazine The Economist comme une « démocratie défaillante » au même titre que l’Italie, la Pologne et la Hongrie… Un résultat des plus surprenants quand on compare le protocole de maintien de l’ordre actuel avec celui adopté entre 1968 et 2000.
Bien qu’imparfait, le modèle adopté avec et après les événements de 1968 par le préfet Maurice Grimaud et le ministre de l’Intérieur Raymond Marcellin (imités par leurs successeurs) se révèle très efficace.
La mise à distance des corps (entre manifestants et policiers), la construction d’une gradation de la réponse donnée par les agents, la surveillance par l’infiltration des manifestants (afin de renseigner au mieux les forces de l’ordre de la situation), le développement de nouvelles tactiques visant à s’adapter aux risques d’affrontements et la volonté de laisser les manifestants s’exprimer calmement dans l’espace public, sont autant de changements qui permettent une pacification conséquente de la rue. Des agents chargés d’appréhender les « casseurs » restaient en retrait, prêts à intervenir dès le signal reçu, sans avoir à charger contre l’ensemble du cortège. Contrairement à certaines déclarations officielles, ces manifestants violents étaient déjà chaussés pour fuir, tout comme les agents étaient déjà préparés pour les poursuivre.
Les années 1968-1983 furent pourtant marquées par des manifestations particulièrement violentes. Les affrontements entre manifestants et forces de l’ordre étaient courants. Toutefois, il y avait une volonté politique de pacifier les relations entre « la rue » et les forces de l’ordre. Cette pacification se poursuit tout au long des décennies 1970-1990.
Bien entendu, il ne faut pas idéaliser la période. Des incidents parfois très graves eurent lieu. On déplore au moins trois morts et quelques dizaines de blessés parmi les manifestants entre 1977 et 1999, tout comme plusieurs dizaines de policiers et gendarmes furent blessés et un CRS tué par balle en 1976. Cependant, la volonté des gouvernements alors en place d’assurer un maintien de l’ordre pacifié a offert d’excellents résultats avec seulement 5 % d’atteintes contre les biens et les personnes lors des manifestations entre 1975 et 1990.
Les inquiétudes d’une tentation autoritaire
À travers l’exemple du LBD, il est possible de constater que le renforcement de l’équipement du maintien de l’ordre – analogue à la baisse des effectifs des agents spécialisés dans le domaine – a été suivi d’une augmentation des accusations d’abus par les forces de l’ordre. Le problème ne vient pas de la formation des CRS et des gendarmes mobiles, qualitative par le temps qui y est consacré et son adaptation aux évolutions des manifestations publiques, mais du changement de la doctrine, du déploiement de policiers non spécialisés pour ce type de mission et des défaillances de la chaîne de commandement.
Les sociologues Sébastien Roché et Olivier Fillieule l’ont longuement analysé : si l’usage des LBD a reculé pour l’instant, les incitations au contact avec les manifestants, l’usage répété des nasses, « les interpellations de masse pour dissuader de participer au cortège », ou encore le refus de veiller au bon port du RIO (numéro d’identification des policiers) ne peuvent qu’alimenter les incidents et nourrir la défiance populaire à l’égard des forces de l’ordre.
La France montrée du doigt
Ainsi, depuis le sommet de la COP21 mais plus encore les mouvements sociaux contre la loi El Khomri en 2016, l’image de la France s’est fortement détériorée à l’international. L’accroissement de la répression a commencé aussi bien à inquiéter les Français, qui éprouvent une peur croissante d’aller manifester dans la rue voire d’exprimer publiquement leurs opinions, que les observateurs européens et nord-américains, qui voient là l’image d’un pouvoir « méprisant et insensible », « autoritaire », « brutal ».
Cela n’est pas nouveau. La France a déjà été condamnée pour son usage excessif et répété de la force dans son protocole de maintien de l’ordre par la Cour européenne des droits de l’Homme en 2017 puis en 2019.
Le projet de loi de sécurité globale avait également suscité beaucoup d’inquiétudes puisqu’il cherchait à punir toute diffusion d’images de policiers et de gendarmes (« délit de provocation à l’identification ») Cela aurait drastiquement réduit la possibilité de poursuivre les éventuels agents responsables d’abus.
L’usage de la violence ne saurait être toléré dans une démocratie. Cela vaut aussi bien pour les manifestants (qui doivent en répondre devant la loi) que pour les forces de l’ordre. Comme le rappelait Maurice Grimaud en mai 1968, « frapper un manifestant tombé à terre, c’est se frapper soi-même en apparaissant sous un jour qui atteint toute la fonction policière ». Ou pour reprendre l’expression plus récente du socio-économiste suisse Frédéric Maillard qui tient le blog L’observatoire des polices, « les voyous ne méritent pas qu’on les [forces de l’ordre] leur ressemble ».
Bryan Muller, Docteur en Histoire contemporaine, Université de Lorraine
Cet article est republié à partir de The Conversation sous licence Creative Commons. Lire l’article original.
La dérive vient des « manifestants » qui viennent casser du flic, armés de moyens de plus en plus agressifs. La réponse est contrainte de s’adapter, et nous pouvons être fiers dans ce contexte des policiers qui contiennent ces casseurs militants sans bavure disproportionnée et en étant souvent blessés eux-mêmes.
Entièrement d’accord avec vous et je ne peux que regretter que les policiers n’aient pas plus de moyens pour arrêter ces manifestants. Je pense que s’ils avaient le ok de leur hiérarchie pour endiguer cette violence, il y en aurait moins. Le pb en france c’est qu’à la moindre dérive des FDO ils sont immédiatement mis en accusation et pas assez soutenus par la justice.
Il est inadmissible qu’ils se fassent attaquer de cette manière sans avoir la possibilité de riposter.
Hors-sujet. Il n’y a pas de dérives des « manifestants » en général, qui ne justifie pas l’agressivité des forces de police contre les manifestants pacifiques, tandis que les casseurs, voleurs et autres blacks blocs ne sont pas empêchés de nuire.
Votre commentaire ignore complètement les informations données par cet article, qui insiste pourtant sur le changement de modèle, et fait un plaidoyer pour un retour à une gestion raisonnée, ciblée des fauteurs de trouble dans les manifestations.
Les policiers font partie des rares français autorisés à porter des armes pour se défendre. Effectivement les condamner lors de cet usage en justice n’est pas très correct, tant il est normalement autorisé pour tous de faire usage de légitime défense, pour protéger sa vie ou celle d’autrui.
Le problème des manifestations est en pratique un peu différent, et les flashballs ne sont pas uniquement, loin de là, utilisés en dernier recours par des policiers risquant leur vie face à des assassins.
La question n’est pas tant l’ampleur des moyens militaires à disposition des forces de l’ordre que l’opportunité et surtout le but de leur emploi. La dissuasion nucléaire par exemple utilise un très gros moyen, mais dans un but uniquement défensif et contribue donc beaucoup au maintien de la paix.
Charger des manifestants en se vantant de n’en blesser qu’occasionnellement et n’en tuer que rarement, en arrêter et garder à vue pour les relâcher derrière sans poursuites, ou distribuer quelques dizaines de coups de matraques à ceux qui sont à terre pour effrayer les autres n’agit pas dans le sens de la paix. Arrêter la violence par de la violence préventive supérieure a été maintes fois tentée dans l’histoire dans de nombreux régimes et ne permet pas d’avoir la paix.
Hors-sujet. Il n’y a pas de dérives des « manifestants » en général, mais des militants extrémistes, qui ne justifie pas l’agressivité des forces de police contre les manifestants pacifiques, tandis que les casseurs, voleurs et autres blacks blocs ne sont pas empêchés de nuire.
Votre commentaire ignore complètement les informations données par cet article, qui insiste pourtant sur le changement de modèle, et fait un plaidoyer pour un retour à une gestion raisonnée, ciblée des fauteurs de trouble dans les manifestations.
« L’usage de la violence ne saurait être toléré dans une démocratie »
Qu’entendez-vous par là?
« L’usage de la violence ne saurait être toléré dans une démocratie. Cela vaut aussi bien pour les manifestants (qui doivent en répondre devant la loi) que pour les forces de l’ordre. »
De plus, on ne peut mettre au même rang des représentants de l’Etat et de simples personnes.
C’est une inversion des valeurs, comme Binet qui se met à commander Macron
Les représentants de l’état n’ont pas le même rang que les simples personnes. On en entend quand même de bonnes. On n’était pas théoriquement nés libres et égaux en droit et le demeurer ? Seul le führer ou le secrétaire général sont égaux en droit, nous sommes en-dessous ?
Pourquoi on ne ferait pas la révérence à Jupiter pour montrer notre soumission ? Son rang le mérite, même si le personnage non. (Je précise qu’il s’agit d’ironie au cas où)
Ne confondez pas droit et rang.
Je ne comprends pas bien votre remarque, j’ai cherché la définition de rang du coup, et ça ne m’a pas beaucoup aidé, car il y a bien 10 sens différents et assez contradictoires : https://fr.wiktionary.org/wiki/rang
Effectivement les CRS sont des hommes du rang, on peut aussi faire parti des rangs des manifestants, être d’un haut rang ou d’un rang privilégié…
« Pour répondre aux jets de pierre et aux poubelles brûlées », avec un vague lien sur du n’importe quoi, et le sous-entendu que les jets de pierres, de cocktails Molotov, les poubelles brûlées, les amphithéâtres dévastés, les boutiques de luxe, banques et assurances détruites seraient des phénomènes naturels météoro-logiques inévitables…
Quand on écrit un article qui veut juger une réponse à quelque chose, on commence par analyser sérieusement ce quelque chose.
Commencez par relire et analyser l’article, parce que vous aussi êtes à côté de la plaque.
Désolé, j’ai lu deux fois, et je vois encore et toujours une multiplicité de prémisses des plus douteuses, de « droits à » plutôt que de « droits de », etc.
Quand je regarde les manifs, j’y vois des protestataires bon enfant, comme on dit maintenant pour ceux qui ne voient pas plus loin que le bout de leur nez, qui apportent dans leur sac à dos les cavaliers de l’apocalypse en prétendant n’y être pour rien, et qui n’ont même pas la décence de se séparer des violents.
Quand je lis l’article, j’y vois une absence singulière de faits et de données. Par exemple, la défiance des Français à l’égard des forces de l’ordre y renvoie à un article du Monde et non à une enquête sérieuse.
Le droit de manifester n’a rien à voir avec le concept de rester passif, voire complice, aux côtés des incendiaires et des nervis. Demander quelque chose par la manifestation pacifique est légitime, même si à mon avis personnel c’est bien futile. Accompagner les incendiaires et les nervis, c’est le propre des racketteurs mafieux. Face à un racket, le citoyen lambda que je suis appelle la police, et souhaite qu’elle soit d’un ordre de grandeur mieux équipée que ces derniers. Et il conçoit les plus grands doutes quant à la morale et l’honnêteté de ceux qui prétendent qu’il faudrait limiter ses capacités d’intervention.
J’ai beau lire et relire cet article, j’estime qu’il a été écrit en commençant par la conclusion, et en cherchant des opinions plutôt que des raisonnements pour la soutenir. Du temps où les maths avaient encore le dessus face à l’heroic fantasy, mes profs, fussent-ils maoïstes ou staliniens, l’auraient noté 0/20.
MichelO, je comprends bien votre point de vue ici et je souscris à une bonne partie du propos.
Ceci dit, la culpabilité par association que vous présentez ici me gêne : si je me promène avec des gens excités qui se mettent à faire n’importe quoi et que je reste vaguement stupéfait, on peut éventuellement dire que je donne dans la « non-assistance à équipement en danger » mais ça ne fait pas directement de moi un complice, et ça ne rend pas mes propos invalides (même si évidemment ça leur fait perdre en respectabilité auprès de beaucoup de monde).
Quand on voit à quel point l’état s’en tamponne le coquillard d’assurer la sécurité effective des biens et des personnes (vive les squatteurs, les cambrioleurs qui doivent pouvoir s’amuser tranquillement ou l’explosion des agressions à la personne), on ne peut que sincèrement douter qu’ils aient un instant une autre préoccupation avec la répression policière que faire taire ceux de leurs sujets qui expriment leur désapprobation d’une manière trop visible.
On avait déjà exigé aux musulmans français (et à tous les colorés même pas musulmans qui l’étaient de faciès) de se désolidariser des attentats islamistes, criminels potentiels qu’ils étaient jusqu’à preuve du contraire, et c’était totalement débile.
S’il se trouve que les gens avec lesquels je me trouve par hasard au cours de ma promenade se montrent violents, je me désolidarise immédiatement et je m’empresse de trouver un autre itinéraire, à moins d’être suffisamment fort pour les neutraliser. C’est ce qu’on m’a appris que faisaient les honnêtes gens. Ceux qui s’empressent de se réjouir en douce parce que comme ça on parlera d’eux dans les médias, et qui restent au milieu des casseurs en criant « Si vous me confondez, moi qui ne casse rien, avec les casseurs, j’en appelle à tous les réseaux sociaux pour obtenir réparation » sont des hypocrites de la pire espèce.
Oui, ça ne rime à rien d’exiger de quelqu’un qu’il se désolidarise, mais s’il ne se désolidarise pas de lui même, ça ne rime à rien non plus de lui accorder la moindre crédibilité.
Il semble que la majorité des Français soit du même avis que moi en ce qui concerne les forces de police : elles ne sont pas assez nombreuses pour remplir correctement leur mission, elles sont contrecarrées par une justice aussi politisée que laxiste pleine de recours, et malgré cela elles accomplissent les missions qui leur sont données avec plus de calme, de courage et de dignité que n’en montrerait le citoyen lambda à leur place. C’est normal, elles ont été entraînées pour ça, mais par les temps qui courent, faire ce qu’on attend de vous est devenu bien rare.
Les priorités dans les missions qui leur sont confiées sont certainement discutables, mais de par leur insuffisance. A qui voulez-vous faire croire que la police servirait à faire taire les citoyens qui scandent des propos désagréables envers le pouvoir ? A qui voulez-vous faire croire que les black blocs resteraient sages et ne brûleraient ni ne casseraient rien si si la police était désarmée ?
Oui je vous rejoins, c’est hypocrite de défiler avec en se disant « non-violent » et fait perdre en crédibilité auprès du public. Non les effectifs ne sont pas assez nombreux pour accomplir la mission de sécurité que la population attend d’elle, mais je n’accuserai pas uniquement le manque de moyens : les forces sont aussi gaspillées à verbaliser les voitures, surveiller les terrasses de café, le chauffage, l’obligation scolaire, dépouiller le contribuable récalcitrant, etc.
Je ne pense pas et je ne veux pas faire croire que des black blocs seraient plus calmes sans police ou avec une police statique.
Cela dit je crois qu’il serait intéressant de réfléchir honnêtement à la question d’une police chargée de faire taire les dissidents. Pourquoi trouver si ridicule l’idée d’une police utilisée à des fins politiques ? Les exemples historique ne manquent pas, la police et gendarmerie française se sont déjà brillamment illustrées par leur capacité de collaboration, le pouvoir y a intérêt et même si vous trouvez honnêtes les hommes de la troupe, je doute que vous en pensiez autant concernant notre gouvernement qui donne des ordres via la chaine hiérarchique. Ces ordres, même si pas suivi à fond et avec enthousiasme ont une nette influence sur le travail (ou le non-travail quand on leur demande de ne pas intervenir) de la police, et derrière sur l’image de celle-ci auprès de la population.
La DDHC nous dit que tout citoyen peut demander des comptes à un fonctionnaire qui est par définition à son service, pas l’inverse. (Elle vous demande aussi de respecter la loi quand elle est correctement appliquée, les blacks blocs n’ont pas gain de cause dans l’histoire, mais l’état ne doit pas se trouver la moindre excuse pour les dérapages policiers car il en est directement responsable)
Ce que pense Amnesty de notre pays vaut à peu autant que ce qu’en pensent l’Iran ou la Russie qui déplorent sa dérive autoritaire.
Une mauvaise farce de l’ordre !
Un point également : cet article est publié dans la section « Analyses » et donc sans l’avertissement selon lequel il ne représenterait pas forcément les vues de la rédaction. Donc il représente les vues de la rédaction. Le lecteur jugera.