Sera-ce l’Arlésienne ?
En cas de réélection, Emmanuel Macron avait annoncé qu’il mettrait en place « une commission transpartisane pour rénover nos institutions » et tenter ainsi de faire aboutir la réforme constitutionnelle qu’il avait promise en 2017, et qui n’a pu voir le jour faute d’accord avec le Sénat (et l’affaire Alexandre Benalla).
« Les promesses n’engagent que ceux qui les croient »
Mais aussi à condition que les électeurs s’en souviennent…
Jeudi 17 mars 2022 depuis les docks de Paris à Aubervilliers, Emmanuel Macron avait déclaré :
« Je n’ai pas réussi à porter la réforme des institutions de notre Constitution que je défendais parce qu’il n’y a pas eu d’accord politique […]Je n’ai pas changé de conviction à cet égard. Si les Françaises et les Français me font confiance, je lancerais une commission transpartisane pour rénover nos institutions, parce que je pense qu’elles en ont besoin ».
Le 22 novembre dernier, réélu à la présidence de la République, Emmanuel Macron a évoqué le sujet avec le président du Sénat, Gérard Larcher. L’objectif serait, selon le cabinet présidentiel d’augmenter « la vitalité démocratique au sens large ». Cette nouvelle tentative serait pour 2023 sans plus de précisions.
Si la démocratie est le pire des régimes à l’exception de tous les autres
la Constitution de la Cinquième République est-elle la pire des Constitutions… ?
Dans un entretien accordé à l’hebdomadaire Le Point, Emmanuel Macron « ne [croit] pas du tout que la Cinquième République soit un mauvais régime ». Selon lui, « la crise actuelle est surtout une crise d’efficacité. Dans le monde d’aujourd’hui, il faut pouvoir décider vite, fort et clair ».
« Je suis attaché à l’efficacité de nos institutions, je pense qu’il faut des femmes et des hommes qui puissent décider, et prendre les responsabilités. Je suis donc pour un exécutif fort », avait-il déclaré le 17 mars 2022 à Aubervilliers. « Je suis aussi pour un Parlement fort qui puisse encore renforcer ses missions de contrôle », a-t-il ajouté. « Notre démocratie a besoin de clarifier les thèmes et les règles de la responsabilité politique en démocratie. » Et le président-candidat de déclarer : « Nous avons aussi besoin d’améliorer la représentativité […]Je continue d’être favorable, à titre personnel, à plus de proportionnalité »
Pour mémoire, la réforme avortée proposait l’instauration d’une dose de proportionnelle à l’Assemblée nationale, la réduction du nombre de députés et de sénateurs, le non-cumul des mandats dans le temps, la suppression de la Cour de Justice de la République…
Le chef de l’État a annoncé lundi 3 avril 2023 qu’il allait étendre le recours aux Conventions citoyennes après les expériences sur la fin de vie et le climat, y voyant une « innovation démocratique ».
Quand Alexis Kohler fait jouer l’Arlésienne au projet présidentiel…
Il y a quelques jours, devant des députés Renaissance membres du groupe de travail sur les institutions, Alexis Kohler le secrétaire général de l’Élysée, a lâché : « Ne vous fatiguez pas, il n’y aura rien ». Il faut dire que l’échec de la motion de censure à neuf voix près, le 20 mars, a rendu la majorité qualifiée des trois cinquièmes du Parlement, nécessaire pour une révision constitutionnelle, désormais bien inaccessible.
Alors, la réforme des retraites aura-t-elle raison de la réforme institutionnelle ? « Une refondation démocratique transpartisane est plus que jamais nécessaire, mais qui est aujourd’hui prêt à l’engager ? Le pire serait pourtant d’attendre le prochain épisode… » déclare le député Gilles Le Gendre (Renaissance)
SOURCE :
Programme-Emmanuel-Macron 2017.pdf (storage.googleapis.com)
Emmanuel Macron – Nous tous – Profession de foi (cnccep.fr)
Réforme constitutionnelle 2019 pour un renouveau de la vie démocratique | vie-publique.fr
L’œuvre de Macron se résumera donc à deux mesures majeures : le prélèvement de l’impôt à la source, lors du premier mandat, et la distribution de capotes gratuites pour les jeunes, lors du second mandat.
Quel dommage qu’il ne puisse pas en faire un troisième !
Et encore, le prélèvement de l’impôt à la source était déjà engagé sous Sarkozy (ou Hollande ?), donc ce n’est pas son oeuvre au final…
« Ne vous fatiguez pas, il n’y aura rien »
Au moins nous aurons économisé le « travail » d’une commission transpartisane dont j’imagine mal, à tort peut être, quelle pourrait être la proposition. Et puis Macron ayant une idée bien précise de la question, notre réforme institutionnelle aurait terminé en statu quo.
Pour une fois qu’une promesse non tenue permet d’être soulagé… Que Macron ne touche pas à notre Constitution !
Vouloir tout changer sans rien changer, c’est l’histoire du secteur privé qui devra travailler plus longtemps et qui paiera encore, encore les retraites des fonctionnaires qui se casserons comme d’habitudes à 50 ans
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