Réussir la transition énergétique, c’est d’abord réformer l’État !

La voie de la réduction de la dépense publique est la seule qui puisse nous permettre de relever le défi climatique.

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Réussir la transition énergétique, c’est d’abord réformer l’État !

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 29 mars 2023
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De 63 à 83 milliards d’euros par an !

C’est le coût annuel estimé de la transition énergétique en France pendant les dix prochaines années selon l’agence de la transition écologique (ADEME). L’institut de l’économie pour le climat (I4CE) chiffre quant à lui le coût de la transition dans une fourchette comprise entre 65 et 95 milliards par an.

 

Comprendre ce que représente cette somme

Pour cela il faut la comparer avec le budget de l’Éducation nationale qui s’établissait à 53,6 milliards d’euros en 2022 et à celui de la Défense qui représentait 41 milliards d’euros.

La fourchette haute du coût prévisionnel de la transition énergétique correspond donc aux budgets de l’Éducation nationale et de la Défense cumulés, chaque année pendant dix ans au minimum…

Le budget annuel actuellement dévolu à la transition énergétique de notre pays est de 20 milliards. L’effort supplémentaire à consentir sera donc compris entre 45 et 75 milliards par an pendant de nombreuses années.

C’est un investissement considérable correspondant à plus de 10 % de dépenses publiques supplémentaires si aucun effort de rigueur budgétaire n’est envisagé par ailleurs. Comment financer une somme aussi colossale ?

Financer la transition énergétique ne peut se faire que de trois manières :

  1. Par un endettement supplémentaire massif.
  2. Par une augmentation considérable de la pression fiscale.
  3. Par une réforme puissante de l’État permettant de réduire la dépense publique afin de dégager les marges budgétaires nécessaires.

 

La voie de l’endettement

Recourir à l’endettement est légitime quand il s’agit d’investissement mais semble compliqué à court terme avec l’envolée des taux d’intérêts et l’augmentation considérable de la dette liée à la crise sanitaire et à la politique du « quoi qu’il en coûte ».

L’endettement du pays s’établissait à 113,7 % du PIB pour un montant record de 2956 milliards d’euros au troisième trimestre 2022 selon l’INSEE. Or, l’endettement recommandé pour un pays développé ne devrait pas dépasser 60 % du PIB avec un seuil d’alerte à 100 %. Le dépassement de ce seuil d’alerte inquiète les investisseurs et a tendance à faire augmenter les taux d’intérêts auxquels le pays peut emprunter.

Augmenter massivement cette dette déjà considérable comporterait un risque important d’explosion de la charge de la dette, rendant celle-ci incontrôlable.

 

Augmention de la pression fiscale

Notre pays détient la palme de l’UE de la fiscalité la plus lourde sur le travail avec un taux d’imposition réel de 54,15 % contre 44,20 % en moyenne pour l’UE. Augmenter encore le taux des prélèvements achèverait inévitablement sa compétitivité.

L’impôt sur les sociétés a rapporté 58,9 milliards d’euros en 2022 et l’impôt sur le revenu 86,8 milliards… Ce qui correspond à peu près au coût annuel de la transition énergétique. Financer la transition par l’impôt reviendrait donc, au choix, à doubler l’impôt sur les sociétés ou à doubler l’impôt sur le revenu ! La voie de l’impôt est bien évidemment inenvisageable en France, toutes les marges de manoeuvre de ce côté ont déjà été utilisées.

 

Réduction de la dépense publique

Avec une dépense publique correspondant à 59,2 % du PIB en 2021 contre 44,2 % en moyenne dans l’UE selon l’INSEE, la France est de loin le pays le plus dépensier.

Ramener le niveau de la dépense publique française dans la moyenne européenne correspondrait à une baisse de 14,7 %, ce qui pour une dépense qui s’établissait en 2022 à 445 milliards d’euros équivaudrait à 65 milliards d’économies… Ce qui correspond très exactement à l’effort supplémentaire que notre pays va devoir consentir pour réaliser sa transition énergétique !

La voie de la réduction de la dépense publique est la seule qui puisse nous permettre de relever le défi climatique.

Les partisans d’une écologie dévoyée qui, à l’instar de Sandrine Rousseau, ne rêvent que de taxer toujours plus, réalise ainsi le protocole anticapitaliste de Karl Marx : « il n’y a qu’une seule façon de tuer le capitalisme : des impôts, des impôts et toujours plus d’impôts ! »

Les écologistes rationnels et responsables savent que l’économie libre n’est pas l’ennemie de l’écologie mais sa condition sine qua non. Ils doivent tenir un langage de vérité et plaider pour une réforme puissante de l’État afin d’en diminuer le coût. C’est le seul moyen crédible pour financer l’indispensable transition énergétique. Précisons toutefois qu’une diminution du coût de l’État ne signifie pas nécessairement un service public moins efficace. De nombreux pays européens nous démontrent qu’ils peuvent fournir à leurs citoyens un service public aussi bon qu’en France pour un coût nettement inférieur.

 

Conclusion

Réussir la transition énergétique est indispensable pour préserver l’avenir de nos enfants.

Cette transition peut et doit se faire sans augmenter les impôts et la dette afin de préserver notre compétitivité et la prospérité des classes moyennes. Après des décennies de reculs et de lâchetés des politiques de tous bords confondus, nous allons devoir faire la réforme de l’État afin de rationaliser la dépense publique…

C’est l’urgence écologique qui rend désormais cette réforme nécessaire.

Voir les commentaires (13)

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  • Très bien, commençons donc par la baisse des dépenses publiques, et lorsque l’urgence écologique sera avérée, on verra plutôt à ce moment-là pour s’en occuper.

    • Et pendant ce temps là : « La Chine a approuvé l’année dernière sa plus grande vague de création de centrales électriques au charbon depuis 2015, selon une étude publiée lundi 27 février, malgré son engagement à réduire l’utilisation de cette énergie fossile à partir de 2026. La plupart des projets concernent des provinces frappées par des pénuries d’électricité dues à des vagues de chaleur record. »
      Quant à l’occident il se suicide en « urgence » au lieu de gérer intelligemment, c’est à dire non idéologiquement, tous les aspects de cette crise qui n’est pas isolée et non prioritaire.
      Vous avez raison ce qui est vraiment délétère c’est le mot « urgence ».

  • Une transition intellectuelle coûterait moins cher.
    Les têtes bien faites ne manquent pas; au lieu de les inciter à s’enfuir on pourrait commencer à les consulter?
    Par exemple remplacer la foule des écologistes par le gratin des écologues qui comprennent leur sujet.

  • L’urgence écologique, ha ha ha, la faim dans le monde est une urgence, pas l’écologie des blaireaux de villes et de pays riches

  • Dette de l’État : 3000 milliards. Besoin de financement de l’écologie et donc de l’inutilité (face aux vrais pollueurs qui ne financent pas l’écologie) : 83 milliards pendant 10ans, soient 830 milliards = à peu près 25% de dette en plus. Où est le problème pour un politicien français ?
    3000 milliards ou 3830 milliards c’est pareil : si les sans dents ne s’en préoccupent pas, alors pourquoi les politiciens s’en préoccuperaient-ils ?
    Comme disent nos politiciens :
    – une dette d’État n’est pas faite pour être remboursée mais pour rouler
    – ou, faisons défaut à la dette et refusons de la rembourser.
    C’est quand même plus simple que reformer l’État !

  • Relever le défi climatique ? Le défi est de rendre notre civilisation plus résiliente face aux risques météorologiques. La réduction des dépenses publiques n’en sera que plus facile puisque les phénomènes météo cesseront d’être une menace de première grandeur et donc un argument pour des dépenses inutiles. Qu’est-ce que l’idée farfelue d’opérer une transition énergétique a à voir avec ça ?

  • « Réussir la transition énergétique est indispensable pour préserver l’avenir de nos enfants. »
    Apparemment, Chinois, Indiens et Africains ont une autre vision de l’avenir de leurs enfants. Le temps des jolies colonies est révolu depuis assez longtemps pour que nos dirigeants n’aient pas à s’illusionner sur le fait que nous puissions encore aujourd’hui servir d’exemple au reste du monde.
    Un exemple parmi de nombreux autres : https://www.jeuneafrique.com/1371356/economie/rdc-petrole-nous-voulons-transformer-notre-potentiel-en-richesse/

  • Curieuse thèse. Donc, on réforme l’Etat pour diminuer la dépense publique (bravo), première assertion impeccable, puis on finance la transition énergétique ! Ah bon, et financer la transition énergétique, ce n’est pas de la dépense publique ? Moins de policiers, plus d’éoliennes … Et toujours la dette. Bref, tout ceci n’est pas convaincant, c’est le genre de propos « en même temps », suivez mon regard.

  • Bizarre cette propension des humains à suivre des dogmes, aveuglément.
    Il y a 500 ans, c’était le Purgatoire avec son corolaire, les indulgences, pour gagner la Vie Éternelle; plus près de nous il y a eu l’eugénisme et la pureté de la race qui nous ont menés à l’horreur; encore plus près, la dictature du Prolétariat allait mener au bonheur universel…
    Et maintenant, la transition énergétique, absolument inévitable pour sauver le monde et nos enfants…
    Contrepoint mérite mieux que ça…

  • Qu’est ce que cet article vient foutre ici ?

    • Avatar
      jacques lemiere
      30 mars 2023 at 22 h 38 min

      « Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l’auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction. »

      moi ce n’est pas qu’il donne son opinion qui me gêne..mais qu’ilpense certaines choses comme .objectives ou évidentes..

      si déjà on remplace la transition énergétique par utiliser collectivement moins de pétrole…un jour.. on a de quoi discuter..

      • Avatar
        jacques lemiere
        30 mars 2023 at 22 h 42 min

        si on ajoute que le ton laisse à penser qu’il ne se donnera pas la peine de répondre à une personne qui ne partage pas son sentiment d’urgence..

        le type est en train de vois une fille se faire agresser..et il crie à la cantonnade il y a urgence..faites quelque chose…

        alors si je comprends bien tout le monde est convaincu de l’urgence climatique..mais personne ne veut rien faire..

  • Avatar
    jacques lemiere
    30 mars 2023 at 22 h 32 min

    Réussir la transition énergétique est indispensable pour préserver l’avenir de nos enfants.

    ah donc nous savons tous ce qu’est LA transition énergétique…

    l’urgence écologique.. explique…

  • Les commentaires sont fermés.

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