Grèves : la France est en guerre

À force de céder aux revendications sociales la France n’a plus les moyens de se réindustrialiser.

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Grèves : la France est en guerre

Publié le 16 mars 2023
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Non, il ne s’agit pas de la guerre en Ukraine, mais de ceux qui veulent mettre la France à genoux !

Les gauchos-syndicalistes se sentent pousser des ailes et il suffit de voir leur jouissance non feinte lorsqu’ils constatent l’engouement de certains Français à mettre la France sens dessus-dessous et ils enfoncent le clou en affirmant vouloir mettre le pays à l’arrêt.

C’est donc le blocage du pays que cherche la majorité des syndicats, comme si la France était le pays le plus antisocial au monde.

 

Budget du social en France

On pourrait comprendre un tel déchainement si la France était un pays antisocial n’ayant pas évolué depuis Germinal.

Mais les chiffres sont là et incontestables : le pays dépense 834 milliards d’euros par an, soit 33,3 % de son PIB.

Selon l’OCDE, pour 2022 nous dépensons 4,9 points de PIB de plus que l’Allemagne, soit 122 milliards d’euros de dépenses supplémentaires avec un résultat qui laisse pour le moins à désirer.

Alors, si grèves et démonstrations il doit y avoir, c’est pour une meilleure gestion du social dans notre pays en s’attaquant au monstre administratif qui, par exemple dans les hôpitaux, représente 35 % des dépenses.

 

Droit de grève versus droit au travail

Le 27 octobre 1946 le droit de grève est pleinement reconnu dans la Constitution et doit s’exercer dans le cadre des lois qui le réglementent.

Néanmoins il ne doit pas être un droit de destruction massif de l’économie et il est surprenant de constater que la France est l’un des pays les moins syndiqués de l’OCDE avec un taux de 8 % alors qu’il est de 18 % en Allemagne, 50% en Belgique et 68% en Suède. À l’inverse elle est le pays où le nombre annuel de journées de grève est le plus important : 114 jours pour 1000 salariés contre 91 pour la Belgique, 18 pour l’Allemagne et un pour la Suisse !

Dans son préambule la Constitution énonce son attachement à la Déclaration des droits de l’Homme et du Citoyen de 1789 qui, dans son article 4, précise :

« La liberté consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui : ainsi, l’exercice des droits naturels de chaque homme n’a de bornes que celle qui assurent aux autres membres de la société la jouissance de ces mêmes droits. »

Le droit des non-grévistes à travailler interdit donc le blocage de leur lieu de travail, le droit des Français à se déplacer interdit donc le blocage des routes, le droit des contribuables est de pouvoir bénéficier des services financés par leurs impôts, le droit des Français à leur propre sécurité impose légalement une sanction pour tout acte de détérioration du bien public ou privé.

Telle qu’elle est conçue par les syndicalistes français, la grève ne respecte pas toujours ces libertés fondamentales par ses actions destructrices et doit donc être suivie de sanctions envers les fauteurs de trouble.

Il est d’ailleurs singulier de constater que ces dérives sont largement moins fréquentes chez nos voisins. Même s’il leur arrive quelquefois de déraper, une sanction est appliquée.

 

L’insurrection n’est pas démocratique

« … Mais qu’en est-il lorsque l’exercice de ce droit devient l’expression du refus d’un système économique ? N’y a-t-il pas, dans ce cas, un détournement de ce « droit de grève » qui devient un outil de contestation politique, et non plus l’expression d’un différend entre les salariés et leur employeur ? Cela ressemble alors à une utilisation abusive de ce droit. Car notre modèle économique résulte d’un choix de société validé par des élections démocratiques et non par la faculté de blocage de quelques-uns… »

Cet article de Pierre Gattaz dans Les Échos du 6 août 2019 répond bien à cette question.

Dans un pays démocratique, et jusqu’à preuve du contraire c’est le cas pour la France, le dirigeant est élu au suffrage universel sur un programme et une idéologie bien définis qui ne sauraient être mis en cause par une minorité, surtout si celle-ci montre des ambitions politiques.

Il existe un moyen démocratique pour les contestataires, ce sont les élections et en aucun cas le résultat ne peut être mis en cause durant le mandat du président qui, s’il est contestable dans ses décisions, ne peut être évincé que par l’action du Parlement.

 

Mettons fin au financement des syndicats avec nos impôts

Quand les syndicats ne font pas de syndicalisme mais de la politique il est scandaleux qu’ils soient financés par nos impôts. C’est un peu comme rendre obligatoire le financement du Parti communiste français !

Nous en avons la preuve avec la CGT 13 qui soutient la Russie.

Il est également tout à fait anormal de les financer lorsqu’ils se contentent, comme malheureusement une minorité, de faire leur travail. Les syndicats devraient être financés par les cotisations de leurs adhérents. C’est le système le plus juste qui permet de garantir au salarié qu’il sera mieux défendu. Dans le cas contraire il se désengagera et adhèrera à un autre syndicat, voire aucun s’il considère qu’aucun ne lui est utile.

 

Conclusion

À force de céder aux revendications sociales même quand elles sont uniformisées au niveau européen comme sur l’âge de départ en retraite, la France n’a plus les moyens de se réindustrialiser.

Cette réindustrialisation est la seule source de création de richesse et de capacité à engendrer des rentrées fiscales et donc de maintenir un minimum d’avancées sociales.

Quand des syndicats se sont octroyé la mainmise sur les réseaux de distribution du gaz, de l’électricité, du carburant et des moyens de transport terrestres, aériens et maritimes avec la possibilité de bloquer tout un pays avec une poignée de grévistes en position stratégique, il ne faut pas s’étonner que le pays sombre dans la déliquescence. C’est apparemment leur objectif et si nous les laissons faire ils y parviendront.

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  • Il faut bien distinguer le secteur public du secteur privé. Certes, la France compte plus de jours de grève que ses voisins, mais ces arrêts de travail ont principalement lieu dans certaines catégories du secteur public.
    Les salariés du privé font très peu grève, pourtant ce sont eux les principaux perdants de cette réforme des retraites. Les régimes spéciaux ne seront impactés qu’à la fin du siècle et les fonctionnaires continueront d’avoir des taux de remplacement bien supérieurs à ceux du privé.
    Il faut d’ailleurs noter que si toutes les caisses de retraite avaient pris modèle sur l’agirc-arrco, cette réforme aurait été parfaitement inutile, puisque la décote de 10% incite de nombreux salariés du privé à travailler une année supplémentaire.
    Encore une fois, nos dirigeants, dont la lâcheté n’est plus à démontrer, ont choisi de faire payer les plus dociles, comme avec la réforme de l’assurance chômage, qui ne touche pas au scandaleux régime des intermittents du spectacle. Ce n’est que justice, puisque ces gentils saltimbanques, à demi rebelles, ne manquent jamais d’appeler à faire barrage au fascisme pour sauver le pouvoir en place.

  • Bien résumé. Il faut aussi ajouter la mollesse de nos dirigeants français qui se déterminent par rapport à leur propre intérêt et non par rapport à l’intérêt général.

  • En France, les syndicats sont sensés représenter tous les salariés, et pas seulement les syndiqués. Si vous n’êtes pas syndiqué et que vous ne votez pas aux élections professionnelles, vous laissez simplement aux autres le soin de choisir qui va vous représenter syndicalement.
    Pour faire court, vous êtes en tant que salarié, automatiquement représentés (une sorte d’affiliation obligatoire), et donc vous participez financièrement obligatoirement. Il y a « solidarité » dans la lutte des classes, ceux qui luttent pour la défense des travailleurs sont financés par ceux qui en « bénéficient ». Un peu comme pour la sécu.
    Ca ne vous plait pas? On vous laisse la liberté de changer de pays.

  • Dans un pays démocratique, et jusqu’à preuve du contraire c’est le cas pour la France, le dirigeant est élu au suffrage universel sur un programme et une idéologie bien définis

    Et quel était donc le programme clair et bien défini de l’EM (merdeur)?
    C’est un peu comme les cheveux de la tête à Mathieu, celui de la chanson…

  • Les commentaires sont fermés.

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