Comment le secteur privé participe à la lutte contre le changement climatique

Le développement économique est la condition sine qua non pour résoudre les grands défis environnementaux actuels.

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Comment le secteur privé participe à la lutte contre le changement climatique

Publié le 24 février 2023
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La lutte contre le changement climatique est souvent un prétexte pour adopter des grands plans technocratiques à échelle nationale mais aussi européenne.

Depuis l’Accord de Paris sur le climat en 2015, les États membres sont tenus d’élaborer des stratégies nationales à long terme pour respecter leurs engagements et ainsi atteindre la neutralité carbone d’ici 2050. Mais la plupart de ces politiques excluent les solutions en provenance du marché, alors même que les exemples pertinents foisonnent. Une démarche révélatrice des biais récurrents chez les responsables européens et pour lesquels l’imperfection de l’action humaine ne peut qu’être corrigée par le politique.

 

Les entreprises plus efficaces que la technocratie européenne

Et le moins que l’on puisse dire, c’est que les premières expérimentations écologistes sont loin d’être fructueuses. Au Sri Lanka, la planification du tout bio sous la pression de militants anti OGM donne un premier aperçu des conséquences potentiellement néfastes des politiques telles que le Pacte vert pour l’Europe – un ensemble de mesures proposées par la Commission européenne pour atteindre la neutralité carbone.

En 2021, le gouvernement sri lankais a interdit l’importation de pesticides et engrais de synthèse, ce qui a engendré une baisse des rendements et des pénuries alimentaires. Une application concrète de l’écologie politique prônée par l’UE : le volet agricole et alimentaire du Pacte vert (la stratégie Farm to Fork) prévoit en effet la réduction de moitié de l’utilisation des pesticides et l’obligation de consacrer au moins 25 % des terres au bio. Malgré des résultats prévisibles, rien ne semble encore suffisant pour freiner les responsables politiques. Il suffit de mentionner la révolte des agriculteurs néerlandais l’été dernier suite à l’adoption d’un plan de réduction drastique des rejets d’azote imposé par leur gouvernement.

Voilà tout le problème avec l’approche centralisée et autoritaire : en plus d’être inefficace, elle ne peut que déboucher sur une violation flagrante des libertés fondamentales. Il existe pourtant d’autres alternatives émanant du secteur privé et dont l’ingéniosité aurait difficilement pu être l’œuvre de bureaucrates européens. En France, nous pouvons citer Airinov, le leader européen de la cartographie agronomique par drone, qui permet de réduire les besoins de terre en azote de 25 % en moyenne – un puissant gaz à effet de serre (GES). Ou encore CarbonCure Technologies, une entreprise qui capture du dioxyde de carbone pour l’injecter lors de la fabrication du béton – un moyen de réduire son empreinte carbone sans compromettre pour autant sa qualité. Nous pouvons également citer Global Bioenergies et son biocarburant qui permet de diviser par trois la production de CO2.

 

L’arrogance de l’ingéniosité humaine : l’exemple de Make Sunsets

Plus récemment, le MIT Technology Review a dévoilé l’expérience de la startup Make Sunsets. L’objectif est d’imiter le processus naturel lors de grandes éruptions volcaniques, en envoyant des aérosols de dioxyde de soufre dans la stratosphère pour dévier les rayonnements solaires vers l’espace. Une initiative censée compenser l’équivalent d’une tonne d’émissions de CO2 émises pendant un an, et ainsi réduire temporairement le climat mondial, mais considérée comme une « provocation », voire un « scandale » par certains.

Elle s’inscrit pourtant dans une démarche activiste de la part du cofondateur Luke Iseman, pour lequel il serait « moralement condamnable » de ne pas tester des solutions aussi radicales. Les critiques portent sur les difficultés pour évaluer l’impact réel d’une telle expérience sur le climat, ainsi que les potentiels dangers pour la planète et l’humanité – bien qu’il n’y ait aucun danger environnemental réel au vu des faibles quantités de soufre utilisées. Pendant que d’autres s’opposent frontalement à ce projet, il est intéressant de noter que l’injection d’aérosols stratosphériques fait l’objet, parmi d’autres techniques, d’un plan de recherche quinquennal par le Bureau de la politique scientifique et technologique (OSTP) de la Maison blanche.

Le développement économique est la condition sine qua non pour résoudre les grands défis environnementaux actuels. L’exemple de Make Sunsets parmi tant d’autres, et les résultats désastreux des politiques écologistes de l’UE nous rappellent que le dirigisme économique est une impasse et que les solutions émanent surtout du marché.

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  • Le problème n’est pas là.
    La question est : faut-il luter contre le changement climatique? Est-ce que le CO2 d’origine humaine en est responsable ? Est-ce que atteindre la neutralité carbone changera quoi que ce soit ? Est-ce que l’augmentation de la température sur terre est une mauvaise chose alors que la baisse est sûrement une catastrophe.
    Dans l’histoire de la planète, les périodes de réchauffement climatique se sont accompagnées de bien-être et celles de glaciation d’une disparition partielle de la vie sur terre.

    13
    • le privé c’est les gens!!!! les gens agissent dans leur interet et celui ci en général est lié à leur interet perçu. .. à court moyen long terme..c’est selon.. aussi le privé agit aussi CONTRE…

      le problème n’est pas là…

      le vrai problème est le statut « criminel » de l’action humaine sur le climat.. qui justifie qu’on tape son voisin, que la police arrête..ou fasse la guerre..eh tu changes mon climat!!!

      ce qui est bizarre est que ce soit « criminel » de changer le climat mais que ion admet néanmoins qu’on y coupera pas… donc les accords porte sur un certain changement..

      passe encore que mon voisin soit vegan…c’est autre chose qu’il m’accuse d’etre un assassin si je mange un lapin. des choses se règlent à coups de poings..

      mais là, l’état n m’accuse d’etre un criminel car je mange un lapin, prend le lapin et le mange.. car au final moins de lapins mouront… hem tu repassera pour la morale..

      ce qui est mis partout en question est la liberté d’opinion et de choix… illustré par la volonté de faire passer le scepticisme pour un délit..

    • Excellent.
      Voilà ce qu’il faut questionner tout les activistes y compris les politiciens caniches des verts

  • Tant qu’on aura des ministres de l’environnement dont la formation scientifique est absente, i.e. des sce po Lille comme Pompili…
    Il ya des minsiteres trop techniques pour être confiés à des gens d’ayant aucune culture mathematique.
    défense
    environnement
    industrie
    economie.

    • Il y a aussi des « scientifiques » politisés il faudrait des ministres neutres et objectifs. Cela existe t’il ?

    • non…il ya des ministères qui ne devraient pas exister…

      • et tiens ;un animaliste affirme que les électeurs devraient être éduqués avant de voter..

        la démocratie repose sur l’opinion,..la seule compétence des élus est celle des choix arbitraires qui s’imposent parfois en gardant bien à l’espsrit si possible qu’ils sont arbitraires.. du genre age de la majorité… conduire à droite de la route..

  • « La lutte contre le changement climatique » : ou l’hubris des technocrates occidentaux incapables de gérer des stocks de masques mais qui prétendent gérer le stock de CO2 dans l’atmosphère et sauver ainsi la planète. Quelques chiffres sur lesquels les journalistes ne préfèrent pas trop s’étendre :
    – stock de CO2 dans l’atmosphère : 3200 GT soit 400 ppm soit 0.4 %
    – émissions mondiales de CO2 par rapport à ce stock: 40 GT soit 5 ppm soit 0.005%
    – part des émissions européennes (UE + UK) : moins de 10 % des émissions mondiales (4 GT soit 0.5 ppm soit 0.0005%)
    Unsettled : https://www.climato-realistes.fr/professeur-koonin-science-du-climat-essai-unsettled-nous-dit-ce-quelle-ne-nous-dit-pas-et-pourquoi-cest-important/

    • Petite erreur, le taux de CO2 dans l’atmosphère est de 0,04%

    • @mangeclous
      Attention à vos chiffres : 400ppm = 400/1000000 = 0.0004, en pourcents, cela fait donc 0.04%
      De même, 5 ppm = 0.0005%
      On compte 7,8 GT-CO2 par ppm : 5 ppm font ainsi 39 GT-CO2 ; c’est juste.
      Noter à nouveau que 0,5ppm = 0,00005% N.B. Les chiffres que cite Mangeclous ne sont pas issus de la publication de Koonin à laquelle il se réfère..
      J’espère qu’on ne laissera pas faire ces apprentis-sorciers qui voudraient envoyer du SO2 dans l’atmosphère. La nature fait bien les choses. Le CO2 anthropique est bien réparti dans trois compartiments et se mélange avec le CO2 naturel. Les flux résultants augmentent tous un peu, y compris la captation par la biosphère.
      Il n’y a pas de réchauffement global dû à l’activité humaine.

  • @ Francoislibre : effectivement la bonne question est: quelles sont les mécanismes du climat ? En lisant quelques thèses accessibles sur le climat, on ne peut que constater que lors des validations des hypothèses avec les modèles, les corrélations ne sont pas toujours constatées. Ce qui veut dire que les modèles sont encore incomplets et doivent être améliorés. D’autre part, vouloir copier l’activité volcanique est hasardeuse… les curieux iront voir les conséquences de deux éruptions : celle du Tambora (https://www.unige.ch/campus/numeros/124/dossier4/) et du Hunga Tonga (https://www.futura-sciences.com/planete/breves/eruption-eruption-explosive-hunga-tonga-va-accroitre-rechauffement-atmosphere-ici-3-ans-7409/) , avec des effets inverses…. vouloir croire que nous sommes plus fort que la nature est il me semble présomptueux.

  • Le « changement climatique » n’est qu’un pléonasme.
    (Le climat par définition est ce qui change dans le temps et dans l’espace).
    Je ne vois pas l’intérêt de lutter contre la notion même de climat, surtout à ce prix. C’est comme si on luttait contre le relief (le changement d’altitude) en accusant les riches de ne pas aplanir la planète.

  • dès le titre, on a compris… qu’Elodie n’y comprend rien, donc poubelle direct

  • Et si on commençait plutôt par accepter que le CO2 n’est pour rien dans un éventuel réchauffement climatique !

  • « La lutte contre le changement climatique », c’est vraiment la lubie de ce début de 21eme siècle. Quand cette hystérie sera retombée (le plus tôt possible j’espère), on se demandera comment a-t-on pu en arriver là. Les politiques et les journalistes auront beau jeu de mettre ça sur le dos des scientifiques. On ne pleurera pas sur le sort des climastrologues, mais c’est toute la communauté scientifique qui risque d’être discréditée. Pas très réjouissant.

  • N’oubliez pas que pour financer une transition énergétique intelligente , différente des absurdités que nous entendons , il faut d’abord reconstruire l’économie des PME qui sans profit ne sauraient réaliser le moindre investissement car , voyez vous , il n’y a pas que les super stars du CAC40 qui investissent .

  • Les commentaires sont fermés.

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