Des libertariens manifestent contre la guerre en Ukraine à Washington

Sur la crise ukrainienne comme sur la crise covid, le mouvement libertarien américain apparaît plus divisé que jamais, y compris sur ses principes fondamentaux.

Partager sur:
Sauvegarder cet article
Aimer cet article 1

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Des libertariens manifestent contre la guerre en Ukraine à Washington

Publié le 21 février 2023
- A +

« No NATO, No war ! » « End The Fed ! » « Free Julian Assange ! » Voilà ce que criaient les quelques milliers de manifestants pacifistes massés au Lincoln Memorial à Washington ce dimanche pour protester contre la guerre en Ukraine.

Sous la bannière « Rage Against The War Machine », la mobilisation prétendait dépasser les clivages partisans pour dénoncer l’implication du gouvernement américain dans une guerre par procuration coûteuse en hommes, en fonds publics et poussant l’Occident tout entier vers la troisième guerre mondiale.

Alors que Joe Biden en visite à Kiev promet une rallonge de 500 millions aux Ukrainiens, les rares opposants se font entendre devant le capitole.

 

Pas un penny pour la guerre

Le message était simple, pas un penny de plus pour la guerre en Ukraine : « Les Démocrates et les Républicains ont armé l’Ukraine avec des dizaines de milliards de dollars en armes et en aide militaire. La guerre a tué des dizaines de milliers de personnes, en a déplacé des millions, et nous pousse vers une troisième guerre nucléaire. Arrêtez de financer la guerre. »

De fait, ce sont deux petits partis, l’un libéral, l’autre d’extrême gauche, qui se sont entendus pour fédérer la colère contre une politique étrangère jugée capturée par les néoconservateurs. Le parti libertarien s’est associé au Movement for a People’s Party en invitant des personnalités aussi diverses que Tulsi Gabbard, Jill Stein ou encore Jimmy Dore pour soutenir le retrait américain du conflit.

Ron Paul, figure tutélaire du mouvement libertarien américain, a également pris la parole. Au plus grand plaisir de ses partisans, il a réaffirmé sa solution miracle pour en terminer avec toutes les guerres américaines, présentes et à venir : « end the fed ! », Fermez la Fed, la banque centrale américaine et revenez à l’étalon or.

 

Une opposition de longue date à la guerre

Ce n’est pas la première fois que des libertariens s’associent avec la gauche radicale pour protester contre la guerre. Au moment de l’intervention américaine dans les Balkans en 1995 se crée le site anti-interventionniste Antiwar.com. Sous le patronage du paléolibertarien Justin Raimondo, des personnalités de tout bord politique vont se rencontrer et s’associer pour condamner « l’impérialisme » américain. De Pat Buchanan à Noam Chomsky, tout le monde est le bienvenu quand il s’agit de s’opposer à la guerre.

Tous les libertariens ne partagent pas l’initiative de la coalition antiguerre, loin de là.

Pour certains, la naïveté des libertariens joue en faveur du Kremlin et de ses agents d’influence, qui veulent au même titre que les pacifistes la diminution des crédits américains dans la guerre. Certaines organisations d’obédience libertarienne ont en conséquence fait le choix inverse de celui du Parti libertarien, soutenant l’effort de guerre et l’aide aux réfugiés chassés par le conflit.

On a vu lors de la manifestation contre la guerre, certes des pacifistes, des conservateurs et des anarchistes, mais aussi des poutinistes authentiques ou des nostalgiques de l’URSS (parfois les deux).

Ces images désastreuses pour la communication du parti ont alimenté des critiques qui déjà s’alarmaient de la droitisation du parti libertarien opéré lors des dernières élections internes.

Pour d’autres, le Parti libertarien inverse les rôles et de fait reprend la propagande russe à son compte : ce ne sont pas les USA ou l’Occident qui ont agressé la Russie, mais la Russie qui a envoyé ses chars contre l’Ukraine et qui se défend avec l’aide de l’Amérique et de l’Union européenne.

Sur la crise ukrainienne comme sur la crise covid, le mouvement libertarien américain apparaît donc plus divisé que jamais, y compris sur ses principes fondamentaux.

Voir les commentaires (4)

Laisser un commentaire

Créer un compte Tous les commentaires (4)
  • Vrai : une guerre change la face du monde. Faux ou, au mieux, douteux : les choses vont mieux après une guerre qu’avant. Exemple : le nombre de morts et de sinistrés en Irak, moins nombreux ou plus nombreux après l’agression américaine de 2003 ?

  • C’était pourtant simple ,il fallait renoncer à installer des bases Américaines en Ukraine à la frontière de la Russie alors que l’ Otan a déjà des bases en Allemagne , en Pologne en Italie ,en Turquie et ailleurs

  • Mais que fera la Californie sans ses Meres Porteuses !ils sont dingues ces LIBERTARIENS !

  • Les américains ont le droit d’acheter des armes, même des armes de guerre. Rien ne les empêche donc de former une ONG qui récolterait ces donations et les distriburaient à des ukrainiens souhaitant se défendre. Il me semble que ce genre d’initiative serait totalement compatible avec la pensée libertarienne.
    Sauf que. Les états ne seraient pas d’accord. Ni les US, ni l’Ukraine, ni la Russie, car le contrôle des armes est plus important. Dans cette guerre, on connait les perdants, le peuple ukrainien et le peuple russe. Les états, pour un libertarien, c’est l’ennemi, donc qu’un ennemi ou un autre gagne, cela ne devrait pas le réjouir (même si certains états sont plus libres que d’autres, il faut le préciser)…

  • Les commentaires sont fermés.

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Deux mille libertariens se sont réunis la semaine dernière aux États-Unis pour la FreedomFest qui s'est déroulée à Las Vegas autour du thème : « Sommes-nous en train d’entrer dans Le meilleur des mondes ? » 

« Bien qu'elle ait été écrite au début des années 1930, l'intrigue du livre d'Aldous Huxley Le meilleur des mondes correspond à bien des égards au monde d'aujourd'hui », a déclaré l'économiste et initiateur de la FreedomFest, Mark Skousen.

« Nous sommes constamment poussés à nous conformer, à atteindre la stabilité et la séc... Poursuivre la lecture

Après une prestation désastreuse lors du dernier débat et une indigente interview pour limiter les dégâts le vendredi 5 juillet, il est enfin devenu clair pour presque tout le monde que le président Joe Biden ne dirige pas le gouvernement fédéral.

 

Un article de Connor O'Keeffe initialement paru dans le Mises Institute.

Tous les quatre ans, les Américains sont censés croire qu'une seule personne, qu'ils choisissent collectivement par les urnes, prend en charge le gouvernement fédéral et agit comme ils le feraient po... Poursuivre la lecture

Après Jair Bolsonaro, Shinzo Abe, Robert Fico, c’est donc au tour de Donald Trump de subir une tentative d’assassinat. Comme de coutume aux États-Unis, la tentative a immédiatement versé dans le spectaculaire, surtout du côté de la presse de grand chemin.

Et spectaculaire est probablement le seul qualificatif pour la façon dont cette dernière a relayé le drame au cours des minutes puis des heures qui l’ont suivi : tout fut fait pour en réduire l’importance et la portée. Il faudra attendre plusieurs heures pour que ce qui était pourtant év... Poursuivre la lecture

Voir plus d'articles