Sur ce diagramme de RTE (site eCO2mix) on voit clairement les mécanismes en jeu du fait des énergies intermittentes. Mais il y a d’abord plusieurs constatations générales à en tirer.
Considérations générales sur l’électricité
La consommation reste faible, en particulier la deuxième quinzaine de janvier. Certes, le froid n’a pas été vraiment là. Les maxi à la pointe ont été d’à peine 80 GW. Tout laisse à penser que si les Français ont sans doute commencé à se restreindre c’est malheureusement surtout l’activité économique qui est en berne.
EDF a quasiment gagné son pari : fin janvier on est à 44 GW de nucléaire. Toutefois, nous savons que l’avenir continuera à être très difficile, entre les grèves, les réparations de tuyaux, les visites décennales, les rechargements de combustible complètement désynchronisés à cause de tout cela, plus le covid… et le manque de personnel.
D’après les membres de l’association PNC (Patrimoine nucléaire et climat), dès le mois de mai le parc aura 22 tranches à l’arrêt. Or l’expérience montre qu’EDF et ses partenaires n’ont les moyens humains que pour traiter 15 arrêts simultanés. Au-delà c’est l’engorgement et les retards se multiplient. Cette perspective est inquiétante. En attendant, en février, on peut estimer notre capacité « pilotable » mobilisable les nuits sans vent, à 60 GW. Ce n’est pas beaucoup !
Le passage des pointes de la semaine, qui ont atteint 82 GW, lundi 25 janvier, a été délicat. D’après PNC, les contrats EJP et tempo ont été activés plusieurs jours consécutifs. Les déstockages d’eau ont dépassé 17 GW à la pointe ; les turbines de pointes ont été sollicitées, ce qui signifie que ce moyen de secours pour faire face à la perte d’une tranche de 1300 MW devient d’une utilisation courante ; toutes les centrales à gaz plus la cogénération ont apporté 9 GW, le charbon 1,7 GW et nous avons importé jusqu’à 8 GW. Impossible de savoir si des effacements industriels ont été opérés, ni si la tension a été abaissée. Le site de RTE ne donne pas ces informations pourtant très importantes.
Électricité : quid du solaire et de l’éolien ?
Ils nous ont joué un bon tour.
La première quinzaine de janvier il y avait du vent (jusqu’à 14GW,) mais avec des interruptions spectaculaires il est vrai. Mais on n’avait ni froid, ni activité. Et pile à mi-janvier, avec une remontée assez forte de la consommation, patatras ! Chute quasi instantanée du vent !
Cela illustre bien qu’avec l’intermittence, on a du courant, certes, mais pas quand il nous le faut, en tout cas pas toujours.
Les conséquences
EDF a réagi rationnellement. Plutôt que de faire faire le yoyo au nucléaire et compte tenu des prix spots, la première partie du mois nous avons exporté essentiellement vers l’Angleterre, l’Italie, la Suisse.
Mais lorsque le vent est tombé, nous avons importé d’Allemagne. Autrement dit nous avons exporté du vent et importé du charbon. On ne saurait mieux dire ! Dans cette situation de janvier, le vent ne nous a été d’aucun intérêt, quand il ne soufflait pas bien sûr, mais aussi quand il soufflait !
Et la finance, dans tout ça ?
L’évolution des prix est spectaculaire, elle aussi. On voit bien certains passages à prix nuls. Et on a exporté à 120 euros/MWh et importé à 175 euros/MWH en moyenne. Belle opération !
Électricité : les Allemands raflent la mise
Contrairement à la France, les Allemands ont gardé toute leur capacité pilotable en termes d’électricité. Les 130 GW qu’ils ont installés en éolien et solaire sont en plus de leur capacité normale.
Ils profitent à plein du manque de capacité en Europe et de la fixation de prix débiles. Entre Energiewende (Transition énergétique) et Ostpolitik (gaz russe) ils ont créé la crise et contre toute morale (si tant est qu’il y ait une morale en énergie) ils en retirent des bénéfices.
Faut-il les en blâmer ? Nous n’avons pas eu besoin d’eux pour nous mettre nous-mêmes dans une situation impossible.
Les Allemands sont nos pires ennemis en Europe. Il suffit de voir comment ils saisissent chaque opportunité pour mettre en difficulté notre industrie (qu’elle soit manufacturière ou alimentaire). Seuls notre gouvernement chante le duo franco-allemand.
Je ne pense pas que les Allemands soit notre pire ennemi, nos hommes politiques français font très bien ce travail..
oui, les allemands défendent ce qu’ils pensent être leurs intérêts, tout simplement.
Ce ne sont pas nos pires ennemis, mais nos maîtres. Suivant le programme avoué d’un certain Adolf Hitler, ils ont créé le IVè Reich, et sans un coup de canon. Chapeau! Mais à quoi ont donc servi les 50 millions de morts et la destruction de l’Europe occidentale par la dernière guerre mondiale pour arriver à une telle catastrophe?
Ce ne sont pas les Allemands le problème mais notre propre politique énergétique. Nos gouvernants ont sabordé notre production électrique, les Allemands en recueillent les fruits, mais ne sont pas à l’origine de la débilité de nos gvt depuis une 30aine d’années. Il ne tenait qu’à nous-mêmes de conserver notre pôle-position nucléaire, nos Gvt ne l’ont pas voulu. Et les Français, de plus en plus débiles grâce l’Education Nationale, réclament toujours plus de « transition énergétique ».
Les allemands (et les suisses au passage) ont bel et bien insisté pour qu’on vire nos centrales nucléaires et qu’on engloutisse des investissements ruineux dans des projets énergétiques pourris, avec un discours hypocrite sur leur exemplarité, tandis qu’ils sabotaient leur petite industrie nucléaire également mais pour s’appuyer sur du charbon bien réel qu’ils ont en abondance.
Et c’est l’Allemagne qui a fait classer le gaz renouvelable et le nucléaire non par l’UE dans de curieuses magouilles. Sans compter les connexion intéressantes entre les dirigeants et ex-dirigeants allemands et les gaziers russes qui profitent de la situation présente, et qui comme par hasard versent des millions pour les campagnes électorales des verts européens et notamment français, qui comme par hasard sont convaincus au-delà de toute raison qu’il vaut mieux du charbon bien propre que des vilains atomes pas beaux…
L’article est très éclairant.
Ce qui m’a surpris, c’est qu’on produit quand même beaucoup avec nos éoliennes, même si ce n’est pas quand on en a besoin, et que visiblement on perd la maitrise de notre parc nucléaire petit à petit, dont on ne peut plus gérer correctement la maintenance, entre agitation politique et perte de personnel qualifié.
On est parti pour ne pas avoir de coupures cet hiver, et ne tirer aucune leçon de notre situation misérable et en avoir l’an prochain, en se disant qu’on a géré le pire par des économies de bout de chandelle et de la chance sur la météo… Il faudrait pourtant dès maintenant corriger le tir et mettre les moyens nécessaires dans notre parc nucléaire pour au moins qu’il refonctionne en conditions normales et réduire la pression réglementaire et politique qu’il subit.