Pour remettre les gens au travail arrêtons le discours apocalyptique

Si nos sociétés veulent retrouver le goût du travail et du développement, il faut mettre fin à ce catastrophisme ambiant.

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Travailleur by SFEPbancourt(CC BY-NC 2.0)

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Pour remettre les gens au travail arrêtons le discours apocalyptique

Publié le 27 janvier 2023
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Il y a des jours où l’actualité se répond à elle-même. Une des informations qui tourne actuellement est que les Français veulent de moins en moins travailler et davantage se concentrer sur leur vie personnelle. Mais en même temps, circule aussi le fait que l’horloge de l’Apocalypse n’a jamais été aussi proche de la fin du monde. En apparence, deux informations distinctes mais qui peuvent se rejoindre.

Le discours apocalyptique sous toutes ses formes, reposant sur une dramatisation des problèmes de la société sape le moral de certains et contribue à les inciter à moins travailler. Une situation qui est problématique pour les individus, la société et les libertés.

 

Le travail comme un investissement pour le futur

Dans le travail et à l’échelle de l’individu, il y a un investissement dans le futur : il s’agit de se surpasser et de se développer. Le but premier du travail est de subvenir à ses besoins et ceux de ses proches. De plus à travers les valeurs du travail, il existait jusqu’à récemment une volonté de développer sa carrière, ses compétences et son expérience.

Mais tout cela était aussi lié à une vision à long terme. Problème : le futur est désormais sacrifié pour le moment présent. Pourquoi ? Car il existe un matraquage politique et médiatique visant à présenter ce futur comme inexistant ou catastrophiste.

 

Le catastrophisme sous tous les angles présenté par les médias et les politiques

Force est de constater que depuis quelques années, le catastrophisme a le vent en poupe. À chaque crise on entend un discours alertant sur la fin de l’humanité. La pandémie covid ? Peur d’une hécatombe sanitaire et d’un écroulement total du système de santé. La guerre en Ukraine ? Risque de guerre nucléaire (avec évidemment les Russes qui se sont engouffrés dans la brèche). La crise climatique ? Peur de l’extinction de l’humanité.

Dans les deux dernières crises, la survie de l’humanité est présentée comme menacée par un flot incessant de propos médiatiques catastrophistes. L’analyse, le sang froid et la nuance sont désormais remplacés par une surenchère d’excitation.

Un tel environnement peut avoir des effets sur le mental. Et les personnes qui se laissent dominer par cette ambiance peuvent se retrouver démotivées et apathiques dans leur vie quotidienne. Si on y ajoute la promotion de la paresse vendue par certains politiciens on se retrouve à la situation actuelle.

Si nos sociétés veulent retrouver le goût du travail et du développement, il faut mettre fin à ce catastrophisme ambiant sous peine de voir une société tourner au ralenti et perdre toute saveur et toute capacité de se développer.

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  • Correction : Aujourd’hui, le but premier du travail est de subvenir aux besoins de l’Etat et à ceux de ses proches.

  • je suis pas sur que le catastrophisme ambiant soit la cause du probleme. apres tout ca existait pendant la guerre froide (on va tous mourrir d une bombe atomique)
    Le coeur du probleme c est que le travail ne paie pas. Ca va bien plus loin que le simple probleme des impots (meme si ca en fait parti, a partir du moment ou 50 % de vos gains sont ponctionné il est souvent plus rentable de ne rien faire et de se faire entretenir. Si les gens se bousculent pour partir en pre retraite c est pas pour rien)

    J avais lu un article il y une semaine environ ici ou l auteur expliquait qu il avait gagné enormement d argent en peu de temps juste en aidant a la vente d une societe immobiliere. L idee etait qu il ne fallait pas facturer au temps passé mais demander un % du gain. Au niveau micro economique il avait raison. mais si toute la societe fonctionne comme ca il faut pas s etonner que les ados veulent devenir influenceurs au lieu de travailler. Et evidement un tel type de societe s effondre car a terme plus personne ne fait rien de productif. Prelever un % sur 0 fait 0 !

    • “Çà va bien plus loin que le simple probleme des impots (meme si ca en fait parti, a partir du moment ou 50 % de vos gains sont ponctionné”
      Le travail ne paie pas car l’ensemble des travailleurs ne produit pas assez de richesses pour plusieurs raisons: Il y a en France environ 4 millions de personnes en situation de travailler et qui ne travaillent pas, vivant du chômage ou des aides sociales. Donc des rentrées fiscales et sociales qui ne rentrent pas dans les caisses de l’Etat, mais qui coûtent en charges et impôts sur les revenus pour financer la redistribution. De plus, le temps de travail ( pour ceux qui en ont un) est en France un des plus faibles, et la retraite, même à 62 ou 64 ans, pèse sur les charges de l’Etat car il y a de moins en moins de cotisants et de plus en plus de retraités, qui vivent de plus en plus vieux. Loin de moi, l’idée de stigmatiser les retraités qui n’ont pas eu le choix du système dans lequel ils sont piégés aujourd’hui, mais le refus généralisé de réformer notre système de retraite est suicidaire pour les générations futures. Et donc en corrigeant tous ces points négatifs, les besoins en financement de l’Etat se réduiraient et il n’aurait moins besoin de tant ponctionner les salariés et les entreprises. Et des entreprises moins ponctionnées pourraient mieux payer leurs salariés et les garder plus longtemps en activité. C’est bien joli de prétendre solutionner le problème des retraites en mettant la limite à 64 ou 67 ans alors que les salariés se retrouvent au chômage ou en pré-retraite à 50 ou 55 ans!

  • Les jeunes commencent à comprendre qu’il vaut mieux trouver un boulot de fonctionnaire avec retraite assurée et à ne rien faire qu’un boulot productif dans le privé dans lequel ils risquent d’être éjectés en cas de crise.
    Et là, toute la situation de la France est résumée. Quand un pays en arrive là, il est soviétisé et, comme l’URSS, il lui faudra 60 ans pour s’effondrer. Et encore 60 pour se relever si toute fois il y arrive.

  • Il n’y a aucun intérêt à travailler quand le moindre bien immobilier de 50m^2 coûte 30 ans de salaire d’un pauvre travailler, 15 ans de salaire d’un travailleur lambda. Pourquoi travailler quand on n’a aucune possibilité de devenir proprio ou de fonder une famille ? La vie carcérale semble même plus enviable. La “valeur travail” est un concept vide de sens : il y a l’intérêt au travail, l’intérêt d’être appliqué au travail parce qu’on en retire quelque chose.

    • Il est vrai qu’avec la formation donnée par l’éducation nationale, il y a peu de perspective d’évoluer et de s’épanouir dans un travail. Nivellement par le bas de l’enseignement et perspective d’être au SMIC à vie, tel est l’avenir promis par la France grâce à 40 années de socialisme. Tout comme en URSS à la grande époque.

  • Très difficile hors des grandes métropoles , les principales activités dépendent de grands groupes , souvent à capitaux dépendants de fonds étrangers qui demandent beaucoup de rentabilité . Le prix pour le travail est faible et les directives arrivent de structures éloignées des ateliers. Comment motiver les employés(ées) , ouvriers où un grand nombre d’intérimaires sont là temporairement, sans véritable avenir.
    L’avenir pour beaucoup c’est la fonction publique à faible valeur mais sans surprise de rupture de contrat. Encore faut-il subir une longue période de contrats de réinsertions avant d’être titulaire , sauf connaissances dans le milieu

  • Il est vrai que ce n’est pas ici qu’on crierait tous en chœur “CPEF”. 🤫

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