Objectif : la défaite de la Russie

Un récent sondage de l’IFOP publié par le JDD fait apparaître que 70 % des Français sont en faveur d’une négociation sur le conflit ukrainien.

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Objectif : la défaite de la Russie

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 29 décembre 2022
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Un récent sondage de l’IFOP publié par le JDD fait apparaître que 70 % des Français sont en faveur d’une négociation sur le conflit ukrainien. Cela ne signifie pas qu’ils sont partisans d’un arrêt immédiat des livraisons d’armes à l’Ukraine mais qu’ils préfèrent une issue négociée à la poursuite de la guerre jusqu’à la défaite russe.

Le clivage selon les sensibilités politiques apparaît nettement. L’option négociation est souhaitée par 69 % des électeurs de Jean-Luc Mélenchon à la dernière élection présidentielle, 77 % de ceux de Marine Le Pen et 88 % de ceux d’Éric Zemmour. Dans les autres horizons politiques, seule une minorité privilégie la négociation.

 

Pourquoi une paix rapide et négociée ?

Ces électeurs de la droite et de la gauche radicale n’hésiteraient donc pas à négocier avec celui qui a rasé Marioupol, assassiné des dizaines de milliers de civils ukrainiens et déporté en Russie des milliers d’enfants enlevés à leur famille. Deux hypothèses peuvent alors être faites : ces électeurs n’ont pas compris que cette guerre est le combat de la liberté contre la servitude ou bien ils considèrent que le monde étant ce qu’il est, il est inéluctable de négocier avec les pires criminels. La première hypothèse renvoie à un certain idéalisme, en une croyance en la liberté comme valeur. La seconde relève de la fameuse realpolitik.

Aucune des deux  hypothèses ne doit être rejetée car elles existent concomitamment dans ces électorats radicaux. Un électorat à dominante populaire comporte un grand nombre de personnes peu informées des enjeux géopolitiques. Pour elles, le raisonnement est simple : la paix vaut mieux que la guerre et plus vite règnera la paix, mieux nous nous porterons. D’autant que ces personnes ont compris l’impact sur leur niveau de vie de la guerre en Ukraine, en particulier par le biais de la hausse du prix de l’énergie.

Mais il existe aussi dans ces électorats radicaux des individus ne privilégiant pas la liberté. C’est la définition même de l’extrémisme politique, qu’il soit de gauche ou de droite : solutions expéditives, puissance de l’État, autoritarisme. L’image de Poutine n’est pas celle d’un criminel sans foi ni loi pour tous les Français. C’est pourtant ce qu’il est.

 

Mais l’Occident doit s’imposer face aux autocraties

La position des Français mise en évidence par ce sondage n’est donc pas un scoop. On s’en doutait un peu… Lorsque le cumul des voix de Le Pen, Zemmour et Mélenchon atteint 52 % des suffrages exprimés, ces électeurs mécontents pèsent lourd dans les études d’opinion. Pourtant, il est probable qu’ils se trompent lourdement.

Pour le comprendre, il faut aborder quelques généralités géopolitiques.

Les États-Unis, l’Union européenne et le Royaume-Uni ont une position de base commune : il appartient aux Ukrainiens de décider du moment de la négociation avec la Russie. Mais mettre fin par la négociation à un conflit armé suppose qu’il n’y ait ni vainqueur ni vaincu. La négociation consiste précisément à trouver un compromis débouchant sur un modus vivendi pacifique.

Les gouvernements occidentaux souhaitent-ils une telle solution ? Il est impossible de répondre car tout dépendra de la capacité de résistance des Russes. Mais la défaite russe est l’hypothèse la plus probable. Du côté occidental, on voit clairement apparaître des dirigeants évoquant la négociation (Emmanuel Macron) et d’autres n’en parlant pas (Joe Biden). Ce ne sont que de légères divergences de communication politique.

En pratique, les États occidentaux augmentent progressivement la puissance et l’efficacité des armes livrées aux Ukrainiens. Ce qu’ils se refusaient à livrer au printemps 2022 le sera au printemps 2023, par exemple les missiles sol-air Patriot. On en reste principalement à la fourniture de moyens de défense. Il manque les matériels permettant une offensive terrestre d’ampleur, en particulier les chars modernes des Américains, des Français et des Allemands. Cela pourrait venir dans un avenir indéterminé.

La Russie, elle, ne cesse de s’affaiblir, les ridicules rodomontades médiatiques de ses dirigeants en étant le signe plus sûr. Comment d’ailleurs un petit pays comme la Russie pourrait-il faire face ? Grand par le territoire, la Russie est un nain économique et il convient toujours d’avoir à l’esprit quelques chiffres simples (année 2021, Banque mondiale) :

  • PIB de la Russie : 1778 milliards de dollars
  • PIB des États-Unis : 23 315 milliards de dollars
  • PIB de l’Union européenne : 17 200 milliards de dollars

 

Le PIB de la Russie ne représente que 4,3 % des PIB cumulés des États-Unis et de l’Union européenne. L’augmentation des dépenses militaires russes ne peut donc pas aller très loin alors que celles de l’Occident peuvent encore croître considérablement. Les États-Unis jouent très intelligemment sur l’affaiblissement progressif de la Russie, qui pourrait conduire à la chute de Poutine. En permettant à l’armée ukrainienne de résister et même de mener victorieusement des offensives limitées, les Occidentaux agissent avec prudence et diligence. Ils stimulent l’ardeur et le courage des Ukrainiens, découragent les militaires russes et sèment le doute dans la population de l’agresseur.

Cette stratégie de la guerre longue est la seule qui corresponde aujourd’hui à la fois au souhait du peuple ukrainien et à l’intérêt des démocraties. Les Ukrainiens ne veulent plus rester sous la domination russe qu’ils subissent depuis des siècles. Les démocraties occidentales ont un besoin impérieux de montrer au monde entier que la liberté est aussi une force et que la puissance n’est pas du côté des autocrates. Le terrorisme islamiste, le retour au Moyen Âge de l’Afghanistan, la théocratie meurtrière iranienne, le communisme tardif chinois, l’absurde et féroce tyrannie de Kim Jong-un en Corée du Nord imposent un exemple de réussite vertueuse aux démocraties.

Le camp du bien doit montrer au camp du mal qu’il est celui qui détermine l’avenir par ses valeurs de liberté et son dynamisme créatif, gages de succès économique et de puissance militaire.

 

Et les armes nucléaires russes ?

Quant aux 6000 ogives nucléaires russes, héritage soviétique, c’est un tout autre problème. Si la petite cohorte du Kremlin soutenant Poutine s’avisait de l’utiliser, la réplique de l’OTAN serait fulgurante. La Russie disparaîtrait avec toutes les démocraties occidentales. Or, l’enjeu actuel n’est même plus la domination russe sur l’Ukraine, qui n’aura jamais lieu. Il s’agit seulement de rattacher ou non la Crimée, le Donbass et peut être Zaporijjia à la Russie.

Tuer des milliards d’êtres humains et se suicider en tant que nation pour quelques régions de l’est de l’Ukraine ? Qui peut le croire ? Si les dirigeants russes utilisent systématiquement le thème de l’agressivité occidentale pour circonvenir leur population, méthode habituelle des autocrates, ils savent que les démocraties n’ont aucune visée territoriale sur la Russie mais seulement le souhait qu’un jour le peuple russe puisse lui aussi connaître la liberté.

 

Guerre larvée entre autocraties et démocraties

Une majorité de Français ne semble pas partager l’analyse précédente. L’opinion publique évolue dans le même sens aux États-Unis. Un sondage récent pour le think tank Chicago Council on Global Affairs indique que plus de la moitié des répondants souhaite un accord de paix rapide avec la Russie, les Républicains étant nettement moins favorables que les Démocrates à la poursuite de l’aide à l’Ukraine.

Cette propension à souhaiter une paix rapide résulte en grande partie d’une absence d’analyse. La population des riches démocraties occidentales, la plus privilégiée de la planète, comprend spontanément que la paix est un préalable au maintien de son niveau de vie. Mais elle ne perçoit pas le danger mortel que constitue le recul des démocraties face aux dictatures dans un monde où la guerre froide entre l’Est communiste et l’Ouest libéral a été remplacée par une guerre larvée entre autocraties et démocraties.

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  • Un article qui pourrait se résumer ainsi :ceux qui ne pensent pas comme moi sont des populistes idiots. Et sinon, une petite analyse des causes du conflit ? Et quelques chiffres montrant les capacités militaires de part et d’autre laissant présager de l’issue du conflit? Une description de la capacité des peuples occidentaux vs russes à supporter un effort de guerre ? Une question à propos de l’accès à l’information dans nos pays libres qui fournissent les obus à destination des centre villes ?

    • « Et sinon, une petite analyse des causes du conflit ? »

      La même que l’origine de la répression de Bucarest en 56, que la tentative de Putsch en URSS en 91. Pourquoi l’Ukraine veut rejoindre l’OTAN ? Pour les mêmes raisons que le Mur de Berlin est tombé en 89.

      Juste les tentatives désespérées d’un empire communiste eurasien face à son effondrement inéluctable.

      Vous êtes communiste ?
      Voir tous ces nostalgiques de l’URSS sur contrepoints est cocasse.

      -7
  • Euh… cet article est inquiétant… en fait, non, il est hollywoodien – c’est à dire manichéen et simpliste. Vu qu’il y a une interprétation biaisée à chaque paragraphe, on peut pas les corriger toutes… j’en prends une : la notion démocratie vs. Autocratie. Vu le soutien de l’Occident à l’Arabie saoudite (dictature) par exemple ou encore à Israël (et son mépris du droit et des structures international ), on prouve sans effort que nos démocraties n’ont aucun problème à coexister avec des régimes peu recommandables ( sont la Russie , bien sûr , fait partie ), ils ne sont en rien des « dangers mortels » … ce sujet n’est en rien la cause de notre implication dans le conflit. On ne peut pas nier cela de bonne foi. Le reste des positions et des assertions de l’auteur se démonte point par point avec les exemples à peu près aussi simples …

  • Quand autant de monde cherche une issue pacifique, vous ne pensez pas que vous faites une lourde erreur de jugement ? Que les fameuses « démocraties » occidentales n’en sont pas pour ainsi nier l’opinion ?

    L’Ukraine n’est et n’a jamais été une « démocratie » occidentale. Elle était aussi mal noté que la Russie dans tous les classements sur la liberté. L’Ukraine n’est pas le Luxembourg ou la Belgique.

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    • Que les ukrainiens crèvent alors ?
      Oui, chercher une issue belliqueuse pour défendre une nation qui n’est pas démocrate, selon vos critères – l’Occident non plus si j’interprète bien vos guillemets- est tellement mieux que de chercher une issue pacifique, ça prouve qu’on a raison et qu’on a un gros QI.
      Ah non en fait, vous ne voulez aucune intervention mais n’êtes pas non plus pacifique.
      Vous voulez quoi ? On laisse-faire et on sort le pop-corn en attendant notre tour, nos démocraties ne sont pas trop démocrates alors pourquoi ne pas se laisser envahir comme il faut laisser l’Ukraine se faire envahir ? Un peu de logique !
      Encore une fois oui, quand tout le monde pense à un truc, avoir raison est de penser le contraire, Nom vous êtes un grand logicien, cela ne fait aucun doute lol.
      Donc pour avoir raison, il suffit d’être le moins nombreux à dire n’imp ?
      J’ai gagné ? Allez je vous laisse la victoire, je suis bon prince.
      Merci d’être passé.

      -3
    • plein de gens pensent que je devrais me faire une frange??

      non POUTINE… a décidé de désigner « occident comme ennemi..en parfait accord pourrait on dire avec l’ue l’otan très content de se donner du sens en ayant aussi un ennemi…

      ide puissants cerveaux ont donné à l’ukraine l statut de pays.. oh zut l’ukraine s’en sert.. aie on doit aller jusqu’au bout de notre logique;.

      parfois il faut faire la guerre.. pour avoir la paix..
      les pays se dessinent souvent avec du sang.

      -3
    • L’argument fallacieux qui veut que la démocratie, pour être cohérente, doit se défendre avec des bisous et des fleurs….
      Être convaincu de ça, c’est déjà penser selon le mindset des autocrates. Toute la propagande des autocraties est de dénoncer l’institution démocratique libérale comme étant faible, inefficace et hypocrite devant ses idéaux.

      Si l’Ukraine est mal notée, c’est surtout à cause des apparatchiks soviétiques qui tiennent à ce qu’elle soit une biélorussie vassale de Moscou, et pas à cause de ceux qui s’y opposent.

      Et l’Ukraine est plus démocratique que la France, le parlement ayant destitué un président illégitime en 2014.

      -2
  • Au moment où en dépit de la propagande massive des medias subventionnés, de plus en plus de gens comprennent qu’il faut mettre fin à un conflit qui peut déraper et qui nuit gravement à l’économie européenne, que vaincre la Russie jusqu’au dernier Ukrainien est un objectif stupide et inatteignable, voilà encore un article qui participe de cette russophobie , totalement contraire aux intérêts européens. Je suis ouvert à tous les points de vue, mais lire dans Contrepoints un résumé de BFMTV et LCI et de la propagande ukrainienne n’apporte strictement rien au débat. Les accords de Minsk ont été signés pour tromper la Russie, c’est Mme Merkel qui le reconnait elle même. Vaincre la Russie et abattre le régime russe étaient les objectifs de l’OTAN bien avant 2014.

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    • Bravo ! Il manque à votre tableau les milliers de morts Ukrainiens et Russes et la destruction du pays et de ses infrastructures (puisque c’est l’objectif de la Russie maintenant) et la misère qui s’en suivra.

    • Je suis d’accord avec ça en revanche.

  • Il serait bon que l’auteur regarde un peu les chiffres et la réalité AVANT de décider comment il va conclure. L’autocratie française, avec son PIB à 75% de celui de la Russie, ses trains à l’arrêt, ses hôpitaux aux longs couloirs, ses armes parties gracieusement en Ukraine pour bombarder on ne sait qui on ne sait pourquoi à Donetsk, sa TVA à 20% sur le chocolat blanc et 5.5 sur le noir, sauf quand il est fourré, et autres joyeusetés administratives, est la dernière à pouvoir défendre la prétendue démocratie et donner des leçons.
    Et l’auteur aussi est particulièrement malvenu à prétendre que le souhait d’une paix rapide résulterait d’une absence d’analyse. Monsieur Aulnas, à priori mes analyses valent bien les vôtres, et ce n’est pas ce genre d’article qui va me détromper !

    10
    • Bah oui, quand l’autre n’est pas d’accord avec moi c’est qu’il a tort et vice-versa. 😁
      C’est tragique, et difficile ( pas impossible ) d’y échapper.
      Je suis parfois en désaccord avec vous, mais je comprends toujours votre point de vue. Une opinion bien argumentée même si elle n’est pas la mienne me plaira toujours plus qu’une opinion sortie de nulle part même si elle ressemble vaguement à la mienne.
      Du coup cela ne m’agace pas de ne pas être d’accord, ce qui m’agace ce sont les opinions qui tombent du ciel comme des vérités célestes et qu’on ne peut contester, puisqu’elles ne sont pas argumentés et tiennent sur du vent, sous peine de se faire rejeter dans le camp du mal. Ça c’est pénible.

      • Quant à moi, je suis un clown, je ne suis pas dupe de mes pitreries. Je le vis de mieux en mieux d’ailleurs.

      • « Je suis parfois en désaccord avec vous, mais je comprends toujours votre point de vue. »
        C’est pour cette attitude constructive, la seule à mon avis qui puisse permettre de bâtir plutôt que de détruire, que je vous apprécie. Souvenons-nous que les anglophones, face à un argument contraire, répondent « I appreciate that. Yet… »

    • Le PIB de la France n’est pas 75 % de celui de la Russie, mais plutôt 165 % :
      PIB France : 2937 milliards d’euros. PIB Russie : 1776 milliards d’euros. Référence : https://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_des_pays_par_PIB_nominal

  • Si je comprends bien votre article, la majorité des Français serait plus con que la moyenne !
    Désolé de ne pas partager votre analyse mais qu’adviendra t-il de la Russie si elle est écrasée ?
    Qu’adviendra t-il du continent européen si toute la région est déstabilisée pour longtemps ?
    Croyez-vous réellement dans la sincérité de l’UE dans la défense de l’Ukraine ?
    Ne pensez-vous pas que nous ne sommes que les chiots des Américains ?
    Pensez-vous que les pays européens sortiront plus forts de cette crise ?
    Il existe quantité de pays qui ne partagent aucunement nos valeurs, qui ne respectent pas les droits de l’homme et encore moins ceux de la femme et pourtant nous leur achetons pétrole, gaz, batteries, téléphones…
    Puisque nous devrions être le phare de l’Humanité, pourquoi avons-nous célébré la coupe du monde au Qatar ?
    Quant aux comparaisons des PIB respectifs, je ne suis pas certain que ce paramètre soit le plus important dans un conflit armé.
    Je ne suis pas aussi calé que vous en géopolitique mais je garde en mémoire les « guerres justes » comme celle contre l’Irak ou la Lybie et je ne crois pas qu’elles aient été bénéfiques pour les populations concernées.
    Que les va-t’en guerre des plateaux TV retrouvent leur livret militaire, pour ceux qui ne se sont pas fait réformer, et qu’ils offrent leurs services à Zelinsky !

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    • Ecraser la Russie ? Je doute que l’Ukraine en ait les moyens et encore plus que nous acceptions de les lui fournir. Faire rentrer les soldats russes au pays sera bien suffisant pour mon bonheur. Et si ça pouvait provoquer la chute du régime de Poutine ce serait la cerise sur le gâteau. Les Russes ont aussi droit à la liberté.

      -2
      • Les Russes vivraient-ils mieux et plus libres avec celui qui remplacerait Poutine ? Eux-mêmes y croient-ils ? Et dans quel pays imaginez-vous faire rentrer les soldats de Donetsk ou Loubiansk ?
        C’est une guerre civile où chaque camp a appelé à l’aide l’étranger. C’est uniquement en tenant compte de cette caractéristique qu’on pourra ramener la paix. Poutine ne se retirera que dans la proportion où l’OTAN se retirera, et où les garants de la paix seront fiables. Et là, pour nous montrer fiables, ce ne sont pas les PIB additionnés des USA et de l’UE pressés de tester leurs armes sur tous les fronts qui se présentent qui vont convaincre !

        • Hollande, prétendument garant avec Merkel des accords de Minsk, a lui-même reconnu qu’il s’agissait en fait d’une ruse pour gagner du temps afin que l’OTAN puisse armer l’Ukraine. L’apologie de tous ces chefs de guère est désolante.

          • Elle n’est guère rassurante plutôt, mais désolante sans doute…

            • Merci beaucoup d’avoir posté ce lien.
              Au passage, bien qu’étant conscient de la dépendance des pays européens – dont la France – vis-à-vis du gaz russe, M. Hollande ne fit rien pour pallier ce risque de manière sérieuse en relançant la construction de réacteurs nucléaires. Au contraire, pour récolter des voix chez les escrologistes, ce néfaste minable s’engagea à fermer la centrale de Fessenheim… et son tout aussi néfaste successeur, M. Macron, au lieu d’ « oublier » la promesse de son prédécesseur, ce qui lui était facile, fit fermer irréversiblement Fessenheim, toujours pour se concilier les bonnes grâces des nuisibles escrologistes [Wikipédia : « Par décision politique, en application de la loi du 17 août 2015 relative à la transition énergétique pour la croissance verte (plafonnement de la production d’électricité d’origine nucléaire), les réacteurs no 1 et no 2 sont mis à l’arrêt définitif, respectivement les 22 février et 30 juin 2020. » : le contenu de cette phrase montre la monstrueuse stupidité des « raisons » de la fermeture].
              Des centaines de millions d’euros ont ainsi ainsi gaspillés. Et, par ces temps de pénurie d’électricité, l’apport de ces 2 réacteurs de 920 Mw serait le bienvenu.
              Depuis l’imbécile fermeture de Superphénix par M. Jospin en 1997 jusqu’à ce jour, tous les dirigeants français ont été minables et sont coupables du sabotage de notre secteur électronucléaire. Si la France avait été dirigée par de vrais hommes d’État, l’excellente politique énergétique des années 1970-1980 aurait été poursuivie, voire amplifiée : la France serait en pointe dans le secteur stratégique de l’énergie nucléaire et, aujourd’hui, nous « déborderions » d’électricité et pourrions en vendre à nos voisins, notamment l’Allemagne…

          • Des 2 côtés, Minsk n’était qu’un paravent pour gagner du temps.

            En 2014, les Russes n’étaient pas stratégiquement prêts à annexer le Donbas.
            Depuis 2021, depuis qu’ils ceinturent l’Ukraine avec la Crimée et la Biélorussie rentré dans les rangs du Kremlin, ce n’était qu’une question de temps

        • « Les Russes vivraient-ils mieux et plus libres avec celui qui remplacerait Poutine ? Eux-mêmes y croient-ils ? Et dans quel pays imaginez-vous faire rentrer les soldats de Donetsk ou Loubiansk ? »

          On devait certainement se poser la même question à propos des Allemands.
          Ce qui se passe en Russie est surtout une logique de fin de régime.
          Au bout de ce processus, ils finiront libre.
          Cela vous dérange que les Russes découvre la liberté?

          « Poutine ne se retirera que dans la proportion où l’OTAN se retirera, et où les garants de la paix seront fiables. »

          Ce qu’il ne faut pas lire… Poutine, cette pauvre victime du Grand Satan capitaliste occidental…

          -2
          • Poutine n’est certainement pas le moins du monde une victime. En revanche, des milliers d’Ukrainiens, des deux côtés de la ligne de front, sont bien les victimes d’un Occident socialiste admirateur du bouclier américain. Hollande n’était ni grand ni Satan, mais il a pourtant renforcé la misère en France et la guerre en Ukraine, lui-même et sans que Poutine soit une excuse acceptable.

    • Vous oubliez la réplique de Daladier sur les capacités intellectuelles des français alors qu’il revenait de l’accord de Munich avec un autre massacreur.

      -2
    • « Si je comprends bien votre article, la majorité des Français serait plus con que la moyenne ! »

      Quand on sait que 50% des français ont un QI inférieur à 100, ce n’est pas étonnant.
      D’ailleurs, 70% des Français étaient pour le pass vaccinal, non ?

      -2
    • « Ne pensez-vous pas que nous ne sommes que les chiots des Américains ? »

      En soi, les USA n’ont absolument pas intérêt à ce que la Russie disparaisse.
      Sans épouvantail russe, pas besoin d’OTAN.

      « Pensez-vous que les pays européens sortiront plus forts de cette crise ? »
      Avec le danger russe disparaissant, certainement.

      « Il existe quantité de pays qui ne partagent aucunement nos valeurs, qui ne respectent pas les droits de l’homme et encore moins ceux de la femme et pourtant nous leur achetons pétrole, gaz, batteries, téléphones… »

      Et alors ? Ceux-ci ne sont pas nos voisins, n’apportent pas la guerre à nos frontières, n’attaquent pas un partenaire stratégique – en fait, c’est juste la 3e fois que la Russie attaque et annexe des territoires de partenaires stratégiques de l’Ouest en 15 ans (Ossétie du Sud, Crimée et Donbas), mais la Russie n’a aucune intention malveillante envers l’Ouest, hein? -, ne nous menacent pas de destruction nucléaire…

      -1
  • Cet article est affligeant ! Des vérités à l’emporte pièce sans analyses de fond !
    – « L’image de Poutine n’est pas celle d’un criminel sans fois ni loi. C’est pourtant ce qu’il est. ». Heureusement, notre Sarkozy national n’était pas un criminel sans foi ni loi lorsqu’il a déclaré la guerre en Libye : beau résultat de sa part ! Mais rassurez nous, il n’est pas criminel. Et ne parlons pas de G. W. Bush qui a envahit l’Iraq : c’est sûr, c’est pas un criminel ! De vrai démocrates qui détruisent des pays ne peuvent pas être des criminels. C’est vrai (comme Poutine) ils ont dit à leur peuples que c’était pour la bonne cause. Ouf !
    – Les USA n’ont absolument pas intérêt à ce que cette guerre soit courte en Ukraine. Tant qu’elle dure, les Européens, menés par les allemands et les polonais achètent des armes à l’Amérique : dont une bonne partie des bénéfices servent à payer les armes américaines envoyées en Ukraine. Ainsi, les Américains sont vus comme les premiers contributeurs d’aide … mais chuttt, c’est avec l’argent européen. Et l’histoire ne retiendra que l’importance de l’aide américaine.
    – Les Afghans ont, après 20 années de présence sur leur sol d’aide occidentale, choisi le régime taliban : ils ne les ont absolument pas combattus lorsque les occidentaux sont partis ; ils leur ont même donné les clés des villes à leur arrivée.
    – Pour ceux qui ont suivi l’avènement de la théocratie en Iran, idem. Le peuple iranien a fait un triomphe à Khomeini qui les libérait par la volonté de Dieu. S’il y a révolte aujourd’hui dans ce pays, c’est parce que l’embargo américain commence à porter ses fruits. Sans cet embargo, l’Iran serait aussi riche que l’Arabie saoudite dont le peuple ne se soulève pas. Bizarre que les femmes voilées ne s’y soulèvent pas, non ? Il y a peu, elles ne pouvaient même pas conduire et doivent toujours sortir accompagnées d’un homme de la famille. Et n’oublions pas que cet embargo a énormément aidé l’Arabie saoudite a vendre son pétrole pour acheter des armes américaines. Tiens, on en revient comme par hasard au complexe militaro-industriel américains. Pure coïncidence.
    Donc votre analyse « tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil » dans les démocraties et « tous des criminels » ailleurs est puéril et sans intérêt.

    • Les USA n’ont annexé aucun territoire depuis Hawai. La Russie en a annexé 4 depuis 91.

      L’OTAN et les USA agissent toujours dans leur rôle (contestable) de gendarme du monde et agissent toujours dans un cadre ONUsien. Et même s’ils agissent après refus onusien, ils y sont toujours passé.
      La Libye, c’est bel et bien dans le cadre de l’ONU, tout comme la guerre de Yougoslavie, tout comme la Syrie (où la Russie a aussi agi)

      La Russie n’a jamais fait appel à l’ONU dans ses aventures militaires. Et pourtant, si elle avait plaidé la cause des minorités russes à l’ONU, elle aurait obtenu gain de cause et serait considéré comme partenaire fiable et non comme un bandit. Logique que depuis ce qu’il s’est passé en 2008, les Ukrainiens aient eu peur d’un rapprochement avec un Etat Voyou souhaité par leur président, au point de le virer en 2014.
      Mais bon, Poutine a préféré ses méthodes de gros bourrin soviétique.

      -3
  • « La Russie disparaîtrait avec toutes les démocraties occidentales. » Je ne comprends pas cette phrase. Que voulez-vous dire ?

    -2
  • Article de propagande d’une stupidité délirante résumé par la phrase suivante : « Le camp du bien doit montrer au camp du mal qu’il est celui qui détermine l’avenir par ses valeurs de liberté et son dynamisme créatif, gages de succès économique et de puissance militaire. » On croirait entendre George Bush fils, y compris lorsqu’il attaquait l’Irak sans motif en 2003, acte de piraterie internationale qui entraîna la mort de centaines de milliers de civils irakiens. Pour en venir au conflit russo-ukrainien, cela fait des décennies que les États-Unis qui manipulent l’OTAN à leur guise poursuivent une politique d’affaiblissement de la Russie. Bref, même si, malgré tous leurs défauts, les démocraties d’Europe et d’ailleurs (États-Unis, Corée du Sud, Japon…) sont incomparablement plus respectueuses des droits de leurs citoyens, parler du « camp du bien » est du niveau du discours d’un « born-again Christian » du bas-Nebraska.

    On ne négocie pas toujours avec des gens aimables ou « respectables » sinon, on n’aurait aucune relation avec des dizaines de pays, à commencer par l’Arabie Séoudite et la Chine. On négocie avec les interlocuteurs que Dieu (ou le Diable, peu importe) vous donne.

    Même si la Russie est économiquement bien moins puissante que les États-Unis et ses vassaux, elle est loin d’être isolée sur le plan international : il suffit de consulter la liste des pays qui refusent de prendre des sanctions à son égard.

    Il est pour le moins aventureux de proclamer que la guerre d’attrition en cours se terminera inéluctablement par la défaite de la Russie tant il y a de facteurs multiples en sens opposé : en particulier, la destruction systématique des infrastructures ukrainienne (énergie, transports, …) a des effets importants sur la capacité de résistance et de résilience de l’Ukraine. La seule certitude est que chaque journée supplémentaire de guerre entraîne des souffrances croissantes pour les infortunés civils.

    Bref, la seule solution à la fois humaniste et réaliste consiste à négocier en cessant d’insulter l’autre partie (« nazis », « dictateur criminel », etc.) ce qui n’a aucun intérêt. Il faut – peut-être est-ce discrètement en cours – que les deux parties (la Russie et les États-Unis : l’Ukraine n’a pas plus de poids dans une négociation que les Corée antagonistes en 1953 lors de la signature de l’armistice de Panmunjeon) se parlent et transigent, ce qui est l’essence de toute négociation. Pour le reste, les propos de personnes compétentes et de sang-froid, comme MM Kissinger et Védrine, donnent une idée de ce qui pourrait constituer la substance d’un accord potentiellement pérenne, en gros :
    (i) Reconnaissance de l’appartenance de la Crimée à la Russie,
    (ii) Neutralisation de l’UKRAINE qui n’aurait pas le droit d’être membre d’une alliance militaire comme l’OTAN, mais qui devrait avoir celui d’entretenir de puissantes forces armées pour faire respecter sa neutralité et
    (iii) Redécoupage de la frontière orientale de l’Ukraine, i.e. cession de certains territoires à la Russie et déplacements de populations.

    C’est dég…, c’est injuste, etc. Oui mais ce n’est pas la question, d’autant plus que toute solution sera insatisfaisante, en général pour toutes les parties. Il s’agit de rechercher le moins mauvais compromis possible. Et cela vaut infiniment mieux que de poursuivre un conflit à l’issue imprévisible qui est – là, on peut affirmer – de plus en plus meurtrier pour les civils, notamment si le « camp du bien » veut continuer à combattre jusqu’au dernier Ukrainien : vu de Washington, de Berlin ou de Varsovie, c’est facile à soutenir.

    En résumé, il faut cesser de vouloir donner des leçons de morale, surtout quand on a violé le droit international en séparant le Kossovo de la Serbie, quand on a bombardé les civils à Belgrade, dévasté l’Irak, démoli la Libye et, dans la présente affaire, quand on a poussé la Russie à bout (cela ne vaut pas absolution des crimes russes mais, encore une fois, ce n’est pas la question) depuis des décennies : il faut lire le passionnant compte-rendu (publié dans herodote.net : « Poutine : comment l’OTAN a fabriqué un monstre ») de l’entretien accordé par Angela Merkel à Die Zeit le 07 ou le 08 décembre dernier, dans lequel cette ex-responsable de très haut niveau, qui connaît parfaitement le dossier et qui a recouvré ipso facto sa liberté de parole puisqu’elle n’est plus aux affaires depuis un an, explique – en faisant part de ses tardifs regrets – ce que fut cette politique russophobe des 10 ou 20 dernières années voulue et pilotée par les États-Unis avec la complicité de ses vassaux, dont l’Allemagne.

    •  » Article de propagande d’une stupidité délirante résumé par la phrase suivante : « Le camp du bien doit montrer au camp du mal »

      Dit-il en accusant le Grand Satan Américain comme origine universelle et constante de tous les maux sur Terre.. Que c’est manichéen…

      Sinon, votre argumentation, ça revient à relativiser le nazisme sous prétexte des crimes de l’Empire Britannique, ou de son arrogance germanophobe de l’entre-WW…

      -2
  • La « défaite de la Russie »?
    Pourquoi pas la défaite du Kremlin qui profiterait à tout le monde, à commencer par la Russie?

    • « qui profiterait à tout le monde »
      Vous pouvez expliciter votre vision ? La mienne est que la paix est la condition sine qua non de la prospérité, et que la paix ne peut être durable et sans rancunes que s’il n’y a pas véritablement de perdant.

      • Alors j’explicite: je pense que les russes, que j’aime bien en général, méritent mieux que la maffia du Kremlin. Trouver le moyen de dégonfler le parrain Putin et toute sa clique de psychotiques permettrait peut-être de pacifier les relations entre les populations ukrainiennes et russes.
        L’hypothèse n’est pas si farfelue puisqu’on a déjà pu habilement neutraliser l’URSS sans verser une goutte de sang.

        -5
        • En théorie, bien sûr. Mais en pratique, au moment de neutraliser l’URSS, on avait en Occident une situation encore incomparablement plus exemplaire qu’aujourd’hui. D’une certaine manière, on pouvait sans trop d’hypocrisie se poser en modèle, même si en France la décennie 80 a constitué une régression significative. Mais aujourd’hui… Ici, on sous-estime probablement grandement ce que nous a coûté la garantie des accords de Minsk que nous devions assurer et que nous avons abandonnée en rase campagne. L’Occident se défile quand il s’agit de garantir à une population qui se sent dépossédée l’autonomie et la paix dans un rôle charnière entre la Russie et l’Occident. L’Occident saute sur la première occasion de fournir sans compter son aide civile et militaire à une clique au même niveau de corruption que celle du Kremlin. L’Occident n’est plus un modèle auquel aspirer comme le faisaient les Est-Allemands qui sautaient le Mur, c’est un autre gang de scélérats engagé dans une dispute de territoires avec celui dont les Russes dépendent. Ni Ursula, ni Macron, ni Biden, ni Sunak n’ont la moindre intention de pacifier les relations entre les populations ukrainiennes et russes. Tous, comme Zelensky, renforcent leur pouvoir en désignant la Russie à la vindicte de leur population. C’est ça qui les conduit à préférer la guerre, à ne pas être crédibles comme artisans de paix, et fait échec, bien plus que la présence de Poutine au Kremlin, aux espoirs de paix.

        • En plus de ce que j’ai écrit hier et qui ne paraîtra manifestement que dans des lustres, il y a comme un malaise à vouloir décider à leur place comment les Russes mériteraient d’être dirigés. Que n’entendrait-on pas, et à juste titre, si un pays étranger se permettait de dire les quatre vérités du régime français à notre place !

      • « La mienne est que la paix est la condition sine qua non de la prospérité »
        La paix munichoise ne l’est clairement pas.

        « et que la paix ne peut être durable et sans rancunes que s’il n’y a pas véritablement de perdant. »
        La paix de Mai 45 réfute cette théorie.
        Mais en fait, je pense que vous confondez le régime post-soviétique du Kremlin et la Russie, tout comme on peut confondre régime nazi et Allemagne.
        Les Russes ne seront pas perdant à une chute du régime tchékiste

        -1
        • Manifestement, vous ne savez pas ce qu’est une condition nécessaire, et comment elle se distingue d’une condition suffisante. Plonk !

  • Excellent article.

    -5
  • Honnêtement désolé mais ce sujet me gonfle. Entre les Pro Zelinsky completement écervelés et les Pro poutines qui ne mesurent aucuns de leurs propos, marre, archi marre de ces thématiques. Fondamentalement nous avons une lutte pour la gouvernance mondiale avec une Russie qui joue l’obstruction mais bon sang cessons cette moraline pro occidentale « camp du bien » et autres verbiages. Qu’ils se foutent à négocier et BASTA.

  • Article consternant sur C.! Comment le froissement du billet de 100 dollards otanien peut-il faire dire tant de bêtises et de simplismes?

    Cette guerre entre deux bureaucraties guerrières ne concernent pas les libéraux.

  • « Le camp du bien doit montrer au camp du mal »?
    Le camp du bien les Etats Unis ? , les occidentaux ? hum ( guerre du Golfe,d Irak,de Libye et j en passe) cela laisse perplexe .
    N est ce pas?
    De tout façon toute guerre est abominable et nous en savons ce que nos dirigeants veulent bien nous dire et ce qui les arrangent.
    Et les peuples sont les premières victimes malheureusement.

  • A tous ceux intéressés, par un point de vue « atlantiste  » avec des arguments qui évitent la description manichéenne du conflit.

    https://youtu.be/N6rZgnx6fCU

    • Merci d’avoir indiqué ce lien : effectivement, Philippe Fabry n’est pas un « excité » et ses propos ont une autre tenue que le contenu du lamentable et ridicule torchonou de propagande de M. Aulnas. Que l’on soit d’accord ou non (ce qui est mon cas), cette vidéo mérite d’être écoutée.
      Cela dit, l’analyse de P. Fabry est hautement discutable, notamment parce qu’il se fonde sur une interprétation contestable des faits historiques qu’il évoque.
      Il en est par exemple ainsi des relations franco-russes : l’exemple le plus flagrant est d’affirmer que la Russie est responsable du déclanchement de la Première Guerre Mondiale, ce qui est faux, sauf à reprendre les analyse discutables de certains historiens comme C. Clark. En effet, si aucune des grandes puissances n’est totalement innocente, l’historiographie la plus récente considère que la principale responsabilité revient à l’Allemagne (cf. par exemple l’excellent précis de Gerd Krumeich, « Le feu aux poudres ») :
      – depuis des années, poussée par l’armée qui, depuis des décennies, n’obéissait plus au pouvoir civil (monstruosité unique en Europe dans laquelle le « Cedant arma togae » était la règle) et mal au Kaiser (cf. l’affaire du génocide – leur nombre passa de 80 000 à 15 000 individus – des Herreros dans le sud-ouest africain en 1904), l’Allemagne adopta une politique soumise aux critères militaires, d’une agressivité continue, prévoyant sans état d’âme depuis des décennies de violer la neutralité de la Belgique et en provoquant régulièrement le Royaume-Uni, alors que celui-ci était fortement partisan de rester neutre [c’est l’invasion de la Belgique qui fit entrer les Anglais en guerre] en cas de conflit entre la France et l’Allemagne ;
      – à court terme, l’Allemagne ne fit rien pour brider l’agressivité de l’Autriche-Hongrie, laquelle voulait profiter de l’inadmissible assassinat de l’archiduc François-Ferdinand pour anéantir la Serbie, sa bête noire parce que constituant une « force d’attraction » pour les Slaves du sud de la double monarchie ; or, en 1912 et 1913, l’Allemagne avait empêché son « alliée-vassale » (car l’Autriche-Hongrie n’était pas en mesure de s’opposer aux volontés de l’Allemagne) d’adopter une politique agressive qui risquait de mettre le feu aux poudres et elle aurait pu le faire en 1914, d’autant plus que la Serbie avait accepté toutes les demandes de l’Autriche-Hongrie sauf une qui était délibérément humiliante ;
      – l’Allemagne avait massé des forces armées considérables à l’ouest sans prévoir de les retenir à partir de J – 2 ou 3 semaines (= exclusion de toute négociation sérieuse pendant la période cruciale qui s’écoula entre l’assassinat de l’archiduc et le début des hostilités) alors que le Gouvernement de la France avait ordonné peu de temps avant les début des hostilités que notre armée se tienne à 10 kms de la frontière franco-allemande, etc.

      En retenant la thèse erronée attribuant à la Russie la principale responsabilité du déclanchement de la Première Guerre Mondiale, en représentant la Russie comme un allié qui trahit systématiquement la France au XVIIIe siècle alors que ces retournements n’étaient pas rares à cette époque (cf. Frédéric II de Prusse), en faisant de la Russie l’ennemi constant de la France à l’époque napoléonienne alors que ce fut tout autant le cas le l’Autriche, de la Prusse et de l’Angleterre, P. Fabry veut convaincre que, en soi, le principe d’une « alliance » ou même d’une coopération avec la Russie est fondamentalement néfaste. Si on accepte ce raisonnement, on « doit » en déduire que la seule option de politique étrangère de la France est de s’allier (= s’inféoder) aux États-Unis, notamment en se conduisant en membre obéissant de l’OTAN et de l’UE [pour laquelle, l’OTAN est la référence en matière de défense : cf. le traité de Lisbonne].
      Bref, c’est un raisonnement spécieux, dont on doit d’autant plus se méfier qu’il est énoncé calmement et en énumérant des faits (mais dont l’interprétation est discutable).

  • Un véritable article “contrepoint” nous parlerait des méfaits d’une guerre d’expansion américaine en Europe, dont le but est d’étendre l’emprise US sur ses vassaux plus à l’est. Il nous parlerait des moyens de l’emprise, OTAN, dollar et extraterritorialité des lois US, main-mise sur les moyens d’information et les réseaux sociaux par la “connivence” capitalistique, … tout cela au grand bénéfice du suzerain qui vampirise “l’Europe” apparemment satisfaite de son sort …!

    • Incidemment, qui va vendre son gaz de schiste liquéfié à prix d’or à la place des russes (pour s’en assurer, qui a fait exploser les tuyaux Nordstream ?)? Qui après avoir fait la leçon aux teutons sur qui doit leur fournir du gaz, qui va leur fourguer de beaux avions, de beaux systèmes de défense, …???

      • Et dans tout ce bazar, on est localement heureux de voir notre Foutriquet national aller récemment prendre ses ordres à Washington, où continuer à se réjouir de la pureté de l’amitié franco-allemande, ou encore de voir que l’une de ses dernières décisions majeure a été d’offrir la gratuité des capotes aux jeunes…

      • Le cours du gaz est en train de s’effondrer, est passé sous son niveau d’avant guerre.
        Cette théorie du complot est marrante, mais complètement con.

        -3
    • Quelle expansion américaine ????

      -1
  • « Ces électeurs n’ont pas compris que cette guerre est le combat de la liberté contre la servitude ou bien ils considèrent que le monde étant ce qu’il est, il est inéluctable de négocier avec les pires criminels »

    L’auteur de l’article aurait-il donc si mieux compris que tous ces « zextrémistes » la nécessité impérieuse d’envoyer encore et encore des hommes se faire tuer pour un but qui les dépasse ? Serait-il donc si clairvoyant qu’il sache tellement mieux qu’autrui distinguer le Bien du Mal ? Peut être aussi que ces 70% de Français pensent humblement que l’arrêt des combats, et donc la paix, est le meilleur moyen de parvenir à une situation satisfaisante mais pas forcément idéale pour toutes les parties ? Qui dit paix dit reprise de l’activité économique, éventuellement (si on ose y croire un chouia en oubliant la stupidité de nos politiciens), reprise des échanges commerciaux avec la Russie, qui nous soulageraient un peu en tant qu’europeens, chose dont nous aurons bien besoin avec la crise a venir

  • rappelons que la guerre en Ukraine a débuté en 2014 par le bafouement délibéré des accords de Minsk par les kieviens soutenus par l’OTAN cad par les USA : privations des droits des russophones, interdiction de la langue russe, ets d’où la révolte des habitants du Donbass réprimée sévèrement par les bataillons AZOV. La politique occidentale est d’affaiblir la Russie et pour cela elle a voulu une guerre par procuration qui a tué des dizaines de milliers de soldats ukrainiens mais qui est sans espoir car la Russie a une longueur d’avance dans les vecteurs stratégiques nucléaires avec les missiles hypersoniques ce qui interdit toute escalade. Donc l’Ukraine sera démantelée et Zelensky destitué par les occidentaux

    • Ca, c’est évident depuis le début. La question est de savoir quand l’opinion publique se retournera en comprenant que Macron, Scholz, Ursula, Zelensky même combat, et combien de morts supplémentaires il faudra pour en arriver là.

  • On a bien essayé ça en 1918 avec l’Allemagne. C’est sûr, cette fois avec la Russie ça va bien se passer…
    L’histoire se répète hélas pour ceux qui ne veulent pas apprendre. Et souvent ce sont « les enfants des autres » qui payent le prix de cette volonté délibérée d’ignorer le réel.
    Sur un site libéral (rappelons nous de Bastiat et du sophisme de la vitre brisée) défendre la continuation d’une guerre contre une armistice au plus vite, fait un peu mal au derrière. J’espère que vous irez consoler toutes les veuves, Ukrainiennes ou Russes ou d’autres pays, après, pour leur dire que c’est « pour la défaite de la méchante Russie » et donc que ça valait le coup !

  • Nous ne sommes PAS en guerre..
    nous avons donné à macron un mandat lui permettant de décider au nom du peuple français..qui aider.. il le fait…
    Mon opinion sur cette guerre est simpliste par choix..
    l’ukraine est un pays souverain.. par « accident ».. mais souverain..
    la russie et l’occident on voulu la PENSER comme un pays tampon. un eta marionnette sauf que c’est contradictoire avec le concept de pays souverain..
    ah oui les accords..en russe et occidentaux l’ukraine a le droit de s’en tamponner le coquillard. et adherer à n’importe quoi..

    la vraie question n’est pas le caractère autocratique du régime de poutine de la Russie mais son CHOIX, d’etre « antioccidental qui est la véritable raison de notre soutien à l’Ukraine..

    non c’est pas « pur »…

    -2
    • Pas en guerre ?
      La Russie attaque et annexe depuis 2008 des partenaires et nous menace du feu nucléaire systématiquement si on conteste.
      Si on n’est pas en guerre contre la Russie, la Russie m’a tout l’air d’être en guerre contre nous.

      -3
  • « 70 % des Français sont en faveur d’une négociation sur le conflit ukrainie »

    70% des Français considèrent qu’il est préférable d’être jeune, riche et en bonne santé…
    Vu que les Russes n’ont pas changé d’un iota leurs conditions, qui consistent en une resucée de Munich 38, ça n’arrivera pas.

    -3
  • Que d’antiaméricanisme dans les commentaires…
    L’antiaméricanisme est le communisme des cons.

    -2
  • Les commentaires sont fermés.

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Nicolas Tenzer est enseignant à Sciences Po Paris, non resident senior fellow au Center for European Policy Analysis (CEPA) et blogueur de politique internationale sur Tenzer Strategics. Son dernier livre Notre guerre. Le crime et l’oubli : pour une pensée stratégique, vient de sortir aux Éditions de l’Observatoire. Ce grand entretien a été publié pour la première fois dans nos colonnes le 29 janvier dernier. Nous le republions pour donner une lumière nouvelles aux déclarations du président Macron, lequel n’a « pas exclu » l’envoi de troupes ... Poursuivre la lecture

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