Twitter files, la suite : censure à tous les étages

Le paysage de l’information grand public change et ce n’est pas à la faveur des institutions officielles, de la presse traditionnelle ou des organes médiatiques habituels, au contraire.

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Twitter files, la suite : censure à tous les étages

Publié le 13 décembre 2022
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Avec la publication des Twitter Files dont un précédent billet faisait mention, nous avons eu la démonstration à la fois de la collusion de l’État et des BigTech et à la fois celle de l’État avec la presse traditionnelle tant son mutisme fut complet au sujet des révélations de Twitter.

Cette première bordée de révélations montrait ainsi toutes les manœuvres en coulisse de Twitter pour réduire à néant certaines informations très défavorables à Joe Biden alors en campagne présidentielle. La suite de ces révélations – qu’on pourra éplucher dans le fil de Bari Weiss ci-dessous – permet d’établir que les faits révélés dans la première salve de documents ne sont pas accidentels mais font partie d’une véritable « politique maison » de la part des hauts responsables de Twitter afin de pousser clairement un ordre du jour politique clairement ultra-favorable aux progressistes voire aux collectivistes de tous poils, et diamétralement défavorable aux Républicains américains en particulier et aux Conservateurs en général.

Au fil des éléments présentés par Bari Weiss, on découvre que les salariés de Twitter employés à la modération ont directement accès à tout une panoplie d’outils destinés à espionner les activités d’un compte et à minimiser l’impact et la visibilité de certains messages jugés contraires aux tendances politiques des dirigeants du réseau social américain.

Depuis le shadow banning (appelé Visibility Filtering chez Twitter) – technique qui autorise l’utilisateur à continuer à publier des informations mais qui cache totalement ou presque sa diffusion – jusqu’aux techniques algorithmiques visant à diminuer l’impact des messages en passant par le marquage de certains comptes pour des déclenchements d’alertes directes auprès de la direction de Twitter, tout a été mis en place pour ne laisser qu’une place symbolique aux messages dissidents de la tendance woke et progressiste, dans une opacité complète et fort loin des politiques d’usages officielles.

Cet éloignement des politiques officielles est tel qu’on goûtera tout le sel d’un ancien message de Jack Dorsey, le fondateur de la plateforme, qui expliquait en 2018 ne jamais s’être adonné à cette pratique : que nenni, Twitter n’utilise pas ces techniques et certainement pas en fonction de points de vue politiques. Ben tiens. Et s’il pouvait encore arguer il y a quelques mois qu’il n’était pas tenu au informé de toutes les décisions de son équipe de modération, il apparaît au fil de ces Twitter Files qu’en réalité, il était assez clairement au courant de l’étendue du filtrage et des manipulations mises en place.

Au-delà de ces aspects qui étaient en réalité déjà largement soupçonnés et reprochés à la plateforme avant son rachat par Elon Musk, ce nouveau lot de Twitter Files apporte une autre confirmation, à savoir celle de l’implication directe du FBI, c’est-à-dire d’une administration fédérale américaine, dans le choix des messages autorisés à fleurir ou non sur la plateforme. Il suffira au passage d’éplucher la liste des employés actuels (à des postes à responsabilité) de Twitter pour découvrir qu’une partie d’entre eux a longuement émargé dans plusieurs agences fédérales, depuis les services secrets en passant par la CIA et pour la majeure partie au FBI.

Enfin, lorsqu’on comprend l’ampleur de la collusion et de ce qui ne peut être autre chose que de la censure (des membres du Parlement, d’administrations américaines étant directement impliqués pour obtenir des suppressions de comptes ou de messages), on ne peut que constater la puissance de Twitter dans la formation de l’opinion publique et l’orientation de toute la presse pour écraser toute vue dissidente.

Les conséquences ne se traduisent pas seulement par une perte de liberté d’expression mais bien par nombre de vies détruites, au sens figuratif comme littéral (par exemple, tout discours sur la possibilité de traitements médicamenteux furent supprimés). Avec un tel mode de filtrage politique des contenus, Twitter est devenu une firme d’espionnage et un outil de censure pour certaines administrations américaines en collusion avec le Parti démocrate. Du reste, cela se produit aussi sous stéroïdes dans d’autres grandes firmes technologiques comme Youtube, Google, Meta & Instagram, la différence étant qu’ici, les agissements de Twitter sont exposés à la vue de tous à tel point que sont passés sous silence les crimes et la corruption des politiciens en place (tant aux États-Unis qu’ailleurs, ne vous bercez pas d’illusions).

Une grande partie des dirigeants actuels et derrière eux des principaux partis de pouvoir ont largement abandonné leur pouvoir aux mains de ces grandes entreprises en échange d’une garantie de continuité de leurs statuts : tant qu’ils disposent des petits fours et bénéficient des délits d’initiés boursiers, ils jouent le jeu et laissent pour ainsi dire les clés des pays aux milliardaires des BigTech qui ont dès lors les coudées franches. Et si l’on peut ainsi subvertir discrètement l’opinion et le discours publics, que dire des processus de vote, surtout lorsqu’ils sont électroniques ?

De fil en aiguille, ces agences gouvernementales et ces BigTech ont accumulé tout le savoir nécessaire pour forcer les politiciens à tenir la ligne qui leur sont favorables : les politiciens qui tentent la franchise, le retour au peuple ou les discours alternatifs sont systématiquement salis, broyés ou réduits au silence (et ce n’est pas toujours une figure de style).

Avec de telles méthodes, Snowden doit rester aussi évanescent que possible, et Assange pourrait mourir en prison : Twitter (et les autres) ont été directement responsables de la suppression de toute voix supportant le journaliste ou le lanceur d’alerte. Twitter a directement censuré des médecins, des praticiens qui ont très tôt alerté sur les dangers des injections ARNm (myocardites, typiquement) ou sur les conséquences néfastes des confinements (sur les enfants notamment) et ceci se traduit effectivement par des morts et des blessés.

Ce faisant, toutes les informations qui sont parvenues via Twitter ces dernières années doivent être replacées dans le contexte de ces manipulations massives d’opinion, où toutes les conceptions alternatives ont été étouffées, où certaines propagandes d’État ont été favorisées (depuis les guerres jusqu’aux politiques énergétiques consternantes en passant par la manipulation des masses sur le covid).

On ne peut plus avoir aucune confiance ni dans les médias ni dans la parole publique des politiciens ni dans les élections ni dans les processus habituels de recherche scientifique de la vérité.

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Voir les commentaires (17)

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  • Dans les faits, rien de nouveau. À part Ouioui (et quelques associations bien de chez nous), tout le monde avait bien compris que la liberté d’expression s’arrête là où commence… euh… non : la liberté d’expression s’arrête… euh… non : la liberté s’arrête…….

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  • Twitter est une entreprise privée..

    la vraie question a été pour moi pourquoi diable suis je supposé admettre ce machin avec son biais woke et progressiste comme une image de l’opinion… ???

    ce n’etait s twitter c’etait l’absence d’un twitter concurrent..

    en france certains universitaires ou un piketty jouissent aussi d’une forme d’autorité auprès des médias.. mais il suffit de dire…non billevesées..

    l’absence de pluralité est elle « naturelle » ou contrainte par l’état ,telle est la question..

    comme si je me souciais de ce qui se disait sur twitter..

    -3
    • Votre approche est intéressante : Un analyse par catégories : socio professionnelles, Par Age, par nationalité, par sexe, par niveau de formation, par patrimoine, des c0ns qui ont un compte tweeter, mettrait évidemment en pleine gueule, pardon, en évidence, Que ce i se dit sur Tweeter est a 99.99 % mensonges et manipulations, les eux font la paire.
      Tweeter n’est rien d’autre qu’un instrument de manipulation planétaire, ou grouilles les voyous, restons poli, la censure est susceptible. Elon Musk rêve de devenir le Charly Chaplin de la communication, si il devait reussir, les USA y laisseront la peau.

      -2
    • Je suis d’accord, la seule atteinte à liberté d’expression pour laquelle il faut se battre est l’atteinte légale. Pour ce qui est de twitter, les utilisateurs ont accepté les conditions d’utilisations. Ce qui est dommage ici c’est que les vertus de la liberté d’expression (au sens utilitariste) ne sont plus reconnues.

    • quand vous lisiez l’huma….

      vous saviez..
      quand je me retrouvais sur twitter je savais…

      la question est la place de twitter dans les autres médias..le manque de pluralité!!!
      m’enfin vous croyez aussi vraiment que la majorité des gens pensent qu’etre homme ou femme est affaire d’opinion???

      il suffit de dire non….

      le sujet est en fait ce qu’onappeller la capacité singulière de faire virer une personne _après une campagna sur twitter_ similaire une menace de boycott_ mais là encore la faute à qui???

      la woke culture , le vrai sujet, explosera de toutes façons sur le go woke go broke;. comme les poliques antifossiles risquent ‘d’eploser… sur lemur la réalité…

      exactement comme les ados changent..d’opinion.. quand ILS doivent PAYER

  • La liberté d’ expression dépend donc de la bonne volonté d’ une poignée de milliardaires ?

  • Votre article démontre qu’il y a bel et bien des excès dans le libéralisme !
    L’accaparement de tous les vrais pouvoirs par quelques uns tuera nos démocraties.

    -8
    • @Jean-Paul
      Bonjour,
      « Votre article démontre » les excès de l’étatisme (aka socialo-communisme). Point de libéralisme là-dedans.

    • Les pressions et manipulations des voyous démocrates n’ont strictement rien a voir avec le libéralisme. Ralentissez la fumette.

      • J’envisageais ce genre de réactions : je suis libéral, c’est pourquoi je tolère les opinions contraires aux miennes.
        Votre réponse insultante est plus proche de la pensée communiste que d’une attitude libérale !

        • Le rachat de Tweeter par Elon Musk, permet de mettre en lumière le fait que des groupes de pressions aux USA prétendant représenter les libertés, pratiquent méthodiquement la censure des opinions, pour eux, non conforme. C’est ce qui semble important et a retenir, Sauter sur son clavier en criant « je suis libéral » n’est pas suffisant ni efficace. « La Fumette » , se voulait un souffle de légèreté …

          • Ne soyez pas trop optimiste quant aux véritables intentions d’Elon Musk : n’oubliez pas qu’il dépend largement des fonds publics américains !

    • Je ne vois pas ce que la démocratie a à voir avec le libéralisme. La démocratie est une dictature pour chacun des minoritaires (et ils sont la majorité !).

  • Le plus amusant, c’est de voir nos chers médias accorder autant d’importance aux Twitter Files qu’à la kermesse annuelle de Saint-Rapiat-sur-Pissenlit.

    • Vous, vous pouvez prendre du recul. Le C0n qui est sur Tweeter, et rêve par exemple de se faire élire, ou gagner plein de fric, ceux la ont des cerveaux déconnectés du réel. Un très grand nombre sont les élus qui nous gouvernent.

      • @minoritude
        Bonjour,
        Il faut laisser les COn s’exprimer, même sur Twitter, comme Alyssa Milano l’a fait dernièrement et laisser les autres lui répondre comme ils l’ont fait.

  • Les commentaires sont fermés.

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