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Elon Musk a une nouvelle fois proposé d’acheter Twitter à son prix initial de 44 milliards de dollars. Étant donné que la société de médias sociaux poursuit actuellement l’homme le plus riche du monde afin de le forcer à acheter la société, il semble probable que Twitter accepte cette proposition.
Pour certains journalistes des médias grand public qui travaillent dans le domaine de la lutte contre la désinformation, cette perspective est absolument terrifiante. Ben Collins, un journaliste de NBC News, résume bien le consensus :
For those of you asking: Yes, I do think this site can and will change pretty dramatically if Musk gets full control over it.
No, there is no immediate replacement.
If it gets done early enough, based on the people he’s aligned with, yes, it could actually affect midterms.
— Ben Collins (@oneunderscore__) October 4, 2022
Traduction : « Pour ceux d’entre vous qui se posent la question : Oui, je pense que ce site peut et va changer assez radicalement si Musk en prend le contrôle total.
Non, il n’y a pas de remplacement immédiat. Si cela se fait suffisamment tôt, en fonction des personnes avec lesquelles il est aligné, oui, cela pourrait effectivement affecter les élections de mi-mandat. »
La crainte de M. Collins est assez représentative de ce que de nombreuses personnalités médiatiques pensent de cette prise de contrôle potentielle de Twitter. Axios a décrit le comportement de Musk comme s’apparentant à celui d’un super-méchant, tandis que Jeff Jarvis, professeur de journalisme à la City University de New York, s’est plaint d’assister à la montée de l’Allemagne nazie.
Ce qui les effraie tant chez Musk, c’est simplement qu’il a critiqué les efforts passés de Twitter pour modérer le contenu, qui, selon lui, ont trop souvent abouti à museler les discours politiques légitimes. L’exemple le plus célèbre, bien sûr, est le traitement par Twitter de l’article du New York Post sur Hunter Biden, que même l’ancien PDG de Twitter, Jack Dorsey, a reconnu comme une erreur.
Mais les personnalités des médias traditionnels ont tendance à penser que les médias sociaux ont besoin de plus de garde-fous, et non de moins. Ils ont largement adopté le point de vue selon lequel Twitter et Facebook regorgent de fake news, que c’est le travail des médias de les identifier et que celui des plateformes est de les éliminer.
Ces condamnations à l’emporte-pièce de la part des grands médias occultent souvent le fait que les informations sont souvent qualifiées à tort de fake news et que les stars de la désinformation (qu’elles soient autoproclamées ou nommées par le gouvernement) ont tendance à se tromper.
En effet, l’affirmation de M. Collins selon laquelle Musk pourrait acquérir Twitter, le réorienter considérablement et faire gagner les républicains aux élections de mi-mandat en quelques semaines est révélatrice. Certains journalistes de ce secteur se rendent régulièrement coupables d’exagérer l’importance de Twitter dans la vie en général. Les gens s’informent de toutes sortes de façons, à partir de toutes sortes de sources. Ce qui se passe sur le site de l’oiseau bleu compte beaucoup pour les décideurs politiques de Washington et leurs adversaires médiatiques. Les personnes ordinaires ne sont pas aussi radicalement connectées.
Il reste à voir quelles nouvelles politiques Musk mettra en Å“uvre s’il prend le contrôle du site. Il découvrira probablement que la modération du contenu à l’échelle est beaucoup plus difficile et compliquée qu’il ne le pense. Mais essayer de rendre le site un peu plus équitable envers les perspectives politiques alternatives et contrariantes n’est pas un projet qui devrait être accueilli par une dénonciation apocalyptique.
Traduction Contrepoints
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Tout cela serait très bien si une fois propriétaire, Musk s’imposait un devoir de réserve et ne profitait pas de sa position privilégiée pour lancer des “infos” moins modérées que les réponses qui pourraient leur être faites.