Barbecue, jets, piscines privés et golfs : une rentrée frivole

Tandis que nos élus discutent du sexe de la viande et polémiquent sur certains modes de vie, les sujets importants et urgents sont méticuleusement évités.

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Balle de golf (Crédits : WebWideJosh, licence Creative Commons)

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Barbecue, jets, piscines privés et golfs : une rentrée frivole

Publié le 3 septembre 2022
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À en croire les médias subventionnés, barbecue et régime alimentaire méritent une polémique. Sandrine Rousseau nous enjoint de « changer de mentalité pour que manger une entrecôte cuite sur un barbecue ne soit plus un symbole de virilité ».

Ce n’est pas que le barbecue puisse mettre le feu dans nos campagnes en cette fin de période estivale marquée par la sécheresse. Non : c’est le régime carné qui serait un attribut de virilité et qui polluerait. Cette proposition rousseauiste allèche Julien Bayou (EELV) et Clémentine Autain (LFI). Selon eux, nous devrions changer de mentalité, devenir des anges asexués, ou, à défaut, nous nourrir de quelques graines sauvages non OGM.

Seul le communiste Fabien Roussel – nouveau champion de la bonne bouffe gauloise – manifeste dans cette affaire un étrange résidu de bon sens : « on mange de la viande en fonction de ce que l’on a dans le porte-monnaie, et pas en fonction de ce qu’on a dans sa culotte ou dans son slip ». Il a raison. La fréquentation des rayons boucherie à la coupe a baissé en grande et moyenne surface de 25 % en raison de l’inflation, observe la journaliste Emmanuelle Ducros.

Il y a bien d’autres sujets d’importance qui agitent le microcosme de ceux qui vivent de l’argent des autres. Ainsi, « Il est temps de bannir les jets privés », estime Julien Bayou qui fustige également au passage l’arrosage des golfs et les piscines privées.

Et voilà qu’Emmanuel Macron y va lui aussi de son injection de moraline en prophétisant « la fin de l’abondance, la fin de l’insouciance, la fin des évidences ».

 

En attendant la fin des haricots…

L’évidence est que gouvernement et élus font beaucoup de bruit en discutant de sujets mineurs et font étalage de leur imprévoyance sur les sujets majeurs.

L’inflation n’est pas transitoire et elle s’installe. Elle était prévisible, de même que le retour de boomerang des sanctions prises à l’encontre de la Russie.

Le prix de l’électricité sur le marché de gros atteint sur le marché à terme (échéance 2023) 1000 euros le MWh contre 85 euros il y a un an.

Ancré dans la folle politique du « quoi qu’il en coûte », le gouvernement a plafonné la hausse à 4 % grâce à son « bouclier tarifaire » dont le coût avoisine désormais les 40 à 50 milliards d’euros. C’est un bouclier qui va nous coûter un bras.

La transition énergétique explose en vol puisque le basculement vers le tout électrique devient exorbitant, en admettant même que la production suive, ce qui n’est pas gagné du tout.

 

La fin de l’argent des autres et de l’argent magique

« Le problème avec le socialisme est que vous finissez un jour par avoir dépensé tout l’argent des autres » a formulé en son temps Margaret Thatcher.

Évidemment, il s’agissait d’une lointaine époque (1979) où le FMI était arrivé au chevet du Royaume-Uni surendetté et ruiné par le travaillisme.

En France, nous avons considéré depuis un demi-siècle que recourir à la dette publique était plus commode que l’argent des autres, celui des contribuables. Le dernier budget excédentaire date de 1974.

Cet argent magique – quand on s’endette à taux négatif ou nul – permet de financer de façon indolore toutes les imbécilités et les changements de mentalité jugés indispensables par l’élite. Y compris les campagnes de communication du planning familial (autre objet de polémiques de rentrée).

Mais voilà que le vent tourne (et pas dans des éoliennes productives).

Figurez-vous que les taux d’emprunt de l’État français commencent à franchement décoller. Nous en sommes à 2,2 % sur 10 ans. Les investisseurs internationaux vendent leurs obligations souveraines qui leur rapportent 7 % de moins que l’inflation. Changeraient-ils de mentalité, eux aussi ?

Conséquences : financer et refinancer les erreurs successives commence à avoir un prix non négligeable quand on « roule » plus de 2500 milliards d’euros de dettes publiques dont une substantielle partie est indexée sur l’inflation.

Monsieur Macron a raison : c’est vraiment la fin de l’insouciance et de l’abondance de ce côté.

Oubliez barbecues, golfs, jets et piscines privé, hommes enceints et autres fariboles : nous sommes en route pour une crise monétaire majeure comme je l’explique dans mon dernier livre. Et inutile de compter sur ceux qui nous ont amenés au pied du mur de la dette pour nous sauver.

 

Voir les commentaires (17)

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Créer un compte Tous les commentaires (17)
  • « changer de mentalité pour que manger une entrecôte cuite sur un barbecue ne soit plus un symbole de virilité »
    Très étrange phrase. Quand on lui demande une explication de texte, Rousseau traduit qu’il faut moins manger de viande mais que les hommes résisteraient plus que les femmes à cette commination.
    Mais à peu près personne n’a compris cela.
    D’où ma question : Rousseau dit-elle vraiment ce qu’elle veut dire, comprend-elle vraiment ce qu’elle dit ?
    Si j’ai bien compris…

    • Yoda à Sardine RUISSEAU:  » Beaucoup de confusion dans ton esprit je vois! »
      Avait-elle simplement compris qu’elle voulait dire quelque chose, mais que la fermer serait plus pertinent que de l’ouvrir pour sortir son tissu d’âneries? réponse: elle l’a fait!!!!!!
      Comme disait Audiard:  » Les cons, ça ose tout………………………….. »

    • c’est surtout un procès d’intention..

      son problème n’est de manger une entrecote mais de la manger pour des mauvaises raisons!!!

      elle aurait du nous expliquer la participation des femmes au barbecue.. pur oppression???

      si on ajoute que d’un autre coté elle estime que la virilité est une construction sociale…et qu’il faut l’abolir.. et que chacun a le droit de dire ce qu’est la virilité.. à condition dans la tète de rousseau que ce soit ce soit à la façon de rousseau…

    • Nous perdons notre temps à chercher à comprendre des âneries.
      Ça sert à rien. Oh je pratique, je ne jette pas la pierre, mais c’est inutile.
      Son but recherché est évidemment de déplacer la fenêtre d’overton en proposant des imbécilités qui deviendront de plus en plus acceptables au fil du temps par les pnj mais aussi d’épuiser mentalement les gens intelligents sur des raisonnements fallacieux.
      On doit juste se ficher d’elle au pire ou l’ignorer au mieux ( ainsi qu’à tous ceux qui relèvent ses âneries ), on n’a pas à se justifier d’être intelligent.

      Mais j’arrête, j’ai ma dose, je boycott les âneries, d’autant plus qu’il y a de nombreuses personnes qui disent des trucs qui me semblent intelligents et je ne les comprends pas toujours, forcément 🙄.

    • Comme tout bon politichien, Sandrine sait qu’il importe de faire parler de soi et que le plus sûr moyen d’y parvenir est de déverser son lot de sottises à haute fréquence.
      Au passage, d’après nos dictionnaires forcément décadents l’entrecôte est féminin singulier.

  • 40 à 50 mds, le bouclier tarifaire va plutôt nous coûter un truc dans le slip, chose normal pour des politiques sous la ceinture, mais bon, ça doit être mieux pour Gaia ça fera moins de barbecouille.

  • Comme pour le nucléaire, Macron ne sera pas responsable de notre endettement puisqu’il n’est jamais responsable de rien tout comme ses ministres. Nous attendons des excuses de notre première ministre qui se vantait en 2020 de fermer Fessenheim et qui nous dit maintenant « c’est pas moi, c’est Flamby »
    Cette irresponsabilité systématique de nos dirigeants est simplement inadmissible et insultante pour les Français.
    Reconnaitre ses erreurs n’est pas un signe de faiblesse. Par contre je comprends bien que ce n’est pas très glorieux d’avouer des erreurs aussi manifestes que celles qui ont été commises en matière énergétique.
    Encore un petit effort et renoncez à l’abandon du moteur thermique, c’est une folie !

    •  » ce n’est pas très glorieux d’avouer des erreurs aussi manifestes »
      Quand on a fait l’erreur par ignorance crasse du sujet, le reconnaître c’est avoir du courage, sauf que là il faut accepter aussi de reconnaître que l’on occupe un poste pour lequel on est incompétent et démissionner. ( Et aller se recycler d’urgence). Dommage que dans ce cas, les électeurs ne puissent pas l’envoyer se recycler en déchetterie!

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