Nationalisation d’EDF à 100 %  : une décision incompréhensible

Bruno Le Maire a annoncé que l’Etat contrôlera 100% de l’entreprise le 8 juin.

Partager sur:
Sauvegarder cet article
Aimer cet article 12
Olivier Durand-EDF(CC BY-NC-ND 2.0)

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Nationalisation d’EDF à 100 %  : une décision incompréhensible

Publié le 24 mai 2023
- A +

Lors de son discours de politique générale à l’Assemblée nationale, la Première ministre Élisabeth Borne a confirmé que la France devait « prendre des décisions fortes, radicales » pour « gagner la bataille de l’énergie et de la production ». Le gouvernement souhaite donc « détenir 100 % du capital d’EDF ».

Pour prendre le contrôle total d’EDF la somme à débourser est importante.

En effet, dans un communiqué publié mardi 19 juillet le ministère de l’Économie a annoncé que l’État compte débourser 9,7 milliards d’euros pour renationaliser EDF. L’État détient pour l’instant 84 % du capital d’EDF. Une offre publique d’achat simplifiée (OPA) devrait être lancée « début septembre » auprès de l’Autorité des marchés financiers afin d’acquérir les 15,9 % restants du capital, explique Bercy.

L’État entend débourser 12 euros par action et 15,64 euros par obligation convertible. En réaction à l’annonce, l’action d’EDF, suspendue en Bourse depuis le 13 juillet à sa demande, a repris sa cotation et son cours a bondi de près de 15 %, proche du prix proposé par l’État ; normal, puisqu’il n’y a aucun risque que l’acheteur ne respecte pas sa parole. C’est ce que l’on observe sur les marchés pour de telles opérations.

Mais quid des actionnaires initiaux qui ont cru à la bonne gestion de l’État ? L’action a été introduite à 32 euros en 2005 et après une période d’euphorie jusqu’en 2007, le titre n’a fait que perdre du terrain jusqu’à tomber à 7 ou 8 euros. Les petits actionnaires qui ont cru à la bonne gestion de l’État en sont pour leurs frais, même s’ils ont conservé leurs titres pour les céder à l’État pour 12 euros. C’est une perte de valeur de 63 % ! Monsieur Bruno Le Maire peut se réjouir de racheter à si bas prix les actions d’EDF pour réaliser ses grands projets énergétiques.

L’OPA sera lancée en septembre et clôturée mi-octobre. Cela signifie que d’ici la fin octobre 2022 EDF aura quitté la bourse.

Mais pourquoi posséder à 100 % une entreprise dont on détient déjà 84 % du capital ? Les raisons avancées par les zélateurs de la décision de la Première ministre sont toutes aussi étonnantes pour un professeur de finance. Elles témoignent au mieux de la langue de bois et au pire de la vision idéologique de l’économie encore prégnante en France.

 

La langue de bois politique

Parmi les zélateurs de cette décision étrange se trouve naturellement Gabriel Attal, le ministre délégué chargé des Comptes Publics qui est capable de tout justifier. Pour lui, ce rachat, « va nous permettre d’investir massivement en faveur du nucléaire ». Belle langue de bois ! Sans vouloir polémiquer avec un tel ministre dont la compétence est plus proche de la com’ que de la finance, on ne comprend pas pourquoi un actionnaire majoritaire à 84 % ne pourrait pas investir dans son entreprise ? Seuls ceux qui ignorent totalement la finance d’entreprise peuvent croire à une telle fable.

Naturellement Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique, n’est pas en reste pour en rajouter et insister sur les enjeux stratégiques d’une telle opération dans le contexte de forte tension sur les marchés de l’énergie depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine.

C’est ainsi qu’il a souligné avec la langue de bois qu’on lui connait que la nationalisation d’EDF « renforce l’indépendance énergétique de la France » et qu’elle donne à EDF « les moyens nécessaires pour accélérer la mise en œuvre du programme de nouveau nucléaire voulu par le président de la République, et le déploiement des énergies renouvelables en France ».

Mais qui peut croire à une telle fable ? Comment imaginer que l’État qui contrôle à 84 % EDF ne peut mettre en œuvre le programme nucléaire nécessaire à la France ? On ne lui demandera pas pourquoi il a accepté la fermeture de l’usine de Fessenheim alors qu’elle pouvait encore servir…

 

La vision idéologique

Naturellement, l’idée de renouer avec les nationalisations à 100 % réchauffe le cœur de tous ceux qui considèrent que seul l’État peut avoir une vision à long terme et que les marchés financiers ne sont que des prédateurs court-termistes.

Parmi les idéologues patentés des nationalisations citons Joachim Le Floch-Imad, directeur de la Fondation Res Publica, qui a publié le 11 juillet 2022 dans Figaro Vox une tribune dithyrambique en faveur de cette nationalisation à 100 % :

« Ces investissements et décisions stratégiques sont autant de conditions essentielles à la préservation de notre souveraineté et à la construction de notre indépendance énergétique qui, pour reprendre la formule du ministre de l’Économie, « n’a pas de prix ». »

Tout économiste un peu sérieux appréciera la formule.

Et de citer comme de bien entendu la crise du coronavirus et surtout la guerre en Ukraine qui nous obligent à restaurer notre indépendance énergétique. Il est curieux, voire amusant, de noter qu’avant la guerre en Ukraine ces arguments en faveur de l’énergie nucléaire n’étaient jamais mis en avant dans les milieux de gauche écolo.

Pour le directeur de la Fondation Res Publica :

« Grâce au rachat par l’État de 16 % de ses parts en bourses, EDF va enfin pouvoir envisager l’avenir avec davantage de sérénité. Surtout, il va pouvoir mener à bien, et dans les meilleurs délais, le chantier de la construction des 6 à 14 EPR annoncés par Emmanuel Macron, projet le plus ambitieux du monde occidental en matière d’investissement nucléaire. »

On ne voit pas très bien pourquoi en déboursant 9,7 milliards d’euros qui iront dans la poche des minoritaires, l’État pourra mieux mener à bien ses investissements ? EDF irait certainement un peu mieux si l’État mettait cet argent directement dans EDF via une augmentation de capital. Mais cette évidence n’a pas l’air de frapper le directeur de la Fondation Res Publica.

Enfin et surtout pour tous ceux qui détestent les marchés financiers et ce qu’ils représentent, le couplet fatal :

« La nationalisation d’EDF est enfin une heureuse nouvelle en ce qu’elle manifeste le changement de cycle à l’œuvre. Pendant quarante ans, notre classe dirigeante s’était retournée contre notre imaginaire national, celui d’un pays dont l’histoire, l’unité et la grandeur passaient par l’autorité de l’État et par le refus de voir celui-ci soumis à des féodalités quelconques. »

Oui, il faut changer de paradigme. Vive le retour au bon vieux temps de l’économie contrôlée par l’État ! Comme si l’État français était démuni en matière d’interventionnisme… Un pays dont les dépenses publiques représentent presque 60 % du PIB !

 

Les vraies raisons

Objectivement quand un actionnaire possède 84 % du capital d’une entreprise il la contrôle à 100 %. Il décide absolument de tout, même si les actionnaires minoritaires sont opposés à ses décisions. Il peut décider de procéder aux augmentations de capital qu’il veut, faire les programmes d’investissement qu’il veut, nouer les alliances industrielles qu’il veut, verser ou pas des dividendes, etc. Tout cela est bien renseigné dans les ouvrages de finance d’entreprises.

Il n’a aucunement besoin de détenir 100 % des actions pour imposer ses décisions. En son temps, du reste, Michel Rocard opposé aux nationalisations à 100 % du président Mitterrand du programme commun de la gauche de 1981 avait déclaré que détenir 51 % du capital était suffisant pour s’assurer du contrôle des entreprises. Visiblement, 40 ans après, la leçon n’a toujours pas été retenue.

La seule raison qui peut expliquer une opération de fermeture du capital, c’est-à-dire le rachat des parts des minoritaires, est la volonté de l’actionnaire majoritaire de se mette à l’abri du regard des marchés financiers. C’est l’idée du retour à la vie privée : « Going private ». En se retirant de la cote, l’entreprise n’a plus de comptes à rendre au marché et aux actionnaires minoritaires. C’est une stratégie que l’on rencontre chez certaines entreprises en difficultés. Est-ce le cas d’EDF ? Oui, si on se penche sur sa situation financière.

En effet, EDF se trouve aujourd’hui en grande difficulté, minée par une dette colossale de 41 milliards d’euros, qui pourrait flamber à plus de 60 milliards d’euros à la fin de l’année 2022. Par ailleurs, son activité pâtit de la faible disponibilité du parc nucléaire où seule la moitié des 56 réacteurs fonctionnent, les autres étant à l’arrêt pour des opérations de maintenance ou à cause de problèmes de corrosion. On se demande bien pourquoi ?

Mais plus grave, cette nationalisation à 100 % ne modifiera pas l’équation financière d’EDF.

Pour Bruxelles, et malgré l’ouverture du marché de l’énergie, EDF continue de bénéficier d’aides d’État, notamment dans le mécanisme des tarifs régulés de vente (TRV) de l’électricité. C’est la loi du 7 décembre 2010 relative à la « Nouvelle organisation du marché de l’électricité », dite loi Nome, qui a permis l’ouverture du marché de l’électricité et encouragé la concurrence. Elle répond à la volonté de Bruxelles de libéraliser complètement ce marché selon une directive communautaire de 2003.

Dans cette optique, la loi Nome impose à EDF de céder un quart de sa production nucléaire à la concurrence à un tarif défini par arrêté dit Arenh. Ainsi, selon la réglementation actuelle, EDF est obligée de vendre à ses concurrents un quart de son électricité nucléaire.

Selon la plupart des observateurs c’est cette loi qui est à l’origine des difficultés d’EDF qui se trouve obligée de céder un quart de sa production à ses concurrents détenteurs d’une option d’achat (appelée call sur les marchés financiers) sur l’électricité nucléaire produite par EDF. Naturellement ses concurrents n’exercent l’option que si elle leur est bénéfique.

Face à cette situation, l’État a imaginé le bien nommé plan Hercule pour négocier avec Bruxelles : en échange d’une augmentation du tarif régulé de l’Arenh, l’État rendrait à la concurrence la partie commerciale de l’électricien en la privatisant, et ne conserverait que la production nucléaire et hydraulique. Mais pour le moment, et notamment du fait de l’opposition des syndicats d’EDF, rien n’a avancé et on ne voit pas très bien en quoi la nationalisation à 100 % de notre électricien pourra changer la donne. Mais peut-être que notre ministre préféré de l’Économie, Bruno Le Maire, pourra nous l’expliquer ?

 

Un article publié initialement le 27 juillet 2022.

Voir les commentaires (34)

Laisser un commentaire

Créer un compte Tous les commentaires (34)
  • 51% donne effectivement un droit absolu théorique, mais le poids des actionnaires minoritaires reste trop important pour pouvoir faire vraiment n’importe quoi.
    L’Etat l’a bien compris, et est actionnaire minoritaire dans une kyrielle d’entreprises ( pour lesquelles, souvent, l’Etat s’octroie un double droit de vote, ce qui augmente injustement son poids )

    • Oui, vous avez raison, avec 51 % prôné par Michel Rocard à l’époque les actionnaires minoritaires ont la minorité de blocage et donc l’actionnaire majoritaire ne peut pas faire ce qu’il veut. Mais avec 84 % il a largement tous les leviers du pouvoir.

    • edf est put être une entreprise à capitaux privés dans un « march » qui singe un vrai marché..

      MAIS..l’etat controle les tarifs..

      la nationalisation est,dans une optique de dissimulation du cout de la transition , LOGIQUE… parce que les investisseurs privés savent que l’etat va faire peser sur eux la non rentabilité de l’entreprise …et ont du menacer de quitter le navire avec fracas..

      depuis le départ il s’agit de cacher que la transition coute cher..on arrive DEJA à la limite..le parasite commence à tuer son hôte..

  • c’est compréhensible… il ne faut pas avoir peur de faire un titre subjectif si on l ‘explique dans l’article;.

    idiot..idéologique..

    le point central quand on nationalise est le concept d’interet public… donc de mission de service public…

    la question à poser est quelle est cette mission car sinon comme toujours il n’y pas de façon de juger si c’est un échec ou un succès.. et nous auront des communistes pour longtemps…

    ces andouilles pensent que le privé c’etsmal!!!! ils ne comprennent pas le profit dans des échanges libres.. et ils pensent qu’il existe des repas gratuits!!!

    Je fais souvent remarquer à michel gay et d’autres.que leur soutien politique au nucleaire est mal placé…

    on va nous expliquer que la nationalisation est nécessaire pour nucléariser à nouveau..et que nucléariser c’est « bien »… quand l’état vient de dénucléariser..

    on va imposer l’agriculture bio pour des raisons similaires. ou contraires!!!!

    l’état n’ets pas la solution..c’ets souvent le problème, c’est sun outil de coercition…

    c’est l’etat qui fait de l’obsolescence programmée, c’etsl’éat qui a fait du productivisme…. c’est l’etat l’outil des tous les » ismes » .. que les étatistes prétendent vouloir combattre!!!!

    -1
  • La renationalisation à 100% d’EDF a le mérite d’être claire: l’Etat considère que la production d’électricité fait partie de ses missions. C’est en contradiction totale avec l’étiquette libérale que certains attribuent à Emmanuel Macron.

    11
  • La loi Nome : comme si on obligeait Carouf à vendre à vil prix le quart de ses stocks aux petits commerces du centre-ville…

    • C’est bien cela ! Bonne illustration.

    • C’est même pire que ça, car les petits commerces peuvent acheter s’ils ont plus cher ailleurs mais peuvent aussi ne pas acheter s’ils trouvent moins cher, le stock de carrefour est alors mis à la benne.

  • Comme ce gouvernement masque les impôts en transférant des prélèvements directs visibles en taxes indirectes « indolores », ce qui lui permet de mentir en affirmant qu’il baisse les impôts, il cherche à faire sa cuisine seul chez EDF en masquant une prochaine baisse du titre. Ce gouvernement de menteurs professionnels n’agit pas, il masque en permanence son absence de vision et son impuissance technocratique.
    Dans 5 ans, Macron ne pourra pas se représenter : il ne restera rien de ce vide sidérant dont qui pourrait se réclamer ?

    11
  • En 2022 et 2023 c’est beaucoup plus qu’un quart de sa production nucléaire qu’EDF devra vendre à perte à ses concurrents. En 2022 la production devrait se situer autour de 280 TWh à un coût de production de 55€ par MWh si l’on inclut les coûts du grand carénage. Or EDF devra vendre 100 TWh à 42€ le MWh (jamais réévalué depuis 2010) et une rallonge de 20 TWh à 46,2€ le MWh soit environ 43% de sa production.
    L’argument que j’ai entendu pour la nationalisation est qu’EDF est si lourdement endettée que, même avec un état actionnaire à 84%, elle aurait dû emprunter à des taux élevés alors qu’après nationalisation l’argent que l’état injectera sera au taux des emprunts d’état càd significativement moins élevé même si en hausse.

    • Oui, je fais référence dans l’article à la mauvaise situation financière d’EDF et la différence de taux pourrait être un argument (faible). Mais vous oubliez ce que j’écris à savoir qu’au lieu de verser 9,4 milliards d’euros aux actionnaires minoritaires, l’Etat aurait mieux fait de mettre cet argent directement dans EDF via une augmentation de capital. Il aurait même pu investir encore davantage s’il le voulait sans faire cette OPA.

    • Le problème est me semble-t-il que pour faire d’EDF une parfaite vache à lait qui pille encore plus outrageusement ses clients il faut se débarrasser des actionnaires minoritaires qui n’y voient pas leur intérêt mais ont encore à ce jour le pouvoir de dire et faire connaître la vérité inavouable. En les évinçant, EDF devient une boîte noire libre de toutes les turpitudes.

      • Et puis ces 9,7 milliards ne sont que le prix d’achat du silence, pas cher puisque c’est le contribuable qui paye.

  • Cette Nationalisation forcée risque d’avoir des répercussions dans certains pays Européens ou EDF a racheté certains operateurs, on ne peut être nationalisé dans son pays et être présent dans d’autres pays ou l’ont tolère le libéralisme économique.

    • Tout à fait d’accord avec vous !

    • Oui, il eu été préférable de regrouper tous les actifs plus ou moins pourris privatisables dans une société privée qui s’appellerait par exemple « EDF ENR » et influerait les actifs a l’étranger et la séparer des choses sérieuses à regrouper ensemble( Enedis, RTE et Production nucléaire, hydraulique et thermique)

  • À mon humble avis, cette « nationalisation » a un double but. Celui qui est communiqué (« redonner à l’Etat le contrôle sur EDF ») n’est même pas de la poudre aux yeux, c’est juste un magistral enfumage : comme dit par l’auteur, avec 16% du total les actionnaires « privés » sont encore très très loin de la minorité de blocage qui leur permettrait de peser un tant soit peu sur les décisions de l’entreprise.
    Le premier, principal et qui ne sera jamais avoué est de sortir EDF des obligations de transparence liées à la présence sur les marchés financiers.
    Quant au deuxième, il est purement politique, lié à la comm’ : il s’agit de donner des gages à une aile gauche qui « pense » à coups de slogans. De ce point de vue là, les milliards sont bien mieux investis dans un rachat (qui ne rapporte rien à l’entreprise, mais passons) que dans une augmentation de capital. Sauf à renommer cette pratique pour en expurger le terme honni.

    • D’accord avec vous sur le 1er point, mais non quand même sur l’argument politique, car à 9,4 milliards d’euros c’est vraiment trop cher payé 🙂

      • Vous répondez comme le contribuable que vous êtes sûrement, soucieux de la bonne utilisation de l’argent issu de ses divers impôts et taxes.
        Pensez-y comme un politique au pouvoir : pour eux, ce sont des milliards sur lesquels ils n’ont et on n’auront jamais aucun compte à rendre à personne, ils vont juste les récupérer auprès des marchés financiers via France Trésor, ça va un peu plus creuser le déficit, mais le jour où la dette finira par exploser, ils seront loin et pourront, avec un peu de chance, faire porter le blâme sur les dirigeants du moment. Aucun risque (pour eux), aucun coût (pour eux), juste un beau bénéfice politique de court terme. Tiens, ça me rappelle la fermeture de Fessenheim, ça…

  • La raison première est de ne pas offrir aux 15% d’actionnaires privés le benficice de l’investissement futur, voilà comme quoi…

    -1
  • Article intéressant, mais plus affirmatif que démonstratif. Deux exemples : -la fermette Fessenheim était une décision tout à fait légitime quand elle a été prise -faire porter sur l’Arenh l’ensemble des difficultés financières d’EDF est osé, d’une part parce qu’en contrepartie EDF a acquis des positions importantes ailleurs en Europe et a aussi beaucoup vendu d’électricité et a gagné beaucoup d’argent, et d’autre part parce que les échecs industriels d’EDF comme Flamanville n’ont rien à. Voir avec l’Arenh

    -4
  • Appelons un chat un chat. EDF ne sera pas nationalisée, mais étatisée. Elle restera SA, au capital détenu à 100 % par l’Etat.
    Il ne s’agit pas de rendre la société à la nation, au peuple, à ses salariés ou à Dieu sait qui d’autre.
    Pas non plus de plaire à qui que ce soit, il y a bien longtemps que la Macronie ne fait plus les yeux doux à la gauche pastèque ou caviar.
    100 %, c’est aussi la probabilité de la raison avancée par l’auteur : le retrait de la cote. EDF fait sienne cette parole sage :
    – pour vivre heureux, vivons caché !

  • Il n’y a pas réellement d’alternatives puisque l’écart est trop important entre l’Etat actionnaire et l’état qui veut protéger les citoyens. Les faits du prince ont coûté presque 30mds d’EBIT sur la période 2021-2022. Ainsi qu’elle est donc la place d’un actionnaire minoritaire dans le cas présent? La sortie de côte est donc inéluctable.
    Par ailleurs il me semble qu’EDF se finance et se financera à l’avenir sur le marché obligataire et a donc l’obligation de communication financière et continuera à être évalué par les agences de notation.

    Cela n’enlève rien à la situation désastreuse dans laquelle se trouve EDF suite à une non-stratégie énergétique depuis 20 ans dans le pays.

    • L’évaluation d’une obligation garantie par l’Etat de manière indépendante des obligations d’Etat « vraies » n’a guère de sens…

      • Cela n’enlève rien que pour avoir accès aux marchés des capitaux, EDF devra resté notée par les agences de notation et devra donc continuer à fournir une information financière complète et régulière. Le vivons cachés est donc ici selon moi erroné et n’est pas la raison de la décote du titre.

  • les 9 milliards qu’il n’a pas !

  • l’Etat n’a jamais joué l’affectio societatis depuis 30 ans : il a décidé d’arrêter le nucléairepour des raisons ecolos-politicotactico fumeuses :
    – imposer la priorité aux Enr même quand on n’en a pas besoin (le plus souvent)
    -imposé l’ARENH.
    Or s’il revient sur ces décisions contraires à l’intérêt des minoritaires le prix cassé de l’OPR sera scandaleusement bas. l’ACP doit être bien embêtée en cas d’accord les procès des minoritaires après l’OPR seront légion et devant une Cour juste ça va coûter très cher et ce sera bien fait pour sa g…

  • Il faut privatiser en trois société, Une par Phase !
    Plus serieusement l’electricité ne se stockant pas, une direction unique est indispensable, tous les acteurs privés parasites, je reste tres delicat, doivent disparaitre ainsi que toutes les regles européennes. Les seuls probléme d’EDF sont les écolos , l’Europe et les laches et incompétants qui nous gouvernent.

  • EDF était déjà une entité flinguée pilotée par l’état, mais le côté privé permettait encore à certains d’attribuer les problèmes au « libéralisme ».
    Les choses seront au moins claires et très honnêtement, l’effondrement du Socialistant qui était en germe depuis 20 ans est désormais acté et en accélération radicale depuis dix. Nous somme désormais dans les gosplan, les détails et les modalités de la chute.

  • Et si tout simplement la maitrise de la distribution d’énergie électrique se transformait en un impôt, non négociable (comme tout impôt)!!
    Dictature me direz vous?

    • L’explication la plus plausible à mon sens.
      Quand il n’y aura plus de moteurs thermiques… et que donc l’électricité sera l’énergie la plus consommée: il faudra bien compenser le manque a gagner lié a la disparition des taxes reposant actuellement sur les énergies fossiles.
      Soit environ 60% du prix!

  • Les commentaires sont fermés.

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

La « libéralisation » du marché européen a fait monter les prix partout, et les a fait exploser en France. Cela ne devrait pas faire l’objet d’un article sur un media qui prône le libéralisme. Mais c’est un fait, cela s’explique aisément, et n’enlève en rien l’intérêt de la libre entreprise et de la concurrence pour générer du dynamisme et du progrès. C’est que l’électricité n’est pas un produit comme un autre.

 

L’électricité est en effet un des rares domaines où il n’est pas absurde de concevoir des acteurs monopolistique... Poursuivre la lecture

Un article de l'IREF Europe

 

La crise immobilière est déclarée. Les souvenirs de celle des années 1990 resurgissent avec les faillites en série de promoteurs et les investisseurs obligés de transférer leurs mauvais actifs dépréciés dans des « bad banks ».

En réalité, comme l'écrt Jean-Marc Vittori dans Les Échos du 12 juin, les actifs immobiliers connaissent généralement des variations de prix moins brutales que celles des actifs financiers. Parce que les ménages ont toujours besoin de se loger et parce que les mouv... Poursuivre la lecture

Ces 16 et 17 mai 2023, Elisabeth Borne reçoit les syndicats à Matignon. La dernière rencontre remonte au 5 avril. L'intersyndicale y avait rapidement mis fin, regrettant de ne pas avoir été "entendue" par la Première ministre sur la réforme des retraites. Le texte a depuis été promulgué le 15 avril dernier.

Quel est le but de la Première ministre ? "Renouer un dialogue apaisé et constructif" avec les partenaires sociaux. Et si "aucun ordre du jour précis" n'est avancé, quelques pistes semblent se dégager du menu des discussions.

Poursuivre la lecture
Voir plus d'articles