Élisabeth Borne Premier ministre : après le plan vélo, la planification écolo

Élisabeth Borne s’est faite l’exécutrice zélée de toutes les politiques décidées par l’Élysée, y compris les plus compliquées à justifier.

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Elisabeth Borne By: Jacques Paquier - CC BY 2.0

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Élisabeth Borne Premier ministre : après le plan vélo, la planification écolo

Publié le 18 mai 2022
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Élisabeth Borne devient Premier ministre. Certains attendaient une révolution, ce fut surtout un jeu de chaises musicales.

Ce lundi 16 mai, Emmanuel Macron a nommé Premier ministre l’ancienne ministre de la Transition écologique Élisabeth Borne. Après avoir tergiversé pendant près d’un mois, le président de la République s’est donc rabattu sur une valeur sûre de la Macronie, une exécutante sans état d’âme au cv technocratique impeccable et aux qualités de travail largement reconnues par ses collaborateurs. Il se dit qu’on cherchait à l’Élysée à la fois une femme et une écolo. Les deux cases « progressistes » sont donc cochées. Élisabeth Borne a d’ailleurs pris à cœur de jouer sa partition dès son entrée à Matignon en dédiant sa nomination « à toutes les petites filles ».

Après un tour au ministère des Transports en 2017, Élisabeth Borne s’est retrouvée à la transition écologique. Pour le Huffington Post, son passage y fut un échec, parce que les arbitrages par Bercy sur la plupart de ses dossiers ont tranché en sa défaveur. Notons tout de même que suite au plan de sauvetage de l’automobile proposé par Emmanuel Macron, madame Borne a réussi le tour de force de tripler le budget dédié au vélo au milieu d’une crise sanitaire qui a vu exploser la dette publique. Exemple presque caricatural de planification dispendieuse et totalement inutile, subventionner la petite reine a sans doute satisfait les électeurs des métropoles acquises au macronisme en soufflant sur les braises de l’alarmisme climatique, mais à un prix extrêmement élevé pour un résultat modeste.

Une fidèle de la Macronie

Il faut dire que bien qu’ingénieure de formation et réputée pour sa rigueur, Elisabeth Borne s’est faite l’exécutrice zélée de toutes les politiques décidées par l’Élysée, y compris les plus compliquées à justifier. Par exemple, on lui doit d’avoir participé à la politique de fermeture de Fessenheim et aux mesures globales visant à limiter le nucléaire dans le mix énergétique français au nom de la transition écologique. La crise ukrainienne actuelle nous montre aujourd’hui, un peu tard, que ce n’était pas nécessairement la décision la plus éclairée du gouvernement, qui du reste a changé son fusil d’épaule en cours de mandat sur le sujet.

Avec la crise sanitaire, cette « techno » réputée de gauche n’a pas vraiment fait dans le social : nommée ministre du Travail avec Jean Castex, c’est à elle qu’on doit la suspension autoritaire des soignants non- vaccinés sans accès au chômage ou à aucune forme de traitement.

Aujourd’hui, Emmanuel Macron fait porter à madame Borne un fardeau plus grand que la planification des vélos, puisque c’est désormais l’intégralité de la politique écologique qu’il s’agira de conduire depuis un ministère. Sans même pointer du doigt la valse hésitation macronienne sur l’écologie, il serait surprenant que l’entreprise aboutisse à quoi que ce soit de positif, tant l’instrument planification est discrédité depuis des décennies.

Il suffit de se reporter aux réflexions pénétrantes de Friedrich Hayek sur le sujet pour s’en convaincre. Madame Borne et l’aréopage de bureaucrates qui prétendent à la conduite de l’économie (écolo ou pas) sont sans doute des personnes très intelligentes, mais la société et son développement spontané sont nécessairement plus complexes que la cartographie qu’ils esquissent depuis leurs ministères. Vouloir la réorganiser pour la rendre plus morale, que cette morale soit écolo ou pas, est non seulement liberticide, mais aboutira nécessairement à des injustices et des manquements. Mais la Macronie a ici esquissé un geste politique pour prendre à revers le crypto communiste Mélenchon et se trouve désormais prisonnier d’une idée idiote, qui coûtera énormément et se révèlera probablement nocive pour l’économie du pays. Et c’est Élisabeth Borne qui devra s’acquitter de cette tâche ô combien ingrate.

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  • Que ceux qui le peuvent encore quittent la France. Ils pourront toujours y revenir et y réinvestir dans quelques dizaines d’années quand les crétins qui la gouvernent auront fini de la ruiner et qu’ils n’auront plus l’argent des français pour se maintenir au pouvoir. Si ils restent ils seront ruinés et ils ne pourront plus rien faire.

  • En tant que ministre des transports, elle a quand même déclaré qu’elle préférait les lignes aériennes courtes à investir dans des infrastructures ferroviaires. Elle n’est pas ecolo mais cameleon: lignes aériennes courtes au ministère des transports, plan velo à celui de la transition écologique. Quanq à en faire une femme de gauche …..

    • Bah si elle est « de gauche » : elle aime tendrement piquer l’argent des « riches » pour acheter les votes des « pauvres ». Et « sauver la planète », « améliorer la société », « rendre le monde inclusif » (le tout à son avantage) au passage.

      Après, bien sûr, si pour avoir accès à la bonne soussoupe elle devait s’afficher « de droite », elle le ferait sans doute !

  • Elle fait vieille pour son age, elle est un peu trop ridée, je dirais même fatiguer enfin pour Macron cela ne change rien mais c’est le retour des ingénieurs et c’est pas plus mal

  • La macronie me fait peur !
    Cette manie soviétique de vouloir tout planifier et surtout de ne jamais se remettre en question n’a rien à voir avec l’image ultra moderne que souhaite nous renvoyer notre président.
    A t’on entendu un quelconque mea culpa sur la gestion de la crise sanitaire ?
    N’aurait on pas dépensé quelques milliards en trop pour « sauver » des entreprises qui n’en avaient nul besoin, à condition qu’on les laissât travailler librement ?
    Notre politique énergétique était elle la bonne ?
    Notre politique écolo agricole est elle adaptée à la nouvelle situation internationale ?
    Si on a aimé Macron 1, on va adorer Macron 2…

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