Un très récent article de Gilles-William Goldnadel paru dans Le Figaro (« Voilà où a mené la complaisance de Macron et des siens envers Mélenchon ! », 14 juin 2022) a fort utilement tenté d’analyser les mécanismes macroniens de légitimation du chef de la Nupes. Il omet toutefois de conter les évènements de l’après-premier tour de l’élection présidentielle.
La trajectoire d’Emmanuel Macron semble croiser de plus en plus celle de Nicolas Sarkozy, et ce n’est pas un compliment. À l’exception non négligeable du fait qu’il a, lui, réussi à se faire réélire. En effet, à l’image de l’ancien chef de l’État en 2007 Emmanuel Macron avait mené de main de maître sa campagne électorale dix années plus tard. Cette maîtrise semblait tout aussi achevée en 2022 puisqu’il a réussi depuis plusieurs années à manœuvrer de telle manière que la candidate d’extrême droite serait son adversaire du second tour et qu’elle n’aurait dès lors aucune chance de vaincre.
Si ce n’est que les choses se sont grippées dans l’entre-deux-tours. Se sentant sur un siège éjectable au regard de sondages fluctuants, Emmanuel Macron a manifestement paniqué et il a cru devoir gauchir son propos. Les clins d’œil appuyés à la Nupes se sont succédé, d’abord de manière tendre avec la désignation comme Première ministre d’une femme de gauche, contrairement à son premier quinquennat, puis de manière plus appuyée en insistant sur la nécessaire « planification écologique », reprenant ainsi un concept fumeux de la gauche radicale. C’était une grave erreur.
En politique, selon un vieux principe, tout le monde préfère l’alcool au Canada Dry. De même que la droite n’arrivera jamais à incarner les idées d’extrême droite et qu’elle sera toujours soupçonnée de manquer d’honnêteté intellectuelle à cet égard, si l’on peut dire, le centre gauche ne parviendra pas à adopter sérieusement le discours de la gauche extrême aux yeux des électeurs. Autrement dit, entre Emmanuel Macron et Jean-Luc Mélenchon, les personnes séduites par ce dernier ne seront pas enclines à voter pour la copie plutôt que pour l’original.
Et pourtant, Jean-Luc Mélenchon avait une nouvelle fois tout perdu. Peut-être de peu, mais perdu tout de même : battu au premier tour de l’élection présidentielle comme en 2017 et ce, en dépit de sa forfanterie. À son âge, son avenir était davantage derrière lui que devant. Mais c’était sans compter sur Emmanuel Macron qui l’a remis en selle dans l’entre-deux-tours. Il est permis de se demander comment le chef de l’État a été conseillé !
Et maintenant, les 14 et 15 juin, à quelques jours du second tour, le voilà qui, subitement, fait part de son « bon choix » à la Giscard cru 1978 en éreintant à répétition et plus qu’implicitement le programme démagogique de la Nupes, de l’accroissement des impôts à celui de la dette publique et de la sortie des traités à la stupide décroissance. Une contre-attaque qui porterait mieux si le Président avait un minimum de légitimité en termes de bonnes finances publiques….
En substance, à finasser, à remplacer les convictions et les programmes étayés par le flou artistique, les petites tactiques politiciennes et les circonvolutions de l’extrémisme du centre, on récolte ce qu’on a semé.
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Dernier ouvrage publié : Exception française. Histoire d’une société bloquée de l’Ancien régime à Emmanuel Macron (Odile Jacob, 2020).
Que voulez vous, ils ont élu un foc, que dis-je, un solent!
Un solent monté en tape-cul…
Un foc monté en CFO enverra le navire par le fond rapidement …
En tout cas, le vote révolutionnaire s’impose. Quelle que soit la folie des proclamations NUPES, tout, absolument tout doit être préféré à la folie Macron.
Seul du désordre viendra le salut ! Vive Mélanchon !
Derrière la façade tonitruante, Macron et Mélenchon sont copains comme cochons et ravis d’être chacun le meilleur ennemi de l’autre. Le désordre que vous appelez de vos voeux servirait Macron qui pourrait piocher dans le programme Mélenchon ce qu’il n’ose pas aujourd’hui y prendre, et le salut restera inaccessible pour longtemps.
Ne permettez à personne de se prévaloir de votre voix. Ca ne résout rien mais ça ne complique rien non plus, et qui sait, un jour, la faiblesse du nombre de votants pourrait déboucher sur quelque chose.
Sa communication et l’incroyable flagornerie de la plupart des médias nous ont fait croire au génie de Macron. On voit surtout qu’il lui manque le sang froid, propre aux grands dirigeants, et que son habileté est toute relative.
Oui, bon… Certes, mais au final, Meleenchon ne va pas récolter de majorité, il ne sera Pas premier ministre, et vogue la galère! Pas si mauvais que ça, le Macron ..
Tout à fait.
Qui plus est, Macron risque de n’avoir qu’une majorité relative l’obligeant à s’allier à d’autres partis pour gouverner. Évidemment une telle coalition rendra impossible toute politique un tant soit peut rigoureuse en matière de compte sociaux et de comptes étatiques empêchant toute décision visant à limiter le déficit des comptes publiques.
Vis-à -vis de l’EU qui va commencer à montrer les crocs au sujet du bilan économique français, l’excuse est toute trouvée pour remettre, une fois de plus, les réformes nécessaires aux calandes grecques et pour réclamer des aides européennes. En plus, en désignant ses opposants politiques comme responsables de la situation!
Il pourra même se permettre un discours de rigueur économique (sans risques car ne pouvant ses représenter aux élections suivantes) et se plaindre de ne pas être écouter en France. Cela lui permettra de se refaire une virginité et, éventuellement, d’envisager une carrière politique européenne par la suite.
Ce n’est donc pas si mal joué que cela.
Il faut cesser de dire que Madame Borne est une femme de gauche: elle a été de gauche dans le passé mais ses postes de ministres pendant le premier quinquennat démontre à suffisance qu’aujourd’hui elle est de droite