Twitter versus Union européenne : récit de la bataille à venir

Les velléités liberticides tyranniques de l’Union Européenne face au Twitter d’Elon Musk vont faire face à l’ordre américain. Surtout si la droite revient.

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Twitter versus Union européenne : récit de la bataille à venir

Publié le 30 avril 2022
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Elon Musk étant par intérêt et conviction un libertarien, son rachat de Twitter déchaîne les passions de la gauche américaine : et si le free speech renaissait sur Twitter ? Et si Twitter se contentait de faire respecter le droit en la matière, sans s’improviser comme c’est le cas actuellement juge ultime impitoyable de la bienpensance ? (concrètement : les Talibans, cools et sympas, la droite américaine, aaaaaaaah !) Et si Twitter restaurait, pire crime de l’histoire humaine, le compte de Donald Trump ?!

Le problème de la gauche américaine est que cette affaire vient un peu tard dans la séquence effondrement joyeux de sa majorité au Congrès. Comment improviser en quelques mois une législation pour cantonner le free speech sur Twitter sans casser les reins des plateformes soumises et obéissant aux démocrates, ni violer par la même occasion la Constitution des États-Unis ? Un coup d’État légal ne s’improvise pas ! Las ! Les jours parlementaires de la gauche sont comptés. Tout à sa dérive extrémisme & sabotage, la majorité démocrate offre chaque jour aux électeurs un nouveau motif de la balayer en novembre 2022.

Par conséquent, les démocrates reportent leurs espoirs d’avorter la renaissance du free speech sur Twitter — au sens de la Constitution des États-Unis — sur l’Union européenne (UE), désormais référence et valeur sûre quand il s’agit de bafouer la liberté d’expression.

L’Union européenne et son digital act contre le twitter de Musk

Le moyen de cette manœuvre de lézard sournois est le Digital Services Act (DSA) actuellement fomenté par l’UE. Cette usine à gaz aux relents typiquement orwelliens — combattre le free speech pour garantir le free speech —obligera concrètement les plateformes de type Twitter à se soumettre aux injonctions arbitraires de l’UE — changeantes, évolutives, imprévisibles — or else (c’est-à-diredes amendes se chiffrant en milliards de dollars). Donald, t’es pas tout seul, Donald ! Selon le DSA, les plateformes devront désormais fournir un outil permettant aux utilisateurs de signaler les contenus dits illicites.

Une fois signalés, ces plateformes devront bannir ces contenus ou en bloquer l’accès (ce qui revient au même). Elles devront collaborer de façon prioritaire avec des dénonciateurs privilégiés (sic, peut-être une suggestion de la France, qui possède une robuste tradition en la matière ?). Les sympathiques dénonciateurs privilégiés sont des organisations, associations ou personnes qui se sont distinguées par leur expertise dans le domaine de la délation (sic) et dont les dénonciations à la Kommandantur — pardon, l’Organe sanctionnateur — seront prioritaires.

La Commission propose encore qu’un « coordinateur de services numériques » dans chaque État mène des enquêtes et engage des poursuites judiciaires s’il constate des irrégularités. Cet agent administratif déguisé en Procureur pourra même, dans certaines situations, imposer directement des sanctions à une entreprise, dans un tempo digne du régime totalitaire chinois et de la démocratie au sens de Vladimir Poutine.

Les 27 coordinateurs nationaux travailleront de conserve au sein d’un Comité des coordinateurs habilité à mener des enquêtes (encore !) dans différents États. Comme si tout cela ne suffisait pas, un mécanisme de crise est prévu pour lutter contre la désinformation en ligne lors d’événements particulièrement sensibles (concept indéfinissable susceptible d’accueillir tout ce que les agents administratifs déguisés en organes judiciaires voudront y ficher).

Bien entendu, des amendes sont prévues, qui se chiffrent en pourcentage du chiffre d’affaires global (sic) de chacune des entreprises concernées. On ne va pas mégoter. Il faut punir !

La démocratie américaine contre la réglementation de l’UE

Toutefois, il y a un hic dans cette superbe manœuvre de sous-traitance par la gauche américaine de ses velléités liberticides tyranniques à l’UE qui, rappelons-le vite, n’est pas une démocratie. Ce hic, c’est bêtement la démocratie et l’ordre constitutionnel des États-Unis.

Il n’est pas douteux, en effet, que la droite républicaine refusera net la réglementation et mise en coupe réglée — amende : 6 % du CA mondial ! Deux amendes comme celle-là et c’est le dépôt de bilan — de ses géants numériques par le continent qui n’en engendre aucun : l’Europe.

Revenue au pouvoir, la droite républicaine façon majorité parlementaire rappellera immanquablement à l’Europe et l’UE en particulier leur cruelle dépendance aux États-Unis sur tous les plans, à commencer par la défense et, bientôt l’énergie.

Or, quand on en vient à de purs rapports de force, ce qui compte, c’est la force.

Conclusion : Elon Musk sait ce qu’il fait.

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  • J’ai hâte de voir nos camarades commissaires politiques aller se casser les dents face aux US qui défendront leurs entreprises. Ce dsa est un Miniver déguisé, c’est totalement honteux que l’UE est pu ne serait-ce que penser mettre en place cette horreur.

  • Bienvenue dans la Matrice !!!

  • Il suffit à Twitter de fermer tous ses bureaux et serveurs européens. Pas d’infrastructure en Europe, pas de soumission à l’UE. C’est aussi simple que cela.

    Restera alors une solution pour les dictateurs eurolâtres en herbe : bloquer* Twitter ; comme la Chine ou l’Iran. Quel beau symbole cela sera-t-il ! Les masques tomberont. 🙂

    *Sans doute par DNS, donc contournable en trente secondes chrono ; 4.4.4.4 et 8.8.8.8.

  • Excellent article qui met les pendules a l’heure.

  • Les commentaires sont fermés.

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