Macron est réélu. Et maintenant, amis libéraux, que fait-on ?

Avec la réélection de Macron, la France est comme suspendue au-dessus du vide. Elle l’était avant le scrutin, elle l’est toujours après.

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Macron est réélu. Et maintenant, amis libéraux, que fait-on ?

Publié le 26 avril 2022
- A +

L’élection présidentielle 2022 est déjà derrière nous (voir résultats en fin d’article). On peut considérer, comme moi, que l’élection de Marine Le Pen aurait signifié un désastre pour la liberté, la prospérité et la fraternité des Français. Il n’en demeure pas moins que la reconduction d’Emmanuel Macron à l’Élysée ne règle rien, raison pour laquelle il n’a pas eu ma voix non plus. La France est comme suspendue au-dessus du vide. Elle l’était avant le scrutin, elle l’est toujours après et l’avenir est toujours aussi douloureusement incertain.

 

Sur l’économie, un petit chiffre

D’après les suivis de la Banque de France, le nombre de faillites d’entreprises est reparti à la hausse au premier trimestre 2022 par rapport à 2021 (environ + 35 %). Pas encore les niveaux « habituels » de la période pré-covid, de l’ordre de 50 000 par an, mais l’amorce d’un « retour à la normale » préoccupant (courbe violette dans le schéma ci-dessous) :

Autrement dit, le « quoi qu’il en coûte » a permis de maintenir à flots des entreprises qui, dans un environnement non faussé par une abondance de soutiens distribués tous azimuts (pour le dire gentiment), auraient dû mettre la clef sous la porte.

Il est à craindre que le taux de chômage de 7,4 % sur lequel les équipes macroniennes se sont abondamment appuyées pour souligner la qualité de leur bilan ne soit qu’une illusion soutenue par une dette publique caracolante. Et bien sûr, la récession qui s’annonce en conséquence des perturbations économiques dues à la guerre russe en Ukraine ne va certainement pas arranger les choses (mais n’en est pas la raison initiale).

 

Sur les libertés individuelles, une petite date

La question de l’état d’urgence sanitaire est toujours à l’ordre du jour. Si le pass vaccinal a été (électoralement) suspendu avant les élections, il est impératif que le régime très spécial de sortie de l’état d’urgence sanitaire qui s’applique jusqu’au 31 juillet 2022 prenne définitivement fin.

Dans la situation actuelle où le Covid-19 est devenu courant mais peu dangereux et où le taux de reproduction R est redevenu inférieur à 1, le gouvernement conserve la possibilité de limiter les déplacements, de fermer certains lieux et de réinstaurer le pass à volonté. Ce qui se décidera à ce sujet le 31 juillet – nouvelle prolongation ou fin de l’urgence sanitaire – en dira beaucoup sur les orientations du nouveau gouvernement en matière de liberté.

Déclassement et malentendus

Je reste plus que jamais convaincue que la réforme libérale est la seule voie possible pour sortir la France de son profond marasme économique, identitaire et social. Le succès d’un Mélenchon, le succès d’une Marine Le Pen tels qu’ils ressortent du scrutin présidentiel reposent essentiellement sur une demande d’amélioration radicale du pouvoir d’achat de la part de citoyens qui se voient sombrer dans un déclassement social et culturel sans fin et craignent pour l’avenir de leurs enfants. D’où la tentation du repli sur soi.

Le problème, c’est que les solutions de la France insoumise comme celles du Rassemblement national consistent à déshabiller Pierre pour habiller Paul en fonction de préférences sociales, nationales et/ou écologiques, avec tout ce que cela implique d’endettement et d’accroissement de la sphère de l’État et de réduction des capacités productives. Cercle vicieux du déclassement et de l’appauvrissement.

Contrairement à une idée très en vogue dans les cercles officiellement illibéraux, il est à noter qu’Emmanuel Macron ne fut nullement l’artisan de la moindre réforme libérale lors de son premier mandat. Il a pu en avoir certains discours et déplacer symboliquement de minuscules curseurs, mais concrètement, il a surtout réussi à porter les dépenses et la dette publiques à 60 % et 113 % du PIB respectivement. Comme le rétorquait récemment Daniel Cohn-Bendit à Ségolène Royal, « le quoi qu’il en coûte, c’est le contraire du néolibéralisme ».

Et surtout, alors qu’il avait une fenêtre de tir ainsi qu’une forme d’état de grâce pour réformer en profondeur au début de sa présidence, il a préféré mettre en scène à la télévision la signature d’une loi d’affichage sur la moralisation de la vie publique, abaisser la limite de vitesse sur route de 90 à 80 km/h et s’engouffrer bille en tête dans une transition écologique désordonnée et désastreuse pour le pouvoir d’achat. La France était une curiosité dans le monde développé de 2017, elle l’est encore plus aujourd’hui.

De ce fait, j’ai observé avec tristesse un certain nombre de libéraux prendre fait et cause pour Emmanuel Macron avant le premier ou le second tour de l’élection. Qu’on ait pu se dire à titre personnel qu’on voterait Macron malgré ses insuffisances criantes pour éviter pire, je peux le comprendre. Qu’on en fasse une position officielle relayée dans la presse ne peut que contribuer à renforcer cette idée absurde que Macron serait libéral.

De la même façon, le choix annoncé par d’autres de voter Le Pen, moins par adhésion à ses idées que pour précipiter une forme de chute finale, me semble non seulement relever d’une stratégie d’apprenti sorcier mais contribuer tout autant à brouiller définitivement les idées politiques et à noyer la sphère libérale dans un brouet mal identifié de social-démocratie populiste et autoritaire.

Le blocage du « faire barrage à l’extrême droite »

Pour que les choses puissent évoluer, peut-être faudrait-il commencer par prendre conscience que notre vie politique quinquennale est soumise depuis presque 40 ans à la technique électorale introduite par François Mitterrand qui consiste à utiliser l’effet repoussoir du Rassemblement national pour se maintenir au pouvoir. Sclérose politique, économique et sociale assurée.

L’effet est d’autant plus ravageur que Mme Le Pen semble extrêmement satisfaite de ce statu quo. Dimanche soir elle rayonnait, animée d’une pugnacité qu’on cherchait vainement lors de son débat d’entre-deux tours avec Emmanuel Macron, allant jusqu’à parler de grande victoire pour son parti. À raison, car il s’agissait pour elle de rester incontournable dans la position confortable d’opposante, certainement pas d’abimer sa stature contestataire dans l’exercice effectif du pouvoir.

 

Comment s’en sortir ?

Il serait, je pense, tout à fait contre-productif de proposer un grand soir libéral pur et parfait qui renverserait tout en un instant. Les Français perclus d’égalitarisme, tellement habitués à l’encadrement de l’État, tellement méfiants à l’égard des initiatives privées et de la réussite, tellement hostiles à toute forme de mondialisation et de libre-échange et tellement peu enclins à défendre leurs libertés individuelles quand on leur promet de la sécurité sanitaire et la fin du terrorisme, doivent être apprivoisés peu à peu sur tous ces points essentiels.

Il est en revanche parfaitement possible d’imaginer un chemin progressif de réduction du poids de l’État et de réforme de nos structures les plus pénalisantes (marché du travail, hôpital, système éducatif) pour aller vers la libération réglementaires et fiscale des énergies créatrices et innovantes.

Il est parfaitement possible de restaurer le domaine régalien dans un esprit harmonieusement équilibré entre l’autorité nécessaire pour faire respecter la loi et la justice qu’on attend d’un État de droit, afin de garantir les droits naturels de tous les citoyens que sont la liberté, la propriété et la sécurité des biens et des personnes.

Ceci étant posé, expliqué, argumenté, justifié, dans un débat public ouvert, approfondi et sincère, point n’est besoin de recourir à la rhétorique éculée du barrage contre l’extrême droite. La France a juste besoin d’un peu de courage pour regarder la réalité en face : observer le mouvement du vaste monde, cesser de compter sur la pensée magique de l’exception française qui justifie trop souvent d’en passer par des mesures semi-démocratiques et recueillir enfin tous les immenses bénéfices de la liberté.

C’est aujourd’hui que cela commence car 2027, c’est demain et demain, il sera trop tard.

Avis à tous les amis de la liberté, avis à tous ceux qui veulent redresser la France, avis aux libéraux des tribunes et des matinales, avis aux libéraux de Contrepoints, avis à Denis Payre, Rafik Smati, David Lisnard, Gaspard Koenig et tant d’autres que je ne connais pas : rassemblons-nous, travaillons, proposons, lançons-nous clairement dans la bataille des idées… et vive la France libre et prospère !

Résultats définitifs du second tour de l’élection présidentielle 2022 :

Total inscrits :              48,8 millions (abstention 28% – blancs et nuls 6,2 %)

Emmanuel Macron :                     18,8 millions de voix et 38,5 % des inscrits
Abstention, blancs, nuls :            16,7 millions de voix et 34,2 % des inscrits
Marine Le Pen :                             13,3 millions de voix et 27,3 % des inscrits

 

Sur le web

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  • Rassemblons nous comment? Ou ça? Le parti libéral cherche des candidats pour les législatives
    https://www.partiliberal.fr/

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    jacques lemiere
    26 avril 2022 at 7 h 29 min

    Ce qui est fascinant est que même avec une clivante marine le pen on a toujours du 50/50 dans le meilleur des cas pour le président élu..

    autrement dit , le président n’a le soutien que de la moitié de la population.. modulo les hypothèses qu’on fait sur les absentions,

    or les décisions prises sont d’une portée énorme.. et engage souvent la france pour une durée plus longue que le mandat..

    les décisions relatives aux émissions de CO2 , aux obligations!!! auraient du être le centre du débat…

    notons que les écologistes qui portent l’idée d’un étatisme roi mâtiné de « redistribution climatique ». là dessus ne reçoivent pas le soutien populaire…
    et pourtant..
    ils gagnent idéologiquement ..

    on a ajouté « en douceur » plusieurs idées d’interets collectifs..le climat…la biodiversité.. la pollution et qui désormais échappent à notre appréciation individuelle.. en mettant de coté l’epidémiologie!!!!! ou la couverture vaccinale…

    • L’écologie telle que vue par les écolos est tellement hors sol et absolument pas constructive qu’heureusement elle n’est pas dans le débat… Mais comme vous dites, ils gagnent idéologiquement, tout comme sur la majorité des sujets progressistes (lgbtqioptgfd+++, féminisme, minorités, etc.).
      L’intérêt collectif n’existe pas, regardez comment s’est passé la crise covid : les mêmes personnes qui se sont comportés en fascites envers les non vax sont devenu anti vax quand on leur a demandé de faire un peu trop de piqures et que ça allait potentiellement les empêcher de vivre leur petite vie confortable…

  • Alors que la pandémie n’est pas finie, et qu’on est pratiquement en guerre, ou du moins en cobelligérance avec l’Europe, et qu’écrasé par des dépenses publiques et des impositions hors normes, se préoccuper de l’instauration d’un régime « libéral » en France a un côté délicieusement baroque qui donne envie de reprendre un macaron et une coupe de champagne.
    Pour ce qui me concerne, je suis déjà à la vodka.

  • Le piège posé par Mitterrand ne suffisait pas puisqu' »ils » ont dû à l’arrache monter l’opération Fillon. (supputations sur le « ils » : oligarchie locale soutenue par leurs « amis » étrangers) Opération brillamment réussie il faut le dire, nous sommes revenus dare-dare dans le giron « sauveur » contre « l’horreur » . Vous pensez que nous pouvons opérer à des virages libéraux par la réforme. Je n’y crois pas du tout. Impossible au pays du saint statut de la FP et de la manne céleste européenne . Impossible alors que le régime actuel sied tant à ses sponsors, affiliés et groupies subventionnés . Le changement viendra de l’extérieur : arrêt de la manne, fuite des oligarques dans leurs chaloupes, plongée du bateau France dans l abysse avec ses passagers occupés à se massacrer, car il leur faudra bien trouver un coupable n’est ce pas ?

    12
  • Il est évident que si les partis d’opposition attendent d’être d’accord sur tout, cela n’arrivera jamais. La solution est pourtant simple et a déjà été mise en œuvre par Mitterrand, c’est un programme commun se limitant à quelques sujets à peu près consensuels et à quelques concessions équilibrées : je ne suis pas enchanté par tel aspect de ton programme mais si tu souscrit à un aspect du mien qui ne t’enchante pas, on peut mettre les deux dans le programme commun. C’est une façon de faire profondément libérale ( ce n’est rien d’autre qu’un contrat !). Et cela devrait s’accompagner d’un accord électoral pour qu’il n’y ait dans chaque circonscription qu’un seul candidat des partenaires dans ce programme commun.
    Quand aux sujets sur lesquels l’accord est impossible, le plus simple est de laisser faire le temps : d’abord mettre en œuvre le programme commun et ensuite laisser des débats sereins s’organiser en attendant l’échéance électorale suivante pour alors inclure ou non d’autres sujets dans le contrat suivant.

    • L’expérience montre que ça ne marche pas. Il faudrait simplement une représentation au parlement un peu plus fidèle à la réalité et ensuite des alliances nécessairement fondées sur un rapport de force réel et non supposé. Sinon le plus fort se moquera toujours du plus petit, qui se traduit également par une forme de gaspillage politique (ministère bidon, nominations politiciennes, incohérences..).
      On peut espérer que Macron avec ce dernier mandat osera apporter concrètement quelques aménagements pertinentes dans nos institutions.

      • L’important dans la représentation au parlement n’est pas seulement de remonter la représentation de ceux dont le poids dans la population est plus grand. Il est surtout d’obliger à des négociations en évitant qu’une force soit majoritaire à elle seule. Que les minoritaires aient 1% ou 49% des sièges est peu différent tant que ceux qui ont 51 considèrent qu’ils n’ont pas à tenir compte de l’avis des autres. La proportionnelle doit donc être intégrale (ce qui implique de renoncer au scrutin par circonscription qui ne doit être réservé qu’aux élections locales) et non homéopathique.
        Il ne faut cependant pas que les partis soient tout puissants en mettant en tête de leur liste ceux qui ne sont pas forcément les plus appréciés de la population. Il faut au minimum que l’électeur puisse classer ou rayer des noms dans chaque liste. Cela complique un peu le dépouillement mais c’est indispensable pour que les partis soient des machines vivantes et non la possession d’un clan ne faisant qu’exploiter ses militants sans se soucier de leurs vraies aspirations.

        • Sauf que lorsqu’on voit la répartition de l’assemblée nationale, on se dit qu’il y a un problème quand même, c’est flagrant : les écologistes ont plus de sièges de le RN alors qu’au premier tour, les gars font généralement 4x moins que le RN…
          D’où une proportionnelle (si on veut parler idéologie, il faut qu’elle soit à au moins 50%), basée sur le premier tour des élections présidentielles ; Les législatives permettant d’ajuster le reste.

  • D’accord Avec Nathalie concernant l’approche progressive (par rapport au « grand soir »)… Ayant été membre du PLD d’Aurélien Véron, j’ai éte transferé chez Rafik Smati et son Objectif France qui me parait suivre Cette approche.

    -1
  • Je pense qu’il faut arrêter avec le soit-disant « repli sur soit » des partis extrêmes.
    Les gens votant extrême droite ou extrême gauche le font car ils pensent simplement que tout ce qu’il y a à droite, centre, gauche, c’est la même chose et quitte à changer les choses, faisons les radicalement pour remettre les bases et rediscuter. Tout simplement.
    Marine Le Pen ne peut faire sortir la France de l’UE, elle le sait, car elle vit avec et dans tous les cas, c’est l’effondrement assuré (contrairement au Royaume Unis).

  • Avatar
    Vladimir Vodarevski
    26 avril 2022 at 14 h 31 min

    Il faut distinguer la bataille des idées et la bataille politique. Il faut diffuser les idées libérales, pour qu’elles soient reprises. En politique, il n’y aura pas de parti libéral, toujours des mélanges dzns l’air du temps.
    https://www.mises-fr.org/

  • « Il est parfaitement possible de restaurer le domaine régalien dans un esprit harmonieusement équilibré ». Dans certains pays, peut-être, mais en France cela paraît impossible…

  • 38,5% des citoyens inscrits, voilà !!!!!
    Score encore plus nul qu’en 2017 ! 61,5% des citoyens inscrits n’ont PAS voté pour lui.

  • Les intellectuels ont fait campagne contre quelqu’un qui voulait réduire les dépenses et les « emmerdes » bureaucratiques autant que sécuritaire, puis ils ont voté Macron « pour faire barrage » et maintenant ils discutent sexe des anges pendant que le pays si ce n’est une bonne partie de l’UE va tout droit vers la planification et la dictature.
    Il n’y a plus aucune autre issue, avec en prime la vraie guerre peut-être ? Les « young leader » s’y emploient en tout cas.
    J’ai vu les dérives, j’ai vu la descente et la déconnexion, je conseille à ceux qui ne sont pas trop perchés de se préparer eux et leur famille à la chute. La responsabilité de la classe jacassante, en particulier la Française, est écrasante.

  • Pour l’heure macron, comme prévu, et c’est légitime, pense avoir toute légitimité pour faire ce qu’il veut…
    Au mieux vat-il renvoyer l’ascenseur à la pire des gauches (LFI + Ecolo) pour les remercier d’avoir « fait barrage ».
    Vous avez aimé macron 1… vous allez « adorer » macron 2 !
    La fameuse citation : toujours faire la même chose et s’étonner d’avoir les mêmes résultats.

  • >On peut considérer, comme moi, que l’élection de Marine Le Pen aurait signifié un désastre pour la liberté, la prospérité et la fraternité des Français.

    On peut aussi considérer, comme moi, que l’élection d’une Marine LE PEN qui n’avait aucune chance d’obtenir une majorité parlementaire, aurait eu tous les contre-pouvoirs légaux contre elle ainsi que la presse et l’opinion publique aurait signifié une pause dans l’adoption de mesures liberticides.

    MACRON, avec ses députés godillots, va très rapidement vous redonner un exemple de ce qu’est un désastre pour la liberté, la prospérité et la fraternité des Français. Les castors l’ont voulu et ils l’auront. Ce pays est foutu mais, manifestement, certains veulent que ça arrive aussi vite que possible.

  • Avatar
    charlemcharly@gmail.com
    30 avril 2022 at 11 h 08 min

    Ouf, nous sommes sauvés, on croyait que les français refusaient obstinément toutes formes de libéralisme, en fait il faut juste les habituer progressivement. A l’heure où Macron a pendant cinq ans foulé au pied les libertés fondamentales (de déplacement, mais aussi d’éducation avec sa loi sur l’instruction en famille) des citoyens français, considérer que Marine Le Pen qui aurait eu l’Assemblée et le Sénat face à elle aurait détruit la France a quelque chose de délicieusement mondain et déconnecté du réel. Et cette idée de réforme progressive, franchement y croyez-vous ? Oui c’est peut-être possible sur cinquante ans mais d’ici là nous serons au niveau du Zimbabwe ou du Venezuela avec 250 % du PIB sous formes de dettes, n’oublions pas que nous sommes passés de 60 % à 113 % en cinq ans. Quand on voit que la moindre réforme « libérale » (de loin, dans la nuit et le brouillard cela va de soi) suscite des semaines de manifestations, qui prennent fin lorsque le gouvernement promet soit de faire marche arrière soit de dénaturer son projet tout en distribuant de l’argent pour acheter les contestataires sous formes de primes et autres bons logement/énergie/nourriture, on ne peut que se dire que ce pays est foutu. Pour comprendre à quel point il est mal vu d’être libéral il suffit de constater que cet adjectif devient un anathème quasiment aussi puissant que celui de fasciste (qui il est vrai, commence à être sacrément éculé). Heureusement il reste l’expatriation dans des pays qui ne se tirent pas une balle dans le pied par des mesures qui déstabilisent l’économie.

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