Du nouveau sur la campagne Clinton et Trump

Les nouvelles conclusions déposées par le ministère de la Justice des États-Unis, en la personne de John Durham apportent du neuf sur la campagne 2016 entre Clinton et Trump.

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Debate Trump-Clinton By: Bill B - CC BY 2.0

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Du nouveau sur la campagne Clinton et Trump

Publié le 16 février 2022
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Dans un État de droit, la justice est lente. Cela exaspère les impatients et les amateurs de lynchage mais permet d’aboutir à des résultats plus robustes, car mieux étayés en faits.

En avril 2019, John Durham fut chargé de mettre en lumière les origines de l’enquête du FBI sur l’ingérence russe dans les élections américaines de 2016. En octobre 2020, Durham était nommé conseiller spécial du ministère de la Justice sur ces questions, poste qu’il occupe actuellement.

Durant les derniers mois précédant l’élection présidentielle de novembre 2020, il n’était pas rare d’entendre le candidat Donald Trump s’exclamer lors de ses meetings « Where is John Durham ?! ». Trump était en effet convaincu d’avoir été espionné par la campagne Clinton en 2016, et injustement accusé de collusion avec la Russie.

 

La campagne d’Hillary Clinton a organisé la surveillance  de la campagne Trump

Trump avait tort d’être impatient. Les éléments de fait rassemblés par le département de la Justice vont très au-delà de ce qu’il supposait à l’époque. Les conclusions successives déposées par le ministère de la Justice des États-Unis, en la personne de John Durham, établissent aujourd’hui de façon matérielle les éléments suivants :

La campagne Clinton a organisé et financé la surveillance généralisée et le data mining des communications de la campagne Trump à la recherche d’éléments matériels de nature à donner de la vraisemblance au narratif d’un complot entre la campagne Trump et la Russie.

Ce terme de narratif, qui est celui du ministère de la Justice, est important, parce qu’il atteste de la volonté de fabriquer ce qui n’existe pas (on n’a pas besoin de construire un narratif quand la réalité atteste) :

Extrait de ‘US v Sussmann; GOVERNMENT’S MOTION TO INQUIRE INTO POTENTIAL CONFLICTS OF INTEREST’, 11 février 2022

 

La campagne Clinton a organisé la surveillance  de la présidence Trump

La campagne Clinton a organisé et financé la surveillance généralisée et le data mining des communications de la Présidence Trump à la recherche d’éléments matériels de nature à donner de la vraisemblance au narratif d’un complot entre la campagne Trump et la Russie :

 

Extrait de ‘US v Sussmann; GOVERNMENT’S MOTION TO INQUIRE INTO POTENTIAL CONFLICTS OF INTEREST’, 11 février 2022

Le ministère de la Justice, en la personne du même procureur Durham, alléguait récemment que la campagne Clinton avait également organisé et financé la confection du dossier à l’origine de l’ouverture d’une enquête, par le FBI, sur la collusion Trump/Russie.

Enfin, rappelons que les démocrates lançaient en novembre 2019 une procédure d’impeachment contre le président Trump en alléguant sa collusion avec la Russie.

Cette accusation, portée trois années durant par la gigantesque armada médiatico-politique démocrate, n’a jamais reposé sur aucun élément matériel, comme le reconnaissait déjà le Special Counsel Robert Mueller dans son rapport publié par le département de la Justice le 18 avril 2019. Ce qui institue la thèse de la collusion Trump-Russie en l’une de des plus vastes thèses conspirationistes au sens strict depuis le Protocole des Sages de Sion.

Dans une modeste plaquette La révolution Trump publiée en janvier 2018, constatant la parfaite vacuité matérielle du dossier de la collusion Trump/Russie, c’est-à-dire son caractère complotiste, et la vraisemblance du financement démocrate, j’écrivais :

« Ces premiers éléments font, ensemble, un dossier dont la portée ridiculise le Watergate. […] Il s’agit vraisemblablement du plus grand scandale de l’histoire politique américaine. »

Ce qui est à présent fondé en fait, dans une procédure qui ira à son terme et qui nous rappelle que la justice d’un État de droit est la meilleure approximation de la justice des philosophes.

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  • La dernière motion concerne le conflit potentiel d’intérêts entre la firme représentant Sussmann, homme de loi accusé uniquement d’avoir délibérément menti au FBI ( acte d’accusation du 16 septembre 2021 ) en niant travailler pour des tiers lorsqu’il avait transmis des documents supposés compromettants pour la campagne Trump au FBI.
    Le texte, tant de l’acte d’accusation que de la motion du 12 février 2022, donnent à penser que Sussmann a, pour plaire à ses donneurs d’ordre et générer de nombreux bénéfices pour la firme qui l’employait, délibérément exagéré l’importance des liens supposés entre la campagne Trump et la Russie, liens que le FBI considère inexacts ou fortuits.
    Pour l’instant, en tous cas, aucune plainte n’a été déposée à l’encontre de la campagne Clinton, même si les documents US vs Sussmann mentionnent clairement que celui-ci a travaillé pour cette campagne.

  • Finalement être traité de complotiste va finir pas être un gage de bonne santé mentale

  • Je doute fort que Mr poutine se serait permis d’interférer dans les affaires politiques US sans une bonne raison.

    Dans cette histoire il faut plutôt regarder les actions en Russie de la mère Clinton quand elle faisait partie de l’administration Obama. Elle a très probablement fait faire à la CIA des actions contre Poutine en Russie qu’il n’a peut être pas apprécié…
    Quand on va chercher l’ours russe dans sa grotte, il vaut mieux ne pas le manquer, parce que lui il vous manquera pas… C’est certainement la moralité de cette affaire…

  • hein?
    les démocrates auraient fomenté un complot pour “empêcher” Trump?
    j’ai du mal à le croire
    et ils auraient financé ce complot, avant même l’élection?avec le concours des médias?des réseaux sociaux?
    pas possible
    et cette brave dame Pelosi? elle était sincère non?
    en tout cas, c’est sur, ils n’ont absolument pas manipulé la dernière élection,comment peut-on imaginer pareille faribole?
    les complotistes, ça suffit

  • Et dans quelques temps on saura que les élections de 2020 n’ont pas été des exemples de régularité…

    Mais contrairement à ce que vous écrivez, M. Godefridi, Trump n’a pas eu tort d’être impatient, parce que la lenteur (délibérée ou pas) du traitement de l’affaire a largement contribué à ce qu’il perde en 2020 (ou qu’il ne perde pas vraiment ? mais qu’il soit possible de manipuler le résultat)… Si le narratif sur la “collusion russe” avait été officiellement et totalement éventé, le peu de crédibilité des médias mainstream soutenant Biden aurait fini par s’évanouir, les votes des “indépendants” voulant se débarrasser d’un “agent étranger” (ils n’étaient pas forcément nombreux mais tout vote peut compter) et qui sait ce qui se serait passé…

    Dans ces affaire le timing est extrêmement important et pour la masse mal informée le premier qui dit quelque chose a raison. Trump est un agent Russe, les élections sont toujours justes, l’impôt est le prix d’une société civilisée, les vaccins anti-COVID marchent très bien et sont sans danger, l’économie capitaliste est l’exploitation des travailleurs par les riches, etc… On peut utiliser ensuite toutes les données et toute la logique qu’on veut, c’est souvent trop tard et il est TRES difficile de changer d’avis…

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