Guerre médiatique contre les camionneurs

Le dénigrement du convoi de protestation des camionneurs canadiens illustre la façon dont la liberté est désormais le plus grand méchant de la pandémie de Covid-19.

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Camions sur l'autoroute (Crédits Liquid Oh, licence Creative Commons)

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Guerre médiatique contre les camionneurs

Publié le 8 février 2022
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Par James Bovard.
Un article du Mises Institute.

Un caricaturiste du Washington Post a dépeint le convoi de camionneurs comme l’image du fascisme incarné, tandis qu’une autre colonne du même journal a tourné en dérision le « convoi toxique de la liberté« . Toute personne qui résiste à un ordre du gouvernement est apparemment devenue un ennemi public.

La protestation des camionneurs a été motivée par le pass vaccinal imposé par le gouvernement canadien. De nombreux camionneurs estiment que les risques du vaccin sont supérieurs à ses avantages et, surtout, qu’ils ont le droit de contrôler leur propre corps.

Le Premier ministre canadien Justin Trudeau a déclaré lundi :

Il n’y a pas de place dans notre pays pour les menaces, la violence ou la haine.

Sauf pour la haine que Trudeau attise en dénonçant les opposants au pass vaccinal comme étant racistes et misogynes. Et à l’exception des menaces et de la violence utilisées par les agents du gouvernement pour soumettre la population à tout décret de pandémie émis par Trudeau ou d’autres politiciens.

Depuis le début de cette pandémie, de nombreuses personnes qui assuraient de leur confiance dans la science et les données croyaient également que le pouvoir absolu les garderait en sécurité. Selon leur logique, quiconque s’opposait aux ordres du gouvernement était l’équivalent d’un hérétique qui devait être condamné, sinon banni de tous les lieux sauf du cimetière. Au nord de la frontière, le Québec incarne cette intolérance avec son nouvel édit interdisant aux personnes non-vaccinées de faire leurs courses chez Costco ou Walmart.

Les mêmes critiques qui s’accrochent à n’importe quel comportement odieux de quelques camionneurs canadiens égarés (MSNBC les a dénoncés comme une étant une secte) pour condamner la liberté sont également heureux de disculper tout politicien américain qui a inutilement détruit la liberté pendant la pandémie avec des édits étranges.

En décembre 2020, le maire de Los Angeles, Eric Garcetti, a interdit tout « déplacement inutile, y compris, sans limitation, les déplacements à pied, à vélo, en scooter, en moto, en automobile ou en transport en commun. » Le maire (qui a été surpris en train de transgresser l’obligation du masque californien lors du match de championnat de la National Football Conference) n’a présenté aucune preuve pour justifier l’assignation à résidence de quatre millions de résidents.

Le gouverneur Ralph Northam a imposé à tous les Virginiens de rester à l’intérieur de minuit à 5 heures du matin, à quelques exceptions près.

Le juge fédéral William Stickman IV a condamné les restrictions de la Pennsylvanie :

Les confinements à l’échelle d’une population sont une inversion si dramatique du concept de liberté dans une société libre qu’ils sont presque présumés inconstitutionnels.

Empêcher les politiciens d’anéantir la liberté est désormais la pire forme de tyrannie.

La veille de Thanksgiving 2020, la Cour suprême a invalidé le décret du gouverneur Andrew Cuomo qui limitait les rassemblements religieux à New York à dix personnes ou moins, tout en laissant une marge de manœuvre beaucoup plus grande aux entreprises. La Cour a déclaré que les règles établies par Cuomo étaient « bien plus restrictives que n’importe quelle restriction anti-covid jamais présentée devant elle… et bien plus sévère que ce qui était necessaire pour contrer la propagation du virus« .

Un responsable de l’American Civil Liberties Union a répondu que la « la liberté de culte n’inclut pas une autorisation de nuire à autrui ou de mettre en danger la santé publique ».

De même, Lawrence Tribe, professeur de droit à Harvard, et Michael Dorf, professeur à Cornell, ont averti que la Cour suprême était en train de devenir « un lieu semblable à Gilead, le pays théocratique et misogyne du roman dystopique The Handmaid’s Tale de Margaret Atwood ».

Beaucoup de progressistes parlent comme si les États-Unis faisaient face à un choix entre la liberté insouciante et le paternalisme (comprendre la soumission à une élite bienveillante). Mais malgré la prétention d’Anthony Fauci, les fonctionnaires omniscients ne sont pas encore venus à la rescousse. Les agences gouvernementales ont fait des gaffes catastrophiques depuis le début de la pandémie.

Le Centre de contrôle et de prévention des maladies (CDC) a fait échouer la réponse initiale de l’Amérique en envoyant aux organismes de santé des kits de test défectueux et contaminés qui n’ont pas permis de détecter le virus qui se propageait rapidement. Les gouverneurs ont paniqué et ont fermé les écoles, entraînant ainsi d’importantes pertes d’apprentissage et creusant le fossé entre les élèves aisés et ceux à faible revenu. Une grande majorité de petits commerces et entreprises ont été fermés et des milliers ont fait faillite dans un effort futile d’empêcher la transmission du virus. L’assignation à résidence de millions de personnes a entraîné un nombre record de décès par overdose et un raz-de-marée de dépression et d’anxiété. Le pass vaccinal de la ville de New York n’a pas empêché la Grosse Pomme de devenir l’endroit du pays le plus contaminé par le variant omicron.

Le président Joe Biden a présenté les vaccins comme une solution miracle et a faussement promis que les personnes qui seraient vaccinées ne contracteraient pas le covid. Le CDC a cessé de comptabiliser les « nouveaux cas » covid parmi les personnes entièrement vaccinées, ouvrant ainsi la voie à une résurgence du virus qui a désormais infecté plus de soixante-dix millions d’Américains. Ou peut-être plus de deux cent millions d’Américains, puisque le CDC a précédemment déclaré que seul un cas sur quatre était diagnostiqué et signalé. Peu importe. La Food and Drug Administration cherche à retarder de 75 ans la divulgation au grand public de la demande d’autorisation de Pfizer pour son vaccin contre le covid.

Après que Biden a obligé les hôpitaux à licencier les infirmières non-vaccinées en bonne santé, le CDC a déclaré que les hôpitaux pouvaient se reposer sur des infirmières covido-positives pour traiter les patients – l’une des plus grandes absurdités de la pandémie.

La liberté n’est pas une panacée pour tous les défis de la vie. Mais elle est de loin supérieure à une soumission sans limite à des dictateurs de pacotille qui en savent beaucoup moins qu’ils ne le prétendent. Les politiciens comme Trudeau et Biden, qui alimentent la rage de masse contre tout groupe qui ne se plie pas aux exigences des autorités, sèment des graines de haine qui proliféreront longtemps après la fin de la pandémie. À long terme, les gens ont davantage à craindre des politiciens que des virus.

Traduction Contrepoints

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  • Avatar
    Laurent Lenormand
    8 février 2022 at 6 h 36 min

    De façon évidente, le problème n’est plus le virus, mais ceux qui prétendent « gérer la pandémie », et qui s’en servent pour augmenter leur pouvoir. Ces gens ont parfaitement identifié le risque représenté par la révolte des routiers canadiens, qui commence à faire tache d’huile.
    La machine médiatique est en marche pour le contrer, avec ses deux stratégies habituelles : 1/ occultation (« il ne se passe rien, ceci est marginal », avec une couverture minimale), 2/ diabolisation (« ce sont des extrémistes, racistes, homophobes, etc. »).

    • 3/ Envoi de faux manifestants pour décrédibiliser le mouvement (en France en général, c’est soit des casseurs genre Black blocks, soit des profs avec des pancartes antisémites).
      Il suffit d’un mouton noir dans la manifestation pour que les médias se focalisent dessus et donnent l’impression qu’il est représentatif.

      • Tout à fait, ils avaient employé cette méthode avec nos gilets jaunes. 2 abrutis qui professaient des insultes antisémites à Finckelkraut et ça tournait en boucle sur BFM.. Regardez, ils sont tous racistes !

  • « Un peuple n’a qu’un ennemi dangereux, c’est son gouvernement. »
    Louis Antoine de Saint-Just (1767-1794)
    Vérité qui n’a jamais cessé de se vérifier depuis plus de 200 ans…

  • La vaccination générale et obligatoire a plus que montré ses limites sur le plan de l’utilité et la faisabilité, mais elle est de plus maintenant un combat d’arrière garde avec omicron pour les politiques qui ne veulent pas se contredire (ou exploiter la situation à d’autres fins ?)

    Connaissant la puissance et la vindicativité des camionneurs, ce n’est pas très malin de la part de Trudeau de s’opposer à eux dans ce contexte. Sera-t’il le premier à avoir poussé le bouchon un peu loin et à en faire les frais ?

  • « fuck their freedom.. » en France on a eu des gens qui s’eonnait qu’oon puisse critiquer l’action de l’état..

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