Il n’y aura pas de déclin de l’Occident

La démocratie n’a cessé de progresser dans le monde depuis deux siècles et il serait hasardeux de croire que tout est perdu et que les hommes du futur ne connaîtront que le despotisme. 

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Il n’y aura pas de déclin de l’Occident

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 14 décembre 2021
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Le sanglot de l’homme blanc s’éternise, le wokisme n’en étant que la dernière déclinaison. Sommes-nous coupables d’avoir trop bien réussi ? Le développement économique occidental est-il une faute impardonnable à l’égard des générations futures ? Quelques générations d’Homo sapiens ont-elles irrémédiablement abîmé notre petite planète bleue ? La civilisation occidentale a-t-elle atteint son apogée au XXe siècle et commencé son déclin ?

Personne ne peut répondre à ces questions de façon abrupte sous peine de sombrer dans les travers de tous les idéologues. Mais il n’est pas interdit d’exprimer des doutes qui n’effleurent pas les spécialistes de la déconstruction. Il n’y a pas lieu de déconstruire ce que nous sommes, mais de s’inquiéter de notre pusillanimité. Nous avons été les premiers. Allons-nous devenir les derniers ?

Le décollage de l’Occident

La croissance de la production mondiale par habitant, qui stagnait entre 0 et 0,04 % par an depuis l’aube de l’humanité, atteint environ 0,9 % par an au XIXe siècle et 1,6 % au XXe siècle. Ces chiffres peuvent paraître modestes mais ils recouvrent une augmentation colossale du produit de l’activité humaine. Bien entendu, ce sont les Occidentaux qui ont bénéficié de cette croissance économique. Le Béninois vivant dans une case ou le paysan pauvre du Pérou n’ont pas vu leur vie évoluer sensiblement par rapport à celle de leurs ancêtres.

Mais dans l’histoire de l’humanité, jusqu’à ce jour, les progrès cognitifs ont toujours profité pendant une longue période à la civilisation initiatrice. Leur généralisation était lente et durait de nombreux siècles. Cette époque s’achève aujourd’hui avec la circulation instantanée de l’information sur les réseaux informatiques.

C’est la philosophie des Lumières qui a permis à l’Occident de prendre une avance scientifique, technologique et économique sur le reste du monde. L’affirmation de l’autonomie de l’individu est à la racine de la volonté d’entreprendre, d’innover, de chercher sans relâche comment améliorer pas à pas, pragmatiquement, les productions. La destruction créatrice schumpétérienne existait avant le XVIIIe siècle mais elle s’accélère comme jamais auparavant avec la liberté individuelle.

Depuis toujours, les pouvoirs bridaient l’intelligence humaine. Toute innovation devait être approuvée par les détenteurs de la puissance politique alliés aux dirigeants des religions établies. La peur du changement dominait et les hommes se pliaient aux injonctions des puissants qui ne craignaient rien tant que la remise en cause de leur puissance.

Avec le siècle des Lumières apparaît pour la première fois le règne de la liberté individuelle. Les trésors d’intelligence écrasés auparavant sous la botte des détenteurs du pouvoir se déploient comme jamais. Les hommes libres d’Occident réfléchissent, inventent, entreprennent, améliorent. Les machines agricoles et industrielles, les trains, les avions, les ordinateurs, la contraception, les vaccins, les livres par millions, le cinéma, les grands immeubles et les petites maisons individuelles si appréciées de nos contemporains sont le produit de la philosophie de la liberté, celle du XVIIIe siècle, où tout commence.

Responsables mais pas coupables

Les Occidentaux n’ont pas à rougir d’avoir inauguré le décollage économique. Il n’y a rien de médiocre dans cette évolution historique qui naît à la fin du XVIIIe siècle et nous pouvons être fiers d’être à l’origine de ces progrès. Le mot progrès fait sourire les imbéciles cultivés, mais comment ne pas voir un progrès dans le passage de l’homme occidental de la chaumière à l’appartement ou à la maison, du froid glacial au confort domestique, de la disette à l’abondance alimentaire.

L’obésité des Américains et des Européens, effet pervers du développement, vaut mieux que la hantise de ne pas pouvoir se nourrir l’hiver prochain, qui était le quotidien des paysans pauvres formant la plus grande partie de la population.

Nous ne sommes que des hommes, égaux à tous les autres hommes. Le hasard de l’histoire a conduit l’Occident à être la première civilisation à exploiter efficacement le potentiel scientifique et technique pour l’amélioration de la condition de tous. Il faut toujours un initiateur et il n’y a rien de honteux ni de répréhensible à être le premier. Nous ne l’avons pas toujours été. L’Égypte ancienne construisait des pyramides et des palais, rédigeait des papyrus et employait des milliers de fonctionnaires plus de mille ans avant J.-C., alors que nous vivions dans des huttes dans les forêts d’Europe occidentale.

Ce que nous avons accompli profite aujourd’hui, peu à peu, à l’humanité entière. Les livres, les médicaments efficaces, le téléphone mobile sont inégalement répartis mais concernent déjà une grande partie des hommes. Il fallait des siècles pour qu’une innovation se propage, il suffit désormais de quelques décennies, voire de quelques années.

À telle enseigne que les puissances politiques occidentales craignent naïvement aujourd’hui le dynamisme de nouveaux venus, en particulier la Chine. Mais l’intelligence n’appartient à aucune puissance, à aucune civilisation. Elle constitue la singularité de l’Homme et ne prospère que dans la liberté.

La fin du mois ou la fin du monde ?

La bêtise de certaines formules politiciennes devenues célèbres étonne. Mais les idéologues se trompant toujours sur l’avenir, il y a lieu de ne pas être trop inquiet. Nous n’avons pas à choisir entre le présent et l’avenir. Mais nous devons prolonger le passé pour avoir un avenir. Nous sommes tous le produit d’une histoire et chaque homme apporte sa pierre à la construction de l’humanité entière qui n’est qu’un long voyage à travers le temps et l’espace. Les hommes d’aujourd’hui n’ont pas plus à craindre l’avenir que ceux du passé et ils n’ont commis aucune faute transformant le futur en enfer.

L’un des principaux facteurs du catastrophisme actuel provient de l’ambition bien compréhensible de tous les hommes d’atteindre le niveau de vie occidental. Si cela se produit, nous disent les augures de l’écologisme politique, la fin du monde est proche. La formule vulgarisatrice est bien connue : l’humanité entière ne peut pas vivre comme l’Américain moyen. L’exploitation des ressources énergétiques et des matières premières conduirait alors au désastre climatique et à une biodiversité squelettique. Certes, mais cela ne se produira pas pour plusieurs raisons.

La première est purement théorique mais pèse lourd. Homo sapiens raisonne toujours sur des modèles cherchant à appréhender le réel. Le modèle est évidemment une simplification outrancière de la réalité, mais il peut être opérationnel s’il est adapté à l’objectif cherché. En sciences sociales, les modèles utilisés ont une fiabilité inversement proportionnelle à leur ambition.

Une prévision à long terme (20, 30 ans) n’a aucune chance d’être exacte car de nombreux évènements futurs ne sont pas pris en considération. Lorsque le monde occidental se culpabilise parce que des scientifiques se sont groupés (le GIEC) pour nous avertir que notre mode de vie conduit à la catastrophe, sur quoi se base-t-on ?

Sur une compilation d’observations de multiples spécialités scientifiques qui permettrait de faire une prévision à plusieurs décennies (2050, voire 2100). D’une part, il s’agit d’une simple compilation et non, évidemment, d’un modèle prévisionnel global de l’avenir. La conjonction des pessimismes n’est pas une méthode scientifique. D’autre part, la prévision porte sur le très long terme et néglige donc de nombreux éléments non encore survenus. Il est donc à peu près certain que les extrapolations actuelles sont fausses et que la réalité future ne correspondra pas à la prévision.

La deuxième raison d’espérer provient de la démographie. Les huit milliards d’êtres humains d’aujourd’hui ne resteront pas si nombreux. L’humanité n’a atteint cette population que par suite de l’amélioration de l’hygiène et de la santé. La mortalité a baissé avant la natalité. Mais la natalité commence à suivre, comme on le voit dans les pays riches qui ne renouvellent pas naturellement leur population et recourent à l’immigration.

Un niveau de vie élevé conduit à une natalité faible. Lorsque les niveaux de vie se seront plus ou moins égalisés, la population humaine diminuera rapidement et elle vieillira. Notre empreinte écologique en sera considérablement réduite.

Le troisième facteur d’espoir réside dans la prise de conscience générale des effets destructeurs de l’activité humaine. Dans les universités de la décennie 1960, les professeurs d’économie énuméraient trois facteurs de production : le capital, le travail et la nature. Ils développaient longuement le rôle des deux premiers, mais le troisième était passé sous silence.

Les ressources naturelles étaient encore considérées comme inépuisables et il ne venait pas à l’esprit de ces professeurs d’évoquer leurs limites quantitatives. Cette époque est définitivement révolue, mais d’un point de vue historique, le changement de perspective vient d’avoir lieu. Il faut laisser du temps aux hommes pour s’adapter concrètement à un concept si nouveau.

La quatrième raison de voir l’avenir, sinon en rose, du moins en couleurs et non en noir, résulte de l’intelligence humaine. Les progrès scientifiques et techniques ne se sont pas arrêtés parce que les Occidentaux, influencés par une idéologie catastrophiste, ont cessé d’y croire. Ils se poursuivent plus que jamais et la stimulation face au défi climatique et environnemental ne peut que produire ses effets. Les recherches sur la fusion nucléaire, l’exploration de l’espace, l’intelligence artificielle, les biotechnologies et bien d’autres progressent rapidement. Nous résoudrons probablement nos difficultés par l’ingéniosité du cerveau humain et non par des lamentations politiques aboutissant à annihiler toute liberté.

La tentation totalitaire

Car la tentation totalitaire est plus que jamais d’actualité. Elle provient évidemment des idéologies et des religions.

L’aspect idéologique se situe aujourd’hui à l’extrême gauche avec le wokisme. L’aspect religieux concerne l’extrême droite avec l’islamisme radical.

Dans le premier cas, il s’agit de  configurer l’avenir en fonction de réflexions de sociologues et de philosophes et d’éliminer tout adversaire par la propagande, l’action militante et l’emprise morale sur les individus.

Dans le second cas, l’objectif est de figer l’histoire selon les préceptes d’un vieux texte du VIIe siècle, Le Coran. Dans les deux cas, il faut en passer par la destruction de la civilisation occidentale, car elle est fondée sur la liberté. La haine de la liberté et de l’autonomie de l’individu est commune aux radicalismes de gauche et de droite.

Pour l’extrême gauche, la construction d’un avenir égalitaire basé sur quelques concepts simplistes de sciences sociales suppose un pouvoir politique fort, capable d’écraser toute résistance apparaissant sur la route de la servitude. Ce scénario idiot et implacable avait déjà été prévu par le marxisme-léninisme : pour accéder à l’Eden de la société sans classes, il fallait passer par la case dictature du prolétariat. Aujourd’hui, pour aboutir à un égalitarisme obsessionnel, il est nécessaire d’abattre les libertés cautionnant les situations concrètes de domination. Même logique, même prétexte pour instaurer l’autocratie.

Pour l’extrême droite islamiste, le maintien du pouvoir et des privilèges des dirigeants politiques et religieux dans la civilisation musulmane suppose l’étouffement du désir de liberté des peuples. La condition féminine doit impérativement rester ancrée au stade de la domination masculine sans partage, la liberté des femmes entraînant effectivement, comme on l’a vu en Occident, des conséquences en cascade, toujours positives pour la liberté de tous. Toutes les atrocités sont justifiées pour parvenir à cette pétrification du devenir historique, d’où le terrorisme islamiste.

Si l’objectif ultime poursuivi n’est pas le même, la tentation totalitaire est donc commune à l’idéologie woke et à l’islamisme radical. Elle passe dans les deux cas par le stade intermédiaire de la chute de la civilisation occidentale. L’expression islamo-gauchisme a parfois été employée pour qualifier cet objectif intermédiaire de l’extrême gauche et de l’extrême droite mondiale. Les universitaires et les politiciens occidentaux de tendance woke et les dirigeants manipulant les jeunes terroristes de l’Islam fondamental sont ainsi des compagnons de route.

Les premiers sont obsédés par le concept de déconstruction de l’homme occidental, considéré comme dominateur par essence, la liberté individuelle n’étant qu’un prétexte cautionnant des situations de fait (domination des blancs sur les racisés, domination des hommes sur les femmes, surexploitation capitaliste sans vergogne de la nature).

Les seconds entendent, par le biais de l’immigration de masse, promouvoir le communautarisme dans les sociétés occidentales et ainsi parvenir, par une propagande rampante, à détruire les bases même de l’universalisme des Lumières.

La scission de la classe moyenne occidentale

Les valeurs de liberté du monde occidental sont d’autant plus en danger que les partis de gauche ont largement abandonné le peuple pour se rallier partiellement ou totalement aux concepts du wokisme et de l’intersectionnalité. Les ouvriers et les employés votent désormais majoritairement pour la droite nationaliste, dite populiste.

Les valeurs de liberté sont donc défendues en Occident par une classe moyenne inquiète, instable et numériquement affaiblie. La compétition économique avec les pays émergents a conduit à des délocalisations massives de la production industrielle et à la perte du monopole de l’innovation technologique dont bénéficiait le monde occidental. Un chômage de masse est apparu et a fait naître une impression de déclin. L’apparition de grands groupes multinationaux dans le domaine du numérique (GAFAM) transfère progressivement la maîtrise du traitement et du stockage de l’information à des acteurs privés beaucoup plus réactifs et innovateurs que les États-nations. Ceux-ci s’en trouvent affaiblis.

La réponse politicienne des gouvernants occidentaux a consisté à utiliser la redistribution par le jeu de prélèvements obligatoires et des dépenses publiques. Ils pensaient ainsi pouvoir conserver le socle électoral indispensable à toute démocratie, une classe moyenne unie représentant environ des deux-tiers de la population. Mais les déficits publics se sont accumulés au-delà de toute raison et cette classe moyenne a malgré tout éclaté. Sa partie inférieure s’est précarisée car elle est en compétition directe avec le reste du monde où les rémunérations sont très inférieures.

Elle vote pour le radicalisme, principalement de droite, espérant vainement retrouver par l’action politique la société sécurisante du passé. Sa partie supérieure s’accommode de la mondialisation et en bénéficie au prix d’une grande mobilité professionnelle et d’une disponibilité de tous les instants. Elle soutient politiquement les partis politiques modérés constituant l’assise traditionnelle de la démocratie occidentale. Mais, par son activité professionnelle, elle agit concrètement pour la suprématie des puissants groupes économiques et financiers multinationaux.

Les gens de quelque part (somewhere) s’opposent ainsi aux gens de n’importe où (anywhere) selon la distinction du sociologue anglais David Goodhart. Cette cassure de la classe moyenne occidentale en deux clans politiquement opposés affaiblit considérablement les États occidentaux et peut être considérée comme prédictive d’une remise en cause à terme des principes démocratiques.

La conquête de la liberté

L’Occident dominateur et colonisateur des XIXe et XXe siècles se trouve aujourd’hui affaibli à l’intérieur et à l’extérieur. La démocratie, et donc la liberté, semble fragilisée dans les nations occidentales par la précarisation de couches entières de la population. Il convient malgré tout de prendre de la hauteur et d’observer le long terme historique.

Une majorité des 8 milliards d’êtres humains vit encore sous la férule de pouvoirs politiques autoritaires ou totalitaires. Cependant, la démocratie n’a cessé de progresser dans le monde depuis deux siècles et il serait hasardeux de croire que tout est perdu et que les hommes du futur ne connaîtront que le despotisme.

Géopolitiquement, l’Occident est passé de la domination à la compétition avec le reste du monde. Pourquoi en effet faudrait-il que pour l’éternité des temps une civilisation l’emporte sur les autres ? L’intelligence n’est pas un monopole occidental et c’est seulement la conjonction de multiples facteurs qui a permis à l’Occident d’être un pionnier du développement ; le hasard plus que la nécessité. La révolution de l’intelligence, actuellement en cours, concerne l’humanité entière. Ce n’est plus seulement la capacité d’agir de l’Homme qui est démultipliée par les machines, mais sa capacité de penser qui atteint une puissance que ni homme ni dieu n’avait pu imaginer depuis la création du monde.

Alors, l’Occident est-il coupable ? En aucune façon. Dominateur, colonisateur pendant deux siècles sans doute, mais comme toutes les autres civilisations. Ce que notre civilisation a apporté à l’humanité depuis le XVIIe siècle, c’est la liberté engendrant le progrès. Cette idée simple d’autonomie de l’individu reste le concept philosophique majeur du monde contemporain. Il faut toujours résister au pouvoir et cela ne cessera jamais. La conquête de la liberté représente l’exemple historique convoité par tous les peuples.

 

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  • « Pour l’extrême droite islamiste »
    « L’expression islamo-gauchisme a parfois été employée pour qualifier cet objectif intermédiaire de l’extrême gauche et de l’extrême droite mondiale.  »
    C’est tout de même « fort de café » que d’associer l’islamisme radical avec l’extrême droite !

    • Peut-être l’auteur a t’il remarqué la présence d’islamistes radicaux dans la partie la plus à droite de l’hémicycle ?

    • Je suis loin d’être un expert, mais il me semble que l’extrême gauche et l’extrême droite sont des autoritarismes dont l’un veut révolutionner le système (le communisme, le wokisme) et l’autre veut rester ou revenir à un système existant fantasmé (la pureté de la nation allemande, la santé). Dans ce cas là, oui, l’islamisme radical est d’extrême droite, comme l’intégrisme catholique et l’orthodoxie juive.

    • La dualité gauche-droite n’a plus de sens quand on sort de notre référentiel culturel. L’islam étant purement exogène, il échappe à ce référentiel.

      • Du coup le communisme chinois n’était pas d’extrême gauche ? Et le nationalisme hindou n’est pas d’extrême droite ?

        • Le communisme étant l’invention d’un Allemand, son adaptation à la sauce chinoise n’enlève pas le caractère fondamentalement étranger de la théorie, donc je ferais attention à le définir en utilisant un critère gauche-droite. Surtout lorsque ses avatars plus récents sous l’impulsion des héritiers de Mao, deviennent plus difficile à catégoriser. Il est certainement resté totalitaire et appelle certainement à placer les moyens de production stratégiques sous l’égide de l’empire et ses mandarins, mais est-ce vraiment encore du marxisme? La version chinoise est fortement nationaliste, s’agit-il d’un national-socialisme? Cette dernière théorie était-elle de gauche (socialiste) ou de droite (nationalisme?)
          Rien qu’en France le référentiel gauche-droite a évolué de manière ridicule depuis ses débuts. A la base la droite c’est la fidélité au roi et à l’Église. Voyez la droite d’aujourd’hui, ses incantations républicaines, sa passion laïcarde…
          L’islam, pour y revenir, s’est développé hors de notre référentiel et constitue un mélange de politique, de spirituel, de nationalisme (oumma) et de juridique.
          Mais s’il faut absolument que religieux = droite, vous avez votre catégorie, pour ce qu’elle vaut.

      • L’islam tout exogène soit-il est un collectivisme totalitarisant. Il a donc des accointances naturelles avec la gauche sans être DE gauche au sens classique.
        Mais être « de gauche » au sens classique n’existe plus, pas plus qu’être « de droite ». On mettrait sans doute Marchais à droite de nos jours… Centre droite soviétophile, peut-être.

  • L auteur est quand meme tres optimiste. Deja quand une civilisation s effondre, meme si une suivnate prend la releve, ca fait quand meme des degtas (regardez la periode entre la chute de l empire romain et le moyen age. Sans compter la perte de savoir)

    Ensuite, l auteur parie sur une stabilisation de la population liee a l enrichissement de celle ci. Admettons. Le seul probleme c est qu on va proablement depasser les 10 milliards et que ces 10 milliards n auront pas tous le temps de devenir assez riche pour ne pas se comporter comme des lapins (ex en cours afghanistan ou l egyte) .Apres c est sur qu il existe d autre moyen de regulation de la population (famine & guerre comme la encore en Afghanistan)

    Mais ce qui est a mon avis le point le plus crucial n est pas la. Au XIX ou XX un occidental etait sur que sa civilisation etait la meilleure et qu il allait dans la bonne direction. Le questionner etait pour 95 % de la population ridicule. Maintenant qui voit encore notre civilisation comme un modele: elle s effonde de l interieur a coup de woke et de deboulonnage de statues

    PS: si pendant longtemps les classes moyennes et populaire occidentale pensaient que leurs enfants vivraient mieux qu eux, c est plus le cas. Et ce n est pas une impression. Une personne de 25 ans (ne en 96) aujourd hui a la certitude de vivre moins bien que son pere (ne en 66). Il connaitra le chomage, il devra engloutir presque la moitie de ses revenus pour se loger puis le jour ou la fuite en avant aura cessé il devra rembourser les dettes accumulées par les generations precedentes. Et quand il sera agé, le systeme de soin sera sinistré et la retraite telle qu on la connait aujourd hui n existera plus

    • A peu près ce que je voulais écrire. Le progrès dans le passé n’a jamais été linéaire ni simultané dans tous les pays du monde.

      Le 20ème siècle est peut-être le siècle le plus effroyable que l’humanité a connu, en tout cas le plus meurtrier, et pourtant il advient après une période de prospérité sans précédent. Certes le progrès technique s’est poursuivi durant cette période (et à une belle vitesse), mais il n’a pas nécessairement été au service des individus et de leur liberté.

      L’auteur traite bien de la tentation totalitaire, mais l’intègre bien étrangement dans sa problématique. Peut-on encore parler de progrès s’il s’accompagne de la disparition des libertés individuelles ?

    • « de devenir assez riche pour ne pas se comporter comme des lapins (ex en cours afghanistan ou l egyte) »
      L’exemple de l’Égypte est mal venu car la transition démographique est désormais en cours chez eux: avoir des enfants n’est plus considéré comme une richesse, mais une charge. Même phénomène que pour les pays du Maghreb.

      • c est pas ce que dit https://www.cairn.info/revue-population-et-societes-2018-1-page-1.htm
        je cite
        « La fécondité a augmenté récemment dans plusieurs pays arabes. Ce changement est surprenant et contraire au modèle de la transition démographique. Est-il lié à un regain de religiosité dans ces pays ? Examinant le cas de l’Égypte où le retournement de fécondité est particulièrement marqué »

      • la question se pose alors, pourquoi les gens originaires du Maghreb ont-ils plus d’enfants une fois installés en Europe, alors pourtant que leurs conditions de vie s’améliorent ??
        l’idée que la condition économique dicte l’action humaine toujours et partout est très réducteur (et assez imbibé de marxisme, pour tout dire).

  • L’Europe s’est auto–détruite lors des deux guerres mondiales. Elle était un champ de ruines coincé entre la Russie et les USA en 1945. Mais la blessure mortelle est celle de l’identité, des valeurs. L’Europe est spirituellement morte à Auschwitz. L’Europe ne s’en remettra jamais et les oligarques de Bruxelles sont la tête d’un cadavre en décomposition. Cadavre en plein déclin démographique. En 1900 l’ Europe comptait environ 400 millions d’ habitants contre 150 millions en Afrique……….Aujourd’ hui la population européenne est la même mais vieillissante tandis que l’ Afrique compte 1 milliard et comptera 1,5 milliards en 2050 dont beaucoup de jeunes. L’ Europe finira submergée par l’ Afrique.

    • l’Europe, c’est là où vivent les européens. l’Europe n’est morte à Auschwitz que parce que les médias et les autorités ont cru malin de convaincre les européens qu’ils étaient coupables, collectivement (ce qui est assez étrange car si on y pense, qui a libéré les camps ? des anglais, des russes…. des « américains » qui sont des européens expatriés pour la grande majorité, bref tout autant des européens que ceux qui ont crée les camps).
      Il faut juste que les européens aient, à titre individuel, envie de vivre, de créer, de procréer, et qu’ils arrêtent d’écouter les gens qui veulent penser « collectif ». L’Europe renaîtra sans problèmes quand le socialisme s’éteindra car c’est le collectivisme morbide de ce dernier qui prétend me mettre sur le dos la responsabilité des camps qui 1° ont été libérés/fermés bien avant ma naissance et 2° ont été libérés/fermés par mes ancêtres et 3° où d’autres de mes ancêtres ont été enfermés, mais de toute façon sans aucun lien direct avec moi !

    • vous avez raison je suppose que vous savez ce qu’il reste à faire tant qu’il est encore temps

  • L’auteur mélange occident et démocratie. La civilisation occidentale arrive à son terme, et tout ce qui compte maintenant est de sauver les meubles, et éviter que cette période trouble qui commence n’amène trop de violences.
    Quant à la démocratie…nulle part ailleurs qu’en Occident elle n’a vraiment percé, et sans l’Occident pour aider, et avec l’aide des outils numériques, j’ai bien peur qu’elle ne s’efface. C’est plutôt nos démocraties qui sont en danger.
    Comme l’a bien dit cd, après Rome, le moyen âge.

  • Une bonne guerre importée par les USA en Ukraine pourrait relancé notre economie

    • je suppose que c est de l humour. deja une guerre n est que tres rarement benefique economiquement (cf la vitre brisee de Bastiat pour le pourquoi). Mais une guerre nucleaire ne l est pas a coup sur

      PS: je doute que Poutine soit assez fou pour se laisser entraine dans une confrontation avec les USA. Il fait peur aux Ukrainiens pour faire pression mais il n est pas assez fou pour se lancer dans une invasion puis occupation d un pays aussi vaste que l ukraine. Deja avec la georgie l armee russe a montree ses limites et l ukraine c est un morceau bien plus gros

    • vous avez totalement raison un guerre en Asie et l’Afrique pour réduire la population de ces continents

  • Excellent article… gardons espoir certes… mais ne dit pas comment nous occidentaux pouvons/allons sortir de la compétition mondiale égalitaire… intelligence, innovation et liberté ? Oui: La liberté d’être dominés et décadents plutôt… notre tour dans l’Histoire de l’humanité va passer …. Vous y croyez vous à un monde où tous les pays seront égaux et heureux ? Il va falloir sacrément réfléchir – et agir- pour organiser un village mondial équilibré !!!!!

  • Chacun de nous a une vision extrêmement limitée du monde. Parce que l’on n’a pas l’information, que cette information est filtrée et déformée par les autres et par soi-même, et surtout parce que le volume d’information dépasse nos capacités de mémoire et de raisonnement.

    Nos analyses et nos prédictions sont doublement limitées par ce que l’on ne sait pas et ce que l’on ne veut pas voir, et notre incroyable vanité à se croire acteur de ce qui nous échappe (en compréhension et en capacité d’action).

    Ainsi que par notre nombrilisme : le monde n’est pas l’occident ni l’Asie. L’occident n’est pas l’Europe, l’Europe n’est pas la France, la France n’est pas les « élites », les « élites » ne sont pas plus une entité que la gauche. Et l’élitisme accroît notre nombrilisme.

    Partout, on prétend prédire l’avenir en regardant le présent à la loupe, c’est à dire avec un champ de vision très réduit, alors qu’il faut regarder le monde de loin. Aussi bien dans l’espace que dans l’ensemble des lois « naturelles » qui en régissent au final l’évolution. Et pas des lois scientifiques partielles (dont le domaine de validité est restreint).

    La plus importante de ces lois est la sélection naturelle (dans une définition très large). Trop complexe pour être modélisée mais omniprésente. Ce sont les TRES nombreux « rapports de forces en présence » qui déterminent le futur et pas les volontés individuelles ou les circonstances locales.

    Un peu de modestie pour nous replacer dans ce contexte est nécessaire pour déterminer notre avenir, comment s’y adapter et en tirer le meilleur parti possible.

    • Je rebondis sur la sélection naturelle qui me paraît sérieusement affaiblie par la démocratie, au sens égalitariste du terme.
      Les empires qui durent sont ceux qui savent détecter, cultiver et écouter la toute petite minorité des talents exceptionnels et conserver ainsi un avantage sur la concurrence (militaire, technologique, sanitaire et commerciale).
      C’est une forme d’aristocratie difficile à entretenir sur fond de dogme égalitaire mais elle est indispensable à la survie.
      Notre occident si lumineux et démocratique s’administre obstinément la potion bienpensante qui lui fera perdre sa place.
      Bref, l’extrême médiocratisme naïvement considéré comme un idéal n’est pas la solution mais le problème.

      • Très vrai, et l’exemple de l’éducation nationale avec le niveau de maths en France est flagrant. On avait une des écoles mathématiques les plus brillantes du monde, le bac C de 1990 est « LE » diplôme du secondaire le plus élevé en maths jamais vu sur la planète, les premières études TIMMS et autres mettaient la France en tête avec une confortable avance. Et puis on a voulu ouvrir le bac et le supérieur à tous (80% de bacheliers, dixit M. Jospin), car en effet les bacheliers de 1990 avaient un très haut niveau mais n’étaient que 36% de leur classe d’âge, ce qui est « très mal ».

        Résultats ? On est désormais derniers ou avant derniers à TIMMS, PISA c’est pas mieux et les élèves « d’élite » qui rentrent dans nos grandes écoles n’arrivent pas à résoudre les problèmes posés en examen il y a 20 ou 30 ans en première année de DEUG…

        • On fait peut-être encore plus de dégâts en bridant les « surdoués » dans le primaire qu’en sabotant le secondaire…

        • Il y a dans le roman de Nicolas Beuglet (Le dernier message) une vision très prémonitoire ( et assez argumentée dans l’épilogue) concernant la dégringolade des pays occidentaux dans la compétition mondiale liée à une baisse du QI constatée par différentes études. Ça vaut ce que ça vaut mais quand on voit le niveau d’expression et le niveau de compréhension des petits français s’exprimant sur internet et dans les réseaux sociaux, je pense que l’on a/ va avoir un grave problème par rapport à l’Asie ( Chine, Hong Kong, Singapour, Taïwan, Inde etc…) car ces pays poussent leur jeunesse à marche forcée vers les plus hautes études quand nos jeunes passent leur temps à pianoter des jeux débiles sur leur smartphone! ( ça rejoint l’hypothèse du bouquin cité plus haut qu’il y a quelque part une volonté de « faire perdre du temps » à toute une génération occidentale.).Sans devenir parano, il y a quand même matière à s’interroger?

        • Pour parcourir de temps à autre des forum de prof de maths il semble que le niveau optimal était atteint environ en 1975. La chute remonte donc à loin…

      • « écouter la toute petite minorité des talents »

        Mon point de vue est qu’il faut simplement « lâcher la bride » à ces minorités. Ils prennent des risques pour eux mêmes et globalement tout le monde en bénéficie. Mais si localement on bloque tout ou prétend orienter, on est en dernier sur la liste des bénéficiaires.

  • La civilisation est déjá morte et nous sommes dans la phase de pourrissement et de destruction (et de tyrannie). Il ne s’agit pas de « déclinisme » : quand l’UK laisse des gangs violer des enfants de 14 ans par milliers, quand en France on laisse gambader des multi récividistes, quand en Suede on punit une victime de viol car elle a fait un salut nazi en tribunal, on doit admettre que la civilisation est morte. Elle est morte car si une civilisation ne défend pas ses enfants est par définition morte.

  • Article très intéressant, mais je pense qui sous-estime à mon avis la menace totalitaire liée à l’écologisme (une nouvelle religion qui succède au christianisme dans les sociétés occidentales) et aussi à l’hygiénisme qui jusqu’à récemment n’existait qu’à l’état latent mais à brutalement émergé en 2020 dans la plupart des pays du monde.
    Ce qui est nouveau par rapport au passé, c’est que désormais les moyens technologiques modernes permettent un fichage et une surveillance aisée des individus.
    C’est le revers de la médaille du progrès technologique, d’un coté il facilite la communication et la mobilité, ce qui va dans le sens de plus de libertés, mais de l’autre, il permet de distinguer les « bons » et les « mauvais » citoyens. Ce qui s’est mis en place avec le pass sanitaire est inquiétant et on ne peut s’empêcher de penser que de même que les confinements imposés aux peuples de nombreux pays ont succédé à celui imposé par la Chine à ses citoyens, le contrôle social mis en place dans cette dictature finira aussi par se développer dans les démocraties occidentales.

  • Le declin de l’occident, je sais pas. Mais le declin de Contrepoints arrive, c’est sûr !
    La nouvelle version est illisible. Seuls quelques commentaires sont affichés (sur la version mobile en tout cas). Et nos propres commentaires ne sont pas repérables…
    Bref, ce sera desormais sans moi.
    Salut la compagnie !

    • Ce qui gêne le plus c’est l’apparition immédiate du bandeau supérieur dès que l’on scrolle même très peu en arrière (je vais le signaler).
      Pour la version portable je ne l’ai pas utilisée.

      Pour les commentaires : les anciens n’apparaissent effectivement pas dans votre profil mais les nouveaux si.
      J’ai effectivement été quelque peu désemparé pas ce nouveau site…mais l’on s’habitue.

  • Vous écrivez : « C’est la philosophie des Lumières qui a permis à l’Occident de prendre une avance scientifique, technologique et économique sur le reste du monde. L’affirmation de l’autonomie de l’individu est à la racine de la volonté d’entreprendre, d’innover, de chercher sans relâche comment améliorer pas à pas, pragmatiquement, les productions » Pas d’accord. Dès le Moyen-Age en Occident, les individus ont entrepris, cherché à innover. La notion d’autonomie de l’individu se trouve dans le christianisme, qui pose la prééminence de l’individu, le libre arbitre et la liberté de chacun de choisir sa voie. Tout ce qui a été développé par la philosophie des Lumières repose sur ces notions, mais en évacuant Dieu. Et je ne peux jamais oublier que la philosophie « des Lumières » a engendré l’immonde boucherie qu’ a été la Révolution française.

    • « immonde boucherie qu’ a été la Révolution française. »
      Lorsque que j’ai vu les dégâts des adeptes de Daesh aux bouddhas géants de la vallée de Bamiyan en Afghanistan je n’ai pu m’empêcher de penser aux cathédrales massacrées par nos révolutionnaires.
      En ce qui concerne les morts liés à cette révolution, leur nombre, ramené à la population de la france actuelle, serait d’environ 800.000 ! Et l’on en parle fort peu à l’école.

  • Les commentaires sont fermés.

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