Ségrégation sanitaire : les Brigades de la Limonade vont nous coûter cher

La facture du pass sanitaire n’a pas fini de grimper et ceux qui l’applaudissaient sont les cocus qui devront la payer fort cher.

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Police by mirsasha (CC BY-NC-ND 2.0) https://www.flickr.com/photos/mirsasha/2061694764/in/photolist-49bJ2s-yQ8Ti-sAoZgm-21GiTx-4nG92V

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Ségrégation sanitaire : les Brigades de la Limonade vont nous coûter cher

Publié le 30 août 2021
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par h16

Le mois d’août s’achève mais il sera difficile de revenir sur ces cinq dernières semaines de puissants délires qui se sont multipliés en République du Bisounoursland : trop d’absurdités se sont enchaînées au Cerfaland, et obligent l’observateur extérieur à ne retenir qu’une écume passagère… Qui n’en reste pas moins significative de l’air du temps.

Air du temps qui ne sent décidément pas très bon. C’est en effet dans une odeur fortement soufrée qu’on apprend que la violence en France, puissamment combattue par notre gouvernement et notamment Gérald Dardmalin, son extraordinaire ministre de l’Intérieur, n’en finit pas de diminuer pardon d’augmenter : la période après le confinement de janvier à juin de cette année a ainsi vu le nombre d’homicides et d’agressions dépasser celui d’avant la crise sanitaire sur la même période (de 16 % tout de même), et ce alors que s’accroissent aussi les tensions sociales, exacerbées par les choix ségrégationnistes subtils du président Macron.

Et alors que, déjà, une exquise joute rhétorique s’organise entre médias pour établir pourquoi cette augmentation des agressions, des homicides et autres petites billevesées du quotidien n’est finalement pas si importante, on s’empressera de ne surtout pas s’occuper de la question des violences en France ainsi que de leur gestion (ou absence de gestion, disons) ainsi que de l’évaporation de toute politique un minimum cohérente et de toute solution opérationnelle.

Que voulez-vous, ces thèmes comportent bien trop de points épineux alors que se rapproche à grands pas une nouvelle élection et qu’il est donc urgent d’occuper les esprits avec autre chose. Ce serait dommage de focaliser ces derniers sur une gestion calamiteuse de la Justice en France, sur des questions d’immigration (comme celle, par exemple, des mineurs non accompagnés, de sans-papiers et autres réfugiés pas trop compatibles avec nos mœurs), ainsi que, plus généralement, sur la place du régalien dans le pays.

Tout ceci doit être oublié, tant côté budget (en France, sur 1000 euros de dépenses publiques, 60 euros seulement sont consacrés au régalien) que du côté opérationnel, afin de ne pas évoquer le fait pourtant assez visible qu’on retrouve maintenant les personnels justement chargés d’appliquer les lois et garantir l’ordre en République à des endroits de plus en plus incongrus…

En effet, en République du Cerfa Joyeux, il n’est guère temps d’aller remettre un peu d’ordre dans certains quartiers turbulents. Les cités émotives n’ont pas besoin de la loi républicaine. En revanche, pour les terrasses de bistrots, c’est une autre affaire.

Clairement, après les brochettes de mimes et de clowns (oui, oui, cela a bel et bien existé), on se retrouve maintenant avec de solides Brigades de la Limonade garantissant enfin (ENFIN !) que consommer se fait dans le respect de la ségrégation sérologique, des gestes barricades et d’une saine distanciation socialiste permettant aux êtres purs d’être sanitairement séparés de la masse grouillante des pouilleux envirussés.

Ce déploiement d’une police et d’une gendarmerie de très grande proximité (au point qu’elles pourraient picorer dans votre assiette), jamais vu en France depuis la Seconde Guerre mondiale, n’est pas le seul élément qui fasse quelque peu tiquer les citoyens, notamment ceux qui paient des impôts : pendant que nos gardiens de la paix s’enquièrent de notre dossier médical et que les trafics, violences et agressions grimpent en flèche, les entrées dans les hôpitaux sont à leur tour finement filtrées pour les mêmes motifs si judicieux.

Il faut donc fournir rapidement ces établissements en indispensables cerbères, ce qui ne manque pas d’interpeller le citoyen payeur, alors que ces mêmes établissements n’arrêtent pas de se plaindre d’un manque cruel de personnel et de moyens pour traiter les malades.

En effet, avec une facture évaluée à 60 millions d’euros par mois (720 millions d’euros à l’année, une broutille – c’est l’État qui paye, hein), combien de lits auraient pu être ouverts ou maintenus, combien de services améliorés, quelles primes ou augmentations salariales les personnels stressés auraient-ils pu obtenir ? Nous n’en saurons rien : grâce à ces sommes dont les financements sortent, comme à peu près tout dans le pays depuis mars 2020, du cul de licornes républicaines, de nouveaux postes seront créés permettant à des vigiles de s’assurer que les patients qui entrent à l’hôpital ont avec eux une preuve solide de bonne santé officielle. Malin.

Pour résumer, il n’y a donc aucun argent pour améliorer le sort du personnel hospitalier, la police et la gendarmerie n’ont pas assez de moyens pour lutter contre la délinquance, la criminalité et les agressions du quotidien, mais on trouve de belles sommes rondelettes pour coller des vigiles à l’entrée des CHU et des volées de policiers aux terrasses estivales.

Si vous avez deux sous de bon sens et encore une vague motivation (futile, mais admirable) à voir vos impôts employés correctement, constater que le régalien est à ce point méprisé, que le moquage de visage permanent permet aux mêmes hydrocéphales de pleurnicher sur le sort des hôpitaux et, dans le même souffle, de consacrer une part importante de leur budget à une tâche ridiculement décalée de leurs besoins, vous ne pourrez que sentir la proverbiale moutarde vous monter au nez tel un écouvillon de PCR introduit par un laborantin un peu trop enthousiaste.

La tentation serait forte, dès lors, d’aller défiler dans la rue pour réclamer la fin de ces absurdités et, sur un coup de tête, de tenter quelques violences à l’égard de ces clowns qui font semblant de nous gouverner.

Ce serait, cependant, une grossière erreur.

Tandis qu’un budget important n’était absolument pas consacré à déployer les forces de l’ordre là où elles sont vivement attendues, alors qu’on claquait des fortunes à ne pas équiper les hôpitaux en lits et personnels, ces petits clowns coûteux n’oubliaient pas de renouveler le matériel de répression indispensable pour disperser du factieux à coup de LBD dans l’œil.

Autrement dit, vos impôts vont clairement servir à vous faire rentrer dans le rang, à coups de matraques, de lacrymogènes et de LBD s’il le faut. Vous payez pour qu’on vous fasse bien sentir que le système de santé n’intéresse le gouvernement que s’il peut l’utiliser pour raccourcir toujours un peu plus votre laisse. Et alors que, déjà, se pointent des petits rappels de piqûres sans lesquels les sésames électroniques seront invalidés, ceux qui applaudissaient des deux mains la ségrégation sanitaire sont les cocus qui devront se résigner à voir la facture (financière et liberticide), grimper sans fin.

Ne vous inquiétez pas, cela va très bien se passer.

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  • Et dans le genre bien débile : j’accompagne ma fille de 14 ans se faire vacciner (deuxième dose, sous la contrainte du pass sanitaire, sinon elle arrête les compétitions d’athlétisme etc.). Le centre de vaccination est à l’intérieur de l’enceinte de l’hopital Ste Anne à Paris. On refuse de me laisser entrer car je n’ai pas de pass sanitaire en règle (ma deuxième dose date de vendredi dernier, mon pass sera actif vendredi prochain). Après 5 minutes de palabres, de ton qui monte, un supérieur décide de me laisser passer. Il n’y a vraiment qu’en Absurdistan qu’on installe les centres de vaccinations à l’intérieur d’une zone qui exige d’être vacciné pour entrer …

    • Ah, mais, cher monsieur, c’est que l’Absurdistant à une solide réputation d’absurdité congénitale à défendre, ne vous en déplaise!
      Mais bon, qui à une époque déjà lointaine ( je parle de ma jeunesse) n’est pas allé passer son permis de conduire au volant de la voiture de papa? Je vous le demande!

    • C’est l’Absurdistan 2.0 : le « en même temps » de l’absurdité de l’obligation et l’absurdité de l’interdiction.

    • Certes l’installation des centres de vaccination dans des hôpitaux est débile, c’est comme si la réunion des AAA avait lieu au bar du coin.
      Mais au niveau décisionnel vous n’êtes certainement pas le mieux placé pour évaluer, vu celles que vous avez prises pour votre enfant.
      Pour vous mêmes je ne doute pas que vous ayez aussi de très bonnes raisons vu que ce sont les vôtres.
      Dieu se rit…

    • La première des absurdités qui entraîne toutes les autres, c’est celle consistant à obliger les gens à se faire vacciner avec un produit encore expérimental, pour une maladie équivalant à une mauvaise grippe, spécialement les gens – la majorité des citoyens – qui ne risquent à peu près rien de cette maladie.

      Franchement, piquer une ado de 14 ans avec ces produits pour lui permettre de faire du sport, j’en suis presque malade. Le socialisme dans toute sa splendeur, quand les gens non concernés sont sommés de partager les responsabilités (ou les lubies, ou les craintes excessives) de ceux qui ne veulent pas assumer leurs responsabilités propres. La recherche du risque zéro jusqu’à l’absurde (sauf pour les labos fournisseurs et leurs nombreux relais).

      Nos descendants se gratteront la tête en se demandant comment nous avons pu sombrer dans un tel obscurantisme.

  • Bon retour chez les morts vivants, avec ou sans pass… Nous fêterons le jour de la liberté retrouvée lorsque les masques tomberons, TOUT les masques.

    • Il suffit de porter toujours le même, il tombera tout seul comme les feuilles mortes! La nature finit toujours par gagner, il suffit d’être patient!

  • Pour contrôler des citoyens paisibles (désarmés légalement), il y en a des policiers au mètre carré ! Comme sur la route d’ailleurs.

    • Ne m’en parlez pas. Je reviens de week-end, et vers la Camargue ils n’ont rien trouvé de mieux que d’équiper les routes de radars permettant de mesurer la vitesse moyenne sur une portion de route limitées à 80km/h
      Finalement on passe plus de temps concentré sur le compteur de vitesse que sur la route, ce qui est complètement débile

  • « il est donc urgent d’occuper les esprits avec autre chose. »

    Ce qui signifie faire peur avec autre chose.

    Mais reste-t-il de la place à force d’user et d’abuser de cet artifice : peur du Covid, des inondations, des canicules, du nuc, des pesticides, de la police (pléonasme), de l’extrême droite, de Trump (même quand il n’est plus président), de Bolsonaro, des anti-vax, des racistes, de ceux qui se rebiffent …

    En tant que shadock, je n’ai pas assez de cases dans mon cerveau pour stocker toutes ces peurs et j’ai renoncé à pomper depuis longtemps pour vider les tonneaux des Danaïdes. Mêmes les invraisemblables sprinklers à pognon de m’émeuvent plus.

  • Super! avec anesthésie au Taser! On n’arrêtera pas le progrès!

  • Rassurez-vous c’est français! C’est la police française

    • C’est l’Urbaine comme à Rome. Ils ont juste modernisé la tenue : le short remplace la jupette, le plastron est en kevlar et le casque plus léger. Ils ont ajouté le foulard à la Jessie James et laissé tombé les plumes du centurion.

  • Merci H16, ça fait du bien de vous relire.
    Je conseille à tous nos députés de fréquenter incognito nos petits bistrots.
    Ils y découvriront qu’on y entend des propos au moins aussi sensés que ceux des analystes « compétents » qui saturent l’espace médiatique.
    Ils y découvriront un solide esprit critique que sont loin d’avoir la plupart des chroniqueurs, uniquement préoccupés par leur souci de rester dans le camp du Bien.
    Enfin, ils découvriront les vrais Français qu’ils sont censés représenter.
    Les brigades des terrasses sont à ajouter à la longue liste humiliante et parfois monstrueuse des attestations, commerces non essentiels, interdiction d’accès à l’hôpital sans passe sanitaire…
    Ce gouvernement, en plus de laisser une dette abyssale, aura profondément abîmé la société française.
    Si nous réélisons Macron, ce sera une catastrophe.

    • Les vrais Français qui hélas, ont pour la plupart cédé au chantage et à la politique par la peur menée par le gouvernement… puisqu’ils vont au bistrot – donc dotés d’un pass sanitaire, sauf à être hors la loi.
      Vous avez sûrement raison quant à la plus grande pertinence des propos qu’ils tiennent par rapport à ceux tenus sur les plateaux TV, mais les Français dignes de ce nom (Francs = hommes libres), on les trouve plutôt dans les manifs ant-pass sanitaire, en ce moment.

  • Modération : commentaire insultant, commentateur banni

  • Eh oui, nous autres pauvres petites choses chétives, avons besoin de nous quoi faire comment et quand, la liberté est un concept de plus en plus abstrait dans ce pays de merde. Tiens ça me rappelle cette belle citation aux alentours de 1580, d’Etienne de La Boetie dans son discours qu’il faut lire ou relire dans ces moments pourries.

    « Ce maître n’a pourtant que deux yeux, deux mains, un corps, et rien de plus que n’a le dernier des habitants du nombre infini de nos villes. Ce qu’il a de plus, ce sont les moyens que vous lui fournissez pour vous détruire. »

  • tant qu’on ne fera a pas la révolution dans les têtes les révoltes ne serviront à rien , j’en ai bien peur.

  • Quel plaisir de vous retrouver en si bonne forme H16!!

  • En fait, je pense avoir compris le fond du problème actuel avec la crise du COVID. Le fondement de notre démocratie est basé sur l’équilibre des pouvoirs avec une répartition de ceux-ci. Cela évite trop d’erreurs et d’imbécilités même si cela a tendance à ralentir la réactivité du pays. On avait déjà le problème du parlement LREM 100% godillot à un niveau jamais vu même dans une dictature à parti unique faisant que le pouvoir exécutif a totalement absorbé le pouvoir législatif. Le gros souci est qu’en fait, il existait un pouvoir médical indépendant de l’exécutif. Mais avec la crise, celui-ci a été complétement mis au pas. Votre santé personnel n’est plus géré par du personnel médical de haut niveau et les institutions associées mais directement décidé par le président en tête à tête avec Brigitte qui a vu son dermatologue la veille.

    Et comme la raison médicale peut être une raison de vie ou de mort, le pouvoir exécutif se retrouve avec un pouvoir total pouvant mettre au pas toutes les libertés et els autres pouvoirs qu’il n’a pas. On le voit bien avec les tentatives de mise au pas associés du pouvoir légal avec des lois extraordinaires ou anticonstitutionnels en permanence ou du pouvoir médiatique avec les tentatives de censures et autres formatage de l’information.

    Hors de tout débat sur les vaccins, les masques ou les tests, ce qui est important c’est que le pouvoir de décision médical soit indépendant de l’exécutif. Sinon, il devient nécessairement un instrument pour prendre un pouvoir total.

  • excellent cet article

  • Je pense que H16 se trompe. Faire des controle de passe sanitaire n est pas un gaspillage d argent public. Coller des PV a des gens solvable est surement rentable.
    Et de toute facon l objectif est ailleurs: il s agit de forcer les gens a se faire vacciner sans que ca soit obligatoire officiellement

  • Eh bin H16, je suis cocu et content de le savoir.. si on rit dans mon dos, je comprends pourquoi j’appartiens à une tribu de grognons…
    Médicalement parlant, le rire est une excellente thérapie dit on.. merci pour ce texte d’entretien!

  • « les Brigades de la Limonade vont nous coûter cher »
    LES BRIMADES AUSSI!

  • La police médicale est un thème important dans la BD S.O.S Bonheur. A relire, c’est de circonstance.

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