Les violences envers les gendarmes en hausse, l’usage des armes de service en baisse

Les chiffres du rapport de l’IGGN 2022 soulignent une augmentation des signalements de violences envers les gendarmes, tandis que l’usage des armes de service connaît une baisse significative.

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Les violences envers les gendarmes en hausse, l’usage des armes de service en baisse

Publié le 20 juin 2023
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C’est lors d’une conférence de presse, organisée au sein du quartier des Célestins, à Paris, que le général de corps d’armée Alain Pidoux, patron de l’Inspection générale de la gendarmerie nationale (IGGN), la « police des polices » des gendarmes, a présenté le rapport d’activité 2022, un document dense, de près de 144 pages, qui recense chiffres et analyses de l’organisme de contrôle interne de l’action des gendarmes, mais aussi des contributions extérieures.

 

Signalements de particuliers et violences envers les gendarmes en hausse

La plateforme de signalements externes de l’IGGN, créée en 2013, a reçu 2952 signalements en 2022, soit une hausse de 26 % par rapport à l’année 2021.

Mais, seuls 808 cas (987 en 2021) relevaient de la compétence de l’inspection, les autres étant relatifs à des « conflits privés ou de contestations d’infractions ou constituant des compléments à de premiers signalements ».

Pour le patron de l’IGGN « 154 cas ont eu pour motif des manquements dans l’accueil et la prise de plainte, majoritairement des fautes de comportement. » 11,7 % de ceux-ci ont entraîné des sanctions administratives, soit un peu plus de 90 cas.

Les violences envers les gendarmes connaissent leur plus haut niveau depuis dix ans. Elles ont occasionné une augmentation de 30,7 % des blessés dans les rangs de la gendarmerie par rapport à 2021.

Mais, observe le rapport, « face à une agression armée, le gendarme ne fait usage de son arme que dans 2,73 % des cas. »

 

L’inspection générale de la gendarmerie saisie de 54 enquêtes judiciaires en 2022

Ce chiffre est en baisse par rapport à l’année 2021.

L’IGGN a été saisie en 2022 de 54 nouvelles enquêtes judiciaires concernant les agissements de ses militaires. Ce chiffre est en légère baisse par rapport à l’année passée, puisque 59 dossiers avaient été ouverts en 2021.

Par ailleurs, 783 enquêtes judiciaires sont en cours, dont 175 pour des suspicions de harcèlement moral et 143 pour des violences intrafamiliales alléguées.

 

L’usage des armes à feu par les gendarmes a atteint le niveau le plus bas depuis dix ans

Les usages létaux des armes sont systématiquement traités par l’IGGN.

En 2022, trois personnes sont décédées à la suite de tirs de gendarmes sur un total de 12 victimes. Aucune n’est morte à la suite d’un refus d’obtempérer commis par des automobilistes en dépit de leur nombre considérable, soit plus de 13 000 faits.

Par ailleurs, 26 personnes ont été blessées dont deux par arme à feu.

L’année dernière, l’usage de l’arme à feu par les gendarmes a baissé de manière importante, a relevé le général Alain Pidoux, pour atteindre « le niveau le plus bas depuis plus de dix ans. On a ouvert le feu à 62 reprises ». Cela représente une baisse de 29,5 % par rapport à 2021, qu’il explique par la stratégie mise en place au sein de l’institution.

« D’abord, nous essayons d’être des acteurs de la maîtrise de l’usage des armes. Nous sommes allés dans toutes les brigades de gendarmerie. Nous avons distribué des kits pédagogiques sur l’emploi et la maîtrise des armes ».

En outre, il y a eu « des progrès très importants dans la formation » :

« On ne fait pas que tirer sur une cible. On remet les gendarmes en situation pour leur permettre de mieux appréhender l’usage de l’arme ».

Le général Pidoux a fait valoir qu’un coordonnateur national pour le tir avait élaboré des scénarii pour les élèves gendarmes, puis pour la formation continue. Il estime que « cela révolutionne l’enseignement du tir » Il l faut « une analyse du tir pour en avoir la maîtrise ».

 

Peu de saisies pour des questions de maintien de l’ordre

Comme l’an dernier, l’IGGN a été très peu saisie pour des questions de maintien de l’ordre.

« La maîtrise de chacun des gendarmes est essentielle en matière d’ordre public et cela passe d’abord par une formation exigeante », a fait valoir le général. « Ensuite, le rôle de l’encadrement est déterminant […] Enfin, nous travaillons beaucoup sur la dimension collective du maintien de l’ordre ».

Mais alors que la gendarmerie a été mise en cause dans les graves blessures infligées à deux manifestants au cours des affrontements sur le site des méga-bassines de Sainte-Soline (Deux-Sèvres) le 25 mars, l’enquête en cours sera tout autant attendue par les différents observateurs et commentateurs.

 

Vers une plus grande indépendance de l’IGGN

La direction des inspections générales de la police et de la gendarmerie est traditionnellement confiée à de hauts responsables de chaque institution.

Le souhait de confier les inspections à des personnalités extérieures à la police et la gendarmerie, en particulier à des magistrats, avait été formulé avec insistance par le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, à l’occasion du Beauvau de la sécurité, en 2021. L’ancien juge d’instruction Jean-Michel Gentil devrait succéder au général Alain Pidoux – dont il était l’adjoint depuis septembre 2022 – à la tête de l’IGGN.

En juillet 2022, Agnès Thibault-Lecuivre, magistrate, porte-parole du ministère de la Justice entre 2019 et 2020, conseillère justice du ministre de l’Intérieur puis directrice adjointe du cabinet du ministre de l’Intérieur, avait pris la direction de l’inspection générale de la police nationale.

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  • Avatar
    jacques lemiere
    20 juin 2023 at 7 h 20 min

    ça me chiffonne un peu si le type pense que l’usage des armes a baissé du fait d’ne effort « pédagogique »..

    à l’instar de la sécu qui sanctionne un médecin ou un infirmière qui prescrit plus d’acte que la normale..

    ou bien l’usage de arme est conforme aux procédures ou il ne l’est pas…
    reviser la procédure pourquoi pas..

    le nombre de cas ne signifie rien si on a pas en regard le nombre de situation qui justifie l’usage des armes.

  • Toutes les FDO utilisent moins leurs armes, toutes les FDO sont de plus en plus agressées et toutes les FDO sont de moins en moins soutenues par la justice, comment voulez-vous faire respecter la loi dans ce pays ?
    Lorsqu’un délinquant passe en justice contre un gendarme/policier, c’est lui qui obtient gain de cause et le gendarme/policier qui subit un blâme ou une mise à pied.
    Bien sûr me direz-vous, il y a des manquements mais ils sont minimes par rapport au nombre de fois où ils sont dans leur droit.
    Rendons à nos FDO leur légitimité et leur prestige au lieu de les vilipender à la moindre occasion et ils retrouveront la foi dans leur travail.

  • Il y a de nombreuses manières de comptabiliser les statistiques, et celle provenant d’un gouvernement aussi démagogue sont toujours suspectes. Néanmoins, si jamais elles ont été effectuées de manière véritablement comparable aux années précédentes, elles ne sont pas, contrairement à leur espoir, à l’avantage des autorités, elles marquent une fois de plus leur retrait et leur veule démission face à une violence qui les déborde dans la rue.

  • et quid des démissions de gendarmes, qui paraît-il augmentent fortement ?

  • Je pense que si l’usage des armes à feu par les forces de l’ordre a baissé, c’est surtout parce que les policiers et gendarmes savent qu’ils seront systématiquement jugés « à charge » par les magistrats, et que les délinquants de tout ordre qu’ils arrêtent seront systématiquement jugés « à décharge » par les mêmes magistrats.
    Qui a envie de voir sa vie professionnelle mais aussi privée brisée par la soi disant « Justice » pour avoir tenter de faire son travail ? Mieux vaut laisser filer les délinquants…
    J’ai remarqué cet article dans la presse, à lire : https://www.lejdd.fr/societe/bruno-retailleau-president-du-groupe-lr-au-senat-le-syndicat-de-la-magistrature-est-en-etat-de-recidive-136859
    Comme j’ai appris à ne faire confiance à aucun journal, j’ai été vérifier, et bien oui, c’est accessible sur le site du Syndicat de la Magistrature ici : https://www.syndicat-magistrature.fr/notre-action/defense-des-libertes/atteintes-a-l-action-syndicale-et-au-mouvement-social/2599-contre-circulaire-mouvements-sociaux-pour-que-l-autorite-judiciaire-soit-a-sa-juste-place.html
    Sur ce même site, vous pourrez également aller admirer une publication de 2019, Le Guide du Manifestant Arrêté https://www.syndicat-magistrature.fr/toutes-nos-publications/nos-guides-et-livrets/850-le-guide-du-manifestant-arrete-mis-a-jour-aout-2019.html
    On peut faire toutes les lois qu’on veut, cela ne sert à rien. Seule solution, une réforme constitutionnelle avec la fin des magistrats fonctionnaires, remplacés par des juges élus… qui auront à rendre compte à chaque élection.

    • @HBSV Xris
      Bonjour,
      Aux USA où les procureurs (D.A) et les juges sont élus, rendre des comptes à chaque élection n’améliore ps grand chose. Kampala Harris, ex D.A de Californie, bien qu’avec des résultats pourris a été réélue et est maintenant V.P des U.S.A. Sans compter ceux de Chicago, Detroit, NYC, L.A, S.F et autres villes qui n’améliorent pas la sécurité des honnêtes gens qui y vivent… et cela crée des fuites de grandes marques de magasins comme Walgreen ou Walmart.

      De plus, avec des élections pipées comme elles le sont en France, cela ne changerait rien malheureusement.

  • Encore ‘par armes à feu’… c’est lassant.

    • J’ajoute que les FDO n’ont pas à faire appliquer la loi : leur mission est de maintenir (voire protéger) les Droits de chacun. Si une loi disant que toutes les personnes aux yeux verts (et/ou rousses, et/ou gauchères, par exemple) devraient être menées dans des établissements spécialisés pour des raisons toute aussi spéciales, pour temps indéterminé, les FDO devraient-elles obéir et appliquer la loi, ou protéger les Droits de ces personnes (qui auront financé leurs salaires et leur équipement/matériel auparavant via les taxes et impôts) et de là les protéger ces personnes en refusant catégoriquement d’appliquer cette loi ?

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Par exemple :

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« IGPN : les enquêtes sur l’usage de la force par les policiers sur la voie publique en hausse e... Poursuivre la lecture

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