Par Pierre-Guy Veer.
Quand vient le temps de dépenser l’argent des autres, les politiciens ne manquent jamais d’idées. Et quand il y a assez de pages, ils peuvent en profiter pour introduire des mesures sans aucun rapport avec le but initial. Telle est la réalité du plan d’infrastructures récemment voté aux États-Unis.
Même pour les projets objectivement d’infrastructures, les fonds fédéraux n’apporteront rien de nettement mieux. Prenons par exemple Amtrak, le réseau public de train qui traverse les États : créée en 1971, reconnue pour son gaspillage éhonté et sa comptabilité médiocre, la société espère relier de nouvelles villes avec des trains de passagers en subtilisant les voies privées de marchandise.
Il y a de quoi s’inquiéter de cette expansion lorsque l’on constate l’état avancé de décrépitude de « ses » lignes dans le nord-est. Sans compter que, malgré les fonds faramineux gaspillés, il y a de moins en moins de passagers.
Du côté des routes, le plan d’infrastructures vient dicter comment utiliser les fonds. Selon le Cato Institute, des dictats imposent des mesures visant à réduire l’utilisation de la voiture en encourageant le covoiturage et le transport en commun. Et ce malgré un demi-siècle de preuve d’échec de ces mesures, les usagers préférant la voiture.
Ces mesures anti-routes ne sont pas les seules provisions vertes de la loi. Pour supposément remédier aux risques de pannes majeures en hiver, comme celle au Texas en hiver 2021, on dépense quelques milliards afin de construire des lignes de transmissions vers des sources renouvelables. C’est plutôt ironique considérant que lesdites énergies renouvelables sont justement responsables des malheurs subis au Texas et ailleurs suite aux pannes dans les raffineries pétrolières.
Tyrannie par la porte d’en arrière
Par ailleurs, un projet de loi aux États-Unis – presque n’importe lequel – ne serait pas digne de ce nom sans provision n’ayant aucun rapport avec le projet initial. La loi sur les infrastructures ne fait pas exception.
Outre des projets farfelus et hors du domaine d’action du fédéral, tels que l’efficacité énergétique des écoles, des projets pro-pollinisateurs sur les routes et une commission pour augmenter le nombre de conductrices de camion, on veut passer une loi qui a été désastreuse en Californie : la loi PRO.
Cette loi élargit généreusement la définition de travailleur afin de faciliter la syndicalisation et diminuer le statut de contractuel. Bref, on nuit grandement aux travailleurs comme les conducteurs Uber au prétexte de vouloir les aider. Certains médias alternatifs s’en sont rendu compte trop tard après en avoir chanté ses louanges.
Bref, ce projet « d’infrastructure » du gouvernement fédéral est une loi typique américaine : un fourre-tout tellement volumineux – 2700 pages – que quiconque peut y mettre un projet chouchou en toute impunité, et souvent sans être détecté. C’est pourquoi, selon certains estimés, moins de 5 % du projet s’adresse aux infrastructures proprement dites.
Les politiciens à Washington feraient bien de relire Adam Smith, qui supportait des infrastructures publiques mais autofinancées. Ou même leur propre constitution, qui assigne les pouvoirs résiduels aux États.
« The suicide squad » vous voulez dire.
J’aurais apprécié que l’auteur de ce billet qui s’est penché sur les 2.700 pages nous donne des exemples précis de ce que sont capables les politiciens d’outre Atlantique
S’il me lit il peut largement tirer l’objet d’un nouveau billet que je lirai avec beaucoup d’intérêt
La même chose que les nôtres, gaspiller l’argent des contribuables dans des inepties idéologiques grotesques!
Sauver le monde d’aujourd’hui ET construire le monde de demain en appliquant les méthodes du passé qui n’ont jamais fonctionné ?
C’est un peu comme si les chasseurs du Bouchonnois traquaient 2 galinettes cendrées en même temps.
quiconque peut y mettre un projet chouchou en toute impunité, et souvent sans être détecté
Un projet coucou?
Depuis que sa duègne ne le marque plus à la culotte ce pauvre JOE ne fait plus que des bêtises