Le retour masqué de l’écotaxe 

L’écotaxe bannie en 2014 pour le transport routier va-t-elle faire un retour masqué via une taxe plus discrète sur les routes nationales et départementales ?

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Le retour masqué de l’écotaxe 

Publié le 26 février 2021
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Par Michel Gay.

L’écotaxe avait été imaginée par le Grenelle de l’environnement de 2007, puis abandonnée fin 2014 suite à la fronde des « bonnets rouges » qui emporta les portiques et leurs caméras de contrôle après une coûteuse installation aux frais du contribuable et n’ayant jamais servi.

L’écotaxe : la taxe « écologique » de trop

Suite aux réflexions orientées par des professionnels lors la Convention citoyenne pour le climat, et au projet de loi présenté le 10 février 2021 en conseil des ministres, l’exécutif s’interroge sur une nouvelle taxation des véhicules empruntant les routes pour financer leurs « externalités négatives sur les infrastructures ».

Toutefois, au mot honni « d’écotaxe » devrait succéder une « contribution spécifique assise sur le transport routier de marchandises », qui serait encaissée par les régions.

L’État repasserait donc la responsabilité du bébé épineux aux collectivités régionales qui gèrent une partie du réseau routier.

Par exemple, l’Alsace demande depuis longtemps à taxer les nombreux camions qui empruntent son réseau gratuit dans l’axe nord-sud, pour échapper à la fiscalité allemande.

D’autres régions songent à faire de même, comme la Nouvelle-Aquitaine ou l’Occitanie ou encore l’Île-de-France, pour taxer les nationales qui longent les autoroutes et qui détournent une partie du trafic… y compris pour les camionnettes de moins de 3,5 tonnes.

Cette taxe est supposée encourager le transport ferroviaire déclinant à cause de son manque d’efficacité et de son coût supérieur.

Pression fiscale sur le gazole

L’avantage fiscal de quelques centimes sur la Taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques (TICPE) appliquée au gazole est aussi dans le viseur du gouvernement qui « s’appuie » sur les recommandations de la Convention citoyenne… Il veut la supprimer d’ici à 2030 pour aligner le litre de diesel sur le tarif du litre d’essence et engranger ainsi 1,5 milliard d’euros supplémentaires de recettes fiscales.

Mais c’est certainement une mauvaise idée…

En effet, faute de compétitivité salariale et fiscale, le transport routier français qui représentait 90 % des transports dans l’Hexagone en 1990, est tombé à 60 % en 2019. Et sa part se révèle encore plus faible sur le transport international.

Le parc des 600 000 poids lourds français en circulation est stable depuis 2010 mais le nombre des véhicules étrangers, notamment polonais ou immatriculés dans les États baltes, est plus élevé que jamais.

Or, un camion peut parcourir 1200 kilomètres avec un plein et traverser la France sans ravitailler, ce qui entraînera un manque à gagner pour les recettes fiscales françaises.

L’écotaxe : racket écologique ou… la rançon de l’écologie

Quelle que soit la façon de « rançonner » les transporteurs routiers ou l’aviation commerciale, ce sont les consommateurs qui, au final, paieront comme d’habitude ces taxes répercutées sur les prix de vente dans les magasins ou des billets d’avions.

Et si l’État, au lieu de dilapider l’argent des contribuables dans les énergies renouvelables (121 milliards d’euros selon la Cour des comptes !) se décidait à taxer les éoliennes et les panneaux photovoltaïques pour financer leurs « externalités négatives sur les infrastructures », notamment le nécessaire renforcement du réseau de transport d’électricité et le stockage dans des batteries polluantes ?

En voilà une bonne idée que l’ADEME pourrait suggérer au gouvernement… via la Convention citoyenne !

Pourquoi les déductions fiscales diminuent et les taxes s’ajoutent-elles les unes aux autres alors que les services sont réduits dans les campagnes ?

Qui paie les gabegies gouvernementales dans les énergies renouvelables et l’hydrogène ?

La question à se poser est de savoir où passe l’argent des Français et à quoi servent aujourd’hui les taxes et les impôts actuels qui jusqu’à présent servaient à payer les infrastructures routières et les services dans les campagnes ?

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  • Quel industriel serait assez débile pour confier sa chaine logistique à la SNCF? Qui prendrait le risque d’avoir sa chaine de production à l’arrêt par manque de pièces bloquées sur un train?
    Et je demande à voir quels sont les industriels ou producteurs de la région de Marseille qui importent ou exporte via le port de Marseille? A mon avis ils utilisent le camion pour aller ou venir de Rotterdam ou Gènes, c’est plus sur.

  • « le train c’est mieux que les camions, cause que C02″..

    affirmation vide de sens précis qui justifie TOUT…

    Alors pour les gens qui pensent que les émissions de CO2″ fossiles » posent problème.. la seule attitude « saine » est de foutre UNE taxe au niveau mondial sur les émissions et expliquer l’utilisation de cette taxe… et laisser l’economie faire le reste..
    parce que ce bordel réglementaire ces interdictions diverses et variées ces bilan CO2 partiels ..locaux..semblent indiquer (ou dissimuler) que ce n’est pas que le petrole soit utilisé qui pose problème mais qui l’utilise…

    la lutte contre les fossiles EST actuellement un jeu de transfert de DROITS d’émissions.. dont les bénéficiaires sont en premier les bureaucrates qui l’organisent.. et de la connivence..on ne voit RIEN sur les émissions au niveau mondial comme on pouvait s’en douter..

  • Nous avons élu par notre bulletin de vote – ou notre abstention – des menteurs et des imposteurs. On n’est toujours responsable de ce qui nous arrive. Donc cessons de nous plaindre et faisons le nécessaire pour virer toute cette racaille.

    • désolé je suis abstentionniste et je ne me sens pas du tout responsable ..les vrais responsables sont celles et ceux qui votent, même blanc parce qu’ils font fonctionner le mode de scrutin pourri et font élire des personnes illégitimes.

  • Une bonne taxe ecolo sur les camions et camionnettes et n’oublions pas les autres véhicules, après ça on consommera obligatoirement en local et à vélo. On ne sera pas gros donc épargnés par le virus…. Que du bonheur… Les camions en transit sont obligés de faire le plein en France donc une taxe supplémentaire n’est pas nécessaire pour entretenir le réseau public, peut être pour planter des arbres…

  • « transport ferroviaire déclinant à cause de son manque d’efficacité et de son coût supérieur. »
    Non pas du tout ! Si le transport ferroviaire ne fonctionne pas en France c’est tout simplement « grâce » à l’ (in)efficacité de la SNCF, ses prix tenant compte des nombreux « zavantageszacquis » qu’elle doit payer aux CGTistes qu’elle emploie, et surtout les grèves aussi subites que fréquentes de ces derniers.
    Un transporteur que je connais a fait confiance une fois : Camions de denrées périssables. Grève subite avec les camions sur les wagons: tout foutu ! plus jamais de son vivant il ne refera confiance.

  • Le transport ferroviaire est une imbécilité avec ses 2 transbordements obligatoires sur camions pour les dizaines de derniers kilomètres et ses horaires abscons !

  • ou passe l’argent des Français ? tout simple : dans les dépenses publiques , dans des dépenses débiles , dans des dépenses inutiles ; c’est pas grave , c’est l’état qui paie …

  • Dans les dépenses sociales (redistribution) surtout! Hélas!

  • J’ai compris tout le mal que peut faire un écolo le jour où la mère Voynet a liquidé le canal Rhin/Rhône à grand gabarit alors que l’état avait déjà acheté les terres et programmé les infrastructures.

    Juste sur un coup de tête, un caprice de gamine mal-élevée…

    Quelle bande de tarés !

  • Donc, pour « punir » les transporteurs étrangers de massacrer nos routes, on va pénaliser nos transporteurs et notre pouvoir d’achat…
    Parce qu’on est infoutu, Europe oblige, de taxer les premiers sans taxer aussi les seconds !
    Ceci étant, ne nous leurrons pas : la taxation des poids lourds (avec ou sans portique) n’est que le prélude à la taxation de TOUS les véhicules, y compris donc les voitures particulières.
    Bercy avait vendu la mèche lors du débat sur l’ecotaxe. Les énarques rêvaient ainsi, par exemple, de pouvoir réguler le trafic via une taxe d’un montant variable (un peu comme les tarifs SNCF)…
    Et un pays européen (Hollande je crois), chez qui existe déjà l’ecotaxe poids lourds, avait tenté de la généraliser il y a une dizaine d’années… Sans succès la première fois.
    Mais gageons, à l’instar de cette écotaxe qui revient par la fenêtre après avoir été chassée par la porte, que nos technocrates (français ou européens) feront tout pour mettre en place un dispositif qu’ils ont imaginé depuis belle lurette, ne serait-ce que par esprit de revanche…
    Quand il s’agit d’emm… la vie des usagers de la route, l’administration répond toujours présent !

  • L’article est assez ridicule. Quant aux commentaires…

    On sait très bien que la seule solution pour réduire les émissions de GES est de fixer un prix du carbone. C’est d’ailleurs une logique purement libérale.

    La CGT du port de Marseille, aussi nuisible soit-elle, n’a rien à voir avec ça.

    • Oui certains commentaires sont ridicules.
      Déjà le ges n’existent pas vraiment quant a la cgt, oui c’est un nuisible économique.

    • Elles se réduiront toutes seules d’ici 50-60 ans quand on aura plus ni pétrole ni gaz.
      D’ici là, est-ce bien utile de mettre toutes les économies en capilotade (que ce soit par des sur-taxes, de la décroissance ou des mesures liberticides) pour un problème qui se réglera tout seul d’ici la fin du siècle ?!

  • Les commentaires sont fermés.

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