Biélorussie : Loukachenko parade l’arme à la main

Alexandre Loukachenko, affaibli par les protestations démocratiques, parade l’arme à la main pour asseoir son autorité vacillante en Biélorussie.

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Source https://www.youtube.com/watch?v=58JvZ19Nj5A

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Biélorussie : Loukachenko parade l’arme à la main

Publié le 24 août 2020
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Par Frédéric Mas.

Entouré de militaires, un AKS-74U à la main, Alexandre Loukachenko donne le ton : face aux demandes pacifiques de libertés et de démocratie de l’opposition, le président de Biélorussie a choisi le registre la démonstration de force « à la Poutine ».

Il s’agit avant tout de propagande politique. Le 16 août dernier, la plus grande manifestation de l’histoire du pays se tenait à Minsk pour protester contre la répression brutale de l’opposition démocratique. Depuis, les protestations se multiplient, érodant l’autorité du dernier régime soviétoïde en Europe.

La réponse de Loukachenko ne s’est pas fait attendre, et sature les écrans de télévision et les réseaux sociaux. Les manœuvres de l’armée se multiplient pour « protéger » le pays de l’influence occidentale, accusée de vouloir déstabiliser le dictateur.

Les militaires sont mobilisés et déployés pour se défendre contre la menace fantôme venant de l’extérieur, pour mieux orchestrer l’étouffement du mouvement de libération à l’intérieur.

Un pouvoir illégitime

Une étape a été franchie mercredi 19 août quand l’Union européenne, au cours d’un sommet extraordinaire, a décidé de ne pas reconnaître la validité de la réélection frauduleuse de Loukachenko à la tête de la Biélorussie.

L’UE a en cela suivi les recommandations du leader de l’opposition démocratique Svetlana Tsikhanovskaïa, actuellement réfugiée en Lituanie pour échapper aux persécutions brutales dirigées contre les opposants. Vladimir Poutine s’est quant à lui empressé de féliciter Loukachenko, profitant de la crise pour tenter un rapprochement avec l’un des pays les plus isolés d’Europe.

La défiance populaire envers la dictature de Loukachenko avait commencé dès le mois de mai, avec la crise sanitaire du Covid-19. Trois des cinq principaux sites de sondage en ligne révélaient la grande impopularité du président biélorusse qui culminait à environ 3 % d’opinion positive parmi les personnes interrogées.

Incapable de redorer son image auprès du peuple biélorusse, Loukachenko s’est enferré dans les décisions impopulaires jusqu’à l’élection présidentielle, qui a été l’occasion de réprimer de façon brutale et spectaculaire toute velléité de réforme et de libéralisation du pays.

Répression brutale

Le mouvement libéral et démocratique, tout comme la population exaspérée par l’incompétence du pouvoir, a dû subir les pressions policières et militaires du tyran en place.

Parmi les innombrables victimes du régime, on compte le responsable local de Students for Liberty Piotr Markiulau, qui a passé 12 jours en prison pour son soutien à une famille de prisonniers politiques. Piotr Markiulau avait déjà par le passé suscité les foudres des autorités en décembre 2019 pour avoir dénoncé la fraude et la corruption des élections au sein du parlement.

La Biélorussie est aujourd’hui l’une des dictatures communistes les plus archaïques du monde. Les soulèvements à Minsk ont toutefois suscité l’espoir, celui de la réforme démocratique et de la libéralisation du pays. Il faut que cet espoir survive et que le désir de liberté embrase le pays.

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  • Je vais etre un peu cynique mais a propos de l’incompetence des gouvernements, l’avantage de vivre dans une dictature est que vous pouvez vous revolter et esperer un changement. L’espoir fait vivre. Dans une democratie, vous avez vote pour eux, rien a faire d’autre que d’attendre une nouvelle election qui ne changera rien.

  • Loukachenko va écraser tout ça avec des chars. Et s’il n’y arrive pas, c’est Poutine qui écrasera tout ça, Loukachenko avec, et « réunifiera  » le pays avec la Russie. L’Europe sortira une complainte avec quelques embargos (sauf sur le gaz russe). La Russie a beaucoup d’influence sur le pays, et l’Union européenne est trop faible. Quant au peuple biélorusse, je doute qu’ils aient leur avis à donner.

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