Par Alexandre Massaux.
Un article de l’Iref-Europe
Avec la crise économique et sanitaire, les discussions au sein de l’UE sont tendues. La France se trouve dans une situation de faiblesse économique qui malheureusement ne date pas des problèmes de ces derniers mois.
En effet, une analyse de la situation commerciale au sein de l’UE pré-Covid montre que la France possède un retard dans ce domaine. Une situation qui se révèle handicapante dans les discussions de nature économique au niveau européen, l’UE reposant, à la base, sur le marché commun. Et ce, compte tenu de la volonté de Paris de redevenir une puissance dominante dans la construction de l’UE et qui souhaite que l’Europe rapatrie sa production industrielle.
Les données de l’ Observatory of Economic Complexity montrent les échanges commerciaux entre les différents pays et permettent de constater la part qu’occupent respectivement l’Allemagne et la France dans leurs exportations et importations.
On constate que l’Allemagne possède dans tous les pays (à l’exception de l’Espagne pour ses exportations) un poids plus important dans leur commerce que la France. Cette différence étant parfois de l’ordre du quintuple.
Une analyse plus détaillée des données démontre aussi que l’Allemagne est pour la quasi-totalité des pays européen leur premier partenaire européen voire mondial.
Inversement, la France tend à se retrouver en troisième position en tant que pays d’importation ou d’exportation pour de nombreux pays. Elle se trouve parfois après les échanges commerciaux entre les pays d’une même zone.
Par exemple, les pays du groupe de Visegrad commercent d’abord avec l’Allemagne, puis entre eux et puis enfin avec la France. Même phénomène avec le Benelux ou les pays Scandinaves.
Approche Bottom-up allemande contre le top-down français
Cette domination allemande en matière de commerce international peut s’expliquer par la plus grande importance de l’industrie dans son économie : « 23,4 % était en 2017 la participation de l’industrie manufacturière à la valeur ajoutée brute en Allemagne. Par comparaison, le pourcentage était de 12,7 en France. »
Cette situation est liée à son approche en matière d’économie et plus généralement de sa politique internationale. L’Allemagne suit une approche basée sur la société civile où l’État a un rôle minimal et doit se borner à faire appliquer le respect de la concurrence équitable. En France l’État a un rôle central qui le pousse à diriger l’industrie et y mêler de la politique qui peut rapidement être néfaste à l’économie : le cas du rejet progressif du nucléaire qui était un atout stratégique de la France en est l’exemple.
Ainsi, si la France tend à remporter des contrats prestigieux dans certains domaines comme l’armement ou le nucléaire (avec la réserve indiquée ci-dessus), les entreprises allemandes remportent les contrats ordinaires qui constituent le cœur des exportations. L’Allemagne a ainsi su créer des conditions favorables au développement de son industrie là où l’approche dirigiste de la France a restreint ses capacités.
Un retard handicapant la France dans les négociations européennes
Avec une telle situation, on comprend que c’est l’Allemagne qui a le plus d’importance dans les discussions économiques européennes.
Le fait que le Frugal Four (Autriche, Pays-Bas, Danemark et Suède) et le groupe de Visegrad soient peu réceptifs aux demandes du président Macron est en partie lié au fait que ces pays restent beaucoup plus liés à l’Allemagne et à son économie.
Enfin, si l’Allemagne est le premier partenaire économique de la France (13,9 % des exportations et 18,3 % des importations), l’inverse n’est pas vrai.
Le principal pays des exportations allemandes sont les États-Unis ; de même les Pays-Bas, suivis de la Chine, sont la première source des importations de l’Allemagne. Une situation qui explique pourquoi l’Allemagne reste frileuse à l’idée d’Europe souveraine défendue par le gouvernement français.
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Titre trompeur :
« la France doit revoir sa stratégie…/…
Que faire ?  »
Bien oui, que faire ?
J’attendais une piste.
L’article fait juste un résumé de la situation, mais aucune stratégie actuelle ni future n’est envisagée;
quand à la question « que faire ? », quelqu’un a un début de réponse ?
Déjà que la France redescende de son piédestal et qu’elle reconnaisse qu’elle n’est plus qu’une puissance régionale en voie d’appauvrissement. Difficile de faire des réformes de fond quand l’ego est au maximum.
Quand on ne produit plus grand chose, on ne peu plus vendre grand chose et donc améliorer notre export !
Que faire ? La réponse est dans l’article. La France doit adopter « une approche basée sur la société civile où l’État a un rôle minimal » comme l’Allemagne.
Baisser les impôts. Supprimer des normes. Ou l’inverse peut-être.
Autant dire que ce n’est pas gagné.
Quand on est malade, tous les organes sont affaiblis. Quand on est économiquement malade, tous les secteurs battent de l’aile.
Que faire ? Guérir l’économie de l’étatisme et des lubies écolo-décroissantes ou cesser de se prendre pour le nombril du monde !
J’ai assisté dans les années 70, 80 à une forme de reconversion de l’entreprise qui a donné une primauté à la finance sur le commerce. Les commerciaux ont été considérés comme des « barons » coûteux, qui dépensaient trop pour conquérir des marchés. De plus l’état s’est mis à imposer certains frais engagés par les commerciaux comme des avantages en nature.
Enfin, la vie de commercial ne répondait pas au modèle social de la famille française dessiné par les politiques (déplacements longs, transfert sur les femmes de responsabilités, …). Je me rappelle notamment de directives obligeant les commerciaux à réduire leur temps de déplacement si bien que nos concurrents non soumis à ces mêmes contraintes attendaient que nous soyons repartIs pour « casser notre travail » et prendre les marchés.
Cette somme a démobilisé nos forces commerciales et a privilégié les emplois administratifs qui si ils ont leur raison d’être sont moins pour pourvoyeurs de richesse.
Ce dérèglement explique en partie la faiblesse de notre balance commerciale et de nos industries et notre rang d’aujourd’hui sur l’échiquier économique européen et mondiale.
Explication bcp plus simple, plus triviale et plus fondamentale sur le différentiel industriel entre la France et l’Allemagne (et plus généralement, entre les pays industrialisés et ceux qui ne le sont pas) :
L’industrie est une activité très consommatrice de capitaux. Dans un pays qui lutte comme la France depuis 40 ans contre l’accumulation de capital (impots progressifs, droits de succession, normes en tout genre), il est bien normal que l’industrie disparaisse, au contraire de pays comme l’Allemagne ou la Suisse, qui facilitent la concentration de capital, et donc l’industrie …
Vous avez aussi raison…
Nous avons aussi commis l’erreur de financer la consommation plutôt que de soutenir nos industries, sans se rendre compte que si nous avions soutenu nos industries nous aurions relancé la consommation
vision keynésienne de l’offre/demande inepte, dépassée depuis la loi des débouchés de JB Say au 18 ième siècle …
Mais c’est parfait, la spécialisation en marche.
l’Allemagne fournis les industries, et nous fournissons les administrations.
en tout cas, les allemands n’ont pas une académie du vélo,et ça, ils vont le regretter, quand ils tenteront de venir nous polluer avec leurs grosses berlines, et qu’il n’y aura plus une station service, une seule borne aléatoire tous les 300 kms,juste des distributeurs de rustines
Quand je pense qu’ils sont prêts à se vendre à Poupou pour une peu de gaz, bel exemple
et ne plus, ils n’ont pas de coquelicots dans leurs champs, ces berbares
non, non, moi je suis très optimiste
Bah, en toute logique on va bientôt jeter des pierres aux touristes qui viennent polluer la plââânète avec du CO2 pour visiter le pain des français.
70 % de l’économie français dépend de l’Etat, c’est à dire d’une poignée de fonctionnaires et d’élus, tous gens qui ne connaissent rien à ce que c’est qu’un client. Les 35 heures qui ont coulé l’industrie ont été décidées par ces gens là . CQFD.