Par Yann-Maël Larher.
Coûteux et inutile ?
« Il n’y a aucune chance pour que cette application soit d’une quelconque efficacité ».
Cette citation d’Eric Léandri, cofondateur et ancien président de Qwant à propos de l’application StopCovid pourrait s’appliquer au modèle d’innovation à la française, et en particulier à son moteur de recherche qui peine toujours à convaincre malgré les sommes investies.
Dix millions d’euros de plus moyennant une refonte complète
Mis en ligne en 2013, Qwant annonce depuis son lancement ne pas tracer ses utilisateurs, ni vendre leurs données personnelles afin de garantir leur vie privée, et se veut neutre dans l’affichage des résultats. L’entreprise est pourtant au cœur de nombreux paradoxes.
En début d’année, la Caisse des Dépôts et Axel Springer, les deux actionnaires principaux de la société ont en effet accepté de re-injecter 10 millions d’euros moyennant une refonte complète de l’entreprise.
Le moteur de recherche français Qwant va ainsi licencier un quart de son effectif pour réduire ses coûts et se concentrer sur son principal service : son moteur de recherche. Pourtant en 2017, il annonçait l’embauche de 1000 personnes d’ici 2021.
Aujourd’hui il en compte pourtant moins d’une centaine.
La vie privée : un argument fourre-tout
Surfant sur la vague des scandales relatifs aux atteintes à la vie privée, Qwant n’a pas réussi son pari et s’appuie majoritairement sur les services de tiers à l’instar de 100 % des images indexées qui proviennent de Bing Microsoft.
En réalité, l’argument de la vie privée ne fonctionne pas seul ! On confond trop souvent la protection des données personnelles et la vie privée. Ce n’est pas parce que nos données de navigation sont exploitées par un moteur de recherche ou un site internet que notre vie privée est menacée.
Inversement, un moteur de recherche peut protéger les données de navigation de ses utilisateurs et exposer la vie privée d’autres personnes dans les résultats de recherche.
Le respect des données oui, mais quid des usages ?
Si Google est si efficace, c’est grâce à l’analyse des données de navigation. Leur utilisation rend les résultats plus efficaces pour tout le monde.
Si nos données de navigation sont sauvegardées par les moteurs de recherche ce n’est pas uniquement parce que nous sommes une partie du produit commercial mais bien aussi pour rendre le service intuitif.
Les données rendent la navigation plus fluide et centrée sur nos préférences de recherche.
L’innovation technique n’est pas magique
L’exemple de Qwant montre les lacunes du système d’innovation en Europe, et particulièrement en France. Ce système n’est pas adapté au marché : il est trop consommateur de ressources, pas assez souple, trop centralisé, et surtout obnubilé par la technique.
Si nos entreprises sont très compétentes sur les technologies déployées grâce à des ingénieurs nombreux, elles souffrent presque systématiquement d’une faible compréhension des marchés. Les institutions publiques qui soutiennent l’innovation ont également souvent tendance à surestimer le rôle de l’innovation technologique au détriment d’autres aspects.
Le manque d’ouverture aux sciences humaines empêche par exemple les organisations de comprendre toutes les dimensions économique, juridique, sociale, environnementale, sociétale… que recouvre chaque innovation. Cette situation nous empêche de développer tout le potentiel commercial de nos innovations.
Créer un environnement propice en Europe
En définitive, l’innovation est un concept large qui dépasse les aspects techniques.
Au lieu de subventionner des services qui ne fonctionnent pas auprès du public (en 2017, Qwant affichait un résultat négatif de 8583 200 euros), l’État pourrait créer un environnement réglementaire plus souple afin de permettre aux champions européens de prendre leur envol. Le vrai problème est que nous n’avons pas su poser les conditions favorables à l’éclosion de géants numériques européens.
Si l’on veut avoir une place dans l’économie numérique, il faudra en tirer des leçons pour l’avenir, à l’instar de StopCovid que la France a voulu développer dans son coin. Si l’Europe n’aligne pas ses écosystèmes pour les traductions, la sécurité, la e-Santé, la Smart-City, l’intelligence artificielle et les contenus, tout cela se fera depuis la Californie, ou la Chine avec moins d’emplois en France et une dépendance numérique accrue.
Article ridicule!
Qwant ne coûte pas bien cher, me convient bien mieux que Google, ne vend pas ma vie privée et ne me paye pas pour le dire.
Les français n’en veulent pas, par inertie tout simplement.
Duckduckgo est très bien aussi si on veut éviter tout ce qui est français.
J’utilise les trois. Les résultats de DuckDuckGo et ceux de Qwant sont très bien pour des recherches simples. Mais c’est très insuffisant par rapport à Google.
J’utilise exclusivement DDG qui est en réalité le vrai concurrent de Qwant : confidentiel dans les deux sens du terme ?… vie privée et marché !
Le développement de Qwant est une ânerie souveraine, tout comme Stopcovid. On dépense inutilement de l’argent pour réaliser des produits qui existent par ailleurs et remplissent strictement les mêmes fonctions (officiellement en tout cas, je dis ça après qu’on a découvert que Stopcovid stockait bien plus de données qu’annoncé…)
Je ne comprends pas la comparaison Qwant/StopCovid.
Ce dernier ne sert à rien et ouvrirait la porte à toutes les indiscrétions s’il était massivement utilisé.
plutôt pour passer sur un moteur de recherche européen, j’ai installé et tenté d’utiliser qwant. Un peu…
Malheureusement, je me suis rendu compte que son efficacité était bien moindre que google.
Par ailleurs, j’ai constaté que des stés n’ayant pas inventé la poudre, sont capables de lever un « pognon de dingue » sur des idées, des produits. Bravo à eux mais après quand ça foire…
@mc2, le gros des recherches faites par qwant vont à bing (Microsoft). Pour la discretion vous repasserez (oour ceux que ca interesse, nextimpact.com a fait par mal d articles la dessus)
On peut sous-traiter une recherche après l’avoir anonymisée, c’est aussi ce que fait Duckduckgo apparemment sans augmenter les temps de réponse.
Si vous voulez anonymiser une requête Google en passant par Tor vous vous faites souvent jeter, ce qui est normal compte tenu de leur « business-model ».
Qwant a racheté une petite société de développement dénommée Xylopix et l’a intégrée à Qwant, dans une ville de la région Grand Est.
Le dénommé Léandri, beau parleur, à réussi à « vendre » au maire de cette ville le développement rapide de Qwant (avec un max d’emploi) en échange de locaux gratuits et une belle subvention …
La nouvelle est tombée en début d’année la société a été liquidée …
La presse locale nous a apprit entre autre que les salaires des dirigeants étaient disproportionnées par rapport au chiffre d’affaire.
Donc article pas si ridicule que cela. Si les coûts d’argent public ne sont pas énormes, cela reste de l’argent public.
L’efficacité de Qwant n’est pas vraiment le cœur du sujet.
j’ai essayé Qwant, et dans le domaine qui est le mien, il y a 10 à 100 fois moins de réponses qu’avec Google. Donc, sans intérêt.
« il y a 10 à 100 fois moins de réponses qu’avec Google »
Cela me paraît être une qualité non?
Il y a moins de travail pour éliminer ce qui est hors sujet.
» Il n’y a aucune chance pour que cette application soit d’une quelconque efficacité ». Cette citation d’Eric Léandri, cofondateur et ancien président de Qwant à propos de l’application StopCovid »
L’hôpital se moque de la charité…
Je suis toujours inquiet quand une société, en perte notoire, est obligée de retarder son assemblée générale jusqu’à fin septembre ( 2019 ), pour disposer, selon Léandri, viré depuis, de chiffres validés par le commissaire aux comptes.
Et qu’est-ce que ça peut faire que cette société explose en vol, cela ne sera pas la première… J’espère que pas un rond d’argent public traîne dans ce truc. Au fait, ils visent quel marche ? Si c’est les francophones…. L’échec était obligatoire.
Pas de bol : caisse des depot gros actionnaire, donc du pognon des contribuables…
Si, il y a de l’argent public, cela a dû vous coûter quelques centimes d’€uros.
C’est trop* mais je ne vois pas bien quelle boîte commerciale se lancerait spontanément dans une entreprise dont le principal argument de vente est le respect de la vie privée qui n’intéresse presque plus personne.
*Au passage, on peut se demander si la défense du droit à la vie privée fait partie des fonctions régaliennes.