La relance par la dépense publique, ça ne marche pas !

Pour lutter contre le coronavirus, il faut un plan de relance ! Tout est dit. Nous serons sauvés !

Partager sur:
Sauvegarder cet article
Aimer cet article 0
Arrosoirs by Raphaelle Laf Euille (CC BY-NC-ND 2.0)

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

La relance par la dépense publique, ça ne marche pas !

Publié le 29 mars 2020
- A +

Par Vladimir Vodarevski.

Un plan de relance est dans l’air du temps. Avec le coronavirus chinois, un mot est redevenu à la mode : la relance. Partout dans la presse, il fait florès. Pour lutter contre le coronavirus, il faut un plan de relance ! Tout est dit. Nous serons sauvés !

À ne pas confondre

Il faut cependant faire quelques distinctions. Même si le terme relance, ou stimulus  pour le plan de Trump, est employé, il faut distinguer les mesures de soutien de celles de relance. Il paraît normal de proposer des mesures pour compenser le manque à gagner des salariés pendant cette période de pandémie, par exemple les mesures de chômage partiel ; d’autant que, si la France, ou d’autres pays, sont en confinement, contrairement à la Corée du Sud, c’est en raison de la gestion étatique de la santé. 

Cependant, ce type de disposition peut être combinée à des mesures plus idéologiques.

Ainsi, aux États-Unis, les démocrates, méprisant l’urgence sanitaire, ont voulu intégrer dans le plan de soutien des mesures idéologiques correspondant au Green Deal par exemple. De nombreuses mesures politiques ont été rejetées par le sénat, mais, face à l’urgence, le Président Trump a demandé au sénat d’en accepter certaines sans aucun rapport avec le coronavirus, pour permettre aux démocrates de sauver la face. Ainsi, 25 millions de dollars sont accordés au Kennedy Center for the Performing Arts dans le cadre de la lutte contre l’épidémie. Allez savoir pourquoi.

Tandis que le plan américain intègre le concept de stimulus, le président Macron évoque un plan de relance européen, sans préciser son contenu. Le mythe du plan de relance post-coronavirus reste vivace. Pourtant, l’Histoire montre que toutes les politiques de relance ont échoué. De même quelles n’ont aucune base théorique.

Roosevelt, ce sauveur

Le mythe de la relance perdure à travers les siècles. Le XXe siècle a abusé de ces politiques, illustrant leurs échecs, à commencer par celui de la crise de 1929. Ce qu’on entend par relance étant l’injection d’argent public dans l’économie.

L’Histoire raconte qu’en 1929, au commencement de la crise, le président américain Herbert Hoover n’a pris aucune mesure particulière. C’est en 1933 que Roosevelt est arrivé sur son cheval blanc, et a lancé un programme de relance keynésienne qui a sauvé les États-Unis. Un belle histoire, certes. Mais fausse.

En fait, le président Hoover a mené une politique de relance. Il a augmenté le déficit public, contraint les entreprises à maintenir les salaires malgré la crise, mené une politique protectionniste. Tous les ingrédients du keynésianisme. Pourtant, cela a échoué.

Roosevelt s’est fait élire en promettant de tenir les dépenses. Il a finalement lâché la bride. L’économie américaine a connu une récession, puis est repartie pendant la guerre, profitant d’une hausse faramineuse des dépenses publiques. Après guerre, la politique fut totalement différente. 

Sous la pression du Congrès, les États-Unis ont mené après guerre une politique totalement contraire au keynésianisme. La dépense publique héritée de la guerre a été diminuée. Le commerce international a été développé sous l’égide du GATT. Les monnaies ont été à peu près stabilisées par le système du FMI. Ce qui a donné les Trente glorieuses.

Ailleurs aussi dans le monde

La France elle-même n’a connu son expansion qu’après avoir appliqué une partie des préconisations du fameux rapport Armand-Rueff, de 1958. Un rapport qui sert toujours de référence aujourd’hui.

Durant les années 1970, la plupart des pays a mené des politiques de relance par la dépense publique. Ce fut un échec. Les gouvernements ont donc commencé à s’interroger sur des réformes dites structurelles… Tous les pays ? Non. Sauf la France, qui a lancé dans les années 1980 une politique de relance, qui a échoué, bien sûr.

Les autres pays d’Europe qui n’avaient pas conjointement mené des politiques de relance, et en particulier l’Allemagne, ont été accusés de profiter de la politique de relance française. Mais n’oublions pas que durant les années Trente, même les mesures protectionnistes aux États-Unis n’ont pas permis le succès de la politique de relance. Accuser l’autre est un réflexe populiste habituel.

Laisser faire plutôt qu’intervenir

Aujourd’hui, en France des voix se font entendre expliquant que la réussite des USA provient de son déficit public. Mais la France connaît aussi un déficit abyssal qui a même été supérieur au déficit américain actuel, et sans effet sur la croissance. D’autres pays de la zone euro ont une croissance supérieure à la France, et un chômage moindre, sans politique de relance par le déficit comme pratiquée ici. Il faudrait peut-être commencer à s’interroger sur l’utilité de cette relance par le déficit. 

Aujourd’hui des entreprises parviennent à tirer leur épingle du jeu face au confinement : les télévisions, les services de streaming, les services dédiés au télétravail. L’économie se réorganise d’elle-même, et c’est la meilleure chose à faire : la laisser faire, lui donner la liberté nécessaire pour créer des emplois et des revenus, pendant et après la crise. La liberté est la plus efficace des relances, l’expérience le prouve ! C’est cela le progrès social.

Certes, il convient de soutenir les entreprises et les salariés face au confinement imposé par l’État, mais n’espérons pas une relance par la dépense publique. La relance, ça ne marche pas. La théorie économique et les fait l’ont prouvé et expliqué ; ce sont les bases de l’économie.

 

Voir les commentaires (22)

Laisser un commentaire

Créer un compte Tous les commentaires (22)
  • La depense publique c’est comme le bourbon , un verre çà détend , mais 3 c’est la gueule de bois le lendemain

  • Le capitalisme de connivence est tellement développé que l’interventionnisme est requis pour n’importe qui veut survivre. C’est toujours une histoire de pouvoir, de statut, de privilèges..
    Le seul plan de relance indiscutable c’est de donner plus de place aux créateurs.

  • En fait la relance keynésienne peut marcher… dans les conditions décrites par Keynes mais totalement occultées par ceux qui s’en réclament: 1) seulement temporairement (effet contracyclique et non structurel) 2) s’il existe dans le pays une capacité de production inemployée et que l’on soit en économie fermée, sinon la demande nouvelle va augmenter les importations de produits non fabriqués localement et sera sans effet sur le chômage.

    Autant dire que dans nos économies ouvertes l’efficience d’une relance budgétaire est quasi nulle, l’injection de monnaie publique allant de surcroît alimenter l’épargne improductive de précaution au regard du climat anxiogène ambiant.

  • Verser ces sommes pour créer des artifices et autres “zétudes” bidons en grand nombre parsemées de quelques emplois aidés pour faire bonne mesure et ce uniquement auprès des copains, est un choix politiquement communiste comme du temps de l’URSS

  • Ce qui ne ressemble plus qu’à l’ombre d’un gouvernement voudrait le stimulus et la relance, mais cette fois, payée par le trio Allemagne/Pays-Bas/Autriche.
    La BCE paiera le stimulus, quitte à gonfler un bilan déjà trop gros. Je doute qu’elle paie la relance qui, comme indiqué, ne sert à rien, de toutes façons.

  • la dernière fois qu’ils ont “laissé faire la liberté” en laissant coulé Lehman Brother, et tout est parti en domino, il a fallu remettre des milliers de milliards de liquidité pour sauver les meubles.

    • le sauvetage est temporaire car les banques sont pas franchement sortie d affaire

      N y aurait il pas mieux valu:
      – laisser couler les banques qui ont fait n importe quoi (comme l ont fait par ex les islandais au contraire des espagnols). Les deposants prennent leur perte et le contribuable n a rien a payer
      – pour certaines entreprises systemique qui allaientfaire faillite ou qui etaient viable, les racheter pour un euro symbolique ou lieu de leur preter de l argent (et se vanter comme Sarkozy d avoir fait mieux que la caisse d epargne… franchement n importe quel gestion de fond fait mieux !!)

  • Et cette fois ci avec les entreprises à l’arrêt, les bourses aux fond du trou pour longtemps il est à peu près certain que l’inflation va faire son retour fracassant , on le voit déjà sur internet et dans les magasins.

    • peu probable. la france ne produit plus grand chose et la concurrence internationale fait rage. pas evident de pouvoir augmenter ses prix.
      Au contraire, la politique debile de la BCE va faire gonfler de nouveau les marches actions et la bulle immobiliere.
      Evidement il y a un jour ou ca va finir par exploser mais quand ?

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don
7
Sauvegarder cet article

Gabriel Attal est à la tête d’un gouvernement chargé de gérer un pays qui s’est habitué à vivre au-dessus de ses moyens. Depuis une quarantaine d’années, l'économie française est à la peine, ne produit pas suffisamment de richesses pour satisfaire les besoins de la population : le pays vit à crédit. Aussi, la dette extérieure ne cesse pas de croître et atteint maintenant un niveau qui inquiète les agences de notation. La tâche de notre Premier ministre est donc loin d’être simple, d’autant que, sitôt nommé, il doit faire face à une révolte pa... Poursuivre la lecture

Par Frank Shostak.

Certains experts soutiennent que la clé de la croissance économique est le renforcement du marché du travail, qui repose sur l'idée qu'en raison de la réduction du nombre de chômeurs, davantage de personnes peuvent se permettre d'augmenter leurs dépenses. Par conséquent, la croissance économique suit le mouvement.

 

L'expansion de la réserve d'épargne - et non la baisse du chômage - est la clé de la croissance économique

Toutefois, le principal moteur de la croissance économique est l'accroissement... Poursuivre la lecture

Une croissance économique de 7 % en 2021, un taux de chômage ramené à 7,4 % de la population active – on sait combien le ministre de l’Économie Bruno Le Maire aime attribuer ces chiffres merveilleux à l’excellence des politiques mises en œuvre par le gouvernement depuis 2017 et plus précisément depuis 2020 pour faire face à la crise économique résultant des lourdes restrictions anti-covid.

Il est donc aussi logique qu’attendu de voir le gouvernement les mettre une fois de plus en avant au moment de présenter au Parlement un premier bil... Poursuivre la lecture

Voir plus d'articles