Le colibri a toujours tort : faire sa part ou faire le nécessaire ?

Face aux problèmes qui sont les nôtres, nous n’avons pas besoin d’ectoplasmes qui font semblant d’agir pour signaler leur vertu sans prendre de risques, mais de gens qui font ce qui est nécessaire.

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Le colibri a toujours tort : faire sa part ou faire le nécessaire ?

Publié le 18 février 2020
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Par Philippe Silberzahn.

Dans un article précédent j’évoquais la légende du colibri, qui « fait sa part » pour lutter contre l’incendie de la forêt. Je montrais pourquoi je pensais qu’il est loin d’être un exemple à suivre pour résoudre les grands problèmes que nous connaissons.

L’article a suscité pas mal de réactions et une série d’échanges très intéressants dans les commentaires. Ces échanges m’ont inspiré un certain nombre de réflexions complémentaires que je partage ci-dessous, à propos de la question que se pose chacun d’entre nous : que puis-je faire pour changer le monde ?

Avant toute chose je veux préciser que je n’ai rien contre le colibri. Je le dis parce que des inquiétudes légitimes ont pu s’exprimer, notamment du côté de la Ligue pour la protection des oiseaux.

Cela étant bien précisé, revenons sur cette légende améridienne, dont la source semble bien difficile à trouver. On en trouve beaucoup de sources secondaires mais aucune qui semble vraiment fiable, du coup chacun lui fait dire un peu ce qu’il veut.

En gros l’histoire est la suivante : la forêt est en feu, les animaux sont paniqués. Le colibri se précipite vers le fleuve, gobe trois gouttes d’eau et les jette dans les flammes. Aux animaux qui se moquent de lui, il répond : « Je fais ma part ».

Cette parabole est importante car en suggérant que même face à d’énormes problèmes comme le réchauffement climatique ou la pollution, chacun a les moyens d’agir, le « je fais ma part » est devenu le leitmotiv de tous les militants.

Et pourtant, j’évoquais dans l’article mon doute face à l’enseignement que l’on peut tirer de l’action du colibri.

Le colibri, symbole de l’ectoplasme ?

La posture du colibri me semble en effet poser deux problèmes.

Le premier est que celui-ci prétend faire quelque chose, alors qu’il est évident, et il ne fait guère de doute qu’il en a tout à fait conscience, que les trois goutes qu’il jette dans les flammes n’auront absolument aucun effet.

Le second problème est cette idée de faire sa part, comme si ce qu’il y a à faire était déterminé de façon cosmique et qu’il suffit de cocher la case qu’on vous a attribuée pour être quitte, et se tourner vers les autres en disant « voilà, moi j’ai fini, à vous ! ».

Il s’agit d’une posture de grande passivité, ce qui est étonnant pour une légende qui sert d’inspiration à des militants. En substance, le colibri semble être davantage intéressé par une position morale inattaquable qu’éteindre l’incendie.

Parmi les commentateurs, personne n’a vraiment contesté le fait que l’action du colibri est inutile pour éteindre l’incendie.

L’argument était autre : certes, ce qu’il fait ne sert à rien, mais en le faisant, il montre l’exemple, il incite les autres à agir. D’ailleurs lorsqu’il dit « Je fais ma part », il dit aussi implicitement « faites la vôtre maintenant ».

Mais je ne partage pas cette lecture. Quelle est la valeur d’exemple de quelqu’un qui fait quelque chose qui n’a aucun impact et s’en prévaut ?

Bien au contraire, je me dis que son attitude moralisante alors qu’il ne fait rien risque d’être contreproductive ; en suivant son exemple, l’éléphant pourrait se contenter de barrir pour alerter tout le monde plutôt que charger de l’eau pour la jeter dans les flammes ; il aurait ainsi lui aussi fait « sa part », c’est-à-dire rien, et pourrait se reposer, l’âme en paix, et « débrouillez-vous tous seuls », pourrait-il ajouter.

Autrement dit, alors que la légende du colibri est utilisée pour symboliser l’acteur qui contribue à résoudre les problèmes auxquels la collectivité est confrontée, je propose au contraire qu’elle symbolise l’ectoplasme, c’est-à-dire le personnage superficiel, inexistant dans le milieu dans lequel il gravite (Larousse), voire la mouche du coche, celle qui harangue ceux qui travaillent mais ne fait rien, et qui s’attribue ensuite tout le mérite d’une solution trouvée.

Mesdames et messieurs, le sanglier !

Mais l’histoire n’est pas terminée car plusieurs lecteurs m’ont signalé que la légende comprend une seconde partie qui, elle, n’est pas souvent évoquée par les fans du colibri.

En fait, l’origine de l’incendie est humaine : ce sont les hommes qui mettent le feu à la forêt (comme souvent) sans doute pour libérer des terres à cultiver.

Alors que le colibri est parti prendre ses trois gouttes d’eau, le sanglier charge les hommes et avec ses défenses perce leurs réservoirs d’essence et leur brise les jambes. Effrayé, le tatou l’interpelle : « Arrête, tu es fou ! Tu discrédites les efforts du colibri ! » Ce à quoi le sanglier répond : « Tatou, je fais ce qui est nécessaire. »

Voilà bien la différence.

Le colibri fait sa part, ou ce qu’il pense être sa part, c’est-à-dire de l’affichage, et s’en prévaut moralement, tandis que le sanglier regarde le problème, réfléchit, trouve une solution et l’applique pour le résoudre.

Il ne fait pas sa part, il ne fonce pas tête baissée sans réfléchir ; il imagine ce qu’il peut faire de concret avec ce qu’il a sous la main et qui aura un vrai impact. Il le fait en prenant un risque. Et il ne fait la morale à personne.

Face aux problèmes qui sont les nôtres, nous n’avons pas besoin d’ectoplasmes qui font semblant d’agir pour signaler leur vertu sans prendre de risques, mais de gens qui font ce qui est nécessaire. La détermination de ce qui est nécessaire n’est pas facile bien sûr, mais c’est tout l’enjeu de l’action individuelle face aux problèmes complexes.

Et l’on revient sur la question de fond : que puis-je faire à mon niveau, avec ce que j’ai sous la main, qui ait un vrai impact ? Oublions le colibri et sa morale, célébrons le sanglier et son action.

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  • Cette histoire obéit à la logique du principe de Pareto : 80 % des effets sont dus à 20 % des causes. Une fois que tous les animaux ont décidé de se bouger le derche, on peut dire que le sanglier fait partie des 20 % dont l’action est globalement déterminante pour arrêter l’incendie. Le colibri fait partie de la multitude des 80 % restant dont les actes de lutte contre l’incendie importent peu.
    Mais…
    En réalité, l’histoire est imprécise. Souvenez-vous : au départ, tous les animaux sont atterrés, seul le colibri a le courage d’agir. La question est donc la suivante : le sanglier est-il entraîné par l’exemple du colibri ou a-t-il seulement pris le temps de réfléchir ? Selon la réponse, le regard que l’on porte sur le colibri change du tout au tout. Dans le premier cas, l’action du colibri est déterminante. Dans le second, seulement risible. Alors effet papillon ou effet mouche du coche ?

  • Le cas du tatou est intéressant lui aussi.
    Il se contente de critiquer l’inefficacité du colibri, puis le discrédit des efforts du colibri par le sanglier …
    Il fallait le mentionner ici.

  • Je pense qu’avec ses moins de 1 % d’émission de gaz à effet de serre, la France est un beau colibri pour la lutte contre le réchauffement climatique…

  • Sur le plan de la physique, l’histoire du colibri est intéressante : en effet, et je pense que les pompiers vous le confirmeront, ajouter un peu d’eau à un incendie, non seulement n’apporte rien du tout au phénomène d’extinction, mais même améliore la combustion qui est une réaction exothermique. En effet, et c’est une loi générale de la physique, le rendement de la combustion (oxydation) est d’autant plus bas que la température du milieu en feu est plus élevée. Les trois gouttes d’eau apportée par le colibri abaissent localement un tout petit peu la température et favorisent donc la combustion…

  • Il aurait fallu prévoir le cas, très vraisemblable, ou le colibri se brule les ailes. Le sanglier se marre ?

    • @Lesuisse
      Bonsoir,
      Cest exactement ce que j’ai pensé quand j’ai lu cette fable dans la salle des profs où elle est affichée. La partie concernant le sanglier n’y est pas.
      De plus dans un feu de forêt, les animaux fuient le danger. Le colibri, lui, s’y jette. Et comme vous le dites, il s’y brûle les ailes avant d’approcher suffisament le foyer.
      (il est fort à parier que le spécimen dont il est question ici est un des plus petits de la myriade de colibris qui existent.)

  • Bien sûr, on surestime toujours le colibri:
    celui qui montre l’exemple en renonçant aux cotons-tige pour sauver la planète, qui va piailler aux manifs vertes ou voter pour punir les patapoufs,
    mais aussi celui qui brasse tranquillement l’air qui l’entoure tel le petit avion de tourisme voué aux gémonies comme s’il aggravait en quoi que ce soit le changement climatique.

  • L’écologiste colibri 🙂 Belle image 🙂

  • Vous auriez quand même pu choisir un autre exemple . Il n’y a de réchauffement climatique que pour une poignée de crétins incultes qui justifient leur existence en se brossant le nombril et regardent de leurs yeux globuleux leurs chevilles enfler espérant quelles seront bientôt aussi grosses que la citrouille qui leur sert de tête . La terre depuis ses origine est en constante évolution, pour qu’il y ait changement climatique il faudrait d’abord que le climat normal soit définissable . Ce n’est pas le cas . Lorsqu’on va chercher un quelconque point de référence dans des carottes glaciaires on écarte volontairement toutes les périodes pendant lesquelles il faisait plus chaud qu’aujourd’hui, où les mers et océans recouvraient plus de terres qu’aujourd’hui (on trouve des traces de coquillage marins dans la région du Mans dans les sols, par exemple) où est le réchauffement par rapport à cette période? A part peut-être dans le fantasme d’un certain nombre d’escrocs prêts à tout et d’idiots utiles qui veulent se donner une importance qu’ils n’auront jamais . Quand à la pollution de l’air, croyez vous vraiment que les volcans en relachant dans l’atmosphère toutes les saloperies toxiques n’ont pas soumis la terre à bien pire que ce que les vermisseaux décérébrés essaient de nous reprocher aujourd’hui? Où est passé le fog de Londres?
    Ces quelques détails mis à part, présentent quand même un autre intérêt . Etes vous sûr que l’homme est responsable des incendies de forêt? L’exemple récent des incendies en Australie semble pourtant montrer que c’est l’éléphant vert qui est le principal responsable de leur ampleur par la prise de mesures préventives inappropriées . Un sanglier qui se trompe dans l’estimation des causes du risque ça peut être beaucoup plus grave qu’un colibri . Imaginez un éléphant…

    • Il faisait en effet beaucoup plus chaud du temps des dinosaures et la concentration en CO2 était bien plus élevée.
      Le réchauffement climatique depuis 1 siècle ou 2 ne fait plus guère de doute y compris chez les climato sceptiques.
      Le problème est ailleurs. Ce réchauffement est-il anthropique et du fait de sa relative rapidité, est-il gérable à peu de frais par l’humanité ?
      Il reste bien évident que l’humanité ne disparaîtra pas même si on prend 4 ou 5 degrés. Une fois la transition gérée, la vie sera même sans doute plus agréable pour la majorité de l’humanité, particulièrement pour les habitants au delà du 45eme parallèle…

  • Petites questions à l’auteur et aux amis du sanglier (vu qu’on est de toute façon dans les suppositions fantasmagoriques d’un conte utilisé comme on veut) :
    – Est-ce que percer des réservoirs d’essence à proximité d’un feu est une bonne idée ?
    – Est-ce que déverser de l’essence sur le sol, le polluant pour une longue période, rend service aux animaux ?
    -Est-ce que agresser des travailleurs, qui ont peut-être/sans doute acquis ce terrain contre monnaie sonnante et trébuchante et donc étant sur leur propriété privée est juste ?
    – Est-ce que ce perçage de réservoir et cette agression contre des travailleurs changent QUOI QUE CE SOIT à l’incendie en cours ? Est-ce que l’action du sanglier éteint la moindre petite flamme ?

    • Je dois compléter ce commentaire par ceci :

      L’auteur dit aussi que le colibri dit  » voilà, moi j’ai fini, à vous ! « . Ah bon ? Où a-t-il vu cela ? Ne serait-ce pas une supposition bien opportune pour démontrer sa conclusion ? Parce que dans la légende, il n’est pas du tout écrit cela :-).

      Dernier point très amusant : le colibri qui fait sa part, c’est aussi chaque consommateur qui décide de ne plus acheter un produit fabriqué dans de mauvaises conditions par exemple. Il a souvent été rappelé ici que le marché fonctionne à l’offre et demande. Quand un consommateur n’achète plus de produit X, le fabricant s’en fout. Quand 1000 consommateurs le font, le fabricant ne s’en fout plus. Quand 100.000 consommateurs le font, le fabricant plie. (chiffres purement démonstratifs). Dire que le colibri est un ectoplasme inutile, c’est dire que la logique du marché libre ne fonctionne pas, n’existe pas :-). Bravo l’auteur !

      Et ce sanglier qui va détruire l’outil de travail et agresser les travailleurs, qui sont peut-être sur leur propriété privée ? Eh bien, mettez une cagoule noire à ce sanglier, une bombe de peinture, il taggera des slogans type « libérez la forêt » et « à mort le capitalisme destructeur » sur les bulldozes. L’auteur approuve les actions du genre contre BlackRock ?

      Amusant j’avais dit. Ce n’est pas décevant en effet :-).

  • Pour compléter le comportement animal, n’oubliez pas le « fire hawk » ! Cet oiseau n’éteint pas le feu, au contraire, il le dissémine. Il a en effet remarqué que le feu débusque les rampants et les laisse à l’état de barbaque fumante…

  • Le souci de ces 2 articles, c’est que l’auteur déforme la légende pour en tirer son « enseignement ».

    En effet, il affirme dans le premier article que :

    L’histoire du colibri vient semble-t-il d’une légende amérindienne : la forêt est en flammes et tous les animaux s’affairent pour éteindre l’incendie. Même le petit colibri va au fleuve, met de l’eau dans son bec et vient jeter les quelques gouttes sur les flammes. Alors que les animaux se moquent de lui, il répond, pas démonté : « Je fais ma part ».

    alors que la légende, telle qu’on la retrouve partout en francophone, à savoir la version raconté par Pierre Rabhi, est

    Un jour, dit la légende, il y eut un immense incendie de forêt. Tous les animaux terrifiés et atterrés observaient, impuissants, le désastre. Seul le petit colibri s’active, allant chercher quelques gouttes d’eau dans son bec pour les jeter sur le feu. Au bout d’un moment, le tatou, agacé par ses agissements dérisoires, lui dit : « Colibri ! Tu n’es pas fou ? Tu crois que c’est avec ces gouttes d’eau que tu vas éteindre le feu ?»
    «Je le sais, répond le colibri, mais je fais ma part».

    Rien que cette torsion, faisant passer le colibri de seul à se bouger à simple intervention parcellaire et inutile dans une masse d’animaux agissant, est passablement douteuse intellectuellement. Mais quand en plus, sans trop d’effort, on cherche une autre version du conte (et non de la légende) que celle colportée par Rabhi pour appuyer son mouvement écolo (je ne parle bien évidemment pas de la version ridicule rallongée par les écolos, avec des « humains armés de lance flamme », ou pire encore de la version d’un allumé sur Mediapart qui la transforme en quasi appel à l’émeute contre « l’ultra libéralisme »), on trouve cette chute ci, censé compléter la version courte :

    L’oiseau-mouche ne faisait pas simplement de « son mieux » ni seulement « sa part »… Il volait de cœur en cœur et convoquait le grand torrent des becs. Seul à pouvoir éteindre la fournaise, Pélican reçut le message et s’élança vers la rivière. Quand il revint volant lourdement, il vida le contenu de sa poche sur les flammes. Une épaisse fumée noire s’éleva dans les airs. Un, deux, cent pélicans le suivirent… Une escadrille blanche dont chaque pompier était un jumeau né au cœur d’un oiseau… Les pélicans sortaient d’on ne sait où, ils s’élevaient du monde intérieur et ne comptaient pas les gouttes. Tout froissement d’aile, tout envol était contagieux et certaines poches ruisselèrent d’une eau qu’on ne connaissait pas… »

    ou surtout cette version :

    Cela se passe dans la forêt amazonienne.

    Dans cette forêt, l’on voit des arbres à perte de vue, mais en regardant un peu mieux, on aperçoit un arbre plus grand et plus haut que tous les autres. Cet arbre, il a des branches qui disent : « Venez à moi, peuple des oiseaux ! Venez à moi, je vous accueille ». Et tout ce petit monde piaille, joue, discute … vit en harmonie.

    Mais un jour, arrive un grand malheur, l’arbre prend feu, les oiseaux impuissants s’élèvent dans le ciel contemplant leur arbre partir en fumée.

    A travers la fumée, ils distinguent un petit oiseau qui va à la rivière prendre une goutte d’eau dans son bec et la déposer sur l’arbre. Il retourne à la rivière prendre une goutte d’eau dans son bec et la jette sur l’arbre et retourne encore à la rivière inlassablement, prend une goutte d’eau dans son bec et la dépose sur l’arbre.

    Et ce petit oiseau, c’est colibri. Vous savez, ce petit oiseau multicolore avec un long bec pour sucer le nectar des fleurs.
    « Mais colibri, que fais-tu ? Viens ! Cela ne sert à rien, viens rejoins-nous ! »
    « Je fais ma part, je fais ma part, je fais ma part de travail pour éteindre le feu ! »
    « Et vous aussi, vous aussi venez faire votre part, faire votre part ! Votre part de travail pour éteindre le feu. »

    Les oiseaux se regardent, perplexes. Et dans un même élan, ils s’élancent vers la rivière, prennent une goutte d’eau dans leur bec et la dépose sur l’arbre,puis retournent à la rivière prendre une goutte d’eau dans leur bec et la jettent sur l’arbre et retournent encore à la rivière,
    inlassablement prennent une goutte d’eau dans leur bec et la dépose sur l’arbre.

    Et ces millions de gouttes d’eau forment une pluie si fine et si dense que le feu finit par s’éteindre.

    Depuis ce jour, l’arbre reverdit, l’harmonie est revenue en son sein et chacun a gardé en mémoire qu’il doit faire sa part.

    Après, à partir de ces versions bien moins caricaturales (que j’avais trouvé, en quelques minutes, suite au premier article, en cherchant un peu, as usual), on peut se mettre à réfléchir sur le message porté et ses limites, mais disons que le fait que l’auteur, qui en toute logique est censé creuser son argumentation, les ait mises de coté, ne m’incite pas à le prendre au sérieux : j’ai une sainte horreur du cherry picking… Ne parlons même pas d’une réécriture de l’histoire (la version « tous les animaux s’affairaient n’existe tout simplement nulle part) qui là relève de la malhonnêteté intellectuelle la plus totale…

  • Pas plus le sanglier que le colibri n’ont d’approche technique de la situation, ils font de la politique.

    • Ni l’un ni l’autre ne cherchent l’approbation de leurs semblables il me semble.

      • Alors appelons ça autrement, mais ils cherchent à améliorer leur image, peut-être effectivement dans leur seule opinion personnelle, plutôt qu’à résoudre logiquement le problème. Difficile de les exonérer d’arrières-pensées. Le colibri me fait penser à l’écolo qui renonce aux bâtonnets en plastique des cotons-tige devant la tempête Dennis, le sanglier à celui qui met le b… dans le siège de Blackrock.

        • Préférez-vous que les animaux se réunissent en comité Théodule pour statuer sur le fait qu’il faut agir ?
          Le colibri n’a rien demandé à personne, il n’a pas fait de pub, il n’a pas parlé avant que quelqu’un ne remarque ce minuscule oiseau.
          Vous leur donnez des arrières-pensées sans l’ombre d’un début de quoi que ce soit…
          Cela me rappelle quand vous aviez écrit sur un étudiant contestataire d’un pays de l’Est, qui était dans une branche où l’emploi derrière risquait fort d’être public. Vous lui aviez prêté des intentions de devenir parasite du système, à être payé pour ne rien faire par l’Etat, et vous en aviez déduit que sa contestation contre l’Etat n’était que de façade. En gros, vous démontrez ce que vous souhaitez démontrer en inventant ou en extrapolant énormément les éléments.
          Et puis, ici c’est une situation de crise, avec des animaux en panique. Mais c’et vrai qu’ici, ce n’est qu’un conte, chacun peut y projeter ce qu’il veut :-).

          • Oui, je suppose souvent sans preuve que les gens ont des arrières-pensées. L’expérience m’a appris que je serais bien naïf de ne pas le faire, et le libéralisme m’assure que j’en ai le droit moral tant que mon opinion ne reste qu’une opinion. Mais non, je n’en fais pas une démonstration de ce que je souhaiterais.
            Je ne défends pas le comité Théodule, je le condamne. Mais je défends qu’il vaut mieux ne rien faire que faire n’importe quoi. Surtout quand on a une cervelle d’oiseau et qu’on est en pleine panique. 🙂

        • Normal MichelO : la version (l’adaptation, en réalité) rapportée par Pierre Rabhi l’a été pour appuyer son mouvement écolo « Les Colibris », la version avec les sangliers a été créée par des « deepecologists » appelant justement à l’action violente ayant un « vrai impact » (ce qui rend savoureux de la voir cautionnée sur un site libéral).

          La vraie fable doit se lire pour ce qu’elle est : une fable de tribus de chasseurs-cueilleurs amazoniennes, qui n’a pour but que d’apprendre les fondements de la vie en société (représentée par l’arbre [et non la forêt] qui brûle) à leurs enfants, vie qui dans leur cas est de type communautaire, toute action même minime étant positive : les lectures ethnocentrées qui en sont faites sont juste ridicules.

  • Simplement pour signaler une petite « coquille »
    …Il ne fait guère de doute …que les trois goutes qu’il jette dans les flammes n’auront absolument aucun effet….
    … Avec 2 « T » à gouttes, elles auraient peut-être été un peu plus grosses…

  • J’espère qu’on n’auras pas de troisième article pour corriger, amender, préciser encore… »Ce qui se conçoit bien s’énonce clairement – Et les mots pour le dire arrivent aisément ».

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