La France championne du monde de la durée de vie en retraite

La France championne du monde de durée vie en retraite : ne serait-ce pas une des principales causes des déficits ?

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La France championne du monde de la durée de vie en retraite

Publié le 14 février 2020
- A +

Par Daniel Moinier.

Alors que les Gilets jaunes réclament du pouvoir d’achat, un RIC pour en discuter, que les entreprises recherchent désespérément des candidats, que les déficits sont constants, il existe une opportunité pour combler les attentes afin que chacun y trouve son compte.

En diminuant ce temps de vie en retraite qui coûte à l’État des fortunes, mais pas seulement à lui, qui ne bénéficie financièrement à personne, il serait possible de remonter le pouvoir d’achat global, apporter des possibilités de gestion financière positives à l’État, aux collectivités, et des emplois expérimentés aux entreprises.

La France championne du monde de la durée de vie en retraite

La France est de loin la championne du monde de la durée de vie en retraite et cela a un coût énorme, pour l’État mais aussi pour toute la société. Ce sont 6,2 années de plus que la moyenne de l’Union européenne !

Et pourquoi cet écart ? Il y a quatre raisons :

  • une durée de vie parmi les plus longues du monde
  • la durée d’activité la plus courte
  • des départs en retraite les plus précoces
  • des départs anticipés encore très importants

Source: Eurostat pour l’espérance de vie, CLIESS pour les âges légaux, calculs de la rédaction

Un constat

La France doit trouver au minimum le financement de 6,2 années supplémentaires par rapport à la moyenne de l’UE.

Il est très important de noter que chaque année non travaillée vers 60 ans et plus, ce sont 65 milliards d’euros de perdus par an pour l’économie française. Soit environ 400 milliards par rapport à la moyenne de l’UE, deux fois le déficit réel annuel de la France ! Nous empruntons depuis quelques années environ 200 milliards par an voire davantage pour combler tous les déficits.

Et c’est sans compter les retraites anticipées pour ceux qui ont commencé à travailler à partir de 14 ans.

Dès son arrivée en 2012, François Hollande a institué des départs anticipés pour ceux ayant commencé à travailler entre 18 et 20 ans, soit une perte totale annuelle supérieure à 11 milliards.

Dans d’autres pays, on a toujours gardé une base de 65 ans pour les départs en retraite, ou augmenté la durée du travail ; d’autres pays ont fait les deux. Ainsi, l’Allemagne a toujours gardé les 65 ans et voté ensuite les 67 ans.

Aux Pays-Bas, en Pologne, en Allemagne et en République Tchèque, l’horizon est encore plus lointain puisqu’une personne née en 1963 va devoir travailler jusqu’à 67 ans.

Et en Australie ce sera 70 ans.

Alors que le nombre d’offres d’emplois non pourvus, surtout expérimentés et qualifiés, n’a cessé d’augmenter depuis près de deux ans, 600 000 à la dernière estimation, nous envoyons à la retraite les plus expérimentés qui n’auraient aucunement besoin de formation.

Aujourd’hui les entreprises se trouvent face à un problème important : trouver du personnel expérimenté en un temps record. Pour le résoudre, la seule solution est de trouver des chômeurs ou bénéficiaires du RSA qui veulent bien travailler, et formés auparavant par des organismes spécialisés. Sinon, les entreprises se privent de personnel et limitent leur chiffre d’affaires, ce qui est très mauvais pour l’économie.

La possibilité la plus rapide serait de supprimer les retraites anticipées, soit 200 000 salariés par an qui continueraient à travailler en conservant leur expérience et savoir-faire. L’idéal pour l’entreprise mais aussi la France.

Oui, 200 000 salariés qui continuent de travailler, ce sont :

  • 200 000 retraités de moins à supporter par les caisses
  • 200 000 salariés qui cotisent
  • 200 000 salariés qui paient davantage d’impôts
  • 200 000 salariés qui consomment 35 % de plus

Il est bien de rappeler deux choses importantes qui expliquent le chômage, le déficit de l’État et des caisses :

  • un salarié d’environ 60 ans qui ne travaille pas (retraite ou chômage) fait perdre la valeur financière de quatre jeunes embauchés.
  • le taux de non emploi des seniors est proportionnel au taux de chômage des jeunes.

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  • moi je m’en fous , je vivrai jusqu’a 100 ans pour faire chier la CFDT

  • Ma principale motivation à vivre longtemps va finir par vouloir emmerder le gvt qui n’arrête pas de faire du retraité-bashing, na!

  • 65 milliards par an…..vous trouvez comment?

  • ça « n’explique » pas les déficits..
    c’est l’idéologie qui les explique.. et ma foi le fait qu’on trouve des gens pour prêter du pognon…

    c’est la capacité à emprunter qui explique la durée de vie en retraite..
    etc ‘est pour ça que ça peut changer ..brutalement.

    • sauf si on prend ses précautions

    • @j.lemiere-« La capacité à emprunter »: ce qui est curieux c’est que se sont principalement les épargnants français qui financent les emprunts de l’état et ensuite qui lui demandent des intérêts (coupons, contrats assurance-vie en euros, etc), l’état s’empressant de lever des impôts auprès de ces mêmes épargnants « riches » pour payer leurs intérêts ! Serait-ce du Michel Audiard ? C’est du Michel Audiard.

      • J’ai oublié d’ajouter que c’étaient aussi principalement les retraités qui épargnaient, payaient des impôts et avaient contribué pour certains à l’allongement de la vie humaine

  • Comparer la France à l’Allemagne est une vaine illusion que seule la Bobosphère parisienne se complait à entretenir ! Le combat est définitivement perdu car un pays qui entretient 6 millions de fonctionnaires (presque 10% de la population et 26.6% de la population active) est condamné à gérer l’assistanat déresponsabilisant et se coupe de toutes les réalités de la vie du pays, de la société et finalement du citoyen qu’il est censé protéger.
    Ci-après un comparatif édifiant avec en complément l’exemple du petit Luxembourg.
    Comparatif France – Allemagne

    France Allemagne Luxembourg
    Habitants 67 Mio 82,2 Mio 580 000
    Chômeurs 3,5 Mio – 10% 2,6 Mio – 3,9% 16 000 – 6,1%
    Salariés 26,5 Mio 41,3 Mio 402 000
    salaire minimum 1 480 1 498 1 998
    minijobs Tous les smicards 800.000
    % syndiqués 6% 15% 37%
    journées de travail perdues pour 1000 salariés par an 123 jours 20 jours 4 jours
    Age de la retraite 61,2 ans 65 ans 65 ans
    Nombre de retraités 14 Mio – 20% 21 Mio – 25,5% 178 000 – 30,6%
    montant de la retraite par rapport au revenu net 67,70% 50% 79%
    caisse de retraite déficit de 15,1 Mrd déficit 2,2 Mrd excédent 926 Mio
    nombre d’entreprises – de 10 personnes 3,1 Mio 3,469 Mio 30 000
    nombre de PME 124000 – 4% 456000 – 13,1% 4 000 – 13,3%
    nombre d’entreprises de + de 50 salariés 20000 – 0,6% 67000 – 1,9% 800 – 2,6%
    compétitivité par pays 21ième 5ième 7ième
    dette publique 99% 71% 20%
    PIB par habitant 39000 $ 44000 $ 102 000$
    PIB par pays/monde 7ième 4ième 42 fois plus petit que la France

    Source: Handelsblatt
    Quellen: Destatis, INSEE, Eurostat, IW Köln, Hans-Böckler-Stiftung, OECD, DRV, CNAV

    • oui mais le Luxembourg , c’est une banque.. çà ne va pas chasser 3 pouilleux dans le sahel avec une armée pour justifier des budgets

    • Connaissant très bien le Luxembourg, je vais apporter mon petit grain de sel. Il faut se méfier des chiffres officiels. Non pas qu’il soient faux mais parce qu’ils ne reflètent pas la réalité à eux seuls.

      Il faut savoir que le pays vit surtout grâce à ces frontaliers en plein boom depuis 30 ans. Les chiffres du chômage ou le pib/habitant ne sont donc pas corrects car les frontaliers ne sont pas pris en compte. Ils vont l’être bientôt mais ça ne se verra pas dans les statistiques avant plusieurs années.

      Quand à le retraite même si officieusement elle est à 65 ans, en réalité il est possible de partir en retraite anticipée des 57 ans.

      Tout ça pour dire qu’il faut se méfier des comparaisons entre pays car aucun n’est vraiment similaire. Toujours pour parler des retraites en Allemagne la décote est beaucoup moins importante qu’en France. Elle est quasi indolore ce qui fait que personne en Allemagne ne part vraiment à l’âge de 65 ans.

    • Tja, da bin ich nicht so sicher…

      Depuis la réunification je n’aime pas la tournure que prennent les choses en Allemagne;
      pas un jour sans que se pondent des nouvelles lois réclamées par des minorités agissantes, qui comme toute loi, resserre le champ des libertés;
      de plus en plus de pouvoirs sont confisqués par Berlin au détriment des Länder, les cris de vierge outragée (sans actes concrets) face à l’AFD à l’Est, trop nombreuses sont les similitudes qui m’alertent .
      Il reste juste une police plus disponible et une justice plus neutre, même si un poil tout aussi bisounours, pour atmosphère moins crispée.
      Une des plus grosses différence, et c’est la base de leur équilibre, c’est qu’un allemand de la classe moyenne, même inférieure, ne se considère pas comme défavorisé, alors qu’en France au même niveau le citoyen se considère comme sacrifié (le formatage de l’E.N. est passé par là).
      Je ne sais pas si ça suffira pour être tiré d’affaire…

      Mes sources: mon passé et ma famille en Allemagne et pour les détails, un ami avocat spécialisé en litiges avec les administrations.

    • n° der Handelsblatt ?

  • C’est cool d’être français, on commence tard à bosser et on arrête tôt. Et entre les deux, des vacances….

  • Arrêtez de révéler de tels éléments car « ils » vont avoir l’idée de nous faire disparaître pour de basses économies

  • Il y a plusieurs questions.
    1) pourquoi les francais dès qu ils le peuvent prennent leur retraite voire pre -retraite ?
    Les condition financieres sont interessantes (vous gagnez quasiment autant tout en restant a la maison)

    2) meme pour ceux qui sont perdant financierement, pourquoi souhaitent ils etre retraité ?
    Une partie aura quand meme encore largement assez d argent pour vivre. ET de toute facon leur travail est vecu comme un fardeau (pas interessant, mauvaise ambiance, temps de transport …)

    apres il y a la mentalite heritee des mythes catholiques: la vie active c ets le purgatoire et ont atteint le paradis a 60 ans ou on est delivre du travail …

    • 1) parce que ce ne sont pas eux qui paient, mais la génération d’après !!!

      voir le travail comme une aliénation est marxiste et non catholique !

      • +1000 !
        Voir le travail comme une aliénation est le principal problème économique de la France. Le travail est en fait un constituant de l’existence, il a ses bons et ses mauvais côtés, et partout ailleurs on cherche à faire progresser les premiers et régresser les seconds. Il n’y a que chez nous qu’on considère le travail lui-même comme un fléau extérieur avilissant au lieu d’une partie intégrante de la vie.

    • 1/ le taux de remplacement au moment du départ en retraite est de moins de 75%. Donc, tout le monde est perdant en partant en retraite!

      Et non, la retraite ne fait pas parti de la mentalité catholique ni d’aucune autre religion. Vous confondez avec les socialistes.

      La question effectivement a résoudre c’est pourquoi la retraite cristallise autant les passions et même chez des jeunes qui ne travaillent pas encore.

      • Vous oubliez qu une fois a la retraite vous avez moins de frais (moins de trajets, plus de repas de midi). Vous pouvez aussi habiter dans une zone ou la vie est moins chere (imaginez la culbute si vous vendez votre pavillon en banlieue parisienne achetee dans les annees 70 pour aller habiter dans l aude (je suis gentil je prend pas la creuse))

        C est pas pour rien que les retraites ont un niveau de vie superieur aux actifs (c est pas de moi mais de l INSEE)

  • Champion du monde de vie en retraite , très bien
    Combien d’emploi dans les EHPAD ? pour une bonne part payés par les résidents sur leurs fonds personnels ( biens immobiliers ou épargne ) car la retraite représente souvent mmoins 40 % de la facture. Il y a du travail à faire pour remettre la France bureaucratique socialiste debout.

  • Enfin un début de traitement intelligent du sujet. Reste plus a qu’a faire la même chose pour le niveau des pensions par rapport au salaire médian, pour avoir la masse financière nécessaire en fonction taux de pensions que l’on vise. Ajoutez y le taux maximum de prélèvement supportable sur les revenus pour fiancer les retraites sans baisser le pouvoir d’achat des actifs, et l’age de départ auquel il est impossible d’échapper apparaîtra.

    • faut surtout laisser les gens gérer eux-mêmes leur retraite (capitalisation) : et tout se règlera tout seul, sans douleur !

      • Je pense que la retraite par répartition est plus sur et doit être maintenue, Mais rien ne doit interdire de créer des retraites complémentaires privées aux risques et périls des souscripteurs, sans aucune garanties publiques.

      • Mon post n’a d’autres propos que de démontrer que l’age de la retraite ne se trouve pas au fond d’un chapeau comme essai de le faire croire Martinez et la CGT , mais est obligatoirement fixé par les objectifs et moyens financiers qu’on se fixe par ailleurs.

  • Si on me montre des chiffres prenant en compte les départs anticipés ET les aménagements de fin de carrière (temps partiel notamment), ya matière à discuter. Ici, c’est trop général.

  • Pour moi la seule vraie explication c’est l’entreprise:
    nombre d’entreprises de– de 10 personnes 3,1 Mio en France, 3,469 Mio en Allemagne 30 000
    nombre de PME 124000 – 4% en France 456000 – 13,1% en Allemagne
    Nombre d’entreprises de + de 50 salariés 20000 – 0,6% en France, 67000 – 1,9% en Allemagne
    Part de l’industrie = 10% du PIB en France, 24% du PIB en Allemagne. Chaque job en industrie crée 2 jobs dans le tertiaire!
    Le mal est là: en France nous produisons des fonctionnaires, des associations, du culturel… mais rien qui produise de la richesse!!!

  • 65 milliards divises par 14 millions de retraites = 4600€ et des brouettes ?????!!!
    Une reponse de l’auteur?

  • Article qui n’apporte pas grand chose et qui a l’air d’avoir été écrit par le medef ou un membre du gouvernement. On a l’impression que tout est de la faute des salariés.
    Si des personnes peuvent partir à 60 ans c’est parce qu’elles ont cotisé 40 ans et plus. On ne peut pas dire autant de certaines professions qui partent certes à 65 ans ou plus mais qui ont commencé à travailler très tard.
    Si des personnes partent plus tôt c’est parce que tout simplement elles sont au chômage et n’ont pas d’autres choix. L’écrasante majorité des chômeurs ont plus de 50 ans. Les entreprises n’en veulent pas et ca n’a rien à voir avec les compétences.
    Toujours au chapitre des formations, si une entreprise recherche du monde ça devrait être à elle de former plutôt que d’attendre sur les partenaires sociaux.

    Votre référence par rapport au nombre d’années entre espérance de vie et âge de la retraite est complètement faux. Chaque pays a des mécanismes de retraite différents. Il ne faut pas se baser sur le départ en retraite à taux plein mais plutôt sur l’âge constaté. Il faudrait aussi prendre en compte qu’il existe toutes sortes de régimes différents ( sncf, opera, armée,…) et c’est pareil à l’étranger et donc ne pas mettre tout le monde dans le même sac.

    Bref, votre micro etude passe à côté du problème que sont les régimes spéciaux en déficit chroniques et du fait que tout vient de la retraite par répartition qui fait porter aux jeunes tout ce poids.

  • Travailler plus longtemps est la seule solution. Honnêtement, je n’en vois pas d’autre. Aujourd’hui, nous avons la chance de vivre plus longtemps en bonne santé, alors il est logique de travailler plus longtemps. Une réserve pour les métiers physiques très durs. Ces travailleurs-là doivent avoir la possibilité de partir en retraite plus tôt que les autres.

    • Travailler plus longtemps, mais surtout en commençant plus tôt ! Et en favorisant une part de capitalisation pour les charges sur les gains réalisés par ceux qui commencent avant l’âge moyen de leur génération.

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