Clintel au Parlement européen de Bruxelles

Le 2 novembre s’est tenue, dans le bâtiment du Parlement européen à Bruxelles, une après-midi de discussions à l’occasion de la présentation de la plateforme Clintel et de la Déclaration climato-réaliste.

Partager sur:
Sauvegarder cet article
Aimer cet article 0
Welcome to my planet by _Suminch_ (CC BY-NC-ND 2.0)

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Clintel au Parlement européen de Bruxelles

Publié le 23 novembre 2019
- A +

Par Benoît Rittaud.

Le 2 novembre s’est tenue, dans le bâtiment du Parlement européen à Bruxelles, une après-midi de discussions à l’occasion de la présentation de la plateforme Clintel et de la Déclaration climato-réaliste.

Cinq députés européens étaient présents (trois néerlandais, une allemande et une britannique) pour cet événement qui a rassemblé une cinquantaine de personnes.

Guus Berkhout, le responsable de Clintel, a tout d’abord présenté de façon détaillée les six points de la Déclaration, à sa manière : calme, mais sans jamais rater l’occasion d’un bon mot. « The pseudoscience is settled », a-t-il lancé pour en appeler à un retour à la science et à la possibilité de mettre sur pied un débat ouvert à propos des questions qui se posent sur l’évolution du climat.

Il a aussi donné ce conseil avisé : lorsqu’un modèle informatique nous est présenté, nous devons prendre le réflexe de nous intéresser moins à son output (ce qui est produit par le modèle) et plus à son input (ce qui a été mis dans le modèle).

Après son intervention et quelques premières questions, une députée britannique (qui s’est présentée comme libérale-démocrate, mais je n’ai pas eu le temps de retenir son nom) a demandé la parole pour lancer un petit discours passionné contre le climato-réalisme.

Elle « aimerait tant » que nous ayons raison, mais comment ferons-nous pour regarder nos enfants dans les yeux si, dans quelques années, la crise climatique se fait insurmontable… Cela a initié une discussion d’une bonne dizaine de minutes, qu’elle a tenté de faire appuyer par un collègue qui a vécu de près la récente inondation qui s’est produite à Sheffield.

L’assemblée, pratiquement toute acquise au climato-réalisme, s’est très bien comportée en lui laissant développer son propos. Personne ne s’est montré agressif, aucun anathème n’a été lancé. Les meilleures réponses sont, je crois, venues de Guus Berkhout. Il a tranquillement fait remarquer à la députée qu’elle tenait un discours purement émotionnel, et à son collègue il a lancé : « Laissez-nous vous aider. Laissez-nous vous aider en identifiant les vraies causes de ce malheur, qui n’ont rien à voir avec le CO2. »

Les considérations énergétiques ont occupé une bonne part des discussions. Il a été peu question d’énergies renouvelables, mais il n’y avait pas besoin d’être devin pour savoir ce que les uns et les autres en pensaient. On aurait sûrement discuté davantage de cet aspect si le train de Detlef Ahlborn n’était pas tombé en panne, l’empêchant de venir nous parler du désastre qu’est l’Energiewende, la transition énergétique allemande (comme quoi y a pas que la SNCF qui a parfois des soucis).

Le nucléaire a été davantage discuté (c’est un peu ma faute, j’en ai parlé pendant ma présentation, à la demande de Guus). Globalement, l’ensemble de l’assemblée y était favorable. Notre ami Samuele Furfari, ancien fonctionnaire européen qui nous avait présenté un fort bel exposé à la Contre-COP24, a rapporté ce que lui a dit un jour un haut responsable :

« Le jour où les écologistes comprendront que le nucléaire est la seule solution contre le changement climatique, ils diront qu’il n’y a pas de changement climatique ! »

Qui sait, il y a peut-être là un réservoir de futurs alliés…

La réunion était aussi celle du lancement de la plate-forme Clintel, qui contient la liste actualisée des signataires de la Déclaration climato-réaliste. Celle-ci rassemble à l’heure qu’il est 779 signatures, provenant de 35 pays. En cliquant sur le drapeau français vous découvrirez, outre la Déclaration en français (traduite par l’auteur de ces lignes, by the way), la liste de nos 78 signataires actuels, qui font de la France le quatrième pays le plus représenté (derrière l’Italie, les États-Unis et l’Australie).

Sur le web

Voir les commentaires (9)

Laisser un commentaire

Créer un compte Tous les commentaires (9)
  • Bonne initiative. Il faut en effet arriver à faire entendre un langage de raison dans des milieux politiques qui l’ont quelque peu perdue (la raison)

    • Oui bonne initiative ! A tous ceux qui pensent qu’intervenir tout de suite pour sauver le climat est la solution la plus évidente et morale, il faudrait leur projeter le film sur Turing –> Imitation game. Déchiffrer le code enigma ne suffisait pas pour gagner la guerre, il fallait accepter de continuer comme si de rien n’était, en minimisant au maximum les pertes, le temps de développer les ressources et les moyens de la gagner. On dit que cela permit d’abréger la guerre de deux ans et de sauver 14 Mls de vies.

  • La fameuse formule « Think of the children! » qui ne fait nullement appel au moindre raisonnement mais uniquement à l’émotion, comme tout bon démagogue, aura toujours raison pour le bon peuple d’une démonstration de physique fondée sur le rayonnement du corps noir et les lois de Planck.

  • Le pot de terre contre le pot de fer..les climato realistes , une secte contre une religion..mais sait on jamais , ça peu marcher a long terme…enfin quelque annees quand tout le monde constatera le desastre de suivre une religion aveuglement.

    • Les climato-réalistes ne sont pas une secte. Au contraire, ils sont ouverts à la discussion, comme en témoigne par exemple la réunion Clintel dont parle le présent article.
      Les climato-réalistes veulent juste que l’on revienne aux principes de la science, à savoir échanger librement et respectueusement entre scientifiques ; c’est tout l’opposé de la secte du GIEC, qui tente de faire taire ceux ayant un avis différent de la doxa carbocentriste, soit en ne les invitant pas (si peu) dans les médias, en les ridiculisant publiquement (sans qu’ils puissent s’exprimer), en les excluant carrément de la « convention citoyenne pour le climat », etc.
      Les climato-réalistes sont bien plus attachés a la liberté que les hystériques aux penchants totalitaires du carbocentrisme.

  • Excellente initiative! Merci à eux tous.

  • Les commentaires sont fermés.

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

La nécessité de décarboner à terme notre économie, qui dépend encore à 58 % des énergies fossiles pour sa consommation d’énergie, est incontestable, pour participer à la lutte contre le réchauffement climatique, et pour des raisons géopolitiques et de souveraineté liées à notre dépendance aux importations de pétrole et de gaz, la consommation de charbon étant devenue marginale en France.

Cependant, la voie à emprunter doit être pragmatique et ne doit pas mettre en danger la politique de réindustrialisation de la France, qui suppose une... Poursuivre la lecture

0
Sauvegarder cet article

Dans son quatrième rapport publié le 23 octobre, le Conseil national de productivité revient sur la performance économique française de ces derniers mois, les effets de l'optimisation fiscale sur la productivité et les actions pour le climat qui lui paraissent nécessaires à l'atteinte des objectifs de transition énergétique.

Sur ce dernier point, le rapport est particulièrement approfondi et mérite une lecture attentive.

En premier lieu, le rapport indique :

« Les études [...] suggèrent que l’impact à long terme de la tra... Poursuivre la lecture

« Il est à espérer que le temps où il aurait fallu défendre la « liberté de presse », comme l’une des sécurités contre un gouvernement corrompu ou tyrannique est révolu. On peut supposer qu’il est aujourd’hui inutile de défendre l’idée selon laquelle un législatif ou un exécutif, dont les intérêts ne seraient pas identifiés à ceux du peuple, n’est pas autorisé à lui prescrire des opinions, ni à déterminer pour lui les doctrines et les arguments à entendre ».

Ces mots sont ceux de John Stuart Mill, au début du deuxième chapitre de son c... Poursuivre la lecture

Voir plus d'articles