Des chiffres et des faits

Xavier Fontanet nous présente les chiffres du commerce extérieur et revient sur les bienfaits de la délocalisation.
Partager sur:
Sauvegarder cet article
Aimer cet article 0

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Des chiffres et des faits

Publié le 4 octobre 2019
- A +

Par Xavier Fontanet.

 

Zoom sur les chiffres du commerce extérieur

Les Français aiment les idées, pas les chiffres. Eh bien arrêtons-nous sur ceux du commerce extérieur, qui viennent de sortir.

Côté marchandises, ils sont négatifs : -50 milliards d’euros. Normal, notre terreau n’est pas favorable aux producteurs.

Comment voulez-vous faire avec une sphère publique à 57 % du PIB, dont les coûts entrent dans les prix de revient, quand celle de notre voisin et principal concurrent, l’Allemagne, est à 43 % ?

Dans le domaine des services, c’est mieux, un excédent de 25 milliards. C’est le dynamisme de la profession qui booste le tourisme, bien aidé par le capital historique accumulé par nos ancêtres depuis des siècles.

Là où les choses deviennent intéressantes, c’est avec le niveau des dividendes versés au siège par les filiales étrangères de nos affaires françaises : +25 milliards.

Le mot dividende hérisse le poil de nos compatriotes, sauf que dans ce cas il s’agit de dividendes internes aux groupes, qui servent à financer la recherche et les effectifs des sièges ici en France.

 

Remercions la délocalisation

Au total le système est en équilibre, une performance dont on ne parle pas assez.

Il faut expliquer à nos compatriotes qu’en montant des usines à l’étranger, ce qui leur est souvent reproché, les chefs d’entreprise ne font rien d’autre que défendre leurs entreprises, leurs clients, leurs employés et leurs actionnaires.

Ajoutons que grâce à ce mouvement notre système industriel est peut-être, par son assise décentralisée, en train de devenir plus résilient que d’autres modèles fondés sur l’exportation. Ça permettra de résister aux guerres commerciales qui s’annoncent.

On peut, au passage, donner un grand coup de chapeau à nos expatriés et à leurs familles qui ont contribué à créer et à faire vivre un réseau dont l’efficacité est en train de faire ses preuves.

On fustige les dividendes et les délocalisations par manque de compréhension de l’économie.

On devrait plutôt féliciter le bon petit cheval « entreprise française » qui ne s’en tire pas si mal alors qu’il porte un jockey bien trop lourd, et expliquer à nos gouvernants qu’avec des dépenses publiques dans la moyenne européenne, nos entreprises feraient un véritable tabac !

Sur le web

Voir les commentaires (18)

Laisser un commentaire

Créer un compte Tous les commentaires (18)
  • On ne peut pas courir longtemps avec un boulet au pied.

  • Ceci est exact mais il faudrait toutefois ajouter que pour produire à l’étranger il faut en avoir la capacité et donc une taille et des moyens suffisants. Les grands groupes ont ces moyens les ETI et les PME beaucoup moins. Elles doivent produire en France et exporter, avec le boulet de l’état Français au pied. C’est une des raisons du déficit Français en matière de nombre d’ETI.

    • On sait que au bout de 5 années la plupart auront disparu, grâce à l’état français et ses énarques! Or c’est la raison du succès allemand et Suisse, leur nombre de PME et ETI qui exportent.

  • Et avec des dépenses publiques sous la moyenne européenne, nos entreprises feraient un véritable super tabac ! Une renaissance 🙂

  • Si les français savaient compter ce serait la révolte et si nos gouvernants savaient compter, ce serait la prospérité.

  • Mince alors tout va bien en socialie ,m’aurait on menti ou caché quelques chiffres ?

    C’est trop fort ,une telle performance avec un chomage important et des actifs ne travaillant que lorsqu’il ne fait pas trop beau et 35h et des dizaines de jours de vacances conges maladie compris……l’ue l’a échappé belle la france aurait pu etre le grand timonier au lieu de l’allemagne….

  • L’article oublie de mentionner que nous avons en contre partie l’un des plus haut déficit d’europe en %PIB… L’Allemagne est certe en dessous de nous en ce moment question croissance, mais n’oublions qu’elle peut débloquer 45 milliards si elle souhaite se relancer, sans inquiéter sa dette…
    Je doute que la France sera capable d’un tel exploit lorsque la conjoncture se retournera…

    • Notre croissance n’est prévue que de 1,3% et cela peut descendre à 1,2 en réalité lorsque l’année sera close et que les vrais chiffres tomberont.
      pour info: la croissance de la Pologne est de 4,7% comme quoi populisme et capitalisme = progrès social. Et elle a 1,5 millions de réfugiés ukrainiens mais un chômage de 3,8%
      progressisme et socialisme = appauvrissement et déclassement !

  • Le pessimisme n’est pas de mise puisque la « socialie » va bien et, pour le cas ou cela irait moins bien, il suffit d’augmenter impôts et prélèvements obligatoires.
    Les experts en prélèvements de Bercy sont en train de réfléchir à une série de dispositions légales et règlementaires pour faire contribuer les entreprises étrangères sous controle français.

  • quitter ce pays est la meilleure des choses à faire : « le privilège est grands est de regarder les catastrophes d’une terrasse » (Jean Giraudoux, la Guerre de Troie n’aura pas lieu).

  • Tout est une question de perspective. Si vous etes employe au siege parisien d une multinationale francaise qui recoit les dividendes comme explique ici, vous etes en effet gagnant

    Si vous etiez employe de l entreprise du coin qui ferme car delocalise, vous etes le gros perdant car vous perdez votre source de revenu, votre maison ne vaut plus rien (plus d acheteur car pas de travail) et si vous voulez retrouver un travail, il vous faudra aller loin (et donc perte de temps et d argent (car vous ne pouvez demenager car votre logement est invendable)

    • Les chiffres sont fait au niveau national, donc en effet ne prenne pas en compte localement la situation, vous avez raison. Autre perspective qui ne montre pas tout.

    • @cdg
      Bonsoir,
      « Si vous etiez employe de l entreprise du coin qui ferme car delocalise, vous etes le gros perdant »
      C’est sûr que quand une seule entreprise sur cinq dépasse le seuil des 5 ans de vie, retrouver un emploi dans la même branche après une fermeture est plus compliqué puisque le marché du travail est saturé. Après 5 ans de vie, une entreprise ne bénéficie plus des largesses du FISC. Quand le fisc se pointe, c’est avec la lame fiscalement effilée d’un couperet.

    • Si l’entreprise du coin délocalise avec ce que ça représente en temps, tracasseries et coûts, c’est qu’il y a une raison.

      • Fallait augmenter les taxes diverses et (a)variées, et les règlements absurdes et bloquants.
        Combien de temps faudra-t-il pour que ces c.r.é.t.i.n.s comprennent ❓

  • C’est vrai qu’il ne faut pas se limiter à la balance commerciale. Par ailleurs, les échanges extérieurs sont par nature équilibrés, les emprunts à l’étranger compensant les déficits. Il faut cependant noter que le tableau brossé ici est incomplet. La balance des échanges extérieurs affiche un besoin de financement si on prend en compte toutes les opérations de répartition, dont font partie les dividendes : https://www.insee.fr/fr/statistiques/3676781?sommaire=3696937. Malgré ce besoin de financement, les investisements étrangers en France sont inférieurs aux investissements français à l’étranger : https://www.banque-france.fr/statistiques/balance-des-paiements-et-statistiques-bancaires-internationales/la-balance-des-paiements-et-la-position-exterieure/balance-des-paiements-de-la-france-donnees-recentes. C’est le cas de l’Allemagne, mais ce pays recycle ses excédents. Après, tant que la France est financée, tout va bien. Encore que ça dépend par quel moyen. Si c’est indirectement par la création monétaire, c’est un problème.

  • Quand la multinationale française rapatrie des dividendes de filiales étrangères, elle expatrie les dividendes qu’elle distribue à ses actionnaires étrangers…
    Plutôt que d’investir en France (hors siège et R&D), elle investit à l’étranger, plutôt que de faire travailler des sous-traitants français, elle achète au moins cher…
    On le comprend, vu les conditions politiques françaises.
    On comprend aussi les oublis dans la démonstration, vu le C.V. de l’auteur!

  • Merci de faire travailler des étrangers, de payer des impôts à l’étranger de rapatrier les dividendes pour les français super riches !

    Merci aussi pour tous ces touristes qui viennent décorer nos villes.

    Bronze cul et bordels: voilà nos industries. Chouette.

  • Les commentaires sont fermés.

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don
7
Sauvegarder cet article

Notre nouveau et brillant Premier ministre se trouve propulsé à la tête d’un gouvernement chargé de gérer un pays qui s’est habitué à vivre au-dessus de ses moyens. Depuis une quarantaine d’années notre économie est à la peine et elle ne produit pas suffisamment de richesses pour satisfaire les besoins de la population : le pays, en conséquence, vit à crédit. Aussi, notre dette extérieure ne cesse-t-elle de croître et elle atteint maintenant un niveau qui inquiète les agences de notation. La tâche de notre Premier ministre est donc loin d’êtr... Poursuivre la lecture

Nicolas Tenzer est enseignant à Sciences Po Paris, non resident senior fellow au Center for European Policy Analysis (CEPA) et blogueur de politique internationale sur Tenzer Strategics. Son dernier livre Notre guerre. Le crime et l’oubli : pour une pensée stratégique, vient de sortir aux Éditions de l’Observatoire. Ce grand entretien a été publié pour la première fois dans nos colonnes le 29 janvier dernier. Nous le republions pour donner une lumière nouvelles aux déclarations du président Macron, lequel n’a « pas exclu » l’envoi de troupes ... Poursuivre la lecture

Le service des douanes vient de faire connaître le résultat de notre commerce extérieur pour 2023 : à nouveau un solde négatif important de 99,6 milliards d’euros. Certes, c’est mieux que l’année précédente où le déficit avait été supérieur à cause de l’envolée des prix de l’énergie causée par la guerre en Ukraine, mais le solde est négatif, une fois de plus.

La balance du commerce extérieur français est donc régulièrement déficitaire depuis 2005, c'est-à-dire depuis maintenant une vingtaine d’années. Ce solde négatif a plutôt tendance... Poursuivre la lecture

Voir plus d'articles