La tâche la plus difficile pour notre nouveau Premier ministre va être de déterminer où faire des économies, et il va falloir qu’il en décide dans des délais extrêmement brefs. Certes, il ne va pas manquer de céder à la tentation d’augmenter certains impôts, et il le fera dans « un esprit de justice fiscale » ; mais il faudra bien qu’il procède à de sérieuses économies car nous sommes le dos au mur. On nous annonce que notre déficit en 2024 sera encore plus élevé que prévu : il faut donc que nous baissions nos dépenses pour cesser de nous endetter.
Notre dette a fini par dépasser le montant du PIB, et elle nous coûte de plus en plus cher ; et la Commission européenne, à Bruxelles, a ouvert une procédure contre nous pour « déficit excessif ». Il va donc falloir nous organiser pour en arriver à un déficit du budget national qui ne soit pas supérieur à 3 % du PIB en 2027 : nos partenaires européens exigent, en effet, que nous respections désormais les règles de fonctionnement de notre zone monétaire. Nous devrons donc faire entre 80 et 100 milliards d’euros d’économies d’ici à fin 2027, mais pour l’instant personne ne sait d’où elles vont pouvoir provenir.
Nous allons voir qu’en procédant à des comparaisons internationales on peut se donner des lignes d’action pour agir.
Les dépenses publiques des pays européens
Les dépenses publiques varient beaucoup d’un pays à l’autre. On a les chiffres suivants, pour l’année 2023, selon l’INSEE :
Le pourcentage français est exceptionnellement élevé : on est à 8 points de PIB au-dessus du niveau européen.
En France, les dépenses publiques sont essentiellement des dépenses relevant de l’Etat : on a la ventilation suivante (source : DGCL) :
Dans notre pays, les collectivités locales n’interviennent que pour 15 % seulement des dépenses : dans les pays à structure fédérale les collectivités territoriales jouent un rôle beaucoup plus important que chez nous, et le suivi des dépenses publiques est ainsi mieux contrôlé par les citoyens. Une étude de l’IFRAP nous dit que la Suisse, qui est un Etat fédéral, a des dépenses publiques qui se limitent à seulement 37 % du PIB !
Et il faut raisonner en considérant qu’il y a deux grands types de dépenses publiques : des dépenses de fonctionnement et des dépenses sociales.
On a ainsi, pour 2023, la ventilation suivante :
Les dépenses de fonctionnement sont celles qui sont engagées chaque année par les Etats pour faire fonctionner la société  selon la structure qui a été choisie collectivement par les citoyens. On a des Etats centralisés, comme la France, ou bien des Etats fédéraux comme l’Allemagne ou la Suisse. Par ailleurs, selon les pays, le  partage n’est pas le même  entre le secteur public et le  secteur privé,  aussi bien dans l’enseignement que dans  le système de santé. Enfin, les dépenses militaires sont plus ou moins importantes selon les pays. Ces grands choix faits par les pays conduisent à des dépenses de fonctionnement qui sont très variables, et on est dans un domaine où les comparaisons internationales sont difficiles à interpréter.
Par contre, les comparaisons internationales sont plus significatives dans le domaine des dépenses sociales, qui, elles, sont discrétionnaires. En France on a affaire à un « Etat Providence », et elles sont donc particulièrement importantes. Ces dépenses ne relèvent pas de la structure des pays mais plutôt de la volonté des dirigeants, chaque pays apportant à ses citoyens des aides plus ou moins importantes selon la propension que l’Etat a à faire « du social ».
Les éclairages fournis par les comparaisons internationales
Nous allons donc examiner où nous en sommes pour ces deux grands types de dépenses, par rapport aux autres pays européens.
a) Les dépenses de fonctionnement (données INSEE)
On voit à l’examen de ce tableau que la France a des dépenses de fonctionnement extrêmement élevées : on en est à des taux qui sont ceux de la Grèce ou de la Roumanie, et ce ne sont pas en matière de gestion des références flatteuses. Les Pays-Bas, eux, en sont à  seulement 15,6 % du PIB, et le Danemark à 17,6 %. Si on en était au taux européen, on en serait à 627 milliards d’euros, ce qui signifierait un excès de 134 milliards d’euros.
Pour procéder à un chiffrage plus précis, on doit  procéder à une approche par l’économétrie. On s’en réfère alors aux dépenses calculées par habitant, et on corrèle  ces données avec les PIB/capita des pays.
Le graphique ci-dessous illustre cette corrélation :
Corrélation dépenses de fonctionnement
On voit que la France occupe une position particulière, se situant très au-dessus de la droite de corrélation. L’équation de cette droite indique que nous devrions en être à des dépenses de fonctionnement de seulement 8.485 dollars/habitant, alors qu’elles se montent à 10.647 dollars. Par cette méthode on aboutit à un excès de dépenses de fonctionnement de 147 milliards d’euros, chiffre légèrement plus élevé que le précédent
b) Les dépenses sociales :
La France, comme dans le cas précédent, se situe à nouveau à un niveau très élevé (source : INSEE, 2021) :
Nous en sommes à 5 points de PIB au-dessus de la moyenne européenne : avec le taux européen nous en serions à 869 milliards d’euros, alors que nous nous situons à 1.012 milliards, soit un excès de 143 milliards d’euros.
En procédant, comme précédemment, à une approche par l’économétrie, on a la corrélation suivante :
                 Graphique dépenses sociales
Tous les pays se placent sensiblement sur la droite de corrélation, à l’exception de la France qui est très nettement au-dessus. L’équation de cette droite indique que nous devrions en être à 12.674 dollars par habitant, alors que nous en sommes à 14.882 dollars, soit 17,4 % de trop. En 2022, cet excès de dépenses a représenté la somme de 150  milliards d’euros, ce qui recoupe le chiffre précédent.
Il s’est agi, par exemple en 2022, des dépenses suivantes (source : DREES) :
Les deux postes les plus importants, et de loin, sont la vieillesse et la santé.
Comment doser les économies ?
Comme nous venons de le voir, nous sommes en excédent de dépenses sur les deux types de dépenses :
Nos excédents de dépenses sont donc considérables. Le déficit du budget de la nation va se monter nous dit Bercy à 6 % du PIB cette année, c’est-à -dire environ 182 milliards d’euros : si nous n’avions pas ces 297 milliards de dépenses excédentaires, notre budget accuserait un solde positif de 115 milliards.
Vue l’urgence dans laquelle se trouve le gouvernement de Michel Barnier, ce sont les économies sur les dépenses sociales qui peuvent fournir les résultats les plus rapides. Les dépenses de fonctionnement sont plus rigides : elles demandent des délais beaucoup plus longs pour être corrigées, car il faut procéder à des licenciements et réorganiser les services.
On pourrait donc, pour les 80 milliards d’euros à économiser d’ici à 2027, adopter la répartition suivante :
Il s’agirait donc de réduire de 3,3 % les dépenses de fonctionnement, et de 5,6% les dépenses sociales. Ce devrait être pour les Français des efforts tout à fait acceptables, d’autant que dans le domaine des dépenses sociales il y a, selon beaucoup d’experts, des fraudes considérables. Certains ont avancé le chiffre de 40 milliards d’euros, et une étude de l’Université anglaise de Portsmouth nous indique que dans ce type d’organisme les fraudes peuvent même aller jusqu’à 10 % !
 Le problème, pour notre premier ministre, va être de savoir s’il va lui être possible de faire admettre qu’il faille faire 55 milliards d’économies sur nos dépenses sociales, un secteur extrêmement sensible au plan politique.
Pour les dépenses sociales ça va être compliqué, les 3/4 du gras se trouve dans les retraites et nos politiques ont bien compris que dans un pays où les vieux font les élections, mieux valait utiliser ce levier pour faire du clientélisme, raison pour laquelle en 10 ans, les pensions ont augmenté 2 fois plus vite que les salaires du privé et 4 fois plus vite que les salaires du public. Quant au fonctionnement, il y a beaucoup de doublons dans les agences d’état où les strates de collectivités, mais là encore, ça fait des emplois pour cadres des principaux partis politiques.
Les gaulois ont vote aux dernières législatives de juin 2024 à au moins 55 % pour le retour a la retraite a 60 ans……alors qu une nouvelle réforme vers 66 67 ans avec mise en place de la capitalisation serait nécessaire
La France préfère s enfoncer dans le déni de réalité plutôt que de reconnaître avoir fait fausse route
Les gaulois s agitent frénétiquement au lieu de réfléchir rationnellement pour trouver des compromis
Regardons au delà de nos frontières….😂😂😂😂😂
Problème c’est que pour faire de la capitalisation, il faut augmenter les bas salaires, ceux là n’étant pas en capacité d’épargner en l’état actuel. Et plafonner les pensions des cadres pour les inciter à capitaliser, mais on touche à une clientèle.
Pour passer d un regime de répartition a un régime de capitalisation il faut assurer un biseau sur au moins 10 ans
Vos propositions seraient parfaites pour le NPF ( augmentation des bas salaires, plafonnement des cadres)……😀😀😀😀😀
Une retraite par capitalisation n’empêche pas une dose de répartition.
De plus, diminuer tout ce qui est charges sociales et patronales permettrait d’augmenter naturellement la capacité d’épargne des citoyens.
Diminuer les charges sociales des entreprises bien sûr mais qui payent au final…..?????
Le constat selon lequel notre taux de dépenses publiques sur PIB est largement plus élevé qu’ailleurs veut surtout dire que la sphère administrée française est beaucoup plus élevée qu’ailleurs.
C’est parce que la protection sociale obligatoire passe obligatoirement entre les mains de l’Etat français que l’encours est important, alors qu’il est partiellement privatisé (c’est à dire hors champ du calcul sur PIB) ailleurs.
En réalité les sources d’économie à faire sur le sujet sont bien réelles mais résultent de 2 points seulement: 1) la différence de productivité – donc d’économie de gestion – entre un système bureaucratisé et un système mettant en concurrence des opérateurs privés (30 à 40 % des frais de gestion ?) 2) la différence de versement aux régimes sociaux que feraient les individus en situation de verser librement et volontairement (et non de manière obligatoire) leurs assurances sociales et retraite.
Donc la façon de faire des économies, c’est surtout de privatiser au moins en partie la protection sociale tout en versant des salaires bruts aux salariés afin qu’ils soient autonomes et responsables de leurs propres assurances.
En général d’ailleurs, le gestionnaire le plus efficace c’est bien celui qui gère librement son propre argent…
Vu notre situation financière, des coupes à la serpe sont absolument indispensables dans la dépense sociale ( retraite et santé) et dans les dépenses de fonctionnement ( arrêt complet du recrutement de fonctionnaires…..seulement qq contractuels…) et procéder à la vente massive de nombreux actifs de l état ainsi que des participations dans des entreprises ( Orange Renault stellantis safran thales airbus air France aéroport de Paris engie eramet……
En parallèle déclencher des réformes structurelles sur la diminution du périmètre d interventions de l état, la mise en place de la subsidiarité en remisant l état jacobin au musée des horreurs……🤣🤣🤣🤣🤣🤣
Il faut agir sur le cours terme et le moyen terme comme le fait une entreprise en banqueroute pour redresser la barre
C est possible mais globalement nos franchouillards n ont malheureusement toujours pas compris la situation dramatique dans laquelle nous sommes……
@dodab cessez d’insulter les “franchouillards” , beaucoup ont parfaitement compris , mais la part qui fait la sourde oreille est celle justement qui a tous les leviers (politique , justice, police , syndicats ) . Et n’oubliez pas que vous en êtes des “franchouillards” , alors vous faites dans l’auto insulte , libre à vous ! Mais évitez d’y inclure les autres
Je mets juste en exergue les tares franchouillardes ce qui manifestement vous dérange fort….😄😄😄😄
Très rares sont les francais prêts à se serrer la ceinture……les souverainistes populistes préfèrent que les autres payent ( les fonctionnaires et les assistés) comme le NPF ( avec les riches et les entreprises) 😄😄😄😄
Je ne suis pas certain que Doda ait tort. Il y a dans notre électorat deux Français sur trois qui croient au Père Noël, c’est à dire qu’on peut augmenter les salaires, baisser l’âge de départ en retraite tout en augmentant les pensions, travailler moins (le fameux droit à la paresse de la douanière Rousseau qui n’a malheureusement aucun talent pictural) embaucher des armées de fonctionnaires und so weiter….sans pour cela toucher aux classes défavorisée et moyennes. Seules les solutions diffèrent entre les extrêmes droite et gauche, d’un côté stopper l’immigration et renvoyer un bon paquet d’immigrés chez eux, de l’autre faire cracher au bassinet ces salopards de riches et ces entreprises qui s’en mettent plein les fouilles. Vous avez dit simpliste mais ça plait pourtant au public d’Hanouna, ce nouveau génie des Carpathes et aux thuriféraires de notre lider maximo dont je rappelle la mantra “les dettes souveraines sont un simple jeu d’écritures”.
Pourquoi ne pas avoir inclus les faibles dépenses publiques de l’Irlande membre de l’UE?
C’eût été l’occasion d’expliquer qu’une fiscalité modérée est source de prospérité pour tous et qu’au lieu de sanctionner l’Irlande l’Europe aurait été bien inspirée de l’imiter.
A suivre aussi, une comparaison instructive avec les dépenses et fiscalités des Etats baltes.
On touche ici aux vaches sacrées de notre pays : les assistés et les fonctionnaires . C’est comme en Inde , on pourrait tous crever de faim sous leurs yeux , l’Etat ne touchera pas à un seul de leurs cheveux . La solution proposée sera toujours la même : raboter le secteur privé (leurs retraites , les vieux ne cassent pas de vitrines ) et traire ceux qui bossent (ils ont autre chose à faire que de manifester)
La France a un niveau de vie très nettement supérieur à celui des indiens
Comment a t on pu revaloriser les retraites début 2024 de 5,3 % soit 13 a 14 milliards quand nous avons un déficit prévisionnel de 170 a 180 milliards en France ????
Nous n avons pas entendu nos chers souverainistes populistes si prompts a s enflammer…..😆😆😆😆😆
On (c’est à dire un peu tout le monde) reproche beaucoup à la France sa verticalité (moi le premier). Il est facile de reconnaitre que verticalité rime souvent avec rigidité (décision au sommet de la hiérarchie des fins et des moyens) avec perte de responsabilités et indifférence aux différents échelons. Si par exemple l’exécutif donne un ordre d’économies à réaliser dans la santé, cet ordre s’accompagne d’un objectif très précis et des moyens pour l’atteindre. A charge ensuite aux différentes opérateurs (ministères, agences, collectivités, agents.. ) de mettre en Å“uvre comme des robots ou mal ou pas parce que irréaliste. Tout ceci avec le résultat qu’on connait : la montagne accouche d’une souris.
A mon avis pour obtenir des économies probantes, bien que notre système soit très centralisé, nous pourrions essayer de décentraliser les moyens. L’exécutif cible les fins en ratissant assez large (1% sur la santé, 1% sur la fonction publique..) puis demande aux échelons inférieurs (idéalement les agents) des domaines concernés, en leur laissant l’initiative, de trouver les sources et les moyens de réaliser ces économies.
Cela se fait depuis longtemps. L’Etat délègue des charges à l’échelon inférieur (tout en corsetant le truc dans une réglementation extrême), et ne fait pas suivre le budget.
Du coup l’échelon inférieur se retrouve avec des charges en plus, qu’il n’est pas libre d’administrer comme il le souhaiterait, et donc monter les impots locaux pour compenser.
Résultat, explosion de la fonction territoriale, avec une performance encore plus mauvaise que les fonctionnaires d’état.
Vous confondez décentralisation a la française et subsidiarité
Les collectivités locales irresponsables dépensent fortement puis tendent la main a l état quand la bise fut venue…..
Les landers poursuivent une politique de sérieux budgétaire comme l etat allemand……😆😆😆😆😆
Je vois l’échelon inférieur en terme managérial dans les structures très hiérarchisées de l’administration. Les agents en bout de chaine d’après mes discussions sont souvent bien placés pour voir/savoir ce qui cloche et les gaspillages. A essayer le résultat ne peut être guère pire que ce qu’on a fait jusqu’à présent. Il suffit de desserrer l’étreinte de la verticalité, certes c’est contre nature mais sans doute le bon moment. En plus des économies il est possible comme autre effet de revitaliser les services publiques.
Rien qu’en s’attaquant au gaspillage insensé des milliards pourraient être économisés. En supprimant toutes les subventions accordées le plus souvent par électoralisme (SOS Méditerranée vient d’en recevoir 150 millions). Les ONG ne devraient percevoir que des dons. En taillant dans le mille feuille administratif et la manie de créer des commissions au moindre problème, alors qu’elle ne servent strictement à rien. La Fondation iFRAP de Madame Agnès Verdier-Molinié, directrice, a calculé que ce sont 120 milliards qu’il est possible d’économiser. Justement le montant du déficit annuel.
La fondation IFRAP met bien en évidence que sans un gros effort sur les retraites….la montagne va accoucher d une souris comme d habitude…….merveilleuse France ou il suffirait de faire payer toujours les autres…… sans faire le moindre geste……🤣🤣🤣🤣🤣
50 GE , c’est l’économie par an que nous apporterait le licenciement immédiat de 50 000 fonctionnaires, perte de postes atteignable au bout de 5 ans pour Fillon (dixit 2017). Nous y serions déjà .
De bêtes histoires de costumes et de femme timide nous ont privé de ce bénéfice. Subissez et souffrez électeurs séduits par Macron et la morale en politique.
Au fait, la principale cause de l’effondrement est le confinement. Saviez vous qu’il n’a servi à rien, que la pandémie n’a concerné que les vieux et que les vaccins n’empêchaient pas la transmission ?
Les fous, les débiles et les tarés mangent leurs excréments. Ils ne sont pas seuls.
Les licenciements ne sont pas nécessaires, simplement bloquer les recrutements sur 2 à 3 ans car les départs seront nnombreux d ici 5 ans
Ah le complotisme une valeur sûre de nos vaillants populistes…..
On sait ce qu’est la justice fiscale à la française!
L omniscience des populistes est un vrai régal…..🤣🤣🤣