Par Michel Faure.
L’histoire n’a pas de fin ; elle est toujours en marche. Pourquoi celle de l’Irlande devrait-elle rester figée ? Pourquoi ne reprendrait-elle pas aujourd’hui, à l’occasion du Brexit, le long chemin de la reconstruction d’une nation irlandaise ? Alors que le Brexit bute sur la question du retour d’une frontière entre la république d’Irlande et l’Irlande du Nord, pourquoi l’Union Européenne n’annoncerait-t-elle pas aux gouvernements de Londres et de Dublin sa proposition d’accueillir en son sein une Irlande réunie ?Â
Cette réunification d’une nation coupée en deux depuis 1921 relancerait-elle un conflit en Irlande du Nord ? Ce ne peut être exclu, mais c’est loin d’être certain. L’accord dit du Vendredi Saint qui a mis fin au conflit en Irlande du Nord entre unionistes et nationalistes, le 10 avril 1998, s’est accompagné de l’abolition d’une frontière physique entre les deux Irlande et du droit de chacun, né en Irlande du Nord, de se déclarer Irlandais ou Britannique et d’utiliser l’un, l’autre ou les deux passeports. Cette souveraineté partagée sur deux espaces d’une île qui ne sont plus séparés l’un de l’autre, cette réalité d’une réunification géographique, cette absence de frontière matérialisée avaient, avant les négociations du Brexit, grandement contribué à apaiser les conflits.Â
Aujourd’hui, l’annonce d’un Brexit dur et l’inévitable rétablissement d’une frontière entre les deux Irlande relancent les tensions.
Le 21 août, la chancelière allemande Angela Merkel donnait trente jours au Premier ministre britannique Boris Johnson pour proposer une nouvelle idée qui lèverait l’obstacle du rétablissement d’une frontière intra-irlandaise. Pourquoi l’Europe ne relèverait-elle pas elle aussi ce défi ? Elle pourrait très bien proposer aux Britanniques et aux Irlandais, d’ici trente jours, l’idée d’une Irlande indépendante, souveraine et bi-nationale. Elle pourrait aussi envisager la solution d’une Irlande réunie et fédérée en deux régions, nord et sud, appartenant à la même nation. Idée extravagante ?Â
Non. Elle est en cohérence avec l’accord du Vendredi Saint.
Celui-ci évoque dans son préambule « les tragédies du passé » et propose, pour honorer les morts, « un nouveau départ ». Il installe, dans sa section deux, un conseil ministériel Nord/Sud doté de fonctions exécutives « sur les questions d’intérêts mutuels » et ébauche ainsi le schéma d’une éventuelle fédération irlandaise. Il précise enfin, dans la section des questions constitutionnelles, qu’aucun changement du statut de l’Irlande du nord ne peut être envisagé « sans le consentement de la majorité de sa population ». La proposition européenne devra donc être validée par un référendum des habitants de l’Irlande du Nord. Si un « non » est toujours possible, lui non plus n’est pas certain.
L’accord du Vendredi Saint de 1998 a en effet été approuvé par 71 % des Irlandais du nord, et par 94 % des citoyens de la République d’Irlande. Un belle victoire des partisans de la paix et d’un nouveau départ. Lequel n’a plus qu’à saisir son moment : maintenant.
certes mais çà c’est l’explosion de la grande Bretagne, l’écosse demandera la meme chose…
Un peu dommage que cette Europe de fonctionnaires continue à se mêler des affaires de ceux qui ne veulent plus d’elle . Merkel a perdu une excellente occasion de se taire .
Une réunification irlandaise, pourquoi pas.
Mais au détriment de la Grande Bretagne, sauf à transformer l’Irlande du Nord en “Canada” gardant sa souveraine mais ayant un gouvernement indépendant passant des accords avec la république d’Irlande et devenant membre ou membre associé de l’UE!
Et quand le Brexit sera achevé et concluant, quid de l’Irlande qui sortirait de l’UE et irait avec la Grande Bretagne vers des cieux de moindres taxations ?
Car pour que les peuples y trouvent leurs comptes, il leur faut commercer entre eux avec le moins d’entraves possibles et en étant maître chez soi, ce que cherche le Royaume Uni avec ce Brexit.
Et ce simple marché libre Johnson l’obtiendra tant les pays de l’UE ont besoin du marché britanniques. Ils (leurs économies) ne peuvent se permettre une nouvelle fois – et pour avoir raison – de réitérer les erreurs faites au moment de l’embargo envers la Russie. Une balle dans le pied cela suffit.
Il n’est pas certain que le bon sens et l’intérêt des populations prévalent dans ces négociations…
Enfin une idée bonne et simple ! Du moins sur le principe car la moitié protestante de la population protestera mais nettement moins qu’il y a 100 ans
Je ne comprends pas les réticences des commentaires à cet article, comme à tous ceux sur le séparatisme. Pourquoi est-il négatif de fractionner un pays ?
On se débarrasse de beaucoup de problèmes, et la partie séparée est souvent plus simple gérer (voir la Tchèquie et la Slovaquie)
C’est à la population de l’Écosse, de la Catalogne, du Cameroun anglophone, du Québec, de Hong Kong et de bien d’autres de décider de leur destin. Pourquoi « séparatiste » est-il une insulte ?
C’est une insulte chez ceux pour qui (inconsciemment) l’état est non pas comme l’émanation du peuple mais une mafia qui est plus riche quand son territoire s’agrandit.
C’est vrai pour l’Espagne : Madrid ne veut pas se passer de la Catalogne pour pouvoir continuer les transferts sociaux en provenance de cette riche région.
Pour l’Irlande du Nord, je ne comprends pas quel serait le préjudice économique de la Grande Bretagne. Et l’Irlande du Nord aurait sans doute tout à gagner.
Toutefois, il n’y a pas que l’économie dans la vie : laissons les Irlandais proposer et décider, ce en quoi je suis en désaccord avec l’article qui demande à ce que l’UE se mêle encore une fois de ce qui ne la regarde pas.
La réunification, oui, des deux mains ! Mais faire apparaître l’UE comme l’artisan principal de la chose, je ne vois vraiment pas ce que ça apporte comme chances supplémentaires que ça se fasse, bien au contraire.
@Montenay: “C’est à la population de l’Écosse, de la Catalogne, du Cameroun anglophone, du Québec, de Hong Kong et de bien d’autres de décider de leur destin. ”
Ah, vous aviez l’avis inverse à propos de la Crimée…
Enfin quelques mots de Bon Sens !
Je ne supporte plus les cons de journaleux qui font des micro trottoirs auprès de tarés Irlandais gémissants. Qu’ils se démerdent entre eux, ce n’est pas parce que des cons se sont amusé un jour a couper une ile en deux qu’il faut continuer éternellement. La Tchécoslovaquie s’est partagée, et l’Allemagne s’est réunifiée, tout ça dans le le calme. Y en a marre des escrocs qui veulent nous faire croire que le Brexit serai impossible, la “Mondialo-Merdisation” inéluctable. La reuissite du brexit conditionne la liberté de nombreux peuple a pouvoir disposer d’eux même, face a la dictature de L’UE !
Vive l’Europe des nations libres.
“Aujourd’hui, l’annonce d’un Brexit dur et l’inévitable rétablissement d’une frontière entre les deux Irlande relancent les tensions.”
Non, le backstop est un piège, et désormais vu comme tel. Ni l’UK, ni l’Irlande ne veulent de frontière. Il n’y a que Tusk et consorts a faire croire qu’un “mur” est inévitable, dans le but évidemment de casser le Brexit. Et d’ailleurs, qui ferait une frontière fermée, sous quelle autorité et avec quel argent (Trump, l’argent mexicain ?).
Et de toute façon, ces 2 pays n’étaient pas dans l’accord de Shengen. Donc, hormis les quelques trafics entre les 2 parties, qu’a à craindre le reste de l’UE ? AMHA, il y a beaucoup d’autres sections territoriales plus faibles que cet endroit.
L’Union européenne obligera l’Irlande à fermer sa frontière avec l’Irlande du Nord en cas de Brexit dur afin que le Royaume-Uni n’ait plus accès au grand marché de l’Union.
“Cette réunification d’une nation coupée en deux depuis 1921 relancerait-elle un conflit en Irlande du Nord ? Ce ne peut être exclu, mais c’est loin d’être certain”
Il faut être autiste pour oser.