Quel avenir énergétique pour l’Afrique ?

Pour se développer, l’Afrique a besoin de sources d’énergie fiables. Quelle est la meilleure ?

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Quel avenir énergétique pour l’Afrique ?

Publié le 20 août 2019
- A +

Par Michel Gay.

L’hydroélectricité est un bon moyen de produire de l’électricité. Respectueux de l’environnement et ne produisant pas de dioxyde de carbone (CO2).

Toutefois, l’hydroélectricité est une excellente énergie… à condition d’avoir un relief approprié et beaucoup d’eau toute l’année.

L’Afrique a faim d’électricité

L’Afrique est un continent immense (plus de 30 millions de km2). Elle est plus vaste que les États-Unis (9,8 millions de km2), la Chine (9,6 millions) et l’Europe de l’Ouest (10 millions)… réunis. C’est le deuxième continent le plus peuplé (1,2 milliard d’habitants, 16 % de la population de la planète) après l’Asie.

Or, l’Afrique est peu électrifiée (entre 10 % et 20 % pour certains pays). Quelques-uns de ses habitants utilisent principalement l’énergie hydroélectrique (jusqu’à 100 % de leur besoin).

C’est bien pour l’environnement, mais il y a un problème.

Les barrages ne sont remplis que par des précipitations périodiques et certains pays ont tendance à être plutôt secs. Le niveau d’eau des barrages peut alors baisser rapidement lorsque la sécheresse s’installe.

Ainsi, les économies africaines du XXIe siècle ne peuvent plus continuer à être planifiées sur l’énergie hydroélectrique.

D’abord, Mère Nature ne peut être incitée à faire pleuvoir davantage.

Ensuite, tous les sites les moins chers et les plus faciles à exploiter ont déjà été utilisés. En raison de la taille de l’Afrique, chaque nouveau site potentiel devient de plus en plus éloigné des consommateurs.

L’Afrique du Sud est un grand consommateur et exportateur de charbon pour la production d’électricité, mais la plupart des pays africains n’ont pas de charbon, de pétrole ni de gaz naturel.

Les solutions sont libérales

Comment alors électrifier un pays pour passer de 20 % à 75 % ou 100 % de la population ayant accès à une électricité fiable ?

Un ministre d’une nation africaine enclavée faisait remarquer qu’importer du charbon d’Afrique du Sud dans son pays nécessitait que les convois de trains traversent quatre frontières différentes. Il a donc déclaré que les importations de charbon étaient hors de question.

Des arguments identiques s’appliqueraient aux importations de pétrole et de gaz par des pipelines ou des camions citernes. Les risques politiques sont tout simplement trop grands.

Le soleil et le vent ?

Certains optimistes, souvent financièrement intéressés, défendront l’énergie solaire et éolienne. Une partie de l’Afrique dispose en effet de bonnes conditions d’ensoleillement, mais une partie seulement de la journée, presque rien quand il pleut, ou s’il y a des nuages (surtout en Afrique équatoriale), et rien la nuit (comme partout ailleurs). Il existe sans aucun doute des applications spécifiques pour l’énergie solaire dans des zones isolées, mais alimenter un grand réseau national n’est pas encore possible sans de gigantesques stockages à bas coûts encore inexistants.

De plus, pour produire un mégawatt d’énergie solaire (à midi uniquement), il faut une surface de la taille d’un terrain de football (7000 m2). Les inconvénients du vent sont similaires. Le vent est intermittent et saisonnier. Le contrôle de l’intermittence et de la production aléatoire sur un réseau de distribution d’électricité est un cauchemar permanent pour les gestionnaires d’un réseau électrique.

Les enthousiastes du vent proclament qu’en installant suffisamment d’éoliennes, par dizaines de milliers, le vent soufflera toujours quelque part… mais c’est faux. Sur de vastes zones de plusieurs milliers de kilomètres, les régimes de vent ont tendance à varier ensemble. Un vent faible ou nul sur toute une région est non seulement possible mais probable.

L’avenir de l’Afrique est nucléaire

Le nucléaire présente d’énormes avantages pour l’Afrique. Il s’agit sans aucun doute de la production d’électricité la plus propre, la plus verte et la plus sûre malgré les informations alarmistes des médias alimentés par des antinucléaires patentés.

Un autre avantage majeur de l’énergie nucléaire est qu’elle utilise très peu de combustible, stockable pour plusieurs années — et même des décennies.

La consommation annuelle totale de combustible d’une centrale nucléaire peut être transportée dans quelques camions, et même par avion, si besoin. Il n’est pas nécessaire de disposer de longues lignes d’approvisionnement pouvant être exposées à des aléas politiques.

Des critiques déclarent que le nucléaire coûte cher.

C’est faux et c’est la Cour des comptes qui l’écrit.

Il faut observer le cycle de vie total et un réacteur moderne est conçu pour durer 60 ans, et probablement 80 ans. Ce qui est vrai, c’est que l’argent doit être dépensé au début de la construction. Mais les bénéfices sont récoltés au cours des décennies suivantes.

Actuellement, sur la durée, l’électricité d’origine nucléaire est de loin la moins chère dans le monde, à l’exception du charbon et du gaz de schiste… émetteurs de gaz à effet de serre.

Un autre avantage : le prix de l’uranium est presque sans importance puisque peu de combustible nucléaire est utilisé dans une centrale nucléaire. Même si le prix de l’uranium devait doubler, l’incidence sur la facture d’électricité serait faible (0,5 %), contrairement à une variation du prix du charbon, du gaz ou du pétrole, qui peut représenter plus de la moitié du coût de production de l’électricité.

Des réacteurs plus petits ?

Le nucléaire a besoin d’eau pour son refroidissement. Il doit être construit sur un littoral ou sur une grande rivière. Mais la puissance d’une grande centrale est parfois trop importante pour certains pays ou régions.

Il existe actuellement des réacteurs plus petits et modulaires (SMR : Small Modular Reactor) de 100 à 200 mégawatts ayant besoin de moins d’eau. Ils peuvent donc être construits près du lieu de consommation, ou transportés par bateau dans des lieux reculés, comme en Russie. Le terme « modulaire » indique qu’il est possible d’ajouter des réacteurs supplémentaires au système initial selon le besoin.

Les pays d’Afrique ont besoin de travailler ensemble pour créer leur réseau électrique et mettre sur pied une industrie nucléaire pour leur développement en général. Dans l’esprit de la quatrième révolution industrielle, le moment est venu de planifier un réseau nucléaire africain qui diminuera leur dépendance aux énergies fossiles, et une dizaine de pays ont déjà commencé.

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  • Le’probleme de l’afrique…..y a pas assez d’africains pour realiser une telle infrastructure electrique ,qu’ils commencent par le debut , les routes ,une administration corrompue mais efficace , apres ils pouront penser energie electrique

    • Comment un continent aussi riche en matière première a-t-il pu rester un continent sous-développé ? Première et nécessaire question.
      Ensuite pourquoi malgré les aides et les modèles des pays nordiques ce continent n’a toujours pas évolué ?
      (mis à part le fait de disposer de téléphones portables, donc de savoir exactement ce qui se passe ailleurs en temps et en heure et même de pouvoir créer des réseaux de fishing, piratage et autres…) (j’ai failli tomber dans le piège par le biais du bon Coin ! mais m’a dit le commandant de gendarmerie : ils sont très au point pour vous vider votre compte en banque !) = quand on veut on peut !
      Pourquoi dans presque aucun des pays Africains n’y a-t-il pas un gouvernement élu
      démocratiquement ou ayant un semblant d’honnêteté ?
      (je sais que nous n’avons rien à dire à ce sujet, mais certains pays nordiques nous montrent qu’ailleurs c’est possible, et que le homard doit être financé par sa propre cagnotte et c’est normal)
      Je comprends la logique de Mr Gay, mais la logique se heurte à la compétence, la précision, le contrôle et l’honnêteté.
      On nous assez reproché le colonialisme, il faut maintenant laisser ces peuples se débrouiller seuls et montrer leurs capacités !
      Chez nous vous n’entendez jamais personne se lamenter matin midi et soir d’avoir été envahis et colonisés par les Romains puis par les barbares ! Si nous avons été colonisés, c’est que nous étions les plus faibles, ils étaient les plus forts et les vainqueurs. C’est la loi de la nature !
      (qui n’inclut pas la repentance)
      Certains nous ont beaucoup apporté.
      Pas de rap mal embouché de notre part pour nous venger de nos défaites !
      On ne peut pas attendre le même raisonnement de tout le monde. Mieux vaut rester neutres contrairement aux « injonctions nouvelles » !
      Que chacun trouve sa solution.
      Déjà, voyons ce qui se passe chez nous, et Mr Gay sait que nous ne sommes pas gouvernés en matière d’énergie électrique par des lumières ! mais ni plus ni moins par un cartel de vautours ayant élu domicile au Ministère de l’environnement, (les fabricants, les syndicats des EnR) nous imposant des trucs et des bidules qui ne servent à rien, mais paupérisent les peuples, leur seule et véritable fonction !
      Nous sommes phagocytés de l’intérieur pour des solutions aberrantes et sanitaires très contestables, n’allons pas nous mêler des affaires des autres ! on nous le reprocherait comme toute bonne action car c’est plus facile que de remercier !

      • Parce que lors de l’indépendance en 1960 le communisme était à la mode chez les intellectuels et tous les états africains en ont subit les dommages en adoptant le socialisme! Mes amis africains ne cessait de vanter et d’admirer Nkrumah du Ghana, l’exemple type de l’intello communiste! Ensuite il y a l’écoulement des surplus de l’UE vendus à bas prix qui inondent l’Afrique, qui interdit le développement local.

  • Convertir l’aide financière à l’Afrique (en 2018, 153 milliards provenant de l’OCDE) en aide en nature, en offrant des centrales nucléaires à la place, apparaît une solution séduisante. Ainsi, l’aide ne sombrera plus dans le puits sans fond des comptes des dictateurs et de leurs complices, sans parler des retours encore plus discrets finançant les partis politiques occidentaux.

    Mais, jusqu’à preuve du contraire, les SMR coûtent cher, 50 à 100% plus cher que les installations de grande taille. Il n’est pas évident que ce soit la bonne solution.

    • Bah si ils ne peuvent pas se payer une centrale a charbon ,une centrale nucleaire est hors de portee..de plus c’est de l’argent au detriment des milliers de petits nababs locaux qui ont enormement de frais de cour !
      Et l’électricité est elle le premier de leur soucis…ca commence deja a etre le notre, pays dit riche ..la fee electricite ne se penche pas sur le berceau des gueux

  • Et ce raisonnement serait valable pour l’Afrique et pas pour le continent européen, messieurs les escrologistes ?

  • Il reste que les problèmes d’insécurité, dans de nombreux pays, ne sont pas compatibles avec une énergie nucléaire civile. Ce n’est pas une mince affaire que de sécuriser des centrales disséminées dans un grand continent comme l’Afrique.

  • Comme souvent, on parle ici de l’Afrique comme d’un pays, ou d’un territoire uniforme. Si le prêche pour une politique énergétique nucléaire peut sembler sensé, cent objections auraient déjà été levées si on avait plaidé pour unifier un programme nucléaire sur tout le continent européen. Et je ne parle pas ici de l’UE.

  • L’huile de coude et c’est pour ça qu’elle doit garder ses ressortissants.

    • Pour qu’elle garde ses ressortissants qui grouillent de plus en plus vu la natalité il faudrait qu’il y ait des entreprises et donc des emplois. Donc développer l’économie!

  • Les commentaires sont fermés.

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