La concurrence, mieux que la réglementation

Mauvaise nouvelle : nos économies reposent de moins en moins sur la concurrence et de plus en plus sur la puissance monopolistique.

Partager sur:
Sauvegarder cet article
Aimer cet article 0

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

La concurrence, mieux que la réglementation

Publié le 9 août 2019
- A +

Par Serge Rouleau.

Dans notre économie décentralisée, c’est la pression de la concurrence sur l’entreprise qui tempère sa capacité d’augmenter son prix de vente à volonté. Si elle vend 1,10 dollar ce qui lui coûte 1 dollar à produire, c’est qu’elle est probablement disciplinée par la concurrence. Par contre, si elle ne craint pas de vendre le même produit 1,50 dollar, c’est sans doute qu’elle ne redoute guère que les concurrents lui volent ses clients.
La concurrence entre les entreprises protège les consommateurs contre les hausses de prix excessives. À l’inverse, l’absence de concurrence fait le bonheur des investisseurs. Le magnat américain du placement boursier Warren Buffett n’hésite pas à reconnaître que « fondamentalement, le critère le plus important pour évaluer une entreprise est sa capacité de fixer les prix. Si votre entreprise s’avère être un monopole que même votre idiot de neveu pourrait gérer et que vous pouvez augmenter vos prix sans perdre de clients aux mains d’un concurrent, alors vous avez une très belle entreprise. Par contre, si vous éprouvez le besoin de passer une journée en prière avant d’augmenter vos prix d’un tout petit dixième de cent, alors vous avez une entreprise affreuse… »
Pour savoir si, avec le temps, la concurrence s’est raffermie à l’avantage des consommateurs ou si elle s’est plutôt relâchée au profit des investisseurs, il faut suivre l’évolution du rapport entre les prix de vente et les coûts de production (taux de marge ou markup). Des chercheurs du Fonds monétaire international (FMI) ont récemment relevé plus de 630 000 de ces taux de marge entre prix et coûts pour les entreprises inscrites en Bourse dans 74 pays au cours des 37 années qui vont de 1980 à 2016.
Ce qu’ils ont trouvé n’est pas beau. De 1980 à 2016, le taux de marge des entreprises a augmenté dans toutes les économies avancées. Au Canada, comme l’illustre le graphique, il a bondi en moyenne de 51 % ; aux États-Unis, de 42 %. Nos économies reposent de moins en moins sur la concurrence et de plus en plus sur la puissance monopolistique.
Ces hausses du taux de marge entre prix et coûts ne se sont pas manifestées seulement dans les industries de haute technologie, comme on pourrait le croire. Elles ont touché tous les secteurs de l’économie, notamment la santé, la finance, l’immobilier et les biens et services de consommation. En même temps, les chercheurs ont trouvé que dans chaque secteur la hausse du taux de marge était surtout causée par un petit nombre d’entreprises dites « superstars », qui ont été capables de fixer leurs prix de vente à des hauteurs considérables par rapport à leurs coûts de production. Ce sont elles qu’affectionnent les investisseurs comme Buffett.
__
Voir les commentaires (6)

Laisser un commentaire

Créer un compte Tous les commentaires (6)

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Par Alexander C. R. Hammond et Gale L. Pooley[1. Gale L. Pooley est économiste, professeur associé à la Brigham Young University de Hawaï.], depuis les États-Unis.

 

Avec les chaleurs de l'été, il peut être utile de nous intéresser à la climatisation, cette invention qui nous permet d’échapper à la chaleur estivale, d’habiter dans des endroits auparavant invivables, d’augmenter notre productivité au travail et d’éviter à des millions de gens d’être frappés mortellement par la canicule. Elle est utilisée par des centaines de... Poursuivre la lecture

0
Sauvegarder cet article

La société Proxima se lance sur le réseau ferroviaire de l’Ouest. Douze TGV ont été commandés à Alstom avec à terme des liaisons entre Paris, Angers, Rennes, Nantes, Bordeaux. Les premières liaisons sont annoncées pour 2027-2028. De quoi ravir les clients du train saturés par les grèves et de voir les services se multiplier sur le rail.

Le Train, un autre acteur privé, devrait lui aussi arriver en 2026.

De quoi chambouler le paysage du ferroviaire dans l’Ouest de la France et faire des émules dans les autres régions.

Seul... Poursuivre la lecture

Arrivées en décembre 2021, les flèches rouges de Trenitalia proposent plusieurs navettes par jour entre Paris et Lyon. Face à la SNCF, le match est plié.

Voilà deux ans que je fréquente régulièrement ces trains, me rendant chaque semaine à Lyon pour mes cours. Le comparatif avec la SNCF est sans appel pour la compagnie italienne.

 

Prix du billet : avantage Trenitalia

Trois classes sont proposées à l’achat : Standard, Business et Executive. Le billet Business, qui correspond à la première classe de la SNCF, est vendu... Poursuivre la lecture

Voir plus d'articles