Tabac : l’État nous enfume

Conflits d’intérêts historiques, politiques publiques mal maîtrisées, évidences scientifiques méprisées, assurance maladie irresponsable, l’inefficacité de la lutte anti-tabac est catastrophique pour la santé de la population française.

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fumée de cigarette-_P_ nos belmont(CC BY-NC-ND 2.0)

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Tabac : l’État nous enfume

Publié le 31 mai 2021
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Par Richard Guédon.

Tout le monde le sait dorénavant, le tabac est un produit toxique, extrêmement addictif, dont la consommation provoque et aggrave un grand nombre de maladies, tuant 73 000 personnes par an en France, à comparer aux 3500 décès annuels par accidents de voiture ou aux 950 morts par… homicide. La cigarette tue par cancers,  par étouffement progressif, par maladies cardiaques, par accidents vasculaires cérébraux, par mort subite, etc.

L’État, incarné par les ministres de la Santé successifs, les responsables de la santé publique et les responsables de l’assurance maladie se présente comme le vertueux défenseur des citoyens contre le tabac et les industriels qui le commercialisent. Depuis 25 ans, les mesures collectives se succèdent : interdiction de fumer dans les lieux publics, augmentations massives des prix, photos gore sur les paquets pour faire peur, depuis peu paquet « neutre », diabolisation des industriels etc.

Deux fois plus de fumeurs qu’au Royaume-Uni

Or ces mesures collectives ne marchent pas : la commission européenne mène des enquêtes rigoureuses tous les 2 ans parmi ses membres, qui montrent que la France, avec 36 % de fumeurs se situe dans le peloton de tête, ou de queue, en matière de tabagisme, avec la Grèce, la Bulgarie et la Croatie ; le Royaume-Uni, sociologiquement très comparable à la France, compte par exemple 17 % de fumeurs, soit plus de deux fois moins.

Alors pourquoi cet échec patent ? Pour deux raisons.

  • L’État est en conflit d’intérêt majeur sur ce sujet puisqu’il a été, et demeure, le principal bénéficiaire de la vente légale de tabac en France.
  • Le tabagisme est traité par l’État comme un problème collectif alors que c’est un phénomène individuel.

Rappelons d’abord quelques évidences pour ceux qui ont la mémoire courte : l’État a disposé du monopole de la culture du tabac en France jusqu’en 1970, de la fabrication et de la vente de tabac et d’allumettes jusqu’en 1976, par l’intermédiaire de la Société nationale d’exploitation industrielle des tabacs et allumettes (SEITA) dont il est resté actionnaire jusqu’en 1995, alors que la dangerosité du tabac était depuis longtemps parfaitement documentée.

L’État a éduqué des générations entières de jeunes Français à la consommation de tabac : jusqu’en 1975, lors de son service militaire obligatoire, chaque conscrit, à 19 ou 20 ans, se voyait fournir gratuitement une ration mensuelle de cigarettes équivalant à une dizaine de cigarettes par jour, qu’il soit ou non fumeur. Le tabac de troupe fut fabriqué en France et vendu dans les casernes à un prix préférentiel jusque dans les années 1990.

Tout cela est bien ancien dira-t-on.

Non, car ce conflit d’intérêt est toujours d’actualité, l’État ayant simplement remplacé ses actions dans la SEITA par des taxes : aujourd’hui, quand on achète un paquet de cigarettes légal en France, 80 % va dans les poches de l’État. Quand l’État décrète onctueusement qu’il augmente le prix du tabac pour réduire la consommation de ses citoyens, il en profite pour faire une bonne opération financière.

Et soit dit en passant, d’un point de vue économique, l’État a bien fait de changer ses actions pour des taxes : dans le marché concurrentiel des années 1980 et 1990 la SEITA était gérée en dépit du bon sens par son actionnaire étatique, de catastrophe commerciale en catastrophe stratégique, et elle perdait de l’argent, alors que les taxes entrent aujourd’hui rubis sur l’ongle puisque les industriels privés travaillent bien. Cet argent-là sent très fort le tabac froid mais on se bouche le nez avec élégance dans les couloirs de Bercy.

L’État enfumeur de générations

Mais il y a plus grave : l’État a enfumé tranquillement des générations de jeunes jusqu’à celles du baby boom, il a plongé dans l’addiction des familles entières pour plusieurs générations puisque, les spécialistes du tabagisme nous le disent, le principal risque de devenir fumeur soi-même, c’est de grandir dans une famille de fumeurs.

L’État a enfumé papy, qui a enfumé papa et maman, qui enfument à leur tour les petits-enfants, et il continue d’empocher les dividendes.

Non seulement l’État est totalement discrédité pour incarner la lutte contre le tabagisme, mais il s’y prend à l’envers, privilégiant les mesures de coercition collectives alors que le tabagisme, comme toute addiction, est une question individuelle.

Fumer est une liberté individuelle

Le tabac est légal ; consommer un produit légal est d’abord une liberté individuelle. Les enquêtes montrent que 40 % des fumeurs n’ont pas envie d’arrêter, qui ne sont ni des délinquants, ni des débiles. Ils doivent pouvoir fumer sans être traités comme des citoyens de seconde zone, pourvu qu’ils respectent la liberté des non-fumeurs, puisque les méfaits du tabagisme passif sont démontrés.

Il est légal de faire pousser le tabac, de produire cigares et cigarettes et de les vendre, la diabolisation de la filière économique du tabac par les organismes d’État est malhonnête, puisqu’il en vit. Elle est de plus inefficace : comme le montre a contrario l’exemple du cannabis, la diabolisation d’une filière est la meilleure manière de rendre un produit attrayant pour les jeunes, toujours à la recherche de contestation des figures autoritaires.

La politique d’augmentation massive des prix est elle aussi totalement irresponsable : outre répétons-le, qu’elle profite avant tout à l’État, elle frappe aveuglément les consommateurs les plus pauvres et installe un trafic illégal en provenance des pays moins taxés qui profite aux mêmes mafias que celles qui profitent de la non-légalisation du cannabis.

Supermarché en plein air à Saint-Denis (93)

À titre d’exemple, conseillons aux responsables de ces politiques du pire de venir incognito le soir sur la place de la gare ou sur la place du 8 mai à Saint-Denis (93) envahies par des centaines – oui des centaines – de vendeurs de tabac de contrebande, pour réaliser concrètement les conséquences de leurs politiques aveugles. On estime en effet qu’aujourd’hui plus d’un paquet sur trois fumés en France n’est pas acheté dans un bureau de tabac !

Mais 60 % des fumeurs déclarent qu’ils arrêteraient s’ils le pouvaient. Une telle contradiction montre que pour eux le plaisir de fumer est devenu souffrance, et il faut leur donner individuellement la possibilité d’arrêter. Ce devrait être le vrai travail de la santé publique et elle ne le fait pas, comme le montre la comparaison avec la santé publique britannique.

Voici les conseils donnés, études scientifiques en main, par « Public Health England » aux fumeurs britanniques qui veulent arrêter de fumer : « Il est clairement établi que le moyen le plus efficace d’arrêter de fumer consiste à faire appel aux services locaux d’aide à l’arrêt du tabac où des experts apporteront un soutien comportemental associés à des aides pour arrêter de fumer. Celles-ci incluent la prescription de varénicline et de bupropion, les substituts nicotiniques et les cigarettes électroniques ». Et les résultats, nous l’avons vu plus haut, sont là.

Stratégie perdante

Aucun des éléments de cette stratégie gagnante en Angleterre ne va de soi en France.

  • Il n’y a pas de maillage serré de centres d’expertise pour aider les gens à arrêter de fumer, et les médecins généralistes français, par ailleurs en voie de disparition, ne sont pas bien formés à la consultation anti-tabac.
  • Les thérapies comportementales et cognitives, qui sont les seules psychothérapies à s’être montrées efficaces pour l’arrêt du tabac, ne sont ni disponibles, par manque de praticiens, ni remboursées.
  • Stupéfiant, les substituts nicotiniques, dont l’efficacité est démontrée depuis 25 ans ne sont remboursées à 65 % par la Sécurité sociale que depuis début 2019 !
  • La Varénicline (Champix®) et le Bupropion (Zyban®) ont connu des parcours de remboursement chaotiques.
  • Les cigarettes électroniques, que les autorités britanniques conseillent sans réserve pour l’arrêt du tabac continuent d’être boudées par la santé publique française car « on manque de recul ». Ceci n’empêche aucunement qu’elles soient plébiscitées par les fumeurs français quand ils veulent arrêter, ce qui est sans doute à l’origine du frémissement à la baisse de la consommation observé depuis deux ans.

Conflits d’intérêts historiques, politiques publiques mal maîtrisées, évidences scientifiques méprisées, assurance maladie irresponsable, les résultats de la lutte anti-tabac sont catastrophiques pour la santé de la population.

À court terme il faut rembourser les thérapies comportementales, former des thérapeutes à leur pratique, promouvoir la cigarette électronique pour le sevrage tabagique, à moyen terme assurer un maillage correct des structures capables d’aider les fumeurs qui le souhaitent à stopper, et à long terme, dans un monde idéal, revenir au libre jeu des acteurs et à la vérité des prix, mais ceci est une autre histoire…

Article initialement publié en juillet 2019.

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  • si le tabac est nocif , et c’est démontré i ne l’est pas plus que l’alcool et c’est démontré aussi.. mais l’etat s’engraisse sur les addictions .. alors sous le couvert de la santé publique il augmente les taxes
    voila tout..
    reste le probleme des assurances sociales.. si le patient est libre de son corps et de vivre comme il l’entend , c’est très bien..
    Ceci dit les affections dues a sa liberté de consommer ces produits ne devraient pas etre prises en charge par la sécurité sociale

    • Bien malin le toubib qui pourra dire avec certitude que la clope est plus responsable que la pollution dans certaines affections et décider qui doit être remboursé ou pas. Que cela soit un facteur aggravant, je veux bien, mais il l’ est à partir de combien de cigarettes: 2, 5, 40? Et sur quel terrain physiologique?

      • c’est toute le probleme des assurances obligatoires d’etat..
        i suffit d’adjoindre a l’acquisition de cigarettes une declaration obligatoire a signer: « je connais les risques, mais je suis libre »

        • A ce train la , seuls les moines bouddhistes pourront etre assures .. pas le cure a cause du vin de messe….ni le moine d’ailleurs ,pas assez de sport….

        • @Claude Henry,

          Mais comme il y aura toujours des fumeurs qui s’en fouteront et insolvables qui plus est et qui se feront soigner dans des hôpitaux ou permanence publics gratuitement, qu’imaginer de compter sur leurs responsabilités est illusoire. De plus il faudrait par principe d’équité faire pareil avec les mauvaises habitudes alimentaires, l’alcoolisme ou vivre en ville en sachant que vivre en ville vous respirez les gaz nocifs des voitures.

    • Pas d’accord !

      A partir du moment que l’état se met des taxes renforcées sur ces produits dans la poche, il est équitable qu’il participe aux frais occasionnés par les produits qu’il autorise et taxe.

      En tous cas c’est ce qui est demandé aux labos qui ont merdé une molécule ou aux avionneurs qui ont mal serré un boulon.

      Avec une différence de taille néanmoins, ces derniers ne le savaient pas au départ…

      • En même temps si vous demandez à l’Etat d’être cohérent avec lui même vous n’avez pas fini de demander des trucs…

    • Comme avec tout produit addictif, il n’y a plus de liberté de consommer lorsque cette consommation est devenue un besoin, une nécessité.

      • oui..c’est vraie et c’est pour ça que c’est aux PARENTS d’interdire à leurs enfants fumer, adultes..ils sont avertis.et basta.
        pourquoi faudrait il forcer les gens à
        mettre leur santé avant tout?
        les drogues dures sont aussi addictives.et moins répandues. le problème reste donc l’acceptation sociale du tabac..
        on voit d’ailleurs un basculement vers les joints..avec souvent la bénédictions des parents..

        le tabagisme est agréable a début ..la vitesse à laquelle la culture et l(usage se sont propagées est stupéfiante ( on rigole)..

        problème individuel. tout est dit. le tabagisme « en france » je m’en fous. sauf bien du fait de la sécu mais lep roblème ets la sécu.

      • Tout comme l’alcool, tout le monde n’est pas ravagé par l’addiction. On peut boire de temps à autres, et on peut fumer occasionnellement. L’addiction au niveau de la nécessité est liée à des facteurs psy plus que chimiques, mais on est dans le pays champion des anti-dépresseurs.

    • Si la SS était gérée à l’optimum, elle prendrait en charge exclusivement les fumeurs.

      Les non-fumeurs sont en effet d’horribles égoïstes, à la limite de la sédition. Non seulement les non-fumeurs osent vivre vieux en déséquilibrant les comptes des retraites, mais encore ils ne versent pas volontairement chaque jour 8 euros dans les caisses publiques. Vous rendez-vous compte du manque à gagner pour l’Etat à cause des non-fumeurs ? Plus de 200 milliards chaque année !!! Les non-fumeurs sont responsables de 100% de la dette publique accumulée à cause de leur comportement individualiste forcené.

      Pour ces raisons, les non-fumeurs devraient être exclus du bénéfice de la SS. On se demande même s’il ne faudrait pas leur retirer la nationalité pour faire bonne mesure. Mauvais Français, va !

      Pour les mêmes raisons, contrairement à ce que vous semblez penser, les assureurs privés en concurrence auront intérêt à accueillir un maximum de fumeurs dans leurs clientèles.

    • Pas d’accord et ce sur toute la ligne.
      Le tabac fait 2 fois plus de morts que l’alcool. Le tabac est beaucoup plus addictif que l’alcool, à titre individuel comme à titre statistique. Il n’y a aucun intérêt sanitaire à fumer ; le vin rouge, avec modération, est considéré bénéfique pour le SCV.
      Enfin, à mon sens, la santé publique (et la prise en charge de nos maladies) doivent rester neutres par rapport à nos « vices », tant du point de vue moral qu’économique…

  • Ah ben c’est facile ça !
    Les gens sont libres de fumer, à mort la coercition ! Mais c’est la faute de l’Etat s’ils fument ! Et c’est à l’Etat de les aider de les arrêter de fumer ? Ben tiens… et leur responsabilité inhérente à leur liberté de fumer ?
    Bref… L’Etat c’est le mal, on sait on sait. Jusque dans l’absurde s’il faut… tssss…
    (et quand l’auteur dit que 40% de gens ne veulent pas arrêter de fumer, j’aimerais connaître sa source… Si je compare avec l’étude 2018 en Belgique, ce taux est de 19%… la différence entre nos deux pays, sociologiquement proches, me semble énorme.)

  • Sans tabac , moins de morts ?
    L’enfumage continue..le tabac ne tue pas il raccourcit la vie…fort longue,trop longue pour la societe !

    • remarque valable la grandeur la plus pertinente pour juger l’effet global reste l’espérance de vie..reste que pour le tabagisme conseiller d’arrêter de fumer m^me sans conseiller d’alternative semble « bien »..ça n’a toutefois rien de trivial le résultat d’une politique est complexe implique un report de dépenses , d’utilisation du temps etc etc…sans compter par exemple les suicides de buralistes ruinés!!!
      au point de vue individuel on peut imaginer des gens qui souffrent de l’arrêt du tabac.. en réalité c’est l’image du tabac qui a changé…le bonne pensante dit fumer c’est mal.. acceptable mais en vérité à nuancer..et sans doute reformuler..

    • Alors disons qu’il raccourcit énormément la vie, contrairement à la pollution atmosphèrique (ou la canicule de 2003) qui ne fait perdre que quelques mois…
      Autre différence : la causalité est parfaitement établie.

  • J’ ai beaucoup fumé, 40/jours, j’ ai essayé d’ arrêter avec des patchs…etc. Et puis j’ ai fini par arrêter en 2012 sans aucune aide, simplement ma volonté. Etonnant que ce toubib, peu avare de chimie, ne souligne pas ce facteur si essentiel;)

    • la volonté , c’est ce qui manque à la plupart des fumeurs ( dont moi , je l’avoue ) ; maintenant , si tout les français arrêtaient de cloper bonjour la perte d’argent pour l’état qui serait bien obligé de trouver une autre rentrée d’argent pour pallier le manque à gagner , et soyez sure qu’il trouverait ;

    • j’ai arrêté de fumer en 30 jours.. sans aucune aide que ce soit..
      Faut pas venir me dire que c’est pire que la coke ou quoi que ce soit
      faut avoir quelques kouilles épicétou , bon faut dire que çà deviens rare e nos jours

      • pas généralisable..
        reste que d’abord et avant tout…on t’as pas forcé à fumer, arrêter c’est ton problème pas le mien…c’était moins vrai par le passé..désormais celui qui fume le fait pas choix.alors il assume..

  • Oui, enfin, on peut quand même facilement appeler un tabacologue gratuitement, acheter des cigarettes électroniques et trouver des groupes de soutien pour arrêter de fumer.

    Donc je suis d’accord, l’Etat s’engraisse abondamment, mais c’est aux fumeurs de se bouger le cul, car pas mal de solutions existent déjà.

    • C’est la faute des fumeurs si ils fument..en effet , et alors en quoi est ce une faute ?
      Y a pas que la cigarette d’addictive, l’alcool les femmes la bouffe le pouvoir .. la vie est addictive est ce une faute de vivre ?
      Ha oui , le probleme est que ,c’est la secu qui paie..enfin c’est le discours officiel permettant de vous noyer de taxes .

      • Un fumeur régulier qu’on prive de cigarettes a des symptômes physiques de manque au début du sevrage et c’est ce qui rend, en partie, l’arrêt du tabac compliqué. Si vous avez le même type de symptôme avec l’alcool cela explique la pertinence de la plupart de vos commentaires.

        • Avec les cigarettes actuelles il’ faut etre tres fort pour avoir sa dose de nicotine et en etre addict et un portefeuille bien rempli.

  • Un article qui remet les pendules à l’heure:
    https://www.entreprise.news/paquet-de-cigarettes-a-10-e-le-triomphe-de-la-morale-bourgeoise-den-marche/

    En gros sans compter les gains du à la non perception/ou perception plus courte des pensions de retraite par les fumeurs, l’Etat fait deja un confortable benefice sur les fumeurs.

    La seule reponse libérale concernant le tabac et avec une caisse de santé unique c’est de mettre un niveau de taxe couvrant exactement le cout pour la société, ni plus ni moins, l’état n’a pas à promouvoir ou decourager la conso de tabac.

    • Si on mesure le coût pour la société, alors l’Etat devrait subventionner les fumeurs. Les non-fumeurs coûtent infiniment plus à la société que les fumeurs, à l’exception peut-être des spécialistes du base-jump en wingsuit.

      • Tout à fait. Raison pour laquelle l’argument du « coût pour la collectivité » est, comme souvent, foireux.

        • C’est vrai. La connerie coûte beaucoup plus cher à la société que le tabac. Y a qu’à voir les décisions de Le Maire pour relancer l’économie ou le « Green Deal » (de la beuh sans doute ?) de cette pauvre Ursula.

  • perso, j’ai stoppé la clope en une semaine, après 20 ans de tabac, et sans aucune aide. c’est très facile en fait. Un gros mensonge des vendeurs de clope est de faire croire que c’est horrible et infaisable.
    les substituts nicotiniques, c’est de la merde, ça prolonge juste la dépendance cérébrale et ça complique l’arrêt

    • Même après 20 ans de tabac vous n’en étiez pas dépendant. Ce n’est pas le cas de tous les fumeurs. Généraliser son cas est malheureusement une habitude bien ancrée.

      • « Cesser de fumer c’est la chose la plus facile… Je sais parce que je l’ai fait 50 fois. » Mark Twain
        « Arrêter de fumer, rien de plus facile, je le fais 40 fois par jour » Oscar Wilde je crois.

  • Très bon article. Effectivement, l’arrêt du tabac est un cheminement individuel et non collectif. Les politiques actuelles montrent bien qu’elles ne cherchent qu’à percevoir des sous, et non à favoriser l’arrêt. Car la solution est parfaitement connue, c’est celle des Britanniques : accompagnement individuel type coach, accompagnement « chimique » avec les substituts.
    Concernant l’aspect financier pour les fumeurs, il y a une hypocrisie de la part de ceux qui argumentent sur le coût, car s’ils arrêtent le tabac ils pourront payer les substituts et coaches à la place.
    Même hypocrisie de l’Etat lorsqu’il a décidé de verser 50€ pour une entame de démarche avec un spécialiste ou pour le remboursement des substituts, puisque l’argent non mis dans les cigarettes peut l’être dans ces moyens.
    En revanche, et cet aspect n’est toujours pas admis, accompagner les boulimiques pour qu’ils soient suivis par un thérapeute et les accompagner financièrement pour les fameux fruits et légumes (bien plus chers que les pâtes, n’en déplaise aux bien-pensants) n’est toujours pas à l’ordre du jour, alors que là, il y a bien augmentation des dépenses.

  • Difficile d’aborder ce sujet indépendamment de la gestion collective de la santé. Aux nombreux commentaires ci-dessus sur la responsabilité individuelle, il serait facile d’argumenter que le skieur devrait s’assurer de sa poche, que le pochtron habitué des urgences le Samedi soir également, que le lardbucket et ses BigMac n’est vraiment pas sérieux etc…
    Bref, ce micro trottoir ci-dessus est une illustration par l’absurde, par des libéraux, du cancer qu’est la pensée collective, du besoin inhérent au socialisme de trouver des boucs émissaires « qui ne jouent pas le jeu »
    Le monde tel qu’il est en France est que l’état s’est rendu indispensable. On peut le déplorer mais c’est un fait, et l’auteur ne peut en être tenu comme responsable. Juger la politique étatique concernant le tabagisme est de fait tout à fait légitime.

  • La tabagie est une dépendance a une drogue extrêmement addictive, la nicotine, qui est extrêmement faible en puissance. Les 40/jours prennent l’avion pendant 6 heures et n’en meurent pas. La dépendance psychologique, et notamment, la peur, le stress du manque, est extrêmement forte. La meilleure façon d’en sortir est de comprendre cette peur et l’affronter. La méthode Allen Carr (thérapie de groupe, pas la lecture du bouquin) est absolument géniale, avec un taux de réussite frôlant les 90%. Cette thérapie est presque impossible à trouver en France (https://allencarr.fr), et non remboursée au RU. Allez comprendre.

    • La cigarette électronique au dosage de nicotine maximum est très efficace, à condition de cesser tout tabagisme en parallèle. L’apport en nicotine à volonté, avec un geste très proche de celui du fumeur, élimine le stress physique du manque en moins de quelques heures, sans effort.

      C’est un processus proche de celui des pompes à morphine PCA (actionnées par les patients eux-mêmes).

  •  » l’État a disposé du monopole de la culture du tabac en France jusqu’en 1970″
    Ouais alors soyons clairs: L’Etat avait le monopole du négoce. La culture c’était toujours des paysans qui la faisaient. Parce que si ça avait été des fonctionnaires qui avait cultivé le tabac, la production française aurait disparu depuis longtemps.

  • Démonstration implacable !
    Soit dit en passant, on a le même souci avec la vaccination qu’on n’arrête de présenter comme une mesure collective de santé publique, alors qu’il s’agit d’abord d’une démarche individuelle (pour preuve, les trois vaccins qui ont longtemps été les seuls obligatoires – DTP – sont des vaccins « égoïstes »)…

    • Pas vraiment, une maladie c’est la contagion le problème, donc la vaccination c’est une mesure collective, l’addiction au tabac non.

      • Ben non ! Ce discours est en partie faux. Le tétanos n’est pas contagieux. La vaccination contre la diphtérie et la polyo ne protège que le vacciné, qui reste porteur sain – cad qu’il peut transmettre la maladie à un non vacciné. Ce sont des vaccinations « égoïstes » – cad qu’elles n’ont aucun impact collectif.

  • l’etat perçoit tellement dessus qu’il va pas s’amuser a faire une politique forte sur la prévention contre le tabagisme…après moi j’aime pas les fumeurs, ils enfument les autres sans s’en soucier et jettent leurs mégots partout , gros problème de civisme chez eux..

  • Hier, journée sans tabac. Du coup, ça m’a fait penser qu’il fallait que j’aille m’acheter une boîte de cigarillos. Merci !

  • « puisque les méfaits du tabagisme passif sont démontrés. »
    Ah bon?

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