Poutine revendique son anti-libéralisme

Dans une interview accordée au Financial Times, Vladimir Poutine a estimé que les idées libérales sont obsolètes.

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Poutine revendique son anti-libéralisme

Publié le 9 juillet 2019
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Par Alexander C. R. Hammond.

Dans une récente interview accordée au Financial Times, Vladimir Poutine a déclaré avec fermeté que « le libéralisme est obsolète ». En effet, le président russe a affirmé que les idées libérales « entrent en contradiction avec les intérêts de l’écrasante majorité de la population », en ce qu’elles ne favorisent pas la prospérité et le bien-être humain.

Alors que le nombre de partis populistes européens augmente, il semble que de plus en plus de gens adhèrent à ce même sentiment anti-libéral exprimé par Poutine. Mais heureusement, pour plus de sept milliards de personnes qui habitent cette planète, le libéralisme continue de profiter à l’humanité et de l’enrichir – et non de la miner.

Chaque année, le Fraser Institute, un think tank canadien, publie son rapport sur la liberté économique dans le monde (Economic Freedom of the World), qui classe 162 pays selon leur niveau de libéralisme économique à l’aide de cinq indicateurs : taille du gouvernement, système juridique et droits de propriété, monnaie stable, liberté de commerce international, et réglementation. Comme je l’ai déjà signalé dans CapX, les personnes des pays du quartile le plus libéral sur le plan économique ont un revenu moyen plus de sept fois plus élevé que celles des sociétés du quartile le moins libéral (respectivement 35 952 et 5 030 euros). Dans le bas de la distribution des revenus, la différence est encore plus prononcée : le décile des travailleurs les plus pauvres dans les pays les plus libéraux gagne près de huit fois plus que les 10 % les plus pauvres des économies les moins libres.

Pour la plupart des gens, cette disparité se traduit simplement par le fait d’avoir ou non la possibilité de manger. Dans sa chronique hebdomadaire du Telegraph, Boris Johnson a bien eu raison de souligner « le lien direct entre les valeurs libérales… et la fructueuse création de richesse ».

Les critiques du libéralisme économique pourraient invoquer la montée en puissance de la Chine, avec son gouvernement autoritaire et la forte implication de l’État dans l’économie. Pourtant, même dans la superpuissance mondiale la plus récente, les revenus moyens restent faibles au regard des normes occidentales et, comme l’a fait remarquer de manière convaincante George Magnus, les Chinois risquent fort de se retrouver coincés dans la « trappe à revenu intermédiaire ». En effet, c’est l’absence même d’institutions libérales transparentes et d’un état de droit qui a exacerbé les problèmes économiques de long terme auxquels le pays est confronté.

Il convient de noter que les idées libérales que Poutine rejette avec dédain, les jugeant ineptes, vont bien au-delà de l’économie. Les individus ne migrent pas vers des pays plus libéraux uniquement pour des raisons économiques : souvent, ils le font pour échapper à la tyrannie de sociétés illibérales et pour y trouver des libertés individuelles qui seraient inimaginables dans leur pays d’origine. Souvent, ces personnes aspirent à la liberté d’aimer qui elles veulent, de pratiquer leur foi comme elles veulent et d’exprimer leur mécontentement envers les institutions publiques sans crainte de harcèlement, d’emprisonnement ou même de mort. Telles sont les valeurs libérales clés que Poutine fustige avec empressement.

Mais ses idées anti-libérales n’ont vraiment pas profité au peuple russe. La Russie reste un pays où des journalistes sont régulièrement tués, des opposants ou dissidents politiques emprisonnés et où il est dangereux de faire partie de la communauté LGBT. Le pouvoir russe est entre les mains d’une petite clique d’oligarques et de fidèles de Poutine, il n’est donc pas surprenant que le gouvernement ne serve pas les intérêts du peuple russe.

Le RNB par habitant a diminué au cours de chacune des cinq dernières années et est maintenant inférieur de 32 % à celui de 2013 (à un niveau relativement bas de 9110 euros). La croissance annuelle reste atone et, avec l’échec de Poutine de permettre à l’économie russe de ne plus dépendre des ressources naturelles ou de surmonter le déclin de la population, la situation dans le pays va probablement s’aggraver. Ironiquement, c’est le libéralisme économique qui pourrait résoudre ces problèmes.

Alors que la situation en Russie se détériore, Fred McMahon de l’Institut Fraser prédit que Poutine continuera de faire la promotion des valeurs anti-libérales à l’étranger et à peser de tout son poids dans les cercles d’influence de la Russie. Une Russie affaiblie n’est « rien d’autre qu’un dieu de la discorde dans le panthéon des pouvoirs », nous dit McMahon, et si « ces dieux (de la discorde) peuvent créer de grands dommages et tragédies », leur capacité à exporter des valeurs anti-libérales à l’étranger est limitée depuis l’essor du libéralisme.

Lorsque nous entendons des despotes comme Poutine dénoncer la valeur des idées libérales, nous devrions simplement jeter un œil aux chiffres. Malheureusement, ces chiffres ne sont pas en faveur du peuple russe, dans la mesure où Poutine veille à ce que son pays poursuive la voie de la répression, de la stagnation économique et de la marginalisation sur la scène internationale. Mais pour une grande partie du reste du monde, le libéralisme reste vivant et se porte bien. Gardons notre cap.


Sur le web. Traduction : Raphaël Marfaux pour Contrepoints.

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  •  » le pouvoir russe est entre les mains d’une petite clique d’oligarques…. »tout comme le pouvoir français est entre les mains d’une petite clique d’élites , qui ne sert pas vraiment les intérêts du peuple français ; quand à la liberté d’expression en Russie elle est mal en point , mais c’est exactement le même chemin que prend la France avec le despote macron ; à bon entendeur….

    • Il faut quand meme pas exagerer. IL n y a pas comme en russie d oligarques qui controlent des pans complet de l economie et qui dependent de l Elysee. B Arnault ne prend pas ses ordres a l Elysee.
      Et Macron n a pas commandite d assassinat de journaliste ni engage le pays dans des guerres (Tchechenie / Ukraine)

      • Ah bon ? Pourtant les énarques sont à la tête des banques, de la Caisse des dépôts, des entreprises industrielles, le gouvernement a fait enfermer 1000 opposants politiques (gilets jaunes), le gouvernement fait enfermer Alain Sorol et Dieudonné parce que bon la liberté d’expression c’est bien mais seulement pour la gauche.

  • Vous vous plantez avec cet article. Traduit de l’anglais, liberalism devient socialism en francais ou social democrat si on est genereux. Poutin a parfaitement raison de s’opposer a ce socialisme. Certes, a cause des sanctions son economie n’est pas florissante mais ce pays n’a aucune dette et sa bourse est en hausse de 40% depuis le debut de l’annee. Rira bien qui pourrait rire le dernier.

    • Non. Cet article est correctement traduit du site libéral américain humanprogress.org mais écrit par un britannique qui maitrise parfaitement ces nuances. Et quand Poutine utilise le terme, et a fait cette déclaration dans le Financial Times, c’est bien dans le sens que l’on connait en Europe. Et de toute façon, Poutine n’utilisait pas le terme dans son sens américain puisqu’il ne s’adressait pas à des Américains mais à des Européens. L’article dénonce à juste titre l’anti-libéralisme de Poutine.

      L’anti-libéralisme de Poutine est avéré. La Russie est classée 87e dans l’indice de liberté économique de l’Institut Fraser.

      • Il n’y a pas que l’économie…

        • C’est vrai. Mais malheureusement, en dehors de l’économie, dans le domaine sociétal, la Russie est encore plus autoritaire et anti-libérale : répression de journalistes et d’opposants politiques, par exemple.

          • Parce qu’en France cela n’existe pas? (de façon plus sournoise je vous le concède)

            • oui il n y a pas que le système économique qui n’est pas libéral en Russie.
              Et en France non plus.
              D’ailleurs Raphaël n a jamais dit que cela n existait pas ou que la France était libéral.
              Vous faites quoi à part de tenter des sophismes ? Parlez nous de vos idées ce sera plus intéressant.

      • Je dois moins bien maîtriser les nuances, car ayant lu les propos de Poutine j’en faisais bien une lecture critique du « progressisme ». Mais il est possible que Poutine joue sur les deux tableaux et/ou que ma grille de lecture soit biaisée :p

        • « il est possible… »

          Russie classée 87e à l’indice du Fraser Institute : il est possible que la Russie ne soit pas très libérale et que Poutine n’adhère pas trop aux idées libérales… lol

          • L’un n’empêche pas l’autre. Pour que ladite critique ait un sens il faudrait que les idées libérales soient largement pratiquées en Europe. Non?

            • Pourquoi n’assumez vous tout simplement pas la position de Poutine si c’est la votre. Ce serait beaucoup plus simple que de biaiser en permanence.

    • Complètement. La critique de Poutine s’adresse au gauchisme sociétal, vendu sous le nom de progressisme dans les cercles macaroniens. Celui-là même dont l’on constate de plus en plus la fibre autoritariste. Vladimir, fine mouche, constate que le marxisme social commence à exaspérer les strates populaires en occident et met le doigt où ça fait mal: c’est de bonne guerre.

      • C’est faux.
        C’est bien beau de prendre ses désirs pour la réalité mais c’est archi faux.
        Il s’agissait d’une interview pour le Financial Times, hein…

  • « Le RNB par habitant a diminué au cours de chacune des cinq dernières années » : faible argument.

    En dollar courant, c’est vrai, étant donné la dévaluation du rouble sur la période. En dollar constant, c’est tout de suite moins flagrant, et encore moins en PPP. Et si on passe en monnaie locale, on observe une progression continue. Dans tous les cas, il y a un retournement haussier en 2018.

    Sur le graphique du lien, je vous propose d’ajouter la France (âmes sensibles s’abstenir) et de comparer l’évolution de son RNB en dollar courant avec celle de la Russie. Fichtre ! Poutine dirigerait-il aussi la France ? Pour les plus curieux, vous pouvez également positionner l’Allemagne, l’Union européenne…

  • Selon le dernier classement du Fraser Institute qui range les pays selon leur degré de liberté, la France continue son glissement vers le bas:
    1990: 19ème
    2000: 29ème
    2010: 36ème
    2016: 57ème
    Il y a encore de la marge puisque la liste porte sur 167 pays.

    • Effectivement, c’est lamentable pour la France.
      Mais ça nous place encore loin devant un pays anti-libéral et autoritaire comme la Russie, classée 87e.

      • Les classements internationaux sont faits par les Occidentaux avec leurs critères…

        • lol

          Nul doute qu’avec des critères mesurant l’autoritarisme, Poutine et la Russie arriveraient en tête de classement !

          • Les informations que vous avez sur Poutine et la Russie sont de source atlantiste. Regardez la propagande d’en face et essayez de vous faire une idée plus proche de la réalité. Et aussi en écoutant par exemple des Français vivant et travaillant en Russie.

  • Après les décennies soviétiques, les années chaotiques Eltsine, l’Etat développeur de Poutine est un compromis pour rétablir rapidement le pays, comme la France après guerre, le Japon ou la Corée. On ne peut donc pas jugé sur un instantanée, on verra l’évolution. La France par exemple n’a jamais pu en sortir, puisque dans le classement du Frazer Inst., c’est bien le critère « importance de L’Etat/gouvernement » qui plombe notre classement.
    Et puis dire que le libéralisme est obsolète c’est faire de la géopolitique pour Poutine, en taclant son rival américain.

    • « Et puis dire que le libéralisme est obsolète c’est faire de la géopolitique pour Poutine, en taclant son rival américain. »

      Poutine a fait cette déclaration dans un journal britannique, adressée aux Européens.

      Et d’anciens pays du bloc soviétique ont fait un autre choix que la gouvernance autoritaire et antilibérale de Poutine et se trouvent aujourd’hui classés dans le premier quart de l’indice de liberté économique de l’Institut Fraser.

      • Un certain nombre de Russes voient avec inquiétude ce que devient la France… Ils ont tout de même quelques souvenirs pas si lointains

        • Quel est le rapport avec la choucroute ?

          Et franchement, je pense que l’écrasante majorité des Russes n’a strictement rien à foutre de « ce que devient la France »…

  • Il ne faut pas se laisser aveugler par le terme libéralisme, et regarder kes realités en essayant de se libérer du filtre anti-russe qui sévit dans la plupart de nos médias.
    Le libéralisme prôné en Occident se traduit par 1) le primat de l’individu sur la société et 2) celui de l’économie sur les autres champs de l’activité humaine.
    Et c’est cela que Poutine critique parce qu’il pense que cela ne sert las l’avenir des peuples. Poutine ne rejette pas un libéralisme « canal historique » façon Bastiat mais plutôt un certain « liberalism » de gauche à l’américaine une idéologie de la liberté économique qui s’aveugle sur les conséquences de l’efficacité à tout prix.
    Ce qu’il résume par cette phrase: «L’idée libérale ne peut être détruite ; elle a le droit d’exister et elle doit même être soutenue dans certaines choses. Mais elle n’a pas le droit d’être le facteur dominant absolu » .
    Pour prendre un exemple concret, les homosexuels ne font l’objet d’aucune discrimination, mais pas de promotion non plus. L’homosexualité et le genre ne sont pas montrés en exemple aux jeunes. Il n’y a pas de défilés homosexuels, Les enfants russes ne subissent pas de lavage de cerveau pour haïr l’homme blanc, ils ne sont pas initiés aux joies du sexe dans les écoles primaires. Bref, on peut faire ce qu’on veut dans sa vie privée, on ne force pas les autres à suivre. N’est-ce pas cela le vrai libéralisme?
    Autre exemple: il y a très peu d’immigration en Russie malgré des millions de demandes : les étrangers peuvent venir en tant que travailleurs, mais il y a des contrôles et les personnes qui ne respectent pas les règles en matière de visas sont expulsées. Poutine considère que c’est le rôle de l’Etat de poser des garde-fous. De même en matière économique,
    Aucune société n’est parfaite, mais avant de donner des leçons à la Russie, regardons dans quel état est la nôtre et l’Occident en général.
    Quand le libéralisme vise à abolir toutes les frontières (des Etats mais aussi anthropologiques), toutes les normes, toutes les limites, sert-il encore le bien des sociétés?

    • « un certain « liberalism » de gauche à l’américaine une idéologie de la liberté économique qui s’aveugle sur les conséquences de l’efficacité à tout prix »

      lol
      Qu’est ce qu’il ne faut pas lire…
      C’est d’autant plus amusant que ce genre d’argument (critiquer le libéralisme comme étant « une idéologie de la liberté économique qui s’aveugle sur les conséquences de l’efficacité à tout prix ») est généralement celui utilisé par tous les gauchistes anti-capitalistes et anti-libéraux.

      Bref je comprends qu’en rejetant le libéralisme économique ainsi que le libéralisme au plan sociétal comme l’indique clairement la suite de votre message, vous adhériez à l’anti-libéralisme de Poutine.

      • « en rejetant le libéralisme économique ainsi que le libéralisme au plan sociétal »

        Le libéralisme sociétal, le progressisme idéologique, c’est du socialisme collectiviste pur suc, l’antithèse du libéralisme bien compris.

        Il suffit d’observer le macronisme pour s’en convaincre : toujours plus d’Etat, toujours plus de dettes, toujours plus de complaisance multiculturelle, toujours plus d’intrusion dans la vie privée, et toujours moins de liberté d’expression, toujours moins de liberté de déplacement, toujours moins de liberté économique.

        Dernier exemple en date, une sinistre de Macron a déclaré qu’il fallait passer au post-capitalisme. On sait ce que cela signifie.

        C’est ça, le « libéralisme » ?

        • Et je pensais que la liberté ne pouvait pas se saucissonner. Décidément je vais de surprise en surprise.
          Liberté économique c est bon ? On a cela en commun.
          Liberté des mœurs c est mal, seul le conservatisme c’est de la balle !
          Confusion entre morale et Droit M. Cavagnac ?
          Pas vous…où je comprends mal, ce qui m’arrive souvent ces derniers temps.
          Aucun liberal ne veut construire une société progressiste ou conservatrice, vous le savez si vous êtes libéral, nous ne voulons rien construire, nous croyons à l ordre spontané tellement nous sommes niais.
          Macron n est pas libéral , on est d’accord.

          • L’ordre spontané est indissociable de la tradition, le contraire du constructivisme légal qui impose de force la dernière lubie capricieuse à la mode. Le progressisme détruit l’ordre spontanée. C’est normal que vous vous sentiez un peu perdu, Hayek lui-même trouvait cela paradoxal.

            « Aussi paradoxal que cela puisse paraître, il est sans doute vrai qu’une société libre qui réussit est toujours dans une large mesure une société attachée à des traditions », dans la Constitution de la liberté, Hayek.

            A propos de la morale, le droit doit se soumettre à la Morale, sinon il est vain. L’erreur est de croire que le droit puisse servir de moraline.

            • Si le droit se soumet à la morale, il y a t’il encore un droit digne de ce nom ?
              Au nom de la morale ou peut faire passer tout et n’importe quoi dans le droit….

              • Il n’y a qu’une morale, le reste est absence de morale. Ca simplifie le raisonnement.

                • Ah bon, pour moi la morale est extrêmement subjective, tout du moins au sens classique.
                  D’ailleurs les gens n’ont pas la même idée la dessus.
                  Si par morale vous entendez le respect du droit de propriété, alors oui

                  • Si, par morale, vous voulez dire les mœurs et coutumes ponctuelles d’une société et d’une époque, effectivement, c’est subjectif. Mais cette petite morale, façon XIXe siècle, n’est pas l’enjeu de la morale au sens premier du terme.

                    La morale est plutôt à comprendre comme une règle de vie fondamentale commune, valable pour toute l’humanité, à toutes les époques, facile à comprendre même pour le plus attardé de nos congénères.

                    Le droit de propriété est un excellent exemple de morale universelle, initialement mis en lumière par le fameux « tu ne voleras pas ».

                    • Ok, dans ce sens je suis d’accord

                    • Mais admettez, que pour le commun des mortels, « morale » n’a pas ce sens, et c’est surement bien désolant d’ailleurs.

                    • Ah ok. Si vous appelez morale ce que j’appelle le droit naturel..on va finir par se comprendre.
                      Le droit de propriété n est pas un exemple de morale universelle, c est le premier droit naturel ( théorie de la justice libérale) celui dont tout les autres découlent.

            • « L’ordre spontané est indissociable de la tradition »

              N’importe quoi, encore une fois.
              Hayek, l’un des principaux théoricien de « l’odre spontané » oppose justement l’ordre spontané à l’ordre construit des constructivistes progressistes et à l’ordre traditionnel des conservateurs.

              • L’évolutionnisme des institutions sociales tel que l’a théorisé Hayek est en rupture avec l’ordre social tel qu’il est pensé par les conservateurs en référence à la tradition.

                Bref, soit vous n’avez rien compris à Hayek, soit vous êtes un sacré menteur pour travestir à ce point ses idées.

              • Rappelons enfin que Hayek en avait tellement marre de voir ses idées récupérées et déformées par la droite étatiste (comme vous le faites ici) qu’il a rédigé un texte pour s’en défendre : « Pourquoi je ne suis pas un conservateur »

              • Il n’y a que vous ici pour confondre respect de la tradition et conservatisme de l’ordre établi. Un peu trop subtil, visiblement…

                • De quelle tradition parlez vous ?
                  Je vais essayer de nous mettre d’accord en citant Damien Thellier dans sa préface de l’ouvrage de Daniel Tourré, Pulp Libéralisme :

                  « Le Droit Naturel de propriété constitue le socle moral de la liberté, qui permet à chacun d’exercer une liberté responsable dans le respect des autres. »
                  Pour moi c’est ça la Tradition.
                  Ça va donc être très difficile de m’imposer une morale conservatrice ou progressiste, une religion ou pas de religion, un mode de vie ou un autre. Je choisis moi même au risque de me tromper.
                  Merci. ?

            • L’ordre auto organisé permet l’existence de comportements absurdes, de mauvais goût, voire même irrationnelles.
              En laissant les personnes agir, et non en leur imposant un code moral ( conservateur ou progressiste, peu m’importe ) beaucoup de personnes commettront des erreurs mais certains réussiront à trouver un mode de vie ou un mode de production qui sera imité par d’autres. Les modes de vie, les modes de productions, les productions intellectuelles et artistique, scientifiques, etc…finiront par émerger spontanément et deviennent de nouveaux choix potentiels pour les autres individus.
              Tradition libéral et conservatisme politique c est pas pareil.
              Le droit doit se soumettre à la morale ? Laquelle ? La mienne, la vôtre ou celle d’un autre ? Celle de Macron peut être ? Mélenchon?
              Alors là, vous m’en bouchez un coin, mais comme vous avez très bonne réputation et que je lis vos post avec plaisir depuis très longtemps, je vais faire l’effort d’essayer de comprendre ce que visiblement j’ai des difficultés à faire.

          • Ce qui est mal c’est d’imposer une certaine liberté des moeurs, qui est en fait le véhicule d’une idéologie destructrice, à tout le monde.

            • Oui je suis d’accord avec vous, mais ce qui est également mal c’est d’imposer un conservatisme des mœurs…

              Pour mieux faire comprendre mon point de vue :

              Le conservatisme politique n’est pas compatible avec le libéralisme, pas plus que progressisme politique.
              Les conservateurs et les progressistes des mœurs ont leur place dans le libéralisme tant qu’ils ne portent pas atteinte à la propriété, etc…
              Bref être libéral selon moi, c’est respecter le droit naturel qui préexiste à toutes les législations humaines. C est injuste de voler, de tuer, de contraindre.
              Personnellement, je n’ai pas besoin de lois pour ne pas tuer, violer et voler. En ce sens le Droit Naturel est ma morale.

        • La guéguerre entre l’étatisme progressiste et l’étatisme conservateur n’est pas l’affaire des libéraux. Dans les deux cas il s’agit d’un étatisme que combattent les libéraux.

          « Le libéralisme sociétal, le progressisme idéologique, c’est du socialisme collectiviste pur suc »
          Qu’est-ce qu’il ne faut pas lire comme ânerie…
          Le libéralisme sociétal c’est exactement l’inverse du progressisme idéologique, comme l’ont remarquablement expliqué des auteurs classiques comme Milton Friedman ou Hayek. Vous n’allez tout même pas nous dire que Friedman ou Hayek sont de dangereux socialistes collectivistes, si ?

          • N’hésitez pas à les relire, avec plus d’attention.

            • C’est une blague j’espère…
              Vous prenez le libéralisme pour du « constructivisme »… que dénonçait justement Hayek.

              Bref vous mélangez tout. C’est totalement grotesque.

            • « C’est parce que nous ne savons pas comment les individus vont utiliser leur liberté qu’elle est aussi importante. Si nous le savions, les résultats de la liberté pourraient être aussi obtenus par la majorité décidant ce que les individus doivent faire. »
              Hayek.

              On est loin du collectivisme non ?

          • En outre, affirmer  » l’étatisme progressiste et l’étatisme conservateur n’est pas l’affaire des libéraux » est contradictoire avec l’imprécation précédente  » vous adhérez à l’anti-libéralisme de Poutine », cette dernière phrase démontrant que vous adhérez en réalité à ce schéma politicien.

            • Mondieumondieumondieu…

              Ce commentaire est un non-sens absolu.

              Seuls les étatistes conservateurs peuvent s’enthousiasmer pour l’anti-libéralisme avéré de Poutine. Ce n’est pourtant pas compliqué à comprendre comme phrase.

              • Mais personne ne s’enthousiasme pour Poutine. Il n’y a que vous pour le croire, précisément parce que vous vous inscrivez dans le schéma politique pervers (et vous voulez nous inscrire avec vous, mais ça ne marche pas).

      • Excusez-moi, j’ai dû taper trop vite. Je voulais écrire: « un certain « liberalism » de gauche à l’américaine ET une idéologie de la liberté économique qui s’aveugle sur les conséquences de l’efficacité à tout prix »

    • Excusez-moi, j’ai dû taper trop vite. Je voulais écrire: « un certain « liberalism » de gauche à l’américaine ET une idéologie de la liberté économique qui s’aveugle sur les conséquences de l’efficacité à tout prix »

  • Cet article est indigne du niveau d’excellence de Contrepoints. Il ne fait qu’énumérer les pseudo-arguments anti-poutine atlantistes, repris à longueur d’année et d’antenne par tous les medias bas de gamme, ce que n’est pas Contrepoints.
    La vérité, c’est qu’il est plus facile d’entreprendre en Russie qu’en France et qu’on y est moins taxés. Que Poutine a fait décoller économiquement le pays qui sortait du pire des enfers socialistes, et qu’il réussit à maintenir à flot le pays étranglé par les sanctions iniques qu’on lui impose. Qu’il est réélu avec des majorités écrasantes, et dans des élections libres, quoi qu’on en dise. Ceux qui détestent Poutine, Trump et nombre d’autres « populistes » leur reprochent surtout leur positions conservatrices morales, et perdent à partir de là toute objectivité sur le reste de leur action.

    • « il est réélu avec des majorités écrasantes, et dans des élections libres »

      Amusant. Il faudrait voir à ne pas trop exagérer, non plus. Les images de rombières bourrant les urnes pour leur petit protégé ont circulé.

  • En complèment, à toutes fins utiles, vu les commentaires… :

    https://twitter.com/msvetov/status/1028234668334874624

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Nicolas Tenzer est enseignant à Sciences Po Paris, non resident senior fellow au Center for European Policy Analysis (CEPA) et blogueur de politique internationale sur Tenzer Strategics. Son dernier livre Notre guerre. Le crime et l’oubli : pour une pensée stratégique, vient de sortir aux Éditions de l’Observatoire. Ce grand entretien a été publié pour la première fois dans nos colonnes le 29 janvier dernier. Nous le republions pour donner une lumière nouvelles aux déclarations du président Macron, lequel n’a « pas exclu » l’envoi de troupes ... Poursuivre la lecture

Aurélien Duchêne est consultant géopolitique et défense et chroniqueur pour la chaîne LCI, et chargé d'études pour Euro Créative. Auteur de Russie : la prochaine surprise stratégique ? (2021, rééd. Librinova, 2022), il a précocement développé l’hypothèse d’une prochaine invasion de l’Ukraine par la Russie, à une période où ce risque n’était pas encore pris au sérieux dans le débat public. Grand entretien pour Contrepoints par Loup Viallet, rédacteur en chef.

 

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Nicolas Quénel est journaliste indépendant. Il travaille principalement sur le développement des organisations terroristes en Asie du Sud-Est, les questions liées au renseignement et les opérations d’influence. Membre du collectif de journalistes Longshot, il collabore régulièrement avec Les Jours, le magazine Marianne, Libération. Son dernier livre, Allô, Paris ? Ici Moscou: Plongée au cœur de la guerre de l'information, est paru aux éditions Denoël en novembre 2023. Grand entretien pour Contrepoints.

 

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