Le monde occidental se retranche dans un bunker qu’il a lui-même construit

Refuser les flux de migrants, c’est se retrancher dans un bunker. Notre monde gagnerait à faire tomber les barrières qui séparent les peuples.

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Le monde occidental se retranche dans un bunker qu’il a lui-même construit

Publié le 4 juillet 2019
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Par Ruben Andersson.
Un article de The Conversation

À la frontière entre les États-Unis et le Mexique, les mesures « d’urgence » de Donald Trump face au flux de réfugiés ont conduit à incarcérer des enfants et faire planer la menace d’une guerre commerciale.

En Libye, à présent en première ligne de la crise migratoire européenne, des personnes sont détenues dans des conditions atroces, et les Nations unies redoutent que la Méditerranée ne devienne une « mer de sang », à l’heure où les coupes budgétaires et les mesures restrictives se multiplient à l’encontre des navires de sauvetage des migrants.

Notre monde est hérissé de barrières

Un état d’urgence chronique affecte aujourd’hui la politique frontalière des pays occidentaux. Toutefois, notre point de vue sur l’origine de cet état de fait reste trop étriqué. Les politiques de crise doivent être comprises dans le contexte du remodelage de la relation entre les puissances occidentales et leurs éternelles « arrière-cours ». L’objectif est à présent de tenir le danger à distance à tout prix, pour ne pas l’avoir sous les yeux ni à l’esprit. Près de vingt ans après le 11 septembre, notre monde est hérissé de barrières : zones vertes et rouges, sécurité et danger, citoyens et intrus.

Au cours de mes recherches sur la sécurité et les conflits pour mon livre No-Go World (University of California Press, non traduit), j’ai entendu ces barrières se fermer sur des frontières et de lointaines « zones dangereuses ».

Aux postes-frontières d’Arizona et d’Espagne, les gardes m’ont raconté comment ils affrontent les tentatives désespérées des migrants pour franchir ces barrières « inutiles ».

À Lampedusa, en 2015, avant que l’Italie ne ferme ses ports aux navires de sauvetage, j’ai vu des Africains pris en charge par du personnel en combinaisons de protection, qui vérifiait qu’ils n’avaient pas la gale avant de les expédier dans des centres « d’accueil » ceints de hauts murs.

Dans les zones dangereuses comme le Mali en guerre, j’ai rencontré des soldats européens retranchés derrière de semblables murs tandis que les insurgés écumaient l’arrière-pays.

Les cartes creusent encore ce fossé. Aux actualités, les médias font de la Syrie et du Sahara des lieux hantés par des djihadistes surhumains, et des taches rouges désignant les zones « à éviter » maculent les planisphères comme des gouttes de sang, tandis que les agences frontalières et les think tanks y ajoutent des flèches menaçantes illustrant les flux migratoires ou les réseaux de contrebande.

Leurs cartes parlent d’un danger qui gagne du terrain ; à les croire, pour reprendre les mots de Joe Biden, l’ex-vice-président des États-Unis, les « loups » sont à nos portes.

Détail d’une carte publiée par le ministère des Affaires étrangères américain reprenant les conseils de sécurité donnés aux voyageurs. Les étoiles représentent les ambassades et les consulats.
Site du ministère des Affaires étrangères américain

 

Les cartes racontent aussi des histoires sur le monde qui nous entoure, et le récit horrifique des actuels planisphères illustrant les zones de danger en rappelle d’autres, bien plus anciens. Au Moyen-Âge, des créatures monstrueuses peuplaient les marges des mappemondes européennes.

Monstre marin, détail de la carte de Gerardus Mercator (1569).
BNF/Wikimedia 

 

 

 

 

 

Au temps des « Grandes Découvertes », les espaces vierges ont suscité les vagues successives de conquêtes coloniales avant d’être remplacés par d’orgueilleuses cartographies d’empires. Aujourd’hui, le monde connecté de Google Earth coexiste avec ces cartes du danger qui font leur miel de la mise à distance et des divisions. À l’ère de la mondialisation, les espaces inconnus réapparaissent paradoxalement.

Les nouveaux « monstres à éliminer »

La fin de la guerre froide a été un catalyseur. Après la défaite de l’ennemi soviétique, un certain nombre de grands pontes et néoconservateurs se sont mis en quête de nouveaux « monstres à éliminer ». Parmi eux, le journaliste Robert Kaplan, qui évoquait une prochaine « anarchie criminelle ».

Bill Clinton l’a écouté, tout comme son successeur, George W. Bush. À la veille de l’invasion de l’Irak, un stratège du Pentagone a allégrement divisé le monde entre un « centre » connecté et une « frange » dangereusement déconnectée qui devait être mise au pas. Le monde de l’antiterrorisme et des murs frontaliers avait trouvé sa carte de l’Apocalypse.

Cependant, les missions de sécurisation dans les zones rouges et le long des frontières n’ont fait qu’empirer les choses. Plus la « guerre contre le terrorisme » s’est intensifiée, plus le nombre de victimes du terrorisme dans le monde a augmenté. À mesure que Washington renforçait la sécurité à la frontière, de plus en plus d’immigrés clandestins mexicains devenaient des sans-papiers à long terme.

Au fil des années passées par l’Europe à « lutter contre l’immigration », les migrants sont devenus de plus en plus désespérés et les réseaux de passeurs clandestins se sont développés. En 2010, un attaché de police européen m’a dit :

Nous sommes maintenant dans l’œil du cyclone. […] Quand on verrouille toutes les portes, on se retrouve avec une cocotte-minute sous pression, prête à exploser.

Sa prédiction s’est avérée.

Et pourtant, loin de changer de tactique, les puissances occidentales mettent les bouchées doubles à chaque nouvelle « crise ». Elles renforcent les contrôles, surenchérissent de discours clivants et aggravent les divisions.

Prenez par exemple la responsable des Affaires étrangères de l’UE, Federica Mogherini, qui voit dans le Sahel et la Corne de l’Afrique « le lieu » où l’Europe doit concentrer tous ses efforts pour lutter contre l’immigration illégale et le terrorisme.

Ce genre de tournure de phrase – que j’ai entendu maintes fois dans la bouche de fonctionnaires haut placés – balaie toute notion de société locale et la remplace par des zones de danger qui s’étendent à travers un nombre ahurissant de pays. Cet « arc d’instabilité » est devenu un tel lieu commun qu’il a même hérité d’un surnom dans les coulisses du ministère des Affaires étrangères britannique : la « banane pourrie ».

S’occuper de cette banane pourrie est une affaire peu reluisante, comme j’ai pu le constater au Mali. Dans la capitale, Bamako, tout le monde, depuis les garde-frontières jusqu’aux responsables du maintien de la paix en passant par les travailleurs humanitaires et les agents antiterroristes, était occupé à se retrancher dans une enclave sécurisée.

Dans cette version au rabais de la zone verte de Bagdad, les responsables humanitaires européens « rédigent des rapports et mettent au point de nouvelles stratégies à la petite semaine » pour « justifier leur salaire », comme le dit un fonctionnaire caustique.

Les militaires européens se contentent d’activités de renseignement pendant que les Africains, mal équipés, subissent les attaques des insurgés. Cette « sécurité » à distance n’a pas empêché la violence de proliférer, suscitant la colère de la population locale et poussant les intervenants à se retirer encore plus loin derrière les murs de leur bunker.

Rejeter la faute sur autrui

Les divisions établies sur les cartes renforcent ce schéma par ce que les psychanalystes appellent la projection : le fautif, c’est l’autre. Or c’est faux.

Le danger n’est pas géographique mais systémique, et les différents intervenants font partie de ce système. Les opérations occidentales – campagne de l’OTAN en Libye, guerre contre le terrorisme ou ingérence en Amérique centrale des États-Unis – ont directement contribué à l’instabilité des « zones rouges ».

Les premiers à le constater sont aux premières lignes. Dans ses baraquements militaires à Bamako, un officier m’a dit : « C’est l’OTAN qui a fait tout ça en Libye, et c’est à cause de l’Europe qu’il y a tous ces terroristes » au Mali. Il a haussé le ton en pointant du doigt la télévision, qui montrait l’avancée de l’État islamique en Irak : « C’est vous ! C’est vous ! »

Il avait à la fois tort et raison. Raison, dans le sens où, un peu comme à l’époque coloniale, la carte du monde d’aujourd’hui fait que le désastreux retour de flamme des interventions occidentales est absorbé par des « zones tampons » plus pauvres. Le Sahel est devenu l’une de ces zones. Tort, en ce que les politiques du danger servent des intérêts particuliers à la fois en Occident et dans ces zones tampons.

Sortir du bunker ?

Si des responsables occidentaux peu scrupuleux sont capables d’attiser la peur de leurs concitoyens pour des raisons politiques, leurs ennemis peuvent en faire autant, de même que leurs « États partenaires » dans la lutte contre l’immigration ou le terrorisme.

Plus la valeur attachée au combat contre un danger perçu est importante, plus le prix à payer pour empêcher la catastrophe est élevé. Il en résulte un cercle vicieux où le danger se nourrit du danger, comme on a pu le voir de la Turquie à la Libye en passant par le Sahel.

La sortie de ce bunker doit commencer par inverser la spirale négative par le biais de différentes incitations et d’un récit différent.

Nous avons besoin d’une nouvelle carte. Mais pour l’instant, le président malien Ibrahim Boubacar Keïta aura le dernier mot. Interrogé par un journaliste sur ce qu’il répondrait aux citoyens français qui estimaient que l’opération antiterroriste du pays au Sahel était trop coûteuse, il a rétorqué :

[Que] le Mali est une digue. Si elle rompt, l’Europe sera submergée.


Traduit de l’anglais par Iris Le Guinio pour Fast ForWord.

Ruben Andersson, Associate Professor in Migration and Development, University of Oxford

Cet article est republié à partir de The Conversation sous licence Creative Commons. Lire l’article original.

The Conversation

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  • «l’Europe sera submergée.»
    On parle d’êtres humains, pas des marcheurs blancs.

    • Je jette un pavé dans la mare politiquement correcte:
      Tous les êtres humains n’ont pas la même « valeur »… Croire le contraire c’est projeteur comme un colon nos valeurs occidentales sur le tiers monde.
      En réalité la « valeur » des immigrants clandestins est assez comparable à celle du 10e enfant d’une famille européenne du XIXe siècle … on le met au monde en espérant que lui, si Dieu le veut, survivra contrairement à ses 9 autres frères et sœur et qu’enfin on aura un hérité qui parviendra à se perpétuer aussi.
      En réalité nous avons face à face ce que les biologiste appellent le Modèle évolutif r/K
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Mod%C3%A8le_%C3%A9volutif_r/K

      Le déversement africain provient largement du fait que les ONG ont perturbé les fondamentaux de ce modèle. C’est encore une fois un colonialisme, drapé de bonne intention, mais extremement discutable malgres tout.

    • Vous irez expliquer cette nuance aux théocrates qui vous imposeront leur mode de vie médiéval-fantastique. L’humanisme a été pensé dans un monde européen, est pétri de valeurs européennes. Ce n’est pas un hasard si le libéralisme et l’humanisme se sont répandus quand l’Occident dominait de la tête et des épaules le reste du monde.
      Transformez la population européenne en peuples majoritairement théocrates (on ne peut pas leur imposer nos valeurs,) et surprise, vous verrez ces beaux idéaux disparaître au nom d’autres idéaux tels que la soumission et l’esclavage des infidèles.
      Mais vous aurez été fidèle à des idéaux honorables (sans ironie.)

    • Les séries TV à la rescousse de la civilisation ?

  • Accepter sans conditions les flux de migrants, de culture et de religion différente, et qui ne veulent pas respecter les règles et coutumes de leur pays d’accueil, c’est à coup sûr provoquer la destruction de son pays. C’est sans doute ce que veut l’auteur de cet article, abreuve au dogme Soros.

    • ça fait plus de 40 ans que la France teste le concept avec le sucès que l’on connait.
      le plus étonnant c’est que certain souhaitent continuer

      • Difficile de savoir ce que ça aurait donné dans un contexte libéral (AUCUNE aide publique) mais on peut sans trop se mouiller penser qu’on aurait plus attiré la bonne frange au lieu de la pire aujourd’hui …

  • dans votre maison, vous choisissez les gens qui peuvent y rentrer, pour un pays c est la meme chose, ses habitants sont en droit de laisser y entrer les personnes qu ils souhaitent et pas n importe qui. le devoiment du liberalisme de dire que tout le monde va ou il veut quand il veut comme il veut est en opposition a la principale doctrine du liberalisme : le droit de propriete.

    • On oublie trop souvent que les libertaires ne sont PAS des libéraux.

      • Gnagnagna….alors que tout le monde sait que les libéraux sont protectionnistes et interventionnistes dans les pays des autres.
        Je vous jure…

        • Qui parle de protectionnisme ou d’interventionnisme ?
          Le droit de propriété (et la responsabilité qui en découle) sont les principes de base du libéralisme.
          La libre circulation sur la propriété d’autrui et avec l’argent d’autrui ne le sont pas. Ni la liberté de faire n’importe quoi, sans responsabilité aucune. Revisitez la définition des libertaires, qui font la pluie et le beau temps en France au moins depuis ’68.

    • Le problème est que votre maison est votre propriété ( je vous le souhaite ) mais que la France ne l’est pas.
      Plouf.

      • @AerosolKid: Vous savez que la Californie a une époque appartenait à une seule personne ? Sa propriété ! Mais n’ayant pas su, pu la défendre, il a perdu ses droits. Alors, sur qui compterez vous pour vous aidez à garder votre propriété ? N’avez vous aucun problème à laisser nos représentant se comporter en propriétaire de la France eux même ?

      • Constatons que la propriété publique est trop importante en France, si bien que l’on vous expulse de votre propriété privée pour réaliser les rêves et désiratas des zélus locaux ou pas.

      • Ce commentaire est trop libéral. Je vous ai signalé à la police de la pensée.

      • Dans un Etat-providence, ignorer le poids qui pèse sur les citoyens de l’Etat en question pour apporter cette « providence » relève de la mauvaise foi la plus flagrante.

  • Le probleme c’est la pauvreté.
    Croire que les pays comme la france avec ses systèmes sociaux de santé, sa redistribution et ses aides multiples et variées ne puisse pas agir comme un aimant sur les populations pauvres et francophones est un leurre..

    Croire que les différence culturelles et religieuses des candidats a l’immigration n’auront aucune influence sur le tissus social du pays d’accueil c’est se mentir et mentir aux autres..

    le probleme en somme est simple.. soit on partage et on se retrouve tous pauvres , soit on régule et on se fait traiter de fascistes..
    L’immigration des pauvres venus de nos anciennes colonies n’est pas une chance pour la france , c’est une catastrophe .. car hélas
    les différences culturelles des entrants ne sont pas solubles dans la democratie meme apres 4 générations..
    Vos enfants en payeront le prix

  • les citoyens n’ont pas à payer les conneries des dirigeants…..lesquels ne sont jamais confrontés aux résultats de leurs décisions ; d’ailleurs , quand ça va mal , ce sont les premiers à se  » bunkeriser  » ,car ce n’est pas le courage qui les étouffe ceux là ….

  • Dans l’histoire, il y a eu des migrations spontanées et des migratins organisées. Ce qui se passe en Europe actuellement tient de la deuxième catégorie.

  • Le Mali ! l’exemple même du pays qui n’a aucune raison d’exister en tant que tel , les frontières totalement irréalistes ont été dessinées à la règle par les anciens colonisateurs sans se soucier des réalités du terrain. Ce pays ne peut que disparaître.

  • Pas tres coherent l article. On nous accuse d avoir seme le chaos en Lybie mais si nous n etions pas intervenu Kadafi aurait massacre sa population et on aurait une situation proche de la syrie actuelle : l ordre reigne, le tyran reste en place mais le gros de la population a fui a l etranger …

    Pour le reste, l auteur nous exhorte a importer en masse des africains. A aucun moment il se demande pourquoi la population europeenne est vent debout contre cette politique … Un element de reponse est ce qu il s est passé la semaine derniere dans les piscine de Grenoble (pourtant dirige par un pro migrant EELV) avec l intrusion d integristes en burkini (Detail amusant le burkini n est pas du tout un vetement islamique traditionnel mais a ete concu par une autralienne !)

    • @cdg: Le tyran ne serait pas resté en place ! Voila l’erreur de ceux qui pensent que Kadhafi aurait assuré un rempart éternel. La passation de pouvoir à un de ses fils n’était nullement assurée. Et à la grande différence de la Syrie ou de l’Irak, il n’y a pas vraiment de nation libyenne. C’est l’après changement de régime dans le style « real politik » (le tyran est mort, vite le tyran) qui a été raté…

    • N’oubliez pas qu’à chaque fois que l’Occident « doit » intervenir militairement, il faut trouver de bonnes raisons. Il n’y a pas de guerre sans lropagande de guerre…

    • La France a bien semé le chaos en Lybie : indéfendable tant du point de vue du droit, de la morale que de son propre intérêt.

  • Encore un article qui sous-entend que ceux qui ne pensent pas pareil sot sûrement des fachos racistes nazis etc…on connaît la chanson….
    Imaginons les riches avec une invasion de pauvres et devant partager, l’article serait-il identique?

    • @Inox : Nul besoin de faire un effort d’imagination, on a vu comment les Gilets jaunes ont pu faire l’objet de rejet, de mépris, d’ostracisme de la part des nantis et bien-pensants. Ah oui, on aime les pauvres quand leur condition est décrite par des écrivains de génie (Zola, Hugo…) c’est-à-dire quand ils sont loin et ailleurs mais pas quand ils sont tout proches de nous et qu’ils demandent une plus grande part de gâteau. Là ils deviennent très gênants, les riches n’en veulent pas.

      • @Hélébore: Exactement le message dans la célèbre vidéo du dirigeant de Danone face à des fraîchement diplômés : Dans un contexte professionnel, pas un mot sur les clients de ses yogourts industriels ou ses collaborateurs. Seulement les plus pauvres. Très loin. Ailleurs qu’avec eux.

      • Très juste! On sait à quel point les bobos méprisent le peuple, il suffit d’écouter les propos lors des dîners; ou lire les commentaires dans leurs journaux!

      • Les gilets jaunes ont renvoyé, et avec intérêts, leur prétendu mépris aux nantis et aux bien-pensants, comme si c’étaient les riches et non les politiciens qui leur refusaient d’immigrer dans la classe aisée. Du coup, les nantis et bien-pensants ont remis leurs gilets jaunes dans la boite à gants et remonté leurs vitres.

  • A en entendre certains, l’Occident n’a pas foutu le bordel en Irak, en Libye, en Syrie, et par ricochet, au Mali, et bientôt en Iran, etc
    Pas plus (exclusivité américaine) en Amérique centrale et du Sud, c’est curieux (et je suis pour les nations) de se retrancher derrière sa nation en oubliant qu’il n’y a qu’un No man’s Land au moyen Orient, ceci expliquant justement cela….il est vrai que les multinationales sont transnationales elles, le pétrole n’a pas d’odeur etc

    • Foutre le bordel au moyen orient est injuste. Cela n’est pas une raison pour que les peuples occidentaux paient l’addition au prix de leur culture et de leur avenir, tandis que les coupables rigolent dans leurs palais sécurisés (à nos frais). De façon profondément amusante, ce sont les mêmes politiciens véreux qui soutiennent les interventions militaires (toujours humanistes, hein) dans des pays qui n’en peuvent mais, et qui laissent faire voire organisent carrément les invasions migratoires.

    • En Syrie au moins on y est pour rien vu qu on a laissé Assad liquider son opposition sans bouger le petit doigt, meme quand il a utilise des gazs de combats

      Les belligerants en syrie sont syriens, libanais (Hezbollah), irakien (EI) , russe (aviation) et surtout iranien
      Pas d occidentaux !

      Pour le mali ou la lybie, on a eut le choix entre 2 mauvaise solutions :
      laisser kadafi massacrer ses opposants (comme le fait Bachar) ou aider ceux ci. Au mali, laisser les islamistes arriver au pouvoir ou soutenir un gouvernement incompetant et pourri …

      • Alors là vous y allez un peu fort, non?
        Les USA ont financé et encouragé tout ce qu’ils pouvaient (« modérés » d’abord puis essentiellement des milices islamistes) pour dégommer Assad. Le vieux réflexe afghan qui les a si bien servis jusqu’ici…
        Mention spéciale à Fabius (toujours responsable mais jamais coupable) pour son sérieux imperturbable en évoquant le « bon boulot » des islamistes d’Al-Nosra.
        Les US (et la France) ont balancé des missiles et la seule raison pour laquelle une offensive aérienne massive style Libye n’a pas eu lieu est l’intervention de la Russie. Heureusement nos leaders adorés ont eu la retenue de ne pas déclencher une guerre mondiale, ouf, ils se sont dit qu’ils risqueraient d’y perdre leur gamelle.
        Des troupes spéciales occidentales sont intervenues en Syrie.
        Et les fameux gazages puent l’opération de propagande menée par les fameux « casques blancs », milice proche des frères musulmans.
        Assad n’est pas un saint mais dire que les dirigeants occidentaux ne sont pas impliqués dans ce conflit c’est surprenant.

        • Bien d’accord avec vous Pangzi. La propagande en France a bien évité de parler de « musulmans intégristes » et remplacé cela par « rebelles » pour faire pleurer dans les chaumières. Comme elle l’avait déjà fait avec les Tchétchènes (en fait musulmans intégristes) et les rohingas ( en réalité musulmans intégristes).
          Quand on voit ce que ça donne en France, notamment à Grenoble, on comprend que la Syrie, la Russie et la Birmanie n’en veuillent pas… mais voilà, tout « peuple » rejeté est forcément une victime pour nos bien-pensants.

      • @cdg:
        para 1: Répéter la propagande, est-ce tromper ?
        para 2: Et en tant qu’intervenants ? Si vous voyez la différence …
        para 3: le biais du faux dilemme…

      • Vous oubliez la majorité, des turcophones du MO et de la turquie (petit t), de la Chine, des séoudiens, des russes, des algériens, des tunisiens, des marocains, des européens à la pelle.
        Quand à Kadhafi, il avait la gueule bien grande, il suffisait de le menacer, pas de détruire le pays avant qu’il commis un génocide qu’il n’aurait probablement pas fait.

        On fait la guerre, mais la sortie de guerre, on semble s’en moquer…

    • Ils n’ont pas foutu le bordel en Amérique du sud, ce sont les dirigeants de gauche qui s’en sont chargés, Peron, Allende, Chavez, etc…

  • Je cite 2 commentaires deja parus qui refletent ma pensee :

    « Accepter sans conditions les flux de migrants, de culture et de religion différente, et qui ne veulent pas respecter les règles et coutumes de leur pays d’accueil, c’est à coup sûr provoquer la destruction de son pays. C’est sans doute ce que veut l’auteur de cet article, abreuve au dogme Soros. »

    et

     » Dans votre maison, vous choisissez les gens qui peuvent y rentrer, pour un pays c est la meme chose, ses habitants sont en droit de laisser y entrer les personnes qu ils souhaitent et pas n importe qui. le devoiment du liberalisme de dire que tout le monde va ou il veut quand il veut comme il veut est en opposition a la principale doctrine du liberalisme : le droit de propriete. »

    Tout est dit.

  • Si vous ne partagez pas vos richesses et votre terre, elles seront prises par la force, tel est le message de l’article.

    mort de rire !
    https://citation-celebre.leparisien.fr/citations/49230

  • Pas un mot sur l’Islam dans l’article. C’est une sorte d’exploit de parvenir à traiter d’un sujet en ignorant superbement l’éléphant dans le magasin de porcelaine. Il n’y a pas plus aveugle que celui qui ne veut pas voir.

    • C’est le propre du politiquement correct qui se borne à l’idéologie mais refuse énergiquement de tenir compte de la réalité!

    • Oui, c’est bien pour ça que tous les articles vont admettre qu’il y a un problème avec le « fait religieux », pour essayer d’impliquer toutes les religions, là où en réalité une seule pose problème (je dirais même pose d’énormes problèmes).

  • Le décalage entre l’article et les commentaires est impressionnant.

    • Et encore… Il se trouve encore des comme vous pour essayer d’atténuer le décalage entre le contenu de l’article et le libéralisme, basé d’abord et avant tout sur la propriété privée et la responsabilité individuelle.

  • Bel exemple d ‘ humanisme ! Mais poussons le raisonnement plus loin : étant donné les 20 millions de chômeurs en Europe , auront-ils le droit de se « réfugier » en Afrique , histoire de la « reconstruire » ?? Les Africains l ‘ accepteront-il ? Voir le Zimbabwe et l ‘ Afrique du Sud !!

  • Il faut vraiment n’avoir jamais vraiment circuler dans le monde, surtout dans les zones d’émigration potentielle pour sortir de telles âneries.
    Pour avoir circuler au Moyen Orient ces années (pas dans les émirats type Dubaï mais dans les coin en guerre ou à la limite), je peux vous dire qu’il déborde de réfugiés. Et ça n’est pas parce que Daesh est plus ou moins détruit territorialement parlant, que ça va changer. Des régions entières sont sinistrées : champs minés, canaux d’irrigation détruits, villes rasées (comme Mossoul, une ville de l’importance lyon avant la guerre). Ca n’est pas pour demain, que ça cessera.
    Et je ne parle même pas des migrations économiques.
    La question est de savoir si c’est la vocation de l’Europe d’accueillir 20 millions d’irakiens, autant d’afghans et 12 millions de syriens ? Sans oublier 400 millions d’africains, des millions de nord-africains, etc etc ?
    Pour rappel, la première prérogative d’un état est de contrôler ses frontières, et notamment qui y entre.

    Faut il donner une prime à ceux qui violent la loi entrant illégalement ? Actuellement c’est ce qui est fait, sachant que la plupart des illégaux demandent le droit d’asile et que même en cas de rejet de leur demande après un long délai), ils ne sont jamais expulsés ou reconduits la frontière.

    Il faut être vraiment naïf ou stupide pour ne pas voir la réalité de cette migration de masse actuelle et surtout de celle qui pourrait exister si demain on ouvrait grand les frontières.

    • Et aux plus jeunes on fournit un téléphone portable pour qu’ils puissent joindre les travailleurs sociaux chargés de leur accompagnement, accompagnement qui consiste dans un premier temps à les inscrire dans des structures susceptibles de les « alphabétiser ».

  • L’auteur confond l’Europe du début du XXIe siècle et l’Amérique de la fin du XIXe siècle.
    Les politiques et les médias n’encouragent pas vraiment les Européens à se reproduire : réchauffement climatique, pollution, surpopulation, culpabilité, etc. que des problèmes pour l’avenir…
    …. et dans le même temps, ils encouragent les migrants à venir s’installer en Europe.
    Ca ressemble un peu à une volonté de rempl… oups j’ai rien dit, pas de complot, TVB, excusez-moi, je déconnais, nan rien.

  • Comment n’y ai je pas pensé plus tot! Convertissons nous a l’islam, abandonnons notre liberté de penser, et plus besoin de frontière, tout va bien.
    Mahomet pourtant illettré n’aurez pas écris mieux que ce torchon.

  • Le titre à l’inverse de la réalité promettait un article de la plus grande confusion. On est servi.
    L’auteur y traite sans discernement deux phénomènes liés mais de natures différentes, dont le seul point commun est qu’ils sont provoqués et aggravés par les hommes de pouvoir, comme la plupart des calamités.
    Le deuxième phénomène (que je traite en premier), ce sont les désastreuses agressions militaires initiées par divers dirigeants dits « occidentaux », aux frais des contribuables, dans diverses régions du monde. Il est certain que que quand une armée étrangère envahit un territoire, elle y subira une résistance et sera bien obligée de se barricader sur quelques bastions pour survivre. La question n’est donc pas de savoir s’il faut ou non se barricader une fois qu’on y est, mais de se demander ce qu’on y fait et pourquoi y rester.
    Le premier phénomène (que je traite en second), c’est l’émigration en provenance de pays pauvres à destination de pays plus riches, émigration qui est (en partie) accélérée par les interventions militaires). Ici, ce sont les migrants qui sont considérés comme des envahisseurs par une partie de la population à qui les hommes de pouvoir n’a pas demandé son avis. Il est tout aussi normal que cette partie de la population cherche à s’organiser pour stopper ce qu’elle perçoit comme une invasion. Lorsque cette partie de la population parvient plus ou moins à ses fins en réussissant à mettre au pouvoir des politiques qui promettent d’y mettre un terme (USA, Italie et quelques autres exceptions dans le monde dit « occidental »), l’auteur parle de « se bunkeriser » alors que ces barrières ne sont ni étanches, ni majoritaires, et que des dizaines de millions de gens sont déjà rentrés.
    Pas un mot sur la cause réelle de ces deux phénomènes qui est le socialisme : agression à « l’extérieur », pour masquer l’incapacité des dirigeants à faire respecter le Droit chez eux (voir l’état déplorable de la justice étatique en France), expropriation des autochtones, forcés de se soumettre contre leur gré à une (pseudo) intégration forcée et de la financer. Pas un mot sur la (seule) solution libérale à ces problèmes : pas d’agressions « extérieures » avec l’argent des autres, pas de redistribution politique, respect absolu de la liberté de chacun dans ce qui lui appartient. Dans une société libre, chacun pourrait (ou non) recevoir chez lui et à ses frais tous les migrants qu’il souhaite.

  • C’est curieux cette habitude de culpabiliser les occidentaux, mesquins, réacs voire un poil fachos, mais jamais le nouvel arrivant, forcément paré de toutes les meilleures intentions du monde, laissant pourtant mère, femme et enfants dans un pays en guerre, ou quittant un pays ayant besoin de ses bras, ou tout simplement souhaitant une vie meilleure mais avec import de ses coutumes.
    Le monde est simple, benêt : l’opulence est égoïste, le migrant est un pov’gars. Il y a une part de vrai, mais boudiou, arrêtez de nier l’autre visage de la migration.

  • Les commentaires sont fermés.

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Si l’Iowa et le New Hampshire représentent vraiment l’opinion du Parti républicain, alors l’immigration sera le sujet des électeurs en novembre. Et avec la bataille constitutionnelle qui se pointe au Texas, les dialogues de sourds et les attaques fuseront de toute part pour les dix prochains mois.

En effet, las de voir autant « d’illégaux » traverser la frontière au Texas, le gouverneur Greg Abbott a décidé de la fermer à Eagle Pass (sud-ouest de San Antonio) depuis le 10 janvier. Il a utilisé la garde nationale pour installer des barb... Poursuivre la lecture

L’INSEE vient de publier un bilan démographique pour l’année 2023 qui met en évidence un affaissement de la natalité française. Selon des sources concordantes, celle-ci n’est plus guère soutenue que par la fécondité des femmes immigrées. Ce qui laisse entrevoir à terme une diminution de l’effectif global de la population, et une nouvelle configuration de sa composition ethnique et culturelle.

Faut-il s’en inquiéter ? Pour la plupart de nos concitoyens, cette question n’a pas de conséquence directe et immédiate, encore moins pour les re... Poursuivre la lecture

À New York comme au Parlement belge, je rencontre de plus en plus d’interlocuteurs qui se disent convaincus que l’islamisation de Bruxelles — et de Londres, ajoutent-ils fréquemment — est désormais inéluctable et n’est plus qu’une question de temps. C’est un pronostic qui paraît audible, mais qui mérite plus que des nuances.

Commençons par relever, sans nous perdre dans les chiffres, que la progression de la population musulmane, à Bruxelles, est aussi massive que fulgurante. Depuis cinquante ans, le nombre de musulmans ne cesse de cro... Poursuivre la lecture

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