Par h16.
Les années passent et, malgré tous ces dérèglements climatiques qui amènent un peu de neige en hiver et quelques vagues de chaleur en été, les événements s’enchaînent et se ressemblent dans une France qui peine à se renouveler vraiment. Tout indique même que les tendances sont conservées, notamment les plus néfastes.
Oh, bien sûr, l’emballage change régulièrement : à la faveur d’élections, le vieux château France est régulièrement repeint aux couleurs chatoyantes d’une énième forme de sociale démocratie, sous les concerts de pipeaux joués fortissimo pour couvrir les grognements persistants de la foule.
C’est ainsi que l’avènement d’Emmanuel Macron laissait comme d’habitude espérer un changement de cap dans la politique française, avec une vraie remise à plat des paradigmes qui agitent l’État français depuis plus de 40 ans : promis, cette fois, on allait réformer, vraiment ! Finies les dépenses publiques explosives, finis les impôts paralysants, finies les interdictions, obligations et contraintes débilitantes ! Place à la startup-nation !
Depuis deux ans, les effets d’annonce se sont donc enchaînés.
Il y a un an, Macron prenait même certains par surprise en décidant de réformer le statut de cheminot (réputé intouchable) et de faire passer le ferroviaire français d’une régulation publique du monopole à une régulation tout aussi publique de la concurrence, ce qui augurait d’un printemps ferroviaire fortement agité dans le pays. Cela ne loupa pas : les syndicats au taquet et jamais en retard d’une grève, mirent en place une petite grève perlée extrêmement pénible pour les usagers qui purent, une nouvelle fois, goûter aux plaisirs renouvelés de ces services publics que le monde entier nous envie très très modérément.
Depuis, un an s’est écoulé et s’il est probablement trop tôt pour tirer le bilan définitif de ces immMmmmenses réformes opérées par Emmanuel Macron au sein de la SNCF, le temps passé permet déjà de voir les premiers bourgeons de ces changements profonds qui… Ah bah non : c’est globalement un échec.
À l’analyse, il apparaît en effet que rien ne semble altérer la course de la société française de chemins de fer, lancée sur le rail de l’indifférence dans la direction générale des dettes et de la médiocrité. Ses performances sont toujours aussi calamiteuses, que ce soit sur le plan financier ou sur le plan opérationnel.
Là où l’Allemagne rouvre des lignes, là où la concurrence a fait des miracles en Italie, la SNCF se contente d’accumuler des dettes remboursées par les contribuables, de fermer des lignes et, surtout, d’absolument tout faire pour saboter toute possibilité d’ouverture de lignes concurrentes.
Pourtant, la fameuse loi de Pacte ferroviaire du 28 juin 2018 complétait les différentes étapes (de 2009 à 2014) garantissant sur le papier l’indépendance du gestionnaire de l’infrastructure (SNCF Réseau), ce qui aurait empêché la SNCF d’entraver l’accès aux concurrents à son réseau, tout en donnant à ces nouveaux entrants des assurances raisonnables de sécurité et d’opérabilité sur le réseau français.
Las. C’était sans compter sur le génie de la bureaucratie française d’un côté et de la mauvaise volonté de la SNCF de l’autre : les ordonnances et les décrets d’applications de cette loi de Pacte ferroviaire détricotent méticuleusement les petites avancées obtenues.
Ainsi, lorsqu’elle perdra un contrat, le décret de transfert des personnels autorise la SNCF à fixer unilatéralement le nombre et la qualité des salariés transférés, ce qui revient aux gagnants du contrat à voir leurs effectifs imposés par la SNCF. Mieux encore : les concurrents ne pourront pas proposer leur propre matériel roulant. Comme l’explique cet article des Échos, tout est fait pour que les lourdeurs, les contraintes idiotes et les habitudes antédiluviennes et de préférence inefficaces de la SNCF soient finalement imposées aux concurrents, ce qui a l’énorme mérite de casser leurs petites pattes : en leur collant suffisamment de boulets, ils ne pourront pas courir plus vite que la SNCF ce qui permettra ensuite à cette dernière de fanfaronner sur ses performances finalement aussi bonnes — voire meilleures — que la concurrence (et pour cause).
Le pompon est atteint lorsqu’on apprend que le projet d’ordonnance concernant la gouvernance du groupe SNCF s’affranchit sans complexes des exigences d’indépendance et de neutralité fonctionnelle de SNCF Réseau. Il ne faudrait pas que la SNCF soit vraiment en concurrence, malheureux, on se rendrait compte qu’on paye cher pour des services pourris, des trains qui roulent mal, partent en retard et n’arrivent pas toujours. Le risque de grogne des clients usagers serait trop grand !
Diluons plutôt cette entité SNCF Réseau au sein du groupe SNCF dont l’État reste bien évidemment propriétaire et décisionnaire unique, ce qui aura le mérite de ne surtout pas changer du monopole actuel. Forcément, ça va bien marcher.
La conclusion est sans appel et peut s’appliquer sans mal à toutes les autres réformettes entamées en fanfare par Macron et son équipe : en fait de changement, on assiste à un ripolinage frénétique des lourdeurs bureaucratiques françaises, au changement méthodique du papier-peint des cabinets (toujours fermés de l’intérieur) sans aucune modification fondamentale des grands principes qui semblent animer le pays (collectivisme, immobilisme, endettement).
Cette absence de tout résultat concret, l’ampleur véritablement rikiki des changements opérés n’échappent qu’à la presse française, trop souvent outrée de la fameuse casse des services publics (qui n’ont pourtant pas besoin de ces réformes pour s’enfoncer dans leur caca tiède). Pour le reste du monde, en revanche, cet immobilisme et cette pusillanimité consternante finissent par inquiéter franchement, notamment au sein de l’Union européenne où la France passe de plus en plus comme une mauvaise élève incapable de remettre de l’ordre dans ses affaires, au point de se mettre à dos à peu près tous les pays européens du Nord et de l’Est, associés dans une nouvelle ligue hanséatique bien décidée à ne surtout pas laisser la France pousser ses lubies dans le cadre de la politique européenne…
Finalement, les beaux discours, les formules ampoulées et les brochets projets vibrants de lyrisme de Prisunic ne suffisent pas à redresser l’économie du pays. Les petits bricolages opérés jusqu’à présent n’améliorent en rien la situation et tout indique qu’ils ont même tendance à la compliquer encore. Après plus d’un demi-siècle de sclérose syndicale, corporatiste et collectiviste, après plus de 40 ans de marxisme culturel, de croyance forcenée dans la lutte des classes, d’économie administrée de tous les côtés, de compromissions, d’endettement et d’absence de courage, le pays est maintenant dans une impasse. Plus rien ne bouge.
Non, décidément, les réformes Macron n’en sont pas.
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Sur le web
On pourrait résumer la situation à Macron Piège à cons!
Tout indique même que les tendances sont conservées dasn du formol pur, j’ai l’impression 🙁
La France fossilisée…
ces services publics : typo ? sévices publics ?
La concurrence, est-ce un mot qui existe dans le vocabulaire français? Il y a de longues années, certainement. Aujourd’hui, c’est devenu la con.currence, avec des cons courants
Oui, en courant on en fait plus qu’en marchant.
Je ne sais vers quoi ils courent, un mur sans doute, mais ils brassent bien de l’air.
parfait pour la canicule, entre d’une part ceux qui brassent du vent, et de l’autre ceux qui nous pompent l’air !
Enfin une mesure concrète…
Quand on est ‘en marche’, les affaires courantes vous échappent…
Un discours de M. Macron lors de sa campagne présidentielle aurait pu ou dû alerter l’opinion et les media, celui où il s’est mis à crier avec une voix de fausset et comme en transe. Mais visiblement, ça n’a pas fait mouche.
@Mariah
Bonjour,
Celui où il clamait qu’il fallait venir le chercher était dans la même veine.
evidement macron c’est une supercherie
Désolé H16. Ca bouge, lentement mais surement ce pays se « tiersmondise »…
Macron est comme la France que l’on vend aux Japonaises. Sur papier glacé c’est beau, moderne, high-tech. Et puis tu te confronte à la réalité. Macron et ses gesticulations réformatrice qui sont tout sauf des réformes efficaces à l’opposé de ce qui a été vendu et les Japonaises prennent le tortillard de CDG pour débarque à une station où là la grandeur de la France leur pète en pleine gueule ?
merci pour l’info sur l’application de la réforme du statut SNCF…
je ne croyais pas au courage du gouvernement : effectivement !
on retrouve la même chose qu’avec « la pseudo ouverture à la concurrence » pour EDF : oui à condition d’appliquer les mêmes bêtises et autres avantages indus au personnel.
Il ne fallait pas mettre la charrue SNCF avant les bœufs syndiqués, c’est ce que M. Macron a démontré volontairement ou non.
La conclusion qui s’impose est donc qu’il faut cesser d’alimenter les syndicats avec l’argent des contribuables et qu’ils se contentent des cotisations de leurs adhérents, soit rien du tout. Après on a les mains libres pour réformer dans l’intérêt de [presque] tous.
J’attends que la raison s’impose enfin.
40 ans de marxisme culturel ?!
Ohhhh… pauvres choux… vous allez me faire pleurer
Couillons
Ben, je ne vois pas pourquoi vous pleureriez. Profitez en tant qu’il y a encore de l’argent des autres disponible. 🙂
Les parasites et les inutiles (autre synonymes pour fonctionnaires) eux rigolent…
@Le gaucho
Bonjour,
« pauvres choux »
Tout à fait ! Le marxisme mène à la misère des peuples et à la ruine des pays (et « accessoirement » à l’élimination de quelques indésirables). Ceci est pour la partie « pauvre » de votre expression.
Pour la seconde, « choux », est un terme infantilisant. L’infantilisation de la nation est un prérequis pour la mener à la misère. Ainsi l’Etat se permet de s’occuper de tous les aspects de la vie de ses serviteurs.
Vous allez tous me faire pleurer, vous êtes tellement minoritaires, censurés…
ouain
C’est vraiment le problème du politique: il ne sert plus à grand chose!
D’où cette agitation frénétique pour faire croire qu’il fait beaucoup et garder ainsi son pouvoir…. de nuire
une chose que ce gouvernement a » réussi » : l’augmentation de la dette publique …..ce qui ne les empêche pas de continuer à claquer l’argent des autres de manière débile ……
Très bel article et assez objectif concerant la SNCF. C’est ahurissant de voir à quel point les réformes annoncées pour l’ouverture à la concurrence ne sont en réalité qu’une tempête dans un verre d’eau. Lorsqu’un concurrent porte intérêt et veut se positionner, il est tellement malmené par les décrets d’application qu’il ne lui reste au final qu’un trajet Trifouilly les oies vers Pétaouchnok qui n’intéresse personne. Tout ça pour maintenir le train de vie d’une entreprise collectiviste.
En 1995 la réforme a échoué car plusieurs réformes avaient lieu en même temps (sécu, SNCF etc). En 2018 le « tout en même temps » provoque une réaction semblable. Dans le pays du système D, il faudra un jour un réformateur malin, honnête, patient etc.
Peut être juste changer le nom ?
ça, ça ressemblerait à une réforme !
Pourquoi voulez vous qu’une personne, dégourdie par sa professeure de théâtre -alors qu’il était mineur, donc, en cours de façonnage-, qui a été formaté par l’ENA, fabrique de cerveaux pré-formatés, puisse avoir une pensée personnelle, originale et critique ?
Allons, cher H16, vous savez bien que les chiens ne font pas les chats ?
Et qu’un Macron peut sans doute séduire les fous, les idiots et les gaucho-bobos (cela fait quand même du monde), mais il est absolument incapable de transformer er moderniser la France !