Par Julio Araujo.
Les manifestants ont rempli les rues du Brésil en 2013 et durant les années qui ont suivi. À l’époque, ils étaient frustrés par le gouvernement de l’ancienne présidente Dilma Rousseff, membre du Parti travailliste, qui avait été élue en 2010 et réélue en 2014. Elle a mis les Brésiliens dans l’une de leurs pires récessions économiques et ils s’en remettent encore.
De même en 2018 des manifestants ont marché dans les rues de Paris et d’autres villes de France. Les célèbres Gilets jaunes ont conquis les journaux internationaux pour leur ampleur et leur façon de manifester leurs revendications. D’une manière intéressante ces deux événements ont beaucoup en commun.
Manifestations au Brésil
Les manifestations au Brésil ont duré jusqu’en 2016 et ont été causées par une augmentation des impôts, la crise institutionnelle et économique et les scandales de corruption. Cependant, cet ensemble de raisons est devenu beaucoup plus important à mesure que les manifestations ont commencé à mettre des centaines de milliers de personnes dans les rues presque quotidiennement.
Comme les Gilets jaunes, ils ont aussi commencé à se méfier des grands médias. Non seulement pour leurs reportages biaisés mais aussi pour la montée en puissance de médias indépendants beaucoup plus intéressants : les blogs, les canaux YouTube, les pages Facebook et les profils sur Twitter avaient beaucoup plus de crédibilité que les grandes plateformes médiatiques car ils rapportaient la vérité brute.
Les manifestations ont été rapidement cooptées par des mouvements de gauche et socialistes qui ont essayé de s’approprier leurs causes. Cela les a conduits à se séparer en deux mouvements différents : ceux qui seraient plus radicaux et auraient des idées révolutionnaires et ceux qui commençaient à s’identifier aux idées libérales et conservatrices.
Au fil des années, ces mouvements ont de part et d’autres commencé à se décomposer en d’autres mouvements. Au fur et à mesure que les gens s’instruisaient sur la politique et s’y engageaient davantage, ils ont commencé à créer leurs propres institutions, mouvements, groupes, et ainsi de suite. Toute cette organisation a changé la situation politique du Brésil et la persistance des manifestants y a joué un rôle fondamental.
L’impeachment de Dilma
L’un des résultats de ces protestations a été l’impeachment de Dilma. Pour la crise économique dans laquelle elle a mis le Brésil, elle a été destituée en 2016, ouvrant la voie au vice-président Michel Temer qui a dirigé le pays jusqu’en 2018, à l’élection du Président actuel Jair Bolsonaro. C’était la première fois qu’un candidat de droite était élu à la présidence depuis plus de deux décennies.
Néanmoins, de nombreux candidats libéraux aux conseils municipaux et aux assemblées ont été élus en 2016 et 2018 dans tout le pays. Par exemple, le Parlement a été presque entièrement renouvelé au cours de ces années-là.
Cela n’aurait pas été possible sans la montée des libéraux et des idées conservatrices aux niveaux local et national. Alors que la gauche se tenait à ses côtés, la destitution de Dilma Rousseff, par exemple, n’a eu lieu qu’à cause des nouveaux mouvements libéraux.
Maintenant, en 2019, la situation au Brésil n’est pas parfaite, mais elle est nettement meilleure qu’avec une hégémonie idéologique de gauche. Les Gilets jaunes et le scénario politique chaotique qui se déroulent en France peuvent représenter l’occasion idéale pour les nouveaux politiciens, militants, mouvements et idées de prendre part au débat, comme cela a été le cas au Brésil.
La France a incontestablement besoin d’être secouée de cette façon. La sociale-démocratie et le socialisme ont pris le dessus sur le pays depuis trop longtemps, sans adversaire digne de ce nom. Les mouvements conservateurs et libéraux, les vrais, sont encore inconnus du grand public et ce n’est pas bon pour la démocratie.
Pour cela, il est temps que les Français prennent conscience qu’il est possible de changer. Il est temps pour les libéraux de revenir à la politique et de faire partie de la démocratie, plus forts que jamais.
Le problème, c’est que les gens ne veulent majoritairement pas du libéralisme.
Ici, les français préfèrent la sécurité à la liberté, l’égalité à la prospérité, l’Etat à la société civile et la solidarité.
Les mentalités sont tellement encrées et le système verrouillé que même les gilets jaunes en sont le symbole.
Encrées en plein nuage noir sans visibilité
Ancrées dans l’immobilisme le plus pur sans se rendre compte que le mode change et n’attend pas la France …
si seulement…