Julian Assange, abandonné ?

Les lanceurs d’alerte dont Julian Assange contribuent, certes modestement, à l’assainissement des cercles du pouvoir.

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Videoconferencia con Julian Assange by Secretaria de Cultura de la Nacion(CC BY-SA 2.0)

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Julian Assange, abandonné ?

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 5 mai 2019
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Par Nathalie Elgrably.

On ignore toujours si Julian Assange, le fondateur de WikiLeaks, sera extradé vers les États-Unis, où il est accusé de piratage informatique. À quelques exceptions près, son avenir incertain, presque vaporeux, laisse généralement indifférent.

Comme individu, qu’Assange soit exécrable ou non importe peu. Mais en tant que fondateur de WikiLeaks, il est tragique qu’il soit vicieusement abandonné, sinon torpillé, par les élites médiatiques et politiques.

Révélations d’Assange

Que les intentions initiales d’Assange aient été chevaleresques ou délétères, et que l’on approuve ou non ses tactiques, il reste que WikiLeaks mettait en évidence l’asymétrie d’information qui règne entre les États et les citoyens.

Entre autres, nous lui devons les révélations sur les dessous de la guerre en Irak, sur l’Église de scientologie et sur Guantanamo. Nous lui devons également les milliers de courriels piratés montrant les arrangements pestilentiels au sein du Parti démocrate, les malversations des chercheurs de l’université d’East Anglia sur le réchauffement climatique, la corruption endémique des États, le côté ténébreux de la diplomatie et les dérives inavouables de nos démocraties.

En rendant publiques des informations d’intérêt général que les gouvernements cachaient, notamment parce qu’elles les incriminaient, WikiLeaks a contribué à l’éveil des consciences et à l’émergence d’une nouvelle génération de citoyens sceptiques et vigilants. À cet égard uniquement, nous sommes tous redevables à Assange, ainsi qu’à tous les lanceurs d’alerte qui ont sacrifié leur liberté pour nous informer.

Héritage

Mais notre dette va au-delà. Parce qu’ils savent qu’ils peuvent être découverts et perdre leur légitimité, nos dirigeants sont contraints, espérons-le, de s’imposer des limites. Les lanceurs d’alerte contribuent donc, certes modestement, à l’assainissement des cercles du pouvoir. Nous avons donc l’obligation morale de leur être solidaires. Car s’il faut se soucier de la qualité de l’environnement que nous laisserons aux générations futures, il faut également s’inquiéter du type de société dont elles hériteront.

Sur le web

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  • Ce qui me gène le plus, en dehors de la répugnance que m’inspire le personnage, c’est les preuves qu’il a apportées et qui sont, d’une part, que le piratage sélectif est une arme politique puissante qui échappe à tout contrôle démocratique et, d’autre part, que l’Etat qui dissimule le mieux ses crimes est exonéré, ce que Lénine avait compris, mais ni les nazis, ni la STASI. Pour ce dernier point, Poutine est sur le « bon » chemin.

    • @Lucx: Merci pour ce rappel de l’argumentation et de la rhétorique des Démocrates et de Clinton pour expliquer leur défaite en 2016 ainsi que cacher leurs magouilles.

      C’est vrai, quoi. Sans Assange, l’autre « Etat » si démocratique de vos voeux aurait pu garder sa parure immaculée et continuer de dénoncer le Mal.

      Au final, le parti démocrate US ne s’est pas amendé et a préféré déclencher une quasi guerre civile.

  • les lanceurs d’alerte sont dans le même cas que les médias indépendants ; qu’ils deviennent gênants , et c’est leur liberté voire leur vie qui est en danger ; ils le savent mais ont le courage de faire ce qu’ils estiment être leur travail en quelque sorte : mettre en garde les citoyens contre les mensonges et les magouilles des puissants qui eux ont tendance à se croire tout permis dans un monde qui somme toute ne leur appartiens pas ;

    • Dans le cas d’Assange il faut rappeler qu’il est poursuivi en Suède pour viol et que c’est pour cette raison qu’il s’est réfugié dans cette ambassade, prétextant qu’il serait extradé vers les USA. La Suède n’a jamais eu de lien avec ce pays, elle était neutre pendant la guerre froide!

      • Il semble qu’il soit tombé dans un piège tendu par une agent de la CIA pour cette affaire.

        • Il semblerait qu’il y est une certaine similitude de procédés pour discréditer les gêneurs, car cela ressemble étrangement à l’aventure dont fut victime SRAUSS KAHN avec une soi disant soubrette d’hôtel, dont on n’a plus entendu parler, mais qui lui a couté son élection à la présidence de la république, pour le plus grand soulagement de HOLLANDE, de SARKO, et des Américains. Mais que deviennent donc ces pantins utiles, comme ce fameux chauffeur routier qui a, très opportunément placé son engin sur le trajet de notre ami COLUCHE, et a causé sa mort.

          • Ce théorie du complot est ridicule!
            1/ la soubrette n’est pas soi-disant.
            2/ elle a gagné pour éviter un procès DSK lui a versé au moins 1 million de dollar ( on ignore le montant exact).
            3/ ce vieux satyre est de réputation connue un pervers et un obsédé! Le tout Paris le savait.

        • Arrêtez donc les prétextes communistes pour excuser les délits! Les agents de la CIA ont bon dot. Ainsi que je l’ai précisé il n’y a aucune chance pour que la Suède l’extrade vers les USA!

          • Quand on en est à refuser à une femme violée son droit à la justice, au nom d’un soit disant intérêt supérieur (ou d’un pseudo complotisme de circonstance), on est bien au delà des prétextes communistes et de plein pied dans l’immondice

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Julian Assange
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D’abord, rappelons-nous. Onze ans après les révélations WikiLeaks, Julian Assange finit par être interpellé à l’ambassade d’Équateur à Londres. Il est immédiatement livré à la justice britannique et placé en détention provisoire. Les États-Unis réclament alors son extradition.

Le lanceur d’alerte avait de sérieux espoirs d’y échapper pour trois raisons :

Un état de santé préoccupant La liberté d’expression et le droit à l’information dont son alerte est le symbole La jurisprudence Snowden

 

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