5 conseils geek pour survivre en temps de crise

Certaines œuvres majeures nous donnent matière à réflexion, et un certain recul assorti d’un petit sourire narquois sur le monde actuel.

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5 conseils geek pour survivre en temps de crise

Publié le 6 avril 2019
- A +

Par Dern.

Le monde devient fou, le monde court vers l’apocalypse, c’est Paco Rabanne qui l’a dit. Des artistes mettent leur urine en bocal pour protester contre Trump, les députés réglementent le diamètre officiel des toilettes et les autoproclamés défenseurs des droits cherchent à déterminer s’il est plus grave d’avoir des pansements blancs ou des mèches de couleur dans les cheveux des femmes asiatiques à l’écran.

Pire que tout, ces TOC mentaux commencent à infecter notre culture. Star Wars, Marvel, Le Seigneur des Anneaux… Aucune licence ne leur résiste.

Mais il y a encore de l’espoir. Certaines œuvres majeures nous donnent même matière à réflexion, et un certain recul assorti d’un petit sourire narquois sur le monde actuel.

Conseils de lecture / visionnage / jeu non exhaustifs.

Jouez à Paranoïa

On sous-estime souvent le potentiel des jeux de rôles en matière de profondeur. Paranoïa nous emmène avec beaucoup d’humour dans une dystopie légèrement futuriste (d’aucuns diraient visionnaire) archibuggée et qui rend… paranoïaque.

L’Ordinateur est l’IA qui gère le complexe alpha, une structure autonome coupée du reste du monde. L’Ordinateur est votre ami, tout ce qu’il dit est vrai et pour votre bien. Seulement deux choses sont punies de mort : être mutant, et être un traître d’une société secrète. Évidemment, vous jouez tous des mutants et membres de sociétés secrètes, et la traîtrise vient vite. Le système de l’Ordinateur est tellement bugué que la moitié des ordres contredit l’autre moitié, s’il est simplement possible d’en exécuter le quart.

On a l’impression de parler avec un SJW : de toute manière vous aurez tort, et un de vos amis finira par vous dénoncer.

Ce jeu vous donne l’opportunité d’en rire avant d’en pleurer IRL.

Alors, es-tu heureux, citoyen ? Être heureux est un devoir.

Lisez l’usage des Armes et Une Forme de Guerre de Ian Banks

Dans l’univers futuriste de Ian Banks, la Culture, civilisation oisive entretenue par une technologie illimitée, se confronte à des mondes qui refusent l’assimilation. La Culture est à la fois la civilisation la plus avancée de la galaxie, mais aussi redoutable, pacifique, anarchique, tolérante et cynique. Telle un Empire du Bien, elle étend son joug de “bonté” sur ceux qui lui sont dissemblables. Les citoyens sont plongés dans des abîmes de dopamine et la politique n’existe plus… pour eux en tout cas, car si les humains délaissent la politique, d’autres y trouvent leur intérêt.

Le cycle de la Culture explore le destin de personnes prises dans ces conflagrations douces.

On y lit en filigrane une certaine vision de nos débats actuels, de l’Occident mourant qui ne se définit plus que dans son opposition aux autres civilisations, et qui gonfle le terrain de ses luttes pour ne pas périr d’ennui. On peut aussi y comprendre la permanence des luttes pour la vie, ainsi que la prééminence de la conscience individuelle.

Mais juste en filigrane : on peut tout simplement le prendre pour lire de la bonne Hard Science. D’ailleurs, on raconte qu’Amazon pourrait le développer en série…

Suivez South Park

Quelle série est plus insolente, plus irrévérencieuse et de plus mauvais goût que South Park ? Pourtant, elle existe depuis 1997, et affiche 22 saisons à son honorable compteur. Trois épisodes ont été censurés en France : ceux qui concernent l’État Islamique et le prophète Mahomet. South Park a été diffusée en France sous l’étiquette “avis parental pour les moins de dix ans”, parce que c’est un dessin animé et que notre gouvernement le place dans la catégorie “pour enfants” car les dessins animés, c’est pour enfants.

Ce que ça n’est évidemment pas.

South Park dépeint une bande de quatre enfants qui interagissent avec un monde d’adultes de plus en plus débiles, dont les problématiques sont le pastiche de la réalité : le politiquement correct, les hipsters, le fanatisme religieux, le véganisme, etc.

De quoi décompresser du monde réel, ou plutôt se défouler. On ne le dira jamais assez, le rire est un puissant antidote.

Plongez-vous dans le genre cyberpunk

Dans la littérature SF, un sous-genre très particulier a émergé, qui dessine notre avenir à moyen terme si la technologie poursuit son avancée actuelle : le cyberpunk.

Pour faire simple : il pleut alors que le héros marche dans une ville effroyablement dense, avec d’immenses gratte-ciel desquels pulse la lumière des écrans publicitaires. Dans la ville basse, des millions d’âmes grouillent, et notre héros s’assied lourdement au comptoir d’une guérite de fast-food japonaise. Alors que la pluie déperle du cuir de son blouson, il se demande comment il va régler son enquête sur ceux qui vivent dans les cités célestes, au-delà des nuages et de la boue des rues.

Le genre a été prolixe : Blade Runner, le JdR Cyberpunk, l’excellent film Alita sorti cette année, et Altered Carbon, œuvre littéraire adaptée au petit écran par Netflix.

Dans Altered Carbon (Carbone modifié), les corps se résument à des enveloppes interchangeables : votre conscience est sauvegardée dans une puce implantée à la base du cou. Si certains conservent leur enveloppe de naissance, ceux qui le peuvent se transfèrent dans une nouvelle enveloppe, voire dans leur propre clone, pour vivre éternellement.

Nos élites ont du mal à se projeter dans l’avenir parce que ce monde leur est étranger, et leurs enjeux éthiques et économiques les dépassent. Avec un peu de lecture, on rattrape des décennies de fainéantise intellectuelle sur ces sujets vitaux que sont l’IA et les biotechnologies.

Regardez la série Avatar le Dernier Maître de l’air

Cette série, développée à la base dans un placard à balais de Nickelodeon par des créateurs un peu étranges (100 % nerds), est devenue à juste titre un des fers de lance de la chaîne.

Dans un univers asiatique mythologique, quatre nations se répartissent le monde : la Nation du Feu, la Tribu de l’Eau, le Royaume de la Terre et les Nomades de l’Air. Au sein de chacun de ces peuples, certains sont capables de maîtriser leur élément de naissance.

Il y a cent ans, la Nation du Feu a éradiqué les Nomades de l’air. Mais le jeune Aang a survécu, et pour cause : il est l’Avatar, le seul qui peut maîtriser les quatre éléments.

La série suit son parcours à travers un monde riche, empli de mystères et authentique, présentant une vision à la fois accessible et précise de l’Asie mythifiée. Il devra s’entraîner pour maîtriser tous les éléments, et trouver sa propre voie pour venir à bout du Seigneur du Feu.

En parallèle, on assiste au combat de Zuko contre lui-même : prince banni par un père tyrannique, il chasse l’Avatar Aang dans lequel il voit son honneur perdu.

La magie se décline selon les styles de combat (kung-fu pour le feu, Qi gong pour l’eau, etc). L’animation impeccable et le scénario à couper le souffle nous plongent dans la plus audacieuse réinvention de la quête initiatique de ces trente dernières années.

À partir de 3 ans jusqu’à votre dernier jour.

Sur le web

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  • Le côté magique ou les raccourcis commodes niant les contraintes physiques m’ont déçu chez les auteurs, comme Iain M Banks, dont j’ai lu et relu certaines oeuvres récemment. En revanche, les deux gros volumes de nouvelles de Jack Vance qui viennent de sortir au Bélial’ sont la boite à bonbons où je pioche ravi chaque soir. Les univers y sont aussi cohérents que déjantés, et les héros y ont une épaisseur et des qualités qui les sortent d’affaire de manière inattendue et merveilleuse. De plus, ce qui est rarement le cas aujourd’hui, la traduction française est excellente.

    • « Le côté magique ou les raccourcis commodes niant les contraintes physiques m’ont déçu chez les auteurs, comme Iain M Banks »

      Pouvez vous préciser. Il me semble que Iain M Banks est justement assez prudent pour ne pas se lancer dans des explications trop scientifiques. Et justement, il est mon auteur préféré car « moderne », nous évitant la morale et les clichés. J’adore en particulier le rôle de « faire valoir » de l’homme dans un monde de machines …

      • C’est peut-être exactement ça : l’absence d’explication scientifique qui du coup permet de violer allégrement les conséquences « normales » de la limitation de la circulation des informations à la vitesse de la lumière. La première de ces conséquences est que l’homme, à l’échelle galactique, devrait trouver une certaine grandeur parce que tout retour en arrière et tout soutien machine ou autre ne peut l’atteindre que s’il est construit, constitué, conçu localement. La galaxie plus la limitation à la vitesse de la lumière, c’est le principe de subsidiarité poussé à l’extrême. Mon côté scientifique se rebiffe dans les mondes virtuels trop différents des lois de notre univers et qui en quelque sorte ne l’assument pas en prétendant néanmoins que c’est bien le même. Cela dit, je lis quand même ces livres avec intérêt, et je comprends qu’on les apprécie…

        • Hélas, j’ai bien peur qu’Einstein nous ait construit une prison totalement inviolable. Cependant, il n’y a guère de roman de SF qui se soit arrêté à ce constat déprimant.

          Sinon, il y a Orson Scott Card, qui a résolu le problème en remplaçant la science par la mystique. La troisième voie après la magie et la science …

          N.B. Orson Scott Card est l’auteur de (l’excellent) roman « La stratégie Ender ». Dans les suites du roman, ils « trouvent » le moyen de voyager plus vite que la lumière en passant par un espace des aiua – en quelque sorte le royaume des âmes.

        • Sinon Iain M Banks est intéressant dans la mesure où il a (depuis 30 ans !) repris le flambeau de l’IA et des robots dans la SF. Asimov avait dit il y a 50 ans : « Les robots ne sont pas dangereux dans la mesure où on les construira à notre image et à notre service ». Banks a dit : « Les machines contrôleront le monde mais pour nous et avec nous puisqu’on les aura construite pour ça et qu’elle seront bien plus capables que nous ».

          Et aujourd’hui on en est revenu dans les media à la SF d’il y a 60 ans avec les méchants robots qui veulent détruire le monde. Alors que chacun sait que le CO2 l’aura détruit bien avant !

    • Je ne sais plus ce que j’ai lu de Banks.. mais son nom ne m’est pas inconnu.
      Dans la Hard Science, je retiens l’inévitable cycle de Mars de Kim Stanley Robinson, mais donc le développement politique est un peu décevant (les gentils Suisses neutres).
      Si vous aimez la SF style space opera, la sage Vorkosigan de Loïs MacMaster Bujold est formidable.
      Des nouvelles de Jack Vance ? Mmmhh ça doit sentir bon les écumes marins de mondes lointains :-).
      Merci à l’auteur de l’article pour ses conseils. Et je confirme que Avatar le dernier maître de l’air (l’anime, pas le film) est une merveille de scénario, de combats, d’intelligence, de profondeur des personnages.

      • Space opéra :

        1977 : Edmond Hamilton, « Leloup des étoiles »
        Le héros est une sorte de surhomme car il a été élevé sur une planète à forte gravité. Cela lui permet de résister aux énormes accélérations dans les vaisseaux spatiaux au cours des combats …

        1996 : Iain M Banks, « Excession »
        Le héros est un vaisseau spatial doté d’une IA de la taille d’un gros astéroïde. Il voit « l’écheveau spatio-temporel », fait des centaines de choses simultanément, transforme son vaisseau en créant des sous-unités de combats (en transmutant la matière) pour partir à l’assaut d’une menace spatiale (tout en réglant ses problèmes personnels avec des humains – au cas où il ne survivrait pas à la future bataille).

        J’adore les 2 romans, mais quelle évolution !

  • Gary Shteyngart & » Super Sad True Love Story »?
    ok. je sors.

  • Après avoir lu  » Fragments de rose en hologramme  » de W.Gibson il y a quelques années, j’ai compris que la Loi de Murphy s’applique aussi dans le domaine de la littérature SF :

    ‘ Tout ce que l’auteur imagine qu’il pourrait arriver fini par arriver… ‘

  • Paranoïa, j’y ai joué dans les années 80… excellent !

  • Ce que Harry Potter n’a pas appris a l’auteur :

    – Quand le dirlo te pistonne, c’est qu’il te manipule !
    – Dobby croit qu’il est libre, sauf qu’il reste toujours conditionné et qu’il n’est pas vraiment plus libre qu’avant …
    – Gryffondor est la maison du pire traître de l’histoire qui a vendu le parents de Harry.
    – Les moldus sont les parents des « sang de bourbes », nécessaires pour limiter l’engogamie chez les sorciers.
    – Hermione est l’avatar de J. K. Rowling.

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